Résurrection du fils de la veuve de Naïn

Luc VII, 11-18

 

 

Sur la Terre Sainte, en Palestine, il est une petite ville qui s'appelle Naïn et qui n'a d'autre intérêt particulier que d'être mentionnée dans le saint livre des Évangiles. Nous venons d'entendre lors de la Liturgie que son nom est lié à l'un des plus étonnants miracles de Jésus-Christ.

Nous savons que dans cette ville, le fils unique d'une femme veuve venait de mourir. Il n'est pas difficile d'imaginer le malheur et la tristesse inconsolables de cette mère. Le garçon vient de mourir. On porte son corps hors de la ville pour l'inhumer. Un grand nombre de personnes accompagnent la mère éplorée et tentent vraisemblablement de la consoler, mais sa tristesse est inconsolable. Mais alors que la procession sortait de la ville, ils rencontrent une autre procession, c'était notre Seigneur Jésus-Christ avec Ses apôtres entourés d'une grande foule de personnes. Et voilà que ces deux processions se croisent, se croisent la mort et la Vie.

Hier soir aux vigiles, nous avons glorifié notre Seigneur Jésus-Christ comme étant le Principe de notre vie. Il est l'origine de toute vie, à Ses apôtres Il disait : « Car Je vis et vous vivrez en Moi » (Jn XIV, 19). Il donne la vie à tout ce qui vit. Et voilà qu'Il est confronté à cette triste scène, ce chagrin d'une mère inconsolable. Nous savons qu'en règle générale la mort triomphe de la vie, car toute vie prend fin avec la mort, ce qui est indiscutable. Il n'est pas dit dans l’Évangile que la mère ait demandé quoi que ce soit au Seigneur. Peut-être même ne L'avait-elle pas remarqué, plongée qu'elle était dans son chagrin. Mais le Seigneur avait vu ses pleurs, ses lamentations inconsolables, et Il prit pitié d'elle et lui dit : « Ne pleure pas » (Luc VII, 13) ! Et ceci a dû agir sur elle, car toute parole du Christ est porteuse de force et de pouvoir. Ceux qui portaient le corps du garçon s'arrêtèrent. Le Seigneur toucha le cercueil et s'adressant au défunt lui dit comme à un vivant : « Jeune homme, Je te le commande, lève-toi!» (Luc VII, 14). Le mort se leva et se mit à parler.

Est-il besoin de dire la joie de la mère. Le miracle provoqua une impression stupéfiante. Une grande frayeur les saisit tous : « Un grand prophète a paru parmi nous, et Dieu a visité Son peuple » (Luc VII, 16), dirent-ils. En général on pense que la mort finit toujours par vaincre la vie, mais là nous voyons que lorsque le Principe de notre vie intervient, c'est l'inverse qui se produit. Dans les Évangiles nous lisons fréquemment que notre Seigneur Jésus-Christ a ressuscité des morts, et non seulement Lui-même ressuscitait des morts, mais lorsqu'Il envoyait prêcher les apôtres, Il leur disait : « Guérissez les malades /.../ chassez les démons, ressuscitez les morts » (Mt X, 8).

L'aide divine ne tarde jamais à se manifester là où il y a de la foi. Et si le Seigneur pouvait dire avec tristesse de ses contemporains qu'ils étaient « une race incrédule et perverse » (Mt XVII, 17), ces paroles, malheureusement, se rapportent encore plus à nous. Nous sommes aujourd'hui bien plus incrédules et pervers qu'ils ne l'étaient. Mais lorsque le Seigneur s'adresse à un homme, qu'Il fait appel à sa faible foi et que celle-ci se réveille, alors le miracle se produit.

Il en est toujours ainsi, un chrétien animé d'une foi sincère sait qu'à Dieu tout est possible. Un poète russe a dit : «  Heureux qui a la foi ! Tout lui sourit dans le monde ! ». Et en effet, il est heureux, car la foi est un flambeau puissant entre ses mains qui illumine toute sa vie, ce qui lui permet de voir ce qui est juste. Ce n'est pas en vain que le psalmiste disait : « J'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé » (Ps. CXV, 1), autrement dit « j'ai parlé conformément à ce que je croyais ». Ainsi doit être la vie de tout chrétien. La lumière de la foi doit éclairer tout le chemin de sa vie. Et alors, de sa propre expérience, il saura que le Seigneur est proche de ceux qui croient en Lui, et sa vie sera alors comblée de bienfaits divins. Amen.

 

Saint MétropolitePHILARÈTE

 

 

 

Воскрешение сына Наинской вдовы

 

 

В Святой Земле в Палестине, есть небольшой город, который именуется Наин. Сам по себе он ничего особого не представляет, но в то же время, название его запечатлено в Святом Евангелии. Мы слышали сегодня за Божественной литургией, что именно с этим городом связано одно из поразительных чудес Господа Иисуса Христа.

Евангелие нам рассказывает, что в городе этом у одной вдовы умер единственный сын. Не трудно, конечно, себе представить неутешную скорбь и горе осиротевшей матери. Юноша умер. Его выносят из города для того, чтобы совершить погребение. Вместе с плачущей матерью идет много народа из города, вероятно, пробуют ее утешать, но скорбь ее неутешна. Но когда процессия эта вышла из города, то навстречу ей подошла другая процессия. Это шел Господь Иисус Христос со Своими апостолами и окруженный множеством народа. И вот две процессии встречаются, встретились смерть и Жизнь.

Как раз вчера на всенощном бдении мы славили Господа нашего Иисуса Христа, как Начальника жизни нашей. От Него всякая жизнь, Он апостолам Своим говорил: «Я живу, и вы живы будете» (Ин.14:19). Он дает жизнь всему живущему. И вот Он встречается с этой скорбной картиной, с этим горем безутешной матери. Обыкновенно, как мы знаем в жизни, смерть торжествует над жизнью, ибо всякая жизнь оканчивается смертью – это бесспорно. В Евангелии не сказано, чтобы скорбящая мать просила о чем-нибудь Иисуса Христа. Да она, может быть, и не заметила Его, ибо была, конечно, поглощена своим горем. Но Господь видел ее плач, безутешное рыдание, сжалился над нею и сказал ей: «не плачь» (Лк.7:13)! Но это должно было подействовать на нее, ибо слово Христово есть слово со властью. Несущие юношу на место погребения остановились. Господь, прикоснувшись к одру и обращаясь к мертвецу, как к живому, говорит: «Юноша! тебе говорю, встань!» (Лк.7:14). Мертвый поднялся и встал и стал говорить.

Не нужно говорить, какая радость охватила мать. Чудо произвело потрясающее впечатление, ибо великий страх всех исполнил и все говорили: «Великий пророк восстал между нами, и Бог посетил людей своих» (Лк.7:16). Как будто бы смерть всегда побеждает жизнь, но тут мы видим, что когда в дело вмешивается Начальник жизни нашей, то получается обратное. В Евангелии мы не раз читаем о том, что Господь Иисус Христос воскрешал мертвецов и не только Сам воскрешал, но когда посылал апостолов на проповедь, Он говорил: «Больных исцеляйте... бесов изгоняйте, мертвых воскрешайте» (Мф.10:8).

Там, где есть вера, там никогда не замедлит Божия помощь. К сожалению, если Господь говорил в Свое время со скорбью о Своих современниках, что это «род неверный и развращенный!» (Мф.17:17), то к нам это, вероятно, еще больше подходит. В наше время мы еще более неверны и еще более развращены, чем они. Но когда Господь обратился к одному человеку, к его немощной вере, и эта вера проявила себя, то чудо милости последовало.

Так и всегда, христианин, воодушевленный истинною верою, знает хорошо, что у Бога все возможно. «Блажен, кто верует – тепло ему на свете», – говорил поэт русский. Действительно, блажен, потому что вера – это как могучий светоч в его руках, который освещает его жизненный путь, и в этом свете он все видит правильно. Недаром псалмопевец когда-то говорил: «Веровав, тем же возглаголах» (Пс. 115:1), т.е. : «Я говорил соответственно тому, как я веровал». Иначе говоря, – вера была преисполнена началом для всего, что я говорю. Вот так и у христианина должна быть вера на всем пути его. Светом веры он должен освещать свою жизнь. И если это будет так, то он на опыте постоянно будет познавать, что действительно Господь близок к тем, кто верует в Него и жизнь его тогда будет полна великих Божиих благодеяний. Аминь.

 

Святой Митрополитъ ФИЛАРЕТЪ

Dimanche du Festin Nuptial / Мt  22, 1-14/

 

Aujourd’hui la Sainte Église propose à notre attention l’Évangile du festin nuptial, où il est dit que se sont retrouvés réunis àun même repasles bons commeles méchants. Et lorsque le Maître est entré, il a remarqué qu’un homme ne portait pas l’habit nuptial, ce qui entraîna la punition terrible que nous avons entendue : il a été lié et jeté dans le feu éternel. Nous avons même de la peine à comprendre comment le Seigneur, qui est si Bon, a pu infligerune punition pareille ? Souvenez-vous de l’évangile lu il y a deux dimanches sur le jeune homme riche qui, s’étant approché du Seigneur, demanda ce qu’il convenait de faire pour obtenir le Royaume des Cieux. Le Seigneur avait répondu : accomplis les commandements, et voyant son âme, Il ajouta : « Distribue tous tes biens, viens et suis-Moi ».

Le Seigneur demandait de Le suivre, mais le jeune homme était riche. Il mettait son espoir en cette richesse, en tous ces biens qui nous entourent. Etil ne comprenait pas que cette nuit même son âme pouvait lui être redemandée et comment allait-il se retrouver dans cette nouvelle existence éternelle ? Le Seigneur l’appelait à se renouveler, à se défaire de toutes ces escarres que sont les passions humaines. Cet Évangile nous enseignait donc à nous détourner des biens terrestres car cette nuit même la vie éternelle peut s’ouvrir à nous. La terre ne nous est donnée que comme moyen pour obtenir ce qui est utile à notre âme. Et notre âme doit être en quelque sorte imprégnée des Enseignementsdes Béatitudes.

Dimanche dernier, la lecture de l’Évangile nous parlait des vignerons infidèles. Le Seigneur avait planté une vigne et rétribuait ceux qui la travaillaient. Ce salaire suffisait amplement à couvrir tout ce qui était nécessaire à leur vie. Mais, à l’image du jeune homme riche, les vignerons se sont laissés posséder par cette richesse comme si elle leur appartenait. Cette vigne est devenue pour eux semblable à ce que la terre est pour nous : sur cette terre nous construisons nos villas somptueuses, alors qu’à côté gisent des Lazare, des pauvres, des veuves, des enfants malheureux qui ne demandent qu’à être éduqués. Mais cela ne nous préoccupe pas. Nous pensons à nos toilettes, à nos festins, toutes sortes de choses que nous n’emporterons pas avec nous. Et ainsi, l’homme s’en va dans la vie éternelle, nu, sans aucune bonne action à son actif.

Après nous être remémorés ces deux lectures évangéliques, demandons-nous pourquoi le Seigneur nous propose cette parabole du festin nuptial, dont parle également l’évangéliste Luc /14° chap./ en y ajoutant certains détails. Le Christ y est invité à un repas chez Simon le pharisien et Il voit comment se comportaient les Juifs qui avaient adopté la Loi de Moïse. Comment ils l’avaient transformée en une vénération d’eux-mêmes, de leur propre orgueil. Voyant cela, et tout en plaignant Simon qui L’avait invité, Il se mit à l’enseigner. Mais, qui était-Il pour eux ? Un Rabbi – rien de plus ! C’est pourquoi, alors que le Christ parlait du fait que pour entrer dans le Royaume Céleste il fallait accomplir des bonnes œuvres, un des Juifs, n’y tenant plus, s’exclama : « Heureux celui qui aura part au banquet dans le Royaume de Dieu », car pour lui cette félicité était le lot des fils d’Abraham. Cette promesse faite à Moïse, elle nous a été donnée à nous, Juifs, c’est notre royaume, pensait-il.

C’est alors que le Christ délivre cette parabole. Il montre que le Seigneur avait pendant si longtemps appelé les Juifs à recevoir cette félicité, les appelant à mener une vie pure, mais qu’ils n’étaient pas venus. Tout comme ce jeune homme ou ces vignerons ils étaient occupés par les soucis de cette terre. Ils se faisaient construire des palais, faisaient l’acquisition de quantités de malheureux esclaves, vivaient dans le confort et leur esprit était totalement ailleurs. Qu’avaient-ils à faire de ce festin Royal dont on leur parlait, de sorte qu’une grande majorité d’entre eux refusèrent d’y assister. Alors, le Seigneur fit venir Ses guerriers et à travers eux invita tout le monde, les bons comme les méchants, sans distinction. En Orient, lorsqu’un festin était donné, on n’offrait pas seulement la nourriture, mais on offrait également les habits de fête. Mais il se trouva parmi les invités un pharisien qui fut horrifié par ce qu’il vit : il y avait là de grands pécheurs, des femmes de mauvaise vie, des publicains et il ne voulut pas apparaître comme leur égal. Il trouvait en outre que ses vêtements personnels étaient de bien meilleure qualité et refusa de les changer contre ceux qui lui étaient proposés. Le Roi entra, regarda tous les présents et lui dit : « Ami !, comment es-tu entré ici sans avoir une robe de noces ? ». L’homme resta muet, mais on peut imaginer qu’en son for intérieur il était révolté observant tous ces pécheurs qui assistaient au festin nuptial. Lui, qui se croyait être un juste, un descendant d’Abraham, le voila assis parmi tous ces gens et le plus humiliant pour lui était qu’on lui demandait d’échanger ses riches habits pour s’habiller comme tous ces pécheurs.

Et il advint ce que nous savons. Le Seigneur ordonna de le lier et de le jeter dans les ténèbres extérieures pour avoir enfreint l’unité. Mais pour nous, de quelle unité s’agit-il ? - De lunité de l’Église du Christ. Voyez, frères et sœurs, combien il est important d’observer cette unitéet combien est chère aux yeux du Seigneur l’Église du Christ.

Écoutons Sa voix et de toute la force de notre âme accomplissons ce qu’Elle exige de nous, préservons le vêtement qu’Elle nous donne, afin de ne pas connaître le même sort que celui qu’avait connu celui qui avait refusé de revêtir l’habit nuptial. Amen .

 

Archevêque ANDRÉ /Rymarenko/

 

 

 

 

 

Неделя о брачном пире / Мф 22, 1-14/

 

На сегодняшний день Святая Церковь предлагает нашему вниманию евангелие о брачном пире, где говорится, что собрались на трапезу и добрые, и злые. И когда вошел Господин, нашел тут человека не в брачной одежде. И за то, что он был не в брачной одежде, совершилось такое страшное наказание. Он был выброшен, связан и брошен в место огненное. Для нас это может быть даже непонятным. Что же это такое? Господь ведь милостивый, милосердный… и вдруг такое страшное наказание. Если вы вспомните, братья, то Евангелие, которое читалось в позапрошлое воскресенье, то вы вспомните и того юношу, который подошел ко Господу и спросил Его, что сделать, чтобы войти в Царство Небесное. Господь ему сказал: исполняй заповеди. Он сказал, что он исполнил их. Но Господь, видя его душу, сказал: «Раздай все, что имеешь, и иди за Мною».

Господь звал человека за Собою, но юноша этот был богат. У него было упование на это земное, на то, что окружает нас. И он, как-то, не понимал, что и в сию ночь душа могла отняться, перейти в вечное бытие. И с чем он ушел? Господь его звал для обновления, для того, чтобы из сердца его ушли все струпья, которые являются человеческими страстями. Евангелие позапрошлого воскресенья показывает: не уповайтеназемные богатства, потому что в сию же ночь может раскрыться для нас вечное бытие. Земля дана нам только как средство для получения того, что должно быть в душе человека. А душа наша должна быть напоена, как бы пропитана Заповедями Блаженства. В прошлое воскресение в Евангельском чтении говорилось о виноградоделателях. Господь сотворил виноградник, давал им содержание за то, что они работали. Содержание это состояло из всего, что было необходимо для их жизни. А они, так же, как и юноша, приняли в свое сердце что этот виноградник их богатство, им принадлежащее. Виноградник оказался для них таким же соблазном, как для нас земля, на которой нам кажется есть всё, что нам нужно: на ней мы строим наши виллы, а около этих вилл лежат Лазари – нищие, тут же и вдовы, тут же несчастные дети, которых нужно воспитать… Но мы этим не занимаемся. Мы занимаемся своими нарядами, своими трапезами… теми делами, которые здесь останутся. И человек уходит в вечную жизнь голым, без доброделания…

И вот теперь, когда мы разобрали эти два Евангелия, тогда мы спросим : почему же Господь предлагает нашему вниманию эту притчу о брачном пире. Об этой же притче говорит и Евангелист Лука /14-ая глава/с некоторыми подробностями. Там Христосъ был приглашен на трапезу к Симону – фарисею. На этой трапезе Христосъ видел, что делали те евреи, которые приняли закон Моисеев. Как они этот закон Моисеев превратили в средство своего величания, своей гордости. И Христосъ, видя это и жалея Симона, который его пригласил, начал его поучать. Но кем же Он для них был ? Равви, и только ! И тут один из евреев не выдержал, и когда Христосъ говорил о том, что за свои доброделания получат Царство Небесное, он громко сказал, вернее воскликнул: «Блажен кто вкусит Царство Небесное! » Блажен, потому что для него это блаженство принадлежит детям Авраама. Обетование, которое дано Моисею, – оно наше, и мы, евреи, им пользуемся, это :— наше царство.

Тогда-то Христосъ и дает им вот эту притчу. И тут Он показывает, что евреев столько времени звал Господь для получения блаженства, для чистоты жизни, но они не пришли. Они были заняты так же, как вот этот юноша, как эти виноградари, землею. Они строили, очевидно, себе вот эти дворцы, накупали себе этих несчастных рабов, жили в комфортабельном состоянии, и им было не до того. А поэтому какая там трапеза Царская? К этой трапезе они отнеслись так, что почти все отказались. Тогда Господин вызвал своих воинов и призвал через воинов всех: и злых, и добрых, без избрания: все должны были придти. Но на востоке, когда давалась трапеза, давалось не только питание, пища, но давалось и одеяние. И вот, когда дали облачение тем, кто пришел, – и блуднице, и мытарю, и другим грешникам – всем были даны одинаковые облачения. Но тут нашелся и фарисей, который вошел. То, что он увидел, представилось ужасом. Среди тех, кто был приглашен, были и великие грешники, и блудницы, и мытари… Он не захотел быть с ними равным. Его собственное облачение, как ему казалось, было гораздо лучшим. И он остался в нем. Царь, вошел посмотреть возлежащих, говорит ему: «Друг! Как ты вошел сюда не в брачной одежде?» Возмущался тем, что на Брачном Пиру присутствуют все грешники. А вот он, как будто праведный, сын Авраамов и тут сидит он с ними вместе. И унизительнее всего было то, что от него хотят, чтобы он переменил свое богатое облачение на то, в котором все грешники были одеты, на брачное облачение.

И получилось то, что получилось! Господь велел его связать за то, что он нарушил единство. А единство какое? Единство Церкви Христовой. Вот видите, братья и сестры, как важно это единство, как дорога Церковь Христова в Очах Господних. Будем же слушаться ёе гласа, будем исполнять от всей души то, что Она требует от нас, будем хранить то облачение, которое Она дает нам. Да не случится же с нами того, что случилось с тем, кто был не в брачной одежде. Аминь.

Архiепископъ АНДРЕЙ /Рымаренко/

Dans ta Dormition tu n'as pas abandonné le monde,

ô Mère de Dieu

 

Le peuple orthodoxe russe, comme aucun autre peuple, a toujours ressenti dans son histoire de façon très forte et manifeste la protection puissante de la Très-Sainte Mère de Dieu. Une quantité innombrable de ses icônes miraculeuses qui se sont manifestées dans tous les confins de la Russie et les miracles innombrables qu'elles ont générés en témoignent de façon indiscutable.

Et c'est bien parce que le peuple russe orthodoxe vénérait à ce point la Mère de Dieu qu'il a appelé son pays avec un sentiment d'immense gratitude « La maison de la Très-Sainte Mère de Dieu », et qu'il a bâti de très nombreux temples en son honneur à travers toute la Terre Russe. Et il aimait tout particulièrement cette grande fête de la Dormition, ressentant très justement en son coeur que c'est précisément à cause de cette fête que la Mère de Dieu nous est si proche et si chère.

C'est une fête joyeuse et pleine de consolation ! Ce n'est pas un hasard si beaucoup la nomme « Seconde Pâque » ou « Pâque de la Mère de Dieu ». En effet, son Corps Très-Pur, ainsi que nous l'apprend la tradition ecclésiale, dès le troisième jour après son ensevelissement a été ressuscité par la puissance divine et a été porté dans les demeures célestes. S'étant endormie d'un sommeil de mort temporaire, la Très-Sainte Mère de Dieu « n'a pas abandonné le monde », mais au contraire nous est devenue encore plus proche, car elle s'est faite notre puissante Intercesseuse auprès du trône de Dieu, celle « qui jamais ne se lasse d'intercéder pour nous », comme nous le chantons dans le kondakion de la fête.

En cela réside la grande consolation que nous apporte cette fête. La mort cesse, en effet, d'être effrayante dans la mesure où la Mère du Donateur de Vie elle-même l'a connue. Cette fête nous apporte la conviction que la mort n'est qu'un moment transitoire dans la vie de tout chrétien, un moment qui doit être vécu afin d'obtenir ensuite la vie éternelle.

Dans ces conditions, faut-il avoir peur de la mort ? Évidemment, non ! Que peut-il y avoir d'effrayant dans la mort, si la Mère de Dieu elle-même a subi la mort ? Mais pourquoi, alors, dit-on dans le psaume (33, 22) « funeste sera la mort des pécheurs». Dans cette phrase, tout l'accent porte sur « les pécheurs ». La mort n'est pas terrifiante par elle-même, ce sont les péchés qui nous la rendent telle, et c'est bien des péchés dont il faut avoir peur et non de la mort.

Tout est dénaturé chez nos contemporains : ils ne craignent plus les péchés, mais ont peur de la mort, ils cherchent à vivre le plus longtemps possible, ils inventent toutes sortes d'artifices pour prolonger leur vie terrestre. Cela vient du fait que cette notion de péché a tout simplement été éradiquée de leur conscience. Pour la majorité de nos contemporains, le péché, en fait, n'existe plus et parallèlement la croyance ferme en une vie future dans l'au-delà est également annihilée.

Comment a-t-on pu en arriver là, spécialement chez les chrétiens ? La cause en est ce processus invisible, mais sensible pour le cœur d'un croyant, d'abandon général de la foi, d'apostasie, qui gagne toujours plus de terrain dans le monde. Mais le plus effrayant est que cette apostasie a également gagné l’Église où elle s'est largement développée durant ce vingtième siècle dit « progressiste », et maintenant elle s'efforce même de « dynamiter » de l'intérieur l’Église orthodoxe.

N'est-ce pas un reniement du Christ que de sacrifier l’Église authentique et vouloir, à partir de toutes les dénominations apostatiques créer une sorte de nouvelle « église », en lieu et place de l'unique Église véritable fondée par le Christ Lui-Même, qui a dit : « Je bâtirai Mon Église et les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle » /Mat. 16,18/.

La Très-Sainte Mère de Dieu pleure amèrement au spectacle de ce reniement toujours plus grand de la foi en son Divin Fils. Si aujourd'hui on craint plus la mort que le péché, c'est que l'on oublie les paroles du Christ : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l'âme; craignez plutôt celui qui peut faire périr l'âme et le corps dans la géhenne » /Mat. 10,28/. Quant à nous, tant que cette vague d'apostasie ne nous a pas encore submergés, nous devons tout faire pour ne pas nous laisser entraîner dans ce processus mortel.

Prions donc de tout notre cœur et avec zèle la Très-Pure Mère de Dieu qui dans sa Dormition ne nous abandonne pas et pleure sur nos péchés, prions-la afin qu'elle nous sauve de cette génération perverse /Actes 2,40/.

Très-Sainte Mère de Dieu, viens à notre aide !

+ Archevêque AVERKY

 

 

Во успении мiра не оставила еси, Богородице

 

Эту великую истину всегда ощущали на себе православные русские люди, неустанно призывавшие Богоматерь в своих молитвах. И действительно безчисленное множество чудотворных икон Ее, явленных во всех концах Земли Русской, и неисчислимое количество чудес, от них источавшихся убедительно свидетельствуют об этом.

Потому-то и чтил так православный русский народ что и отечество свое с благодарною любовью именовал «Домом Пресвятыя Богородицы», строя в честь Ее многочисленные храмы по всему лицу Земли Русской. А особенно почитал русский человек как раз нынешний великий праздник Успения, верно ощущая своим сердцем, что именно благодаря событию, воспоминаемому сегодня, Пречистая Матерь Божия стала так близка и дорога нам.

Утешительный и радостный это праздник! И недаром называют его некоторые «Второй Пасхой» или «Богородичной Пасхой». Ведь Пречистое Тело Матери Божией, как гласит обще-церковное предание, уже на третий день после погребения, было воскрешено Божественною силою и нетленным взято в райские обители. Уснув временным сном смерти, Пречистая Матерь Божия не только «не оставила мiра», но наоборот – стала еще ближе нам, ибо сделалась всесильной Ходатаицей за нас перед престолом Божиим, поистине «в молитвах неусыпающей», как мы поём в кондаке праздника.

В этом-то и заключается для нас великое утешение сегодняшнего праздника. Смерть перестает быть страшной, если ей подверглась Сама Матерь Подателя жизни. Нынешний праздник убеждает нас в том, что смерть не представляет собою ничего безнадежно-ужасного: она есть лишь необходимый переходный момент в жизни каждого человека-христианина, который надо пережить, чтобы сподобиться затем жизни вечной. 

Следует ли в таком случае бояться смерти? Конечно, нет! Что может быть страшного в смерти, если умерла даже Сама Матерь Божия? Но почему в таком случае говорит Слово Божие, что «смерть грешников люта»? (Псал. 33, 22). Сила этого последнего изречения, конечно, в слове «грешников». Не сама по себе смерть люта, а грехи наши делают ее для нас лютой. Грехов и следует бояться, а не смерти.

Но у современных людей все извращено: они уже не боятся грехов, а боятся только смерти, желая здесь пожить подольше и изобретая всевозможные средства для того, чтобы продлить свою земную жизнь. Это потому, что само понятие греха теперь уже вытравлено у них из сознания. Греха для большинства современных людей уже как бы не существует, а одновременно вытравляется и живая вера в будущую жизнь.

Как могло дойти до этого – особенно у христиан? Причиной этого является тот незримый, но для чуткого верующего сердца ясно ощутимый процесс, который всё усиливается в мiре. Но самое страшное это то, что Отступление вошло уже внутрь Церкви и во всю свою ширь развернулось в нынешнем «прогрессивном» двадцатом веке и стремится теперь «взорвать» изнутри нашу Православную Церковь. Разве не отступление от Христа – пожертвовав истинной Церковью, стремиться создать из всех безчисленных вероисповедных отступнических обществ какую-то новую «церковь» на место той единой истинной Церкви, которую основал Сам Христосъ, сказав: «Созижду Церковь Мою, и врата адова не одолеют ей» (Матф. 16, 18) ?

Горько плачет об этом, всё расширяющемся отступлении от веры в Ее Божественного Сына, Пречистая Матерь Божия, и если мы сегодня больше боимся смерти, нежели греха, то это потому, что забываем слова Христовы: Не бойтеся убивающих тело, души же не могущих убить; а бойтесь более Того, Кто может и душу и тело погубить в геенне (Мф. 10, 28). Но мы, пока не захватила нас волна Апостасии, будем бодрствовать и трезвиться (1Сол.5,4-6), чтобы не дать себя завлечь в этот губительный процесс.

Будем усердно и горячо молить Пречистую Матерь Божию, во Успении Своем нас не оставляющую и слезы за нас проливающую, да спасет нас от века сего развращенного (Деян. 2, 40).

Пресвятая Богородице, помогай нам !

 

Архiепископъ АВЕРКIЙ /Таушевъ/

Parabole des vignerons infidèles

 

 

« Il est difficile à un riche d’entrer dans le Royaume des Cieux » a dit le Christ à Ses disciples ainsi que nous l’avons lu dimanche dernier et c’est d’ailleurs sur ces mots que s’achevait la lecture du jour. Un jeune homme s’était approché du Christ pour Lui demander ce qu’il y avait lieu de faire pour avoir la vie éternelle. La réponse avait été : observe les commandements. Ce à quoi le jeune homme répondit qu’il les observe depuis son enfance, alors le Seigneur, pénétrant son cœur, lui dit : « Vends tout ce que tu possèdes ». Comme le jeune homme était riche, et que cette richesse lui donnait le pouvoir et une situation dans la société, il s’en alla, triste. Et c’est là que le Christ dit : « Je vous le dis en vérité, il est difficile à un riche d’entrer dans le Royaume des Cieux ».

Mais pourquoi en est-il ainsi ? Nous en avons la réponse dans la lecture de l’évangile d’aujourd’hui. La parabole d’aujourd’hui nous raconte comment le Seigneur avait planté une vigne et l’avait donnée à cultiver à ses ouvriers qui recevaient un salaire pour leur travail. Mais ces ouvriers avaient tellement apprécié ce travail qu’ils finirent par se sentir chez eux dans cette vigne et, par voie de conséquence, tous les biens qu’elle rapportait en abondance devaient leur revenir et ils en venaient jusqu’à oublier l’existence du propriétaire véritable de cette vigne. Le Maître leur donnait pourtant le nécessaire pour leur existence, mais cela ne leur suffisait plus car ce qu’ils désiraient était de profiter pour eux-mêmes de tous les biens terrestres qui pouvaient être tirés de cette vigne que le Seigneur leur avait pourtant seulement donnée à cultiver. Ils en avaient oublié que tout cela n’était que provisoire, que les années allaient passer et que viendrait l’heure où il leur faudra abandonner tout cela. La vigne restera, mais eux devront partir. Et pourtant, la mission qui leur avait été confiée n’était pas seulement de cultiver ces terres, mais de cultiver également ce qui était en eux. Tout homme possède un corps qui a besoin de manger, boire, bouger, se reposer, mais il possède également un esprit qui doit toujours tendre vers un idéal. Et aussi belle que puisse être la vie, il y aura toujours au fond du cœur d’un homme quelque chose que toutes les richesses ne pourront satisfaire, ce qui engendrera en lui une tristesse profonde, sa conscience lui montrera en quoi sa vie n’a pas été juste, car tout homme est fait à l’Image de Dieu et l’esprit a ses propres exigences. Le corps de ces vignerons était pleinement heureux et satisfait, mais qu’en était-il de leur esprit ?

Leur vie spirituelle avait été pervertie et ils ne vivaient que pour les plaisirs de ce monde, ce qui avait fini par étouffer leur conscience. Et nous vérifions là l’exactitude des paroles dites au jeune homme de la semaine dernière, combien il était difficile d’entrer dans le Royaume des Cieux pour ceux qui ne mettent leur espoir que dans la richesse. Leurs yeux sont fermés, leur conscience est assombrie, en apparence ils vivent bien, mais intérieurement leur conscience est rongée. Ils n’ont ni espoir, ni consolation. Dans le meilleur des cas vient la vieillesse, quand ce ne sont pas les maladies. Et quand ces jours critiques adviennent, il n’y a plus aucune consolation. En dépit de toute la beauté et de tous les biens terrestres leur conscience les tourmente. C’est précisément le thème de la parabole lue ce jour. Les serviteurs sont allés jusqu’à tuer l’héritier, le Fils, juste pour ne pas perdre les profits qu’ils tiraient de la vigne. Mais malgré tous leurs efforts, ils furent chassés de cette vigne et ils aboutirent au lieu des tourments de la conscience, que rien ni personne ne peut éteindre.

L’évangile d’aujourd’hui complète celui de la semaine dernière en nous disant : Frères, veillez à ce que toute la beauté terrestre dans laquelle nous vivons ne se transforme pas pour nous en cette vigne des vignerons infidèles ! A quoi bon cette vigne, ces villas, ces automobiles si nos cœurs doivent en pâtir et saigner ? Vivons selon les commandements des Béatitudes et nos cœurs s’empliront de paix, d’amour et du souffle du paradis et avec un tel cœur nous passerons dans la vie éternelle. Et si nous ne faisons pas cet effort, nous serons pareils au peuple juif. Les Juifs attendaient le Messie qui dans leur esprit devait être le maître du monde en soumettant tous les peuples sous le joug juif tel qu’il est compris dans le talmud. Et ils attendaient un tel Messie. Et c’est là qu’apparut le Christ qui, Lui, possédait tous les pouvoirs, domptait les mers, de cinq pains nourrissait cinq mille personnes, guérissait les malades. Il ne pouvait y avoir de meilleur chef pour l’armée juive dans leur compréhension de l’époque. Mais voilà que le Christ monte sur la montagne et pour la première fois se met à parler publiquement : « Bienheureux ceux qui sont pauvres en esprit, bienheureux ceux qui pleurent, bienheureux ceux qui sont doux, bienheureux ceux qui sont persécutés... ». Les Juifs attendaient un Messie fort, puissant et le Christ leur parlait de pauvreté, de douceur et de souffrances. Les Juifs ne pouvaient que se détourner de Celui qui leur parlait de choses totalement différentes de ce qu’ils attendaient. Qu’allait-il arriver s’ils venaient à Le suivre, s’interrogeaient-ils perplexes ? Eh bien il leur arriverait précisément ce dont nous avons tous besoin : la paix de l’âme, un cœur léger et nulle frayeur à l’idée d’entrer dans la vie éternelle. Amin

 

Archevêque ANDRÉ /Rymarenko/

 

 

13‑я Неделя о виноградарях

 

“Трудно богатому войти в Царство Небесное,” – сказал Христосъ ученикам. Если помните, еще в прошлое Воскресенье вот этим местом и заканчивалось благовествование Евангельское. Юноша подошел к Христу и спросил, что сделаю, чтобы получить Царствие Небесное? Господь ему тогда ответил: исполняй заповеди, А когда юноша сказал, что он это сделал, тогда Господь, видя его сердце, сказал: раздай то, что ты имеешь. А юноша был богат, и для него богатство было той силой, которая давало ему положение в обществе, и потому он, склонив голову, отошел. Вот Христосъ и говорит ученикам: “Истинно говорю вам, трудно богатому войти в Царство Небесное.”

Как это? Почему? И вот, если возьмете сегодняшнее благовествование, то вы увидите, почему… Притча сегодняшнего дня говорит нам о том, как Господин насадил виноградник и послал в виноградник своих рабов, которые должны были обрабатывать этот виноградник, и давал им содержание для их жизни. Но рабам тем было так хорошо пребывать и трудиться в этом винограднике, что это место они стали чувствовать своим, и все то довольство, которое они могли иметь, и все то, что они могли иметь от винограда, который так обильно рос в винограднике, который им не принадлежал, они все больше и больше стали считать своим, и хозяин виноградника постепенно стал забываться. Хозяин давал им нужное для их содержания, для их жизни, но они это стали принимать как должное. У них было другое: они имели возможность пользоваться и виноградом и всей красотой этого земного блага, которое дает Господь человеку. Они совершенно забыли, что это все временно, и что пройдут годы, и наступит час, когда они должны будут уйти отсюда. И все то, что находится в винограднике, останется здесь, а они отойдут. А ведь от них требовалось другое: при возделывании виноградника они должны были возделывать и то, что дано человеку. А что же было дано человеку? У человека есть тело, которое требует пищи, питья, движения, покоя, то, что мы называем жизнью телесной. Но у человека есть и дух, который стремится всегда к идеалу. И как ни хороша будет жизнь земная, – а она может быть так хороша, что лучше и быть не может, лучше, как будто ничего и нет, – в сердце человека всегда будет копошиться что-то такое, что будет ненасытимо тем, что нас окружает. И будет появляться тоска, и совесть будет говорить ему, что он не то сделал, потому что Образ Божий есть в человеке, в его духе, а дух требует тоже жизни. По плоти виноградоделателям было хорошо, но по духу…

Но духовную жизнь они исказили и жили по похоти. И этим было заглушено то, что есть совесть. И тут оправдалось то, что говорилось юноше: трудно войти в Царствие Небесное надеющемуся на богатство. Очи закрыты, совесть затемнена, внешне он пребывает в хорошем состоянии, а внутренне совесть его гложет и гложет. Ни надежды, ни утешения. А тут, в лучшем случае подходит старость, в худшем случае, болезнь; вот когда наступают эти критические дни, то ничто не успокоит. Сколько ни будет красоты земной, сколько ни будет благ земных, – совесть будет терзать. Это то, что говорится в сегодняшней притче. Рабы и наследника убили, лишь бы не отказаться от довольства виноградником, но все равно наступило изгнание из виноградника. Куда? Это то, что мы называем страданием совести, которое ничем не утолишь. Тоска, тоска безысходная.

Вот сегодняшнее Евангелие как бы дополняет прошлонедельное Евангелие и говорит нам: Братья, смотрите, чтобы не случилось с вами так, что земная красота, в которой мы живем, не превратилась бы в тот виноградник! На что нам этот виноградник, эти виллы, автомобили, если сердце будет разрываться? Начнем жить по Заповедям Блаженства, и тогда наше сердце наполнится миром, любовью, дыханием рая… и с этой полнотой сердца мы перейдем в вечную жизнь. А если мы не осознаем себя, то будем как Иудеи. Иудеи ждали Мессию, который должен был быть владыкою мiра и всех покорить под начало иудейского ига, которое понималось талмудом. И они ждали этого Мессию. И когда явился Христосъ, Который имел все силы: и море укрощал, пятью хлебами пять тысяч насыщал, и болезни исцелял… Лучшего начальника для иудейского воинства в их тогдашнем понимании нельзя было найти. И Христосъ вошел на гору и в первый раз начал говорить публично: “Блажены нищие духом, блажены плачущие, блажены кроткие, блажены изгнанные…” Евреи ждали силы, могущества, а Христосъ говорил о нищете, кротости, страданиях. Конечно, евреи должны были отойти: Христосъ говорил о чем-то совсем другом, чем то, чего они ждали, не о том владычестве. Что если пойти по Его стопам? Что получится? – недоумевали они. А получится то, что нам то и нужно: будет мир сердечный, с которым и в этой жизни легко, и в вечную жизнь вступить не страшно. Аминь.

 

Архiепископъ АНДРЕЙ /Рымаренко/

La foi du centurion romain

 

Dans l’évangile d’aujourd’hui nous voyons un homme qui, par compassion pour un de ses serviteurs, poussé par un sentiment d’amour et de pitié, s’adresse au Christ et Lui dit : Mon serviteur est couché chez moi, il est malade, guéris le ! En réponse à sa foi et à l’amour qu’il manifeste, le Christ lui dit : Je vais venir et le guérir … Et là suivent quelques paroles que sans doute nul d’entre nous n’a jamais dites à Dieu : « Je ne suis pas digne que Tu entres sous mon toit, mais dis une seule parole ... ». Oui, une seule parole suffira pour guérir mon serviteur ...

Lorsque nous prions, très souvent nous disons à Dieu – viens, viens sans faute, immédiatement, pénètre mon âme, entre dans ma vie de façon évidente, manifeste, sensible. Dans сe récit évangélique, le centurion aurait pu aussi le dire et ce en dehors de tout égoïsme, car il ne demandait pas au Seigneur de venir chez lui pour son propre bien, mais pour celui d’un autre. Mais sa foi était ferme et il avait pleinement conscience du fait que la simple venue du Seigneur dans sa maison, c’était déjà un avant-goût du Paradis et qu’il n’avait même pas le droit d’y songer ; il n’était pas encore prêt, tout comme ne l’était pas son serviteur. Mesurons la différence avec nous  ! Le centurions comprenait parfaitement qu’il était encore étranger au mystère du Royaume de Dieu, étranger à ce miracle de cet amour universel qui englobe tout et qui avait déjà conquis son âme et transformé sa maison en un paradis apte à recevoir le Seigneur.

Ce centurion doit nous servir d’exemple. Nous nous tenons devant Dieu avec nos désirs, nos angoisses, notre malheur. Que devons-nous Lui demander ? Pouvons-nous Lui demander qu’Il condescende à entendre nos prières et nous procure l’expérience du Paradis alors que ce dernier n’est pas présent en nos âmes, que nous ne possédons pas les conditions pour une vie paradisiaque, que la division, l’absence de foi et d’amour et la peur sont en nous. Lorsque l’on est dans un tel état on ne peut qu’implorer Dieu de venir à notre aide, mais il est parfaitement impossible de Lui demander, dans l’état où nous sommes, qu’Il nous transporte, par Sa venue, dans le Royaume Céleste.

C’est pourquoi si souvent nous sommes déçus du résultat de nos prières. Nous nous tenons devant Dieu et Lui demandons : Transporte-moi au Paradis, tel que je suis, sans changement, fais que dès à présent je puisse goûter la vie du siècle à venir, une vie débarrassée de tous les péchés dans lesquels je vis. Mais voici la réponse qui vient des Saintes Écritures : « Il n’entrera rien de souillé dans le Royaume de Dieu » /Ap. 21,27/. Tant que nous restons tels que nous le sommes, il ne nous est pas possible d’entrer dans le Royaume que ce soit par la force ou la tromperie.

Nous ne pouvons entrer au Paradis en restant comme nous le sommes, nous ne pouvons même pas demander au Seigneur d’entrer dans notre vie et d’y rester, parce que nous-mêmes nous Le quitterons et L’abandonnerons. Nous devons commencer par quelque chose de plus simple, mais qui exige néanmoins une foi virile et vivante : dis une parole, Seigneur, afin que je guérisse ! Et lorsque je serai guéri, que je me lèverai de mon lit de douleur et de mort, je m’emploierai à Te servir en vérité et en justice et viendra le temps où Tu pourras entrer dans ma maison ne serait-ce que pour un instant, y amener un souffle de Paradis qui remplacera l’esprit de mort qui y règne actuellement. Et lorsque Tu seras passé et que Tu remonteras au Ciel dans Ta gloire, je continuerai à vivre et à prier plein de mélancolie et de rêve, dans l’espoir de pouvoir mûrir spirituellement pour atteindre l’heure bénie de la mort. Non pas tant de la mort physique où je mourrai corporellement et que mon âme s’échappera de moi, mais qu’en moi meure tout ce qui ne peut vivre de l’éternité. Et lorsque viendra pour moi l’heure de cette mort sur terre, accorde-moi, Seigneur, d’entrer dans Ton Royaume. Amen

 

Вера римского сотника

 

В сегодняшнем Евангелии мы видим человека, который из сострадания к своему слуге приходит ко Христу, движимый любовью, движимый жалостью, и говорит Ему : Слуга мой лежит в моем доме расслабленный, исцели его!.. Христосъ, в ответ на его веру, на его любовь, говорит ему: Я приду, Я исцелю его... И тут следуют несколько слов, которые, вероятно, никто из нас никогда Богу не говорил : «Я недостоин, чтобы Ты вошел под мой кров, но скажи только слово...» и Твоего слова будет довольно, чтобы исцелел слуга мой...

Как часто мы становимся на молитву и именно зовем Бога: Приди, непременно приди, непременно войди под сень моей души, войди в мою жизнь явственно, ясно, ощутимо !.. В евангельском рассказе сотник мог бы сказать это без эгоизма, без себялюбия: он не просил Господа прийти к нему для того, чтобы ему самому стало легче, а ради другого. Но его вера была крепкая, и он понимал, что приход Господень в дом – это уже рай и что этого он ожидать не может; он не был готов, и не был готов его раб. Какая разница с нами: сотник понимал, что он все же еще находится как бы вне тайны Божиего Царства, вне этого чуда всеобъемлющей любви, уже покорившей его душу, превратившей его дом в рай, готовый принять Господа.

Нам нужно научиться от этого примера. Мы стоим перед Богом со своей нуждой, со своей тревогой, со своим страхом и болью: о чем мы должны молить ? Можем ли мы молить о том, чтобы Господь снизошел к нам и дал нам опыт рая, когда у нас на душе рая нет, когда нет в нас условий райского жития, когда в нас разделенность, безверие, страх, отсутствие любви, неправда жизни ? Сюда Бога призвать нужно только на помощь, но просить Бога, чтобы Своим приходом Он нас перенес в Небесное Царство такими, какие мы есть, – нельзя.

И поэтому мы так часто разочарованы в нашей молитве. Мы становимся перед Господом и просим Его : Каким я есть, без перемены, перенеси меня в рай, сделай, чтобы уже сейчас я пережил жизнь будущего века, свободную от всего того, чем греховно я живу !.. И вот ответ Священного Писания : «Ничто нечистое не войдет в Царство Божие...» (Откр. 21,27). Такими, какие мы есть, ворваться в Царство, проникнуть силой или обманом мы не можем.

Мы не можем такими, какие мы есть, войти в рай, мы не можем даже просить Господа войти в нашу жизнь и остаться в ней, потому что мы Его оставим и покинем. Нам надо начать с чего-то меньшего и, однако, требующего сильной, мужественной, живой веры : Скажи слово, Господи, чтобы мне исцелеть ! Когда я исцелею, когда я восстану с одра болезни и смерти, я потружусь Тебе служить верой и правдой, и придет время, когда Ты сможешь войти в мой дом хотя бы на мгновение, принести в него веяние рая вместо царящего сейчас там веяния смерти. И тогда, после того, как Ты пройдешь и вознесешься обратно в Свою славу, тоской и мечтой я буду жить и молиться, чтобы мне созреть к блаженному часу смерти ; не обязательно телесной, не обязательно к тому времени, когда я телом умру и душой вырвусь на свободу, а той смерти, которая тождественна с любовью, той смерти, которая значит, что во мне больше ничего нет, что могло бы умереть, и я вышел на свободу, и умерло во мне все, что не может жить вечностью. И когда придет время той смерти на земле, тогда дай мне, Господь, войти в чертог Твой!.. Аминь.