La foi du centurion romain

 

Dans l’évangile d’aujourd’hui nous voyons un homme qui, par compassion pour un de ses serviteurs, poussé par un sentiment d’amour et de pitié, s’adresse au Christ et Lui dit : Mon serviteur est couché chez moi, il est malade, guéris le ! En réponse à sa foi et à l’amour qu’il manifeste, le Christ lui dit : Je vais venir et le guérir … Et là suivent quelques paroles que sans doute nul d’entre nous n’a jamais dites à Dieu : « Je ne suis pas digne que Tu entres sous mon toit, mais dis une seule parole ... ». Oui, une seule parole suffira pour guérir mon serviteur ...

Lorsque nous prions, très souvent nous disons à Dieu – viens, viens sans faute, immédiatement, pénètre mon âme, entre dans ma vie de façon évidente, manifeste, sensible. Dans сe récit évangélique, le centurion aurait pu aussi le dire et ce en dehors de tout égoïsme, car il ne demandait pas au Seigneur de venir chez lui pour son propre bien, mais pour celui d’un autre. Mais sa foi était ferme et il avait pleinement conscience du fait que la simple venue du Seigneur dans sa maison, c’était déjà un avant-goût du Paradis et qu’il n’avait même pas le droit d’y songer ; il n’était pas encore prêt, tout comme ne l’était pas son serviteur. Mesurons la différence avec nous  ! Le centurions comprenait parfaitement qu’il était encore étranger au mystère du Royaume de Dieu, étranger à ce miracle de cet amour universel qui englobe tout et qui avait déjà conquis son âme et transformé sa maison en un paradis apte à recevoir le Seigneur.

Ce centurion doit nous servir d’exemple. Nous nous tenons devant Dieu avec nos désirs, nos angoisses, notre malheur. Que devons-nous Lui demander ? Pouvons-nous Lui demander qu’Il condescende à entendre nos prières et nous procure l’expérience du Paradis alors que ce dernier n’est pas présent en nos âmes, que nous ne possédons pas les conditions pour une vie paradisiaque, que la division, l’absence de foi et d’amour et la peur sont en nous. Lorsque l’on est dans un tel état on ne peut qu’implorer Dieu de venir à notre aide, mais il est parfaitement impossible de Lui demander, dans l’état où nous sommes, qu’Il nous transporte, par Sa venue, dans le Royaume Céleste.

C’est pourquoi si souvent nous sommes déçus du résultat de nos prières. Nous nous tenons devant Dieu et Lui demandons : Transporte-moi au Paradis, tel que je suis, sans changement, fais que dès à présent je puisse goûter la vie du siècle à venir, une vie débarrassée de tous les péchés dans lesquels je vis. Mais voici la réponse qui vient des Saintes Écritures : « Il n’entrera rien de souillé dans le Royaume de Dieu » /Ap. 21,27/. Tant que nous restons tels que nous le sommes, il ne nous est pas possible d’entrer dans le Royaume que ce soit par la force ou la tromperie.

Nous ne pouvons entrer au Paradis en restant comme nous le sommes, nous ne pouvons même pas demander au Seigneur d’entrer dans notre vie et d’y rester, parce que nous-mêmes nous Le quitterons et L’abandonnerons. Nous devons commencer par quelque chose de plus simple, mais qui exige néanmoins une foi virile et vivante : dis une parole, Seigneur, afin que je guérisse ! Et lorsque je serai guéri, que je me lèverai de mon lit de douleur et de mort, je m’emploierai à Te servir en vérité et en justice et viendra le temps où Tu pourras entrer dans ma maison ne serait-ce que pour un instant, y amener un souffle de Paradis qui remplacera l’esprit de mort qui y règne actuellement. Et lorsque Tu seras passé et que Tu remonteras au Ciel dans Ta gloire, je continuerai à vivre et à prier plein de mélancolie et de rêve, dans l’espoir de pouvoir mûrir spirituellement pour atteindre l’heure bénie de la mort. Non pas tant de la mort physique où je mourrai corporellement et que mon âme s’échappera de moi, mais qu’en moi meure tout ce qui ne peut vivre de l’éternité. Et lorsque viendra pour moi l’heure de cette mort sur terre, accorde-moi, Seigneur, d’entrer dans Ton Royaume. Amen

 

Вера римского сотника

 

В сегодняшнем Евангелии мы видим человека, который из сострадания к своему слуге приходит ко Христу, движимый любовью, движимый жалостью, и говорит Ему : Слуга мой лежит в моем доме расслабленный, исцели его!.. Христосъ, в ответ на его веру, на его любовь, говорит ему: Я приду, Я исцелю его... И тут следуют несколько слов, которые, вероятно, никто из нас никогда Богу не говорил : «Я недостоин, чтобы Ты вошел под мой кров, но скажи только слово...» и Твоего слова будет довольно, чтобы исцелел слуга мой...

Как часто мы становимся на молитву и именно зовем Бога: Приди, непременно приди, непременно войди под сень моей души, войди в мою жизнь явственно, ясно, ощутимо !.. В евангельском рассказе сотник мог бы сказать это без эгоизма, без себялюбия: он не просил Господа прийти к нему для того, чтобы ему самому стало легче, а ради другого. Но его вера была крепкая, и он понимал, что приход Господень в дом – это уже рай и что этого он ожидать не может; он не был готов, и не был готов его раб. Какая разница с нами: сотник понимал, что он все же еще находится как бы вне тайны Божиего Царства, вне этого чуда всеобъемлющей любви, уже покорившей его душу, превратившей его дом в рай, готовый принять Господа.

Нам нужно научиться от этого примера. Мы стоим перед Богом со своей нуждой, со своей тревогой, со своим страхом и болью: о чем мы должны молить ? Можем ли мы молить о том, чтобы Господь снизошел к нам и дал нам опыт рая, когда у нас на душе рая нет, когда нет в нас условий райского жития, когда в нас разделенность, безверие, страх, отсутствие любви, неправда жизни ? Сюда Бога призвать нужно только на помощь, но просить Бога, чтобы Своим приходом Он нас перенес в Небесное Царство такими, какие мы есть, – нельзя.

И поэтому мы так часто разочарованы в нашей молитве. Мы становимся перед Господом и просим Его : Каким я есть, без перемены, перенеси меня в рай, сделай, чтобы уже сейчас я пережил жизнь будущего века, свободную от всего того, чем греховно я живу !.. И вот ответ Священного Писания : «Ничто нечистое не войдет в Царство Божие...» (Откр. 21,27). Такими, какие мы есть, ворваться в Царство, проникнуть силой или обманом мы не можем.

Мы не можем такими, какие мы есть, войти в рай, мы не можем даже просить Господа войти в нашу жизнь и остаться в ней, потому что мы Его оставим и покинем. Нам надо начать с чего-то меньшего и, однако, требующего сильной, мужественной, живой веры : Скажи слово, Господи, чтобы мне исцелеть ! Когда я исцелею, когда я восстану с одра болезни и смерти, я потружусь Тебе служить верой и правдой, и придет время, когда Ты сможешь войти в мой дом хотя бы на мгновение, принести в него веяние рая вместо царящего сейчас там веяния смерти. И тогда, после того, как Ты пройдешь и вознесешься обратно в Свою славу, тоской и мечтой я буду жить и молиться, чтобы мне созреть к блаженному часу смерти ; не обязательно телесной, не обязательно к тому времени, когда я телом умру и душой вырвусь на свободу, а той смерти, которая тождественна с любовью, той смерти, которая значит, что во мне больше ничего нет, что могло бы умереть, и я вышел на свободу, и умерло во мне все, что не может жить вечностью. И когда придет время той смерти на земле, тогда дай мне, Господь, войти в чертог Твой!.. Аминь.

1-er Dimanche après Pentecôte – Tous les Saints

 

L’Église orthodoxe célèbre en ce jour tous les saints de Dieu et c'est ainsi que l'on appelle ce premier dimanche après la Pentecôte – Dimanche de tous les Saints. Se dresse devant nous une cohorte innombrable de serviteurs du Christ qui ont reçu Sa parole non comme si elle avait été écrite quelque part à l'attention de on ne sait qui, mais comme adressée directement à chacun d'eux, ils l'ont reçue, en ont fait le guide de toute leur vie et ont accompli les commandements du Christ. Ils sont aujourd'hui glorifiés et brillent dans la gloire du Royaume des Cieux.

Leur vie et leurs exploits sont évidemment pour nous un enseignement. C’est sur eux que nous devons prendre exemple. Et quels sont les exemples que nous donne aujourd'hui le monde ! Voyons-nous beaucoup de bons exemples de vie chrétienne ? Lorsque nous voyons tout ce qui se passe autour de nous, toutes ces abominations dont, selon le mot de l'apôtre « il est honteux même de parler » /Eph. V, 12/. Lorsque toutes ces abominations se commettent en toute impunité, de façon effrontée, provocante, et qu'elles sont officiellement reconnues comme quelque chose de juste, de légitime et presque de saint, on en vient à penser que celui qui a une orientation de vie réellement orthodoxe, noyé dans cette multitude terrestre, il est réduit à vivrecomme dans un désert. Personne ne vit comme lui. Observez autour de vous, regardez la littérature – de quoi vivent les gens ? Pensent-ils à ce qui les attend ? Pensent-ils que le Christ nous a donné Ses commandements, non pour que nous les ignorions, mais pour que nous essayions de vivre selon l'enseignement de l’Église.

Et c'est précisément ce que faisaient les saints et c'est pour cette raison qu'ils furent glorifiés. Et qu'en est-il de nos contemporains ? Rappelons ce passage de l'Apocalypse : « Je connais tes œuvres ; je sais que tu n'es ni froid ni bouillant. Puisses-tu être froid ou bouillant ! » /Ap. III, 15/. Sans même vouloir être bouillant, si du moins nous pouvions suivre ce que notre âme nous dit de faire et d'accomplir la Loi de Dieu.

Et combien de gens vont jusqu’à combattre la Loi Divine ! Mais si un homme ne dort pas spirituellement, si sa conscience se fait entendre et qu'il refuse de suivre ce qui se fait dans le monde, s'il est affligé par ce spectacle et qu'il en souffre, il reste alors un espoir qu'il puisse se tourner vers l’Église. Nous connaissons tous des cas où des athées, même militants, se convertissent à la voie de la Vérité. A commencer par l'apôtre Paul qui ne se contentait pas de nier le Christ, Ses œuvres, Son enseignement, considérait les chrétiens comme des blasphémateurs, mais qui par la suite est devenu coryphée des apôtres ! Pas simplement un croyant, un disciple, mais l'un des plus grands propagateurs du christianisme.

Dans l'Apocalypse, le Seigneur dit encore : « Mais parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant, Je te vomirai de Ma bouche » /Ap. III,16/. C'est ainsi que le Seigneur parle à ceux qui sont indifférents à Son enseignement. Mais qui aujourd'hui en a conscience ? On aurait de la peine à énumérer tout ce à quoi s'intéressent nos contemporains, tout ce qui encombre leurs esprits, mais la Loi de Dieu, elle,ils l'ont oubliée. Il leur arrive de proférer de belles paroles, mais que peuvent ces paroles lorsqu'elles sont prononcées par ceux qui vivent dans le mensonge ?!

C'est ce dont nous devons nous souvenir précisément en ce jour où l’Église célèbre tous les fidèles serviteurs de Dieu. La semaine prochaine, Dieu voulant, l’Église Russe glorifiera ses propres saints. Et vous savez qu'aujourd'hui les saints russes sont plus nombreux que ceux de tout autre peuple, parce que durant les persécutions sanglantes du début du XX° siècle, notre Église a donné des millions de saints martyrs. Le peuple russe a donné au monde plus de saints que tout autre peuple ! Nous devons nous souvenir qu'ils ont versé leur sang, ont enduré de terribles tourments et que cependant ils n'ont pas renié leur foi, n'ont pas abjuré. Notre but doit être de vivre selon la foi et voyant ce qui se passe dans le monde, nous devons prier le Seigneur qu'Il nous apprenne à suivre Sa sainte Loi et à suivre l'exemple de ceux qui ont vécu selon cette Loi, l'ont réalisée et ont ici-bas glorifié Dieu Tout-Puissant. Amen.

 

Saint Métropolite PHILARÈTE

 

 

 

 

Неделя 1-я по Пятидесятнице : Всех святых

 

Церковь Православная ныне прославляет всех угодников Божиих, всех святых. Так и называется сегодняшний воскресный день – Неделя всех святых. Пред нами стоит могущественный, неисчислимый сонм первых рабов Христовых, которые приняли святое Христово слово не так, как написанное где-то, кому-то, для кого-то, а как себе самим, приняли его, взяли его в руководство всей своей жизни и исполнили Христовы заповеди. Они прославлены и сияют во славе в Царствии Небесном.

Конечно, их жизнь и подвиг для нас – назидание, с них нужно брать пример, но сами вы знаете, какими примерами заполнена теперь жизнь! Много ли добрых примеров христианской жизни мы видим теперь?! Когда видишь то, что творится в мiре, – все эти несказанные мерзости, о которых, по слову апостола «срамно есть и глаголати», – когда мерзость совершается безнаказанно, нагло, вызывающе и утверждается, как нечто правильное, справедливое и чуть ли не святое, то невольно думается, что человек, у которого настоящая христианская православная настроенность, среди многолюдства земного, теперь как будто в пустыне. Все живут другим. Посмотрите, и на жизнь текущую – и на литературу – чем люди живут? Думают ли о том, что их ждет? Думают ли о том, что Христос дал нам заповеди не для того, чтобы мы игнорировали их, а старались жить, как учит Церковь .

Это делали святые угодники Божии, за это они и прославлены. А теперешние люди? Не так давно приводили мы одно место из Апокалипсиса, где Господь говорит одному из служителей Церкви: «Знаю твои дела; ты ни холоден, ни горяч; о, если бы ты был холоден, или горяч!». Нам не только уж быть горячим, но хоть бы следовать велениям души, исполнять Божий Закон.

Но есть такие, которые идут против него...Однако,если человек не спит духовно, не дремлет, а все-таки как-то что-то духовно переживает и если он не верит в то, что сейчас делают в жизни, и от этого скорбит, страдает, во всяком случае, не дремлет, не спит, есть надежда на то, что он придет в Церковь. Разве мало мы видим примеров, когда богоборцы, отрицатели, обращаются на путь истины. Начиная с апостола Павла, который не только отрицал Христа, Его подвиг и Его святое дело, но и христиан как хулителей – а после того что с ним произошло, стал первоверховным апостолом! Не просто верующим человеком, не просто верующим учеником, а одним из величайших проповедников христианства.

Господь в Апокалипсисе говорит : «о, если бы ты был холоден, или горяч! Но так как ты не холоден и не горяч (а теплый), то извергну тебя из Уст Моих» – говорит грозно Господь. Так Господь говорит о тех, кто равнодушен к Его святому делу. Теперь, фактически, об этом и не думают. Чем только теперь не интересуются люди, что только в мозги себе не вкладывают, а Божий Закон забыли. Иногда говорят красивые слова. Но слова, что могут, когда эти слова от лица мерзкой лжи?!

Вот нам и нужно помнить, возлюбленные, об этом, в сегодняшний день, когда Церковь прославляет всех верных Божиих рабов. Вот на следующей неделе, если Богъ даст, Русская Церковь будет славить своих святых. А вы знаете, что теперь их, русских святых, больше, чем в каком-либо народе, потому что в эпохе страшных кровавых гонений последних лет, Церковь дала миллионы мучеников. Поэтому теперь русский народ дал мiру столько угодников Божиих, как никакой другой народ, никакой другой народ на земле! Мы должны помнить, что они своими подвигами пролили кровь, выдержали страшные мучения и, однако же, не отреклись, а жили верою. Цель верующих – жить верой прежде всего. А теперь, что за жизнь? Сплошная грязь!.. Глядя на все это, возлюбленные, нужно молить Господа Бога, чтобы Господь научил нас, как должно, Его святому закону и научил брать пример с тех людей, которые закон этот приняли, и прославили здесь Бога Всемогущего. Аминь

 

 

Святой Митрополитъ ФИЛАРЕТЪ

Dimanche de Tous les Saints de Russie

 

C’est aujourd’hui la fête de Tous les Saints de la Terre Russe, de tous les saints que l’Église Russe a enfantés. C’est aujourd’hui la fête du ciel spirituel qui englobe la Russie, de ce ciel qui s’étend largement depuis l’époque du saint prince Vladimir et de la sainte princesse Olga. Ils furent d’une certaine façon les racines de tous les saints de Russie. Ils ont fait croître un arbre immense de sainteté, même s’il est vrai que dès-avant le grand-prince Vladimir il y avait déjà des saints qui avaient rayonné sur ce qui est aujourd’hui la terre Russe. Les contrées qui sont entrées dans les frontières de la Russie, avant même qu’elles ne soient incorporées à la Russie, avaient déjà brillé par des fleurs de sainteté.

Chersonèse se glorifie des sept évêques qui dans les temps les plus anciens ont visité ces territoires. De même, les saints Cyrille et Méthode y ont enseigné. C’est à Chersonèse que le Grand-Prince Vladimir a reçu le baptême et c’est là, qu’avec les reliques de l’antique hieromartyr Clément de Rome, il a apporté la foi orthodoxe à Kiev posant ainsi le commencement de la croissance de l’Église Russe. Nous célébrons tous ces saints de Dieu, les saints Antoine et Théodose et la multitude des thaumaturges des Grottes de Kiev, tous ces saints évêques qui ont affermi l’Orthodoxie, consolidé dans le peuple la foi et la piété ; tous ces saints qui faisaient mine d’être simples d’esprit, mais en réalité étaient d’une haute sagesse et qui par leur comportement en apparence ridicule parvenaient à dompter leur propre orgueil, apprenaient aux enfants à vénérer la sainteté et à vivre selon l’Évangile. Nous glorifions tous ces saints qui ont patiemment enduré les souffrances qui leur étaient envoyées et enfin ces martyrs, peu nombreux dans les temps anciens, et qui ont aujourd’hui abondamment irrigué de leur sang toutes les parcelles de la Terre Russe. La terre s’est sanctifiée par leur sang, l’air a été sanctifié par l’ascension de leurs âmes. Le ciel au-dessus de la Russie s’est sanctifié par la multitude des saints de Dieu qui brillent en son sein. Leur nombre est innombrable. Nous les célébrons tous, tous ceux qu’il n’est pas même possible d’énumérer. Nous voyons des évêques admirables qui par leur travail pastoral ont affermi l’Idée Russe.

Voilà pourquoi la Russie s’est appelée Sainte Russie – non qu’elle fût exempte de péchés, d’arbitraire ou d’iniquité, car partout où il y a des hommes, les péchés et les iniquités ont toujours été présents. Depuis que nos ancêtres ont chuté dans le Paradis, le mal est entré dans le monde, mais ce mal, sous quelque forme que ce soit, n’a jamais été perçu comme un idéal, ni même toléré en Russie. Le mal existait, mais la pénitence suivait. Les brigands même faisaient pénitence. Ceux qui finissaient leurs jours sur le billot, se souvenaient de notre Seigneur Jésus-Christ avant de mourir, ils se prosternaient devant le peuple, demandaient pardon de leurs crimes et demandaient des prières pour le repos de leurs âmes. Il en était ainsi dans les temps passés au cours de l’histoire russe. Nous louons tous ces saints qui par l’exploit de leur vie entière montraient l’exemple de la sainteté.

Pourquoi les Grands-Princes Vladimir et Olga sont-ils saints ? Parce que, bien qu’ils eussent depuis longtemps le pouvoir entre leurs mains, qu’ils eussent d’énormes richesses ils n’en étaient pas prisonniers. Cette richesse et ce pouvoir leur servaient à faire le bien. D’autres saints partaient se réfugier dans des grottes, s’éloignaient dans les forêts profondes, dans les déserts, cependant ils y devenaient semblables à des aimants qui attiraient spirituellement ceux qui cherchaient à raffermir leur âme. Nous glorifions tous ceux qui ont affermi le christianisme dans différentes parties de la Terre russe. La Russie a uni tout le monde sous un même toit, non pas tant par une frontière unique, que par un appel spirituel à la sainteté de Tous lesSaints qui ont illuminé la Terre Russe.

Je le redis encore : il y a toujours eu des péchés et des iniquités en Russie. Ils ont existé depuis les tous premiers temps, au même titre que le péché s’est répandu sur la terre entière à compter du moment où nos ancêtres ont péché dans le Paradis. Mais le péché ne doit pas rester péché. C’est pourquoi tous les pays peuvent être fiers de quelque chose, mais la Russie peut notamment se glorifier de sa sainteté. On dit « La Très-Belle France ». Diverses appellations sont attribuées à différents pays, selon le trait particulier qu’ils ont manifesté. Et la Terre Russe s’appelle « Sainte Russie ». Il n’y a qu’un seul autre pays auquel ce qualificatif est appliqué – la Terre Sainte où notre Seigneur a resplendi. Aucun autre pays, aucun autre peuple ne s’est appelé ainsi. Pour quelle raison ? Parce que ce qui pour un Russe est essentiel, le plus précieux, le plus grand c’est la sainteté. C’est l’idéal auquel tend le peuple russe.

 

Saint JEAN de Shangaï

 

Неделя Всех Святых в Земле Российской Просиявших

 

Сегодня праздник Всех святых в земле Российской просиявших – всех святых, которых возрастила Русская Церковь, Русская земля. Ныне праздник духовного неба над Россией. То небо широко простирается, начиная от святого князя Владимiра и блаженной княгини Ольги. Они были как бы корни всех святых в земле Российской просиявших. Возрос великий сонм, великое древо святости. Правда, еще и до Великого князя Владимiра были святые, праведные, просиявшие там, где ныне земля Русская. Те части, которые ныне составляют пределы России ещё прежде того как они вошли в состав земли Российской просияли святыми угодниками Божиими.

Херсонес хвалится семью епископами еще в первые времена посещавшими тот край, так же впоследствии Кирилл и Мефодий проповедовали там. В Херсонесе крестился Великий князь Владимiръ и вместе с мощами древнего священномученика Климента Римского он принес Веру Православную в Киев, положил там начало возрастания Церкви Русской. Ныне мы и празднуем всех тех угодников Божиих – преподобных Антония и Феодосия и прочих многих чудотворцев Печерских, всех преподобных в земле Российской просиявших, тех святителей, которые утверждали православие, которые утверждали в народе веру и благочестие, тех святых, которые притворялись безумными, а в действительности были мудры и своими кажущимися смешными поступками сами смиряли свою гордость. Прославляем многих угодников Божиих, тех страстотерпцев, которые терпеливо перенесли ниспосланные им страдания и, наконец, тех мучеников, которые в малом чине просияли в древности, но сейчас обильно кровью своей полили все клочки земли Русской. Земля освятилась их кровью, воздух освятился от восхождения их душ. Небо над Русью освятилось тем ликом святых угодников Божиих, которые сияют над ней. Бесчисленное их множество.

Вот почему и называлась Русь Святой Русью – не потому что не было грехов, не было беззакония, – нет, всегда где только есть люди, были и будут грехи и беззакония. С грехопадения наших прародителей в мiръ вошло зло, но всякое зло никогда не представлялось идеалом и даже терпимым земле Русской. Было зло, но после того каялись. Каялись даже разбойники; те которые заканчивали жизнь на плахе, и то в большинстве своем вспоминали перед смертью Господа Иисуса Христа, кланялись народу, прося прощение в своих преступлениях и просили молиться за упокой их душ. Так было в древности, так было в русской истории. И хвалим всех святых, которые подвигами всей жизнью земле Русской показывали пример той святости.

Вот Великий князь Владимiръ и Блаженная княгиня Ольга. Почему они святые? Потому, что хотя они исстари имели в руках своих власть, имели в руках своих большие богатства, они не пленялись богатством, не были им порабощены. А другие угодники Божии уходили в пещеры, удалялись в дремучие леса, пустыни, однако там они делались магнитами, которые духовно привлекали искавших укрепление душ своих. Мы прославляем всех тех, которые в разных концах Земли Русской утверждали христианство. Русь объединяла всех в единственном крове, не столько единством границы, сколько духовным призывом к святости святых в Земле Российской просиявших.

Повторяю, что были всегда грехи и беззакония в России. Были они от самых первых времен, как вообще грех наполнил землю, от того часа, когда прародители наши согрешили в Paю. Но грех не должен оставаться грехом и, если кто кается, то из преступника святым делается. Поэтому, если какая страна чем хвалится, то Русская земля хвалится именно святостью. «Прекрасная Франция», говорят. Разным странам прилагаются разные названия – что какой народ удивил. Но Русская земля паче называется «Святой Русью». Только к одной другой земле приложено это название – к Святой Земле, в которой просиял Господь наш. Никто из других стран, никто из других народов не принимает этого звания. Почему? Потому что самое важное для нас, самое драгоценное, самое великое – это святость. Это идеал, это предел стремления русского народа.

 

Святой IОАННЪ Шанхайскiй

L’Entrée du Seigneur à Jérusalem

 

Nous commémorons aujourd’hui et célébrons l’Entrée glorieuse du Roi de Gloire, notre Seigneur Jésus-Christ, dans Sa ville royale de rusalem. Le peuple juif s’agitait bruyamment alors que le Christ pénétrait dans cette ville avant la fête de la Pâque. Des millions de personnes confluaient vers Jérusalem pour cette fête et la ville était déjà bondée de monde lorsque eut lieu l’accueil solennel et glorieux du Messie tant attendu – le Sauveur du monde.

Le saint évangéliste Jean le Théologien note qu’avant l’entrée du Seigneur à Jérusalem, alors qu’Il était encore en chemin, la nouvelle du miracle de la résurrection de Lazare par Jésus-Christ s’était répandue tel un éclair parmi le peuple. La nouvelle de cet incroyable miracle avait remonté le moral de tous ceux qui vénéraient et aimaient le Sauveur. Après cela, saint Luc dit que tous se mirent à glorifier Dieu pour tous les signes merveilleux dont ils furent les témoins. Il faut savoir que tous les apôtres attendaient que leur Maître vienne à Jérusalem pour y être accueilli et glorifié comme Roi terrestre. Ils pensaient que ce moment était déjà arrivé et que le Christ entrait à Jérusalem auréolé de gloire précisément pour prendre possession de ce Trône. Débordant de joie ils criaient : « Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! ». L’enthousiasme de la foule était tel que les gens étendaient leurs vêtements sur le chemin le long duquel le Sauveur avançait, ils coupaient des palmes et en jonchaient Son chemin, ils marchaient, tenant les palmes dans leurs mains, en signe de triomphe et de fête.

L’enthousiasme des apôtres et du peuple était à son comble. Mais Celui qui était cause de cette gloire ne participait nullement à cette liesse. L’évangéliste Luc dit que tout au contraire, alors qu’ils approchaient de Jérusalem, et que s’ouvrait devant eux la splendeur de cette ville sainte, le Christ Sauveur, comme s’Il ne voyait, ni n’entendait cette liesse, pleura regardant la ville et dit : « Si seulement tu avais connu, au moins en ce jour, les choses qui regardent ton salut ! Mais maintenant, cela est caché à tes yeux. Des jours viendront pour toi où tes ennemis t'entoureront d'ouvrages fortifiés, t'encercleront et te serreront de tous côtés. Ils te détruiront, toi et tes enfants au milieu de toi, et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n'as pas reconnu le moment où tu as été visitée ».

Le Seigneur savait à quel point le peuple était instable et la foule inconstante. Grâce à sa prescience, le Seigneur savait à l’avance qu’avant une semaine les cris de « Hosanna au Fils de David ! » seraient remplacés par les vociférations « Crucifie-le, crucifie-le ! » et Il savait que ces paroles horribles seraient criées par ceux-là même qui l’accueillaient aujourd’hui avec un tel enthousiasme. Cette certitude emplit Son âme d’une profonde tristesse. Une seule chose le réconfortait, c’était les voix pures des enfants qui de toute leur âme Lui criaient « Hosanna au Fils de David ! ». Cet enthousiasme pur des enfants le réjouissait ; mais ces enfants ne pouvaient comprendre toute la complexité de ce qui arrivait, ils Lui exprimaient seulement leur amour.

Et c’est précisément ce que nous commémorons et célébrons aujourd’hui, mais nous savons également, ainsi que nous le disent les prières de l’Église, que si ce dimanche s’appelle « Dimanche des Rameaux » ou de « L’Entrée du Seigneur à Jérusalem », le dimanche suivant ce sera la Fête des Fêtes, la Sainte Pâque du Christ, que chaque fidèle espère, par la grâce Divine, voir et célébrer de façon encore plus solennelle et joyeuse.

Et entre ces deux grandes Fêtes, entre ces deux dimanches, il y a la Semaine de la Passion, riche de réminiscences liturgiques, de prières et de rites sacrés. Essayez donc de puiser le plus possible dans cette richesse de la Semaine de la Passion. C'est un moment particulier, fertile et sacré dans l'année liturgique de l'Église. Et celui qui profite de toutes les occasions qui lui sont proposées pendant les jours de la Semaine Sainte, en particulier ses trois derniers jours - jeudi, vendredi et samedi, a raison de venir à l'église aussi souvent que possible. Quiconque, pour une raison quelconque, n'a pas été à l'église ces jours saints auparavant, et s’y rend pour la première fois, s'émerveille de la beauté des prières et des rites sacrés, et se fait souvent le reproche amer de l'avoir négligé et de s’être privé de ces richesses spirituelles. Cette richesse l'Église nous l’offre maintenant. Essayons d'en profiter et, nous étant sanctifiés et fortifiés par les saints offices de la Semaine de la Passion, allons comme il se doit à la rencontre de la Sainte Pâque du Seigneur ! Amen.

 

Saint Métropolite PHILARÈTE

 

 

 

 

Вход Господень в Иерусалим

 

Мы с вами вспоминаем молитвенно и торжественно Царский вход Царя Славы, Господа Иисуса Христа в Его «стольный град царский», Его столицу, во св. град Иерусалим. Шумно волновался народ иудейский, когда Христосъ входил туда, перед наступлением пасхи. К этому празднику в Иерусалим стекались миллионы людей, и он был уже заполнен народом, когда происходила торжественно-царственная встреча долгожданного Мессии – Спасителя мiра.

Св. евангелист Иоанн Богослов в своем Евангелии отмечает, что перед входом Господним в Иерусалим, еще по пути среди народа молниеносно распространился слух о Чуде воскрешения Лазаря, сотворенном Иисусомъ Христомъ ; весть об этом поразительном Чуде подняла дух у всех, кто почитал и любил Спасителя. После этого, как говорит св. евангелист Лука, все в радости стали славить Бога за все дивные Знамения, которые они видели за это время. Нужно иметь в виду, что все апостолы ждали того, что их Учитель придет в Иерусалим, чтобы там прославиться, как прославляется земной царь. Им казалось, что этот момент уже наступил, что Христосъ входит в Иерусалим с Царскою славою именно для того, чтобы принять Престол и воцариться; и они ликующе возглашали : «Осанна, благословен грядый во Имя Господне». Восторг народа был настолько велик, что люди постилали свои одежды на пути, по которому ехал Спаситель, срезали ветви финиковых пальм и других деревьев, устилая ими Его путь, шли, имея их в руках, как знамение торжества и празднования.

Велик был восторг и апостолов, и народа. Но Сам Cвятейший Виновник торжества не принимал участия в этом ликовании ; напротив того – как говорит cв. евангелист Лука – когда они приблизились к Иерусалиму, и открылся вид на красоту этого св. города, Христосъ Спаситель, вопреки ликованию всех Его окружавших, как бы не видя и не слыша этого ликования, – заплакал, глядя на город, и сказал : «О, если бы ты хоть в этот день понял, что служит к спасению твоему ! Но это сокрыто ныне от глаз твоих ; и придет день, когда враги тебя окружат, осадят, разрушат и камня на камне тебе не оставят за то, что не уразумел ты времени посещения своего...».

Господь знал, как непостоянен народ, и как переменчива толпа. Своим всеведением Он провидел, что не пройдет и недели, как возгласы «Осанна Сыну Давидову !» сменятся воплями «Возьми, возьми, распни Его !», и что эти ужасные слова будет кричать тот самый народ, который только что восторженно встречал Его. Это наполнило глубокой скорбью Его Святейшую Душу. Одно было утешительно и радостно для Спасителя при Его входе в храм : это – чистые детские голоса, от чистой души и чистого сердца восклицавшие Ему: «Осанна Сыну Давидову». Вот этому радовался Господь, ибо это был чистый детский восторг, и дети, – как дети, от всего сердца радовались и торжествовали, не понимая, как должно, всего происходящего, но непосредственно выражая Ему свои восторг и любовь.

Вот это мы с вами ныне вспоминаем и празднуем ; но помним также, что, по словам молитвы церковной, этот день не только праздничный, но и предпраздничный. Ибо, если наше воскресенье именуется «Вербное Воскресенье» или «Вход Господень в Иерусалим», то в следующий воскресный день будет Праздников Праздник – Святая Пасха Христова, до которой всякая верующая душа надеется по милости Божией дожить и встретить Ее еще более торжественно и радостно.

А между этими двумя великими Праздниками, между этими двумя воскресными днями – находится Страстная Седмица, с ее богатством богослужебных воспоминаний, молитвословий и священнодействий. Так постарайтесь же, возлюбленные, почерпнуть как можно больше из этого богатства Страстной Седмицы. Это особое, благодатное и священное время в церковно-богослужебном году. И прекрасно делает тот, кто пользуется каждой возможностью в дни Страстной Седмицы, особенно в ее три последние дня, – в четверг, пятницу и субботу, как можно чаще побывать в храме. Тот, кто по каким-либо причинам не бывал раньше в храме в эти святые дни и приходит впервые – поражается красотой молитв и священнодействий, и сплошь и рядом горько упрекает себя за то, что раньше пренебрегал этим, и сам себя лишал этого духовного богатства и укрепления. Это богатство Церковь предлагает нам теперь. Постараемся же воспользоваться им и, освятившись и укрепившись святыми службами Страстной Седмицы, – встретим, как должно, и Пасху Святую! Аминь.

 

Св. Митрополитъ ФИЛАРЕТЪ

 Les Femmes Myrophores

 

 

Comme vous le savez, la sainte Église orthodoxe célèbre aujourd’hui les Saintes Femmes Myrophores. En effet, elles furent les premières à annoncer la Résurrection du Christ et, comme le disait un évêque russe, elles furent en quelque sorte des apôtres pour les apôtres eux-mêmes.

Mais notons bien la chose suivante : lorsque les apôtres voient personnellement le Christ Ressuscité, ils ne sont pas immédiatement saisis par une foi totale ; de même lorsque d’autres leur disent que le Maître est Ressuscité, ils n’arrivent pas à y croire réellement. L’évangéliste Marc note même qu’une fois le Seigneur leur apparut et leur fit ce reproche de leur incrédulité, que bien qu’ayant entendu parler de Sa Résurrection, ils n’arrivaient pas à croire ceux qui le leur disaient.

Si les apôtres avaient de la peine à accepter ce miracle de la Résurrection, les Femmes Myrophores, quant à elles, reconnurent immédiatement Celui qui leur était apparu. Les voici en émoi, enthousiastes et en même temps effrayées, elles quittent en courant le Saint-Sépulcre. Dans un premier temps elles avaient peur de raconter ce qu’elles avaient vu tant était inhabituel et terrible ce qu’elles avaient entendu de l’Ange. Mais alors qu’elles couraient, leur apparut soudain Celui dont elles étaient allées embaumer le corps de myrrhe. Il ne leur dit qu’un seul mot : « Réjouissez-vous » ! Les fidèles Myrophores reconnurent immédiatement le Sauveur et se prosternèrent devant Lui.

Mais pourquoi une telle joie ? Notre bienheureux métropolite Antoine soulignait toute la différence qu’il y a pour tout homme d’être fidèle à la vérité ou de ne pas lui être fidèle. Une fidélité constante et ferme en tout est tout le contraire d’une infidélité pusillanime. Et cela peut tout à fait se vérifier ici, disait le métropolite Antoine. Au lieu de suivre leur Maître lorsqu’Il fut arrêté, les apôtres s’enfuirent dans différentes directions. Pourtant, tandis que le Seigneur allait ressusciter Lazare, l’apôtre Thomas avait dit : « Allons-y, nous aussi, afin de mourir avec lui », et il n’y eut pas une seule objection de la part des autres apôtres, ce qui signifie qu’ils partageaient tous son sentiment. Toutefois, dans le jardin deGethsémaniils furent tous saisis de peur et s’enfuirent. Seul l’apôtre Jean, l’apôtre bien-aimé, sut résister à cette peur et il resta avec le Seigneur jusqu’au Golgotha, où il se tenait avec la Très-Sainte Mère du Sauveur.

Mais les autres apôtres s’étaient enfuis. C’est précisément cette infidélité et cette pusillanimité qui avaient assombri leurs yeux et leur conscience, ainsi que le soulignait le métropolite Antoine. Pour leur part, les Myrophores L’avaient suivi jusqu’au Golgotha, elles se tenaient près de la Croix, essayant ainsi d’amoindrir par leur amour et leur compassionla douleur de la Très-Sainte Mère de Dieu. Elles n’avaient pas abandonné le Seigneur. Les Évangiles nous disent comment Il avait été enseveli après Sa mort, et les Myrophores regardaient où Il avait été déposé. Mais les apôtres, eux, n’étaient pas là … Les Femmes Myrophores Lui étaient restées fidèles jusqu’à la fin et c’est pourquoi, nous dit le métropolite Antoine, leur conscience est restée pure et claire ce qui leur permit de reconnaître immédiatement Celui qui leur était apparu et de se prosterner devant Lui sans la moindre hésitation, reconnaissant immédiatement leur Maître bien-aimé Qui avait vaincu la mort.

Imaginez seulement ce qu’éprouvait la sainte Myrophore Marie Madeleine lorsqu’elle pleurait inconsolablement sur le cercueil de Celui qui l'avait autrefois délivrée de forces impures qui la possédaient, ayant chassé d'elle sept démons. Après cela, elle était devenue une disciple constante et absolue de son Maître bien-aimé.Ainsi donc, elle ne cesse de pleurer sur Son tombeau et soudain elle entend cette même voix « Marie ! » – cette voix si chère et inoubliable qui avait fait sortir d’elle sept démons. Nous assistons là à la transformation d’un chagrin inconsolable en une joie pleine et enthousiaste!

Ainsi donc, souvenons-nous toujours de ce que signifient la fidélité et le dévouement total, et ce que signifie avoir une conscience pure. Les Femmes Myrophores, ne craignant aucun danger gravissent le Golgotha, se tiennent au pied de la Croix et regardent avec dévotion l’endroit où est enseveli leur Maître et pour cette raison elles éprouvent, avant les apôtres, la joie de Le voir en gloire, Ressuscité d’entre les morts. N’oublions jamais combien il est important d’être toujours fidèle à Dieu. La fidélité et le dévouement total à Dieu éclaircit la conscience humaine et éclaire la raison humaine. Et inversement, lorsque nous sommes infidèles ou que nous trahissons notre Seigneur et la vérité, alors notre âme s’endurcit, devient insensible, la conscience devient grossière et assombrie, et alors il ne nous est pas facile de reconnaître la vérité et de nous prosterner devant elle.Nous devons tous nous en souvenir, et nous devons tous prier afin que le Seigneur nous apprenne à Lui être en tout et toujours fidèles, à l’image des Saintes Femmes Myrophores. Elles ont mené leur fidélité jusqu’à la fin et elles reçurent en récompense la joie ineffable de voir leur Maître Ressuscité et de pouvoir se prosterner sur le champ devant Lui. Cette fidélité et cet amour doivent servir d’exemple et d’enseignement à chaque âme chrétienne, d’exemple tel qu’en le suivant nous soyons en mesure de manifester notre fidélité au Seigneur jusqu'à la fin et de recevoir la joie de Sa contemplation. Amen.

 

Saint Métropolite PHILARÈTE

 

 

Жены Мvроносицы

 

Святая Православная Церковь ныне, как вы знаете, прославляет святых Жен Мvроносиц. Жены Мvроносицы по существу были первыми благовестницами воскресения Христова и в каком-то смысле, как говорил один русский святитель, они оказались апостолами для самих апостолов.

Но вот, что характерно: когда апостолы сами видят воскресшего Учителя, то не сразу охватываются духом полной веры; а когда другие говорят им о том, что их Учитель воскрес, они никак не могут как следует в это поверить. Св. евангелист Марк даже замечает, что однажды Господь явившись им, стал их прямо упрекать за их неверие, за то что они, слышавши о Его воскресении не смогли поверить тем, кто им об этом воскресении говорил.

Но если апостолы никак не могли поверить в чудо воскресения, то Жены Мvроносицы сразу узнали Явившегося им. Вот они в волнении, восторженно и вместе с тем испугано бегут от Гроба Господня; сначала они боялись кому бы то ни было об этом и рассказать, настолько необычно и страшно было то, что они услышали от Ангела; но когда они так бежали, то им явился Тот, Кого хотели они помазать благовонным мvром. Он явился и сказал им только одно слово «Радуйтесь!». Верные Мvроносицы сразу же узнали явившегося Спасителя и радостно поклонились Ему.

Почему такая радость? Блаженнейший митрополит Антоний указывал на то, что много значит для человека верность истине и неверность ей. Постоянная и твердая во всем верность – противоположна малодушной неверности. Вот так и было и тут, говорил владыка Антоний. Апостолы, вместо того, чтобы последовать за своим Учителем, когда Его арестовали, разбежались в разные стороны. Когда Господь шел воскрешать Лазаря, апостол Фома сказал : «Пойдем и мы умрем с Ним». Ни одного возражения от апостолов не последовало. Значит они были согласны с апостолом Фомой. Но в Гефсиманском саду оказалось, что они испугались и разбежались. Только один апостол любви, апостол Иоанн устоял перед этим страхом и с Учителем был неотлучно даже до Голгофы, на которой он стоял с Пречистой Матерью Спасителя.

А апостолы разбежались – и вот эта неверность и малодушие и омрачили их очи, как указывал владыка Антоний. А верные Мvроносицы, которые с Ним шли до Голгофы, стояли у самого Креста, стараясь хоть как-то уменьшить своею любовью и сочувствием страшную сверхчеловеческую скорбь Преблагословенной Девы Марии. Они не оставили Его. Мы знаем из Евангелия как Его погребали, и Жены Мvроносицы смотрели где Его полагали. А апостолов тут нет... они убежали. Жены же Мvроносицы остались верными Ему до самого конца и поэтому, как говорит владыка Антоний, у них остались светлыми и чистыми их совесть и поэтому, они сразу узнали Явившегося им, и без всяких колебаний поклонились Ему, как возлюбленному Учителю и Победителю смерти.

Представьте себе только, что пережила святая Мvроносица Мария Магдалина, когда она безутешно плакала над гробом Того, Кто когда-то освободил ее от нечистой силы, изгнавши из нее семь бесов. После того, как это совершилось, она была постоянной последовательницей возлюбленного Учителя. Вот она безутешно плачет над Его гробом и вдруг слышит тот самый голос «Мария!», – дорогой и незабываемый голос, – от которого когда-то из нее вышли семь бесов. Мы видим тут переход – от безутешной скорби к восторженной полной радости!

Так вот, будем помнить, что значит верность и преданность и что значит чистая совесть. Жены Мvроносицы, не боясь никаких опасностей идут на Голгофу, Его провожают, стоят у Голгофского Креста, смотрят благоговейно как погребается их Учитель – и за это имеют радость ранее апостолов видеть во славе Его, воскресшего из мертвых. Будем помнить, как важно быть верным Богу. Верность и преданность Ему просвещает человеческую совесть и просветляет и человеческий разум. И наоборот, когда человек совершает акты неверности и измены своему Господу и истине, тогда черствеет его душа, грубеет и затемняется его совесть и тогда истину ему не легко признать, не легко ей поклониться. Это нужно помнить каждому и молиться всегда, чтобы Господь научил нас быть Ему верными всегда и во всем, как были верны Ему святые славные Жены Мvроносицы. Они свою верность довели до конца, и получили неизреченную радость видеть Учителя воскресшим и сразу Ему поклониться. И вот этот пример их верности и любви должен быть для каждой души христианской примером назидательным, примером таким, которому последуя человек сам проявит верность Господу до конца и получит радость Его лицезрения. Аминь.

 

Святой Митрополитъ Филаретъ