Le Fils prodigue

 

« Tout m'est permis, mais tout n'est pas  profitable ; tout m'est permis, mais je ne me rendrai esclave de rien ». C’est ce que nous enseigne l’apôtre Paul, s’adressant tout spécialement à la jeunesse. Et ce que le Sauveur dit sur le Fils prodigue est une illustration des propos de l’apôtre Paul. Toutefois, nous retenons essentiellement le début de ses propos : « Tout m’est permis », sans se soucier si cela nous est utile que ce soit sur le plan spirituel, physique ou corporel. Et sans réfléchir plus avant nous nous laissons prendre peu à peu dans les filets de l'esprit de rébellion, puis dans ceux de l'esclavage, ce qui conduit ensuite à de graves épreuves et souffrances.

Comment expliquer pareille absence de discernement ? Nous trouvons réponse à cette question dans la parabole du Fils prodigue.

Un jeune, issu manifestement d’une bonne famille, - ce qui ressort de ce que apprenons de son père et de son frère - et qui, pour ainsi dire, avait fusionné sa volonté avec celle de son père et quijamais ne le contrariait, ni l’affligeait en quoi que ce soit. Et voilà que soudain ce fils cadet devient prodigue. Comment cela est-il arrivé ? Comme nous allons le voir – de façon progressive. Muni de tout ce qui est nécessaire à la vie, ayant devant lui tout ce dont peut disposer une personne, il tombe d'abord dans le péché de narcissisme, puis se laisse aller aux plaisirs de la chair, et ainsi commence sa séparation d'avec son père. Il devient arrogant, la sensualité en lui commence à prévaloir sur les plus hautes aspirations de l'âme, il devient esclave de sa sensualité, aspire à une liberté imaginaire, qui en fait conduit touthomme à l'esclavage.

Son ego, sa vanité, son attrait pour la chair et son arrogance le conduisirent à son père avec la demande : « Père, je suis déjà adulte, donne-moi ce que, selon la loi, je suis censé recevoir de toi. Je n’ai plus besoin de tes conseils, je veux vivre selon mon esprit et mon désir ». Il a voulu être libre, le malheureux, et il est tombé dans un esclavage dégradant. C’est là le résultat logique de l’esprit de rébellion, du détachement de la volonté paternelle : d’abord, la débauche dans sa plénitude, puis vient cet esclavage avec une angoisse terrible et les humiliations. Tel est le résultat de l’esprit d’insubordination et de la recherche d’une liberté faussement comprise.

A un moment donné de sa souffrance, le prodigue se rendra inévitablement compte de ses erreurs, et il se souviendra des conseils de son Père, et si son cœur ne s'est pas encore définitivement endurci dans les péchés, comme c'est souvent le cas chez les personnes rebelles, il retournera dans le sein Paternel, reviendra avec crainte pour son indignité, pour son insignifiance devant la dignité offensée du Père. L’image d’un tel retour dans la maison Paternelle nous est donnée dans l’Évangile du Fils prodigue. Heureusement, ce Fils prodigue a gardé en mémoire la reconnaissance pour son Père et cela l'a sauvé.

Ainsi, chers parents, afin de préserver vos enfants de l'influence de la rue et de l'environnement qui peuvent les corrompre, il est important et nécessaire de cultiver en eux le sentiment de gratitude qui est indissociable de celui de la vénération des parents. Qui n'a pas appris dès l'enfance à honorer la volonté des parents qui l'ont élevé et nourri, qui n'a pas un sentiment de profonde gratitude envers ses parents, comment peut-il être soumis à la volonté de Dieu et aux commandements du Seigneur ? Il sera rapidement emporté par le flot sale des arguments et des humeurs de la rue, il tombera facilement dans le mensonge, se trompant à la fois lui-même et trompant Dieu.

En nous amenant aux portes du Grand-Carême qui s’ouvrent devant nous, le Seigneur nous force à réfléchir par le biais de cette parabole du Fils prodigue : ne sommes-nous pas, chacun de nous, des fils prodigues, vivons-nous toujours selon la volonté de Dieu à notre sujet, et ne gaspillons-nous pas les dons que Dieu nous a octroyés à autre chose que la gloire de Dieu ? En nous rappelant tout cela, l’Église nous appelle à reconsidérer notre vie et à retourner sur le chemin de la volonté du Seigneur, en rappelant les paroles de l’Apôtre : «Car ce que Dieu veut, c’est votre sanctification» /Thess. 4,3/. Amen.

 

 

Évêque MITROPHANE (Znosko-Borovsky)

 

 

 

 

Блудный сын

 

«Всё мне позволено, но не всё на пользу; всё мне позволено, но ничто не должно обладать мною». Так наставляет сегодня всех нас, и особенно молодежь, св. ап. Павел. А слово Спасителя о блудном сыне – это иллюстрация к словам ап. Павла. Из наставления ап. Павла человек пользуется обычно первой половиной: «Всё мне позволено», не задумываясь над тем – полезно ли это, как в смысле духовном, так и физическом, телесном. И не задумываясь, постепенно попадает в сети своеволия, а затем – и в сети рабства, что впоследствии приводит его к тяжким испытаниям и страданиям.

Чем объяснить подобное отсутствие рассудительности в человеке? На этот вопрос отвечает нам притча о блудном сыне.

Молодой человек, видимо из хорошей семьи, что видно по его отцу и старшему брату, который как бы слил свою волю с волей отца, ничем его в жизни не огорчая. И вдруг этот младший сын блудным становится. Как это случилось? А вот как, – постепенно. Обеспеченный всем необходимым для жизни, имея перед собою все человеку доступное, он прежде впадает вгрехсамовлюбленности, затем поддается плотской настроенности, и с этого начинается его отрыв от отца. Он становится самонадеянным, чувственность в нем начинает преобладать над высшими стремлениями души, он становится рабом своей чувственности, рвется к мнимой свободе, фактически вводящей человека в рабство.

Самомнение, плотская настроенность и самонадеянность и привели его к Отцу с требованием: «Отец, я уже совершеннолетний, отдай мне то, что по закону положено мне получить от тебя. В твоих наставлениях я больше не нуждаюсь, хочу жить по моему уму и желанию». Захотел, несчастный, свободы, а попал в унизительное рабство. Это – логический результат своеволия, отрыва от воли родительской: вначале полнота разгула чувственности, а за этим рабство со страшным душевным томлением и унижениями. Таков, дорогие мои, результат своеволия, стремящегося к ложно понимаемой свободе.

В какой-то момент своих страданий, блудный неизбежно осознает свои ошибки, вспомнит Родительские наставления и, если сердце его не ожесточилось в упорстве в грехах, как это часто бывает у своенравных, он вернется в лоно Родительского сердца, вернется со страхом за свое недостоинство, за свое ничтожество перед оскорбленным достоинством Отца. Образ подобного возвращения в доме Отчий дает нам Евангелие о блудном сыне. К счастью, в блудном сыне сохранилась благодарная память об Отце, и это спасло его.

Так вот, дорогие родители, чтобы сохранить ребенка от влияния могущей его развратить улицы и окружающей среды, очень важно и необходимо воспитать в нем чувство благодарности, с которым и связано почитание родителей. Ибо тот, кто с детства не научился почитать волю воспитавших и вскормивших его родителей, в ком не заложено глубокое чувство благодарности родителям, как может он быть покорен воле Божией, Господним заповедям? Его быстро увлечет грязный поток уличных рассуждений и настроений, он легко впадет в ложь, обманывая и себя и Бога.

Подводя нас к отверзающимся вратам св. Четыредесятницы, притчей о блудном сыне побуждает нас Господь подумать: не является ли блудным сыном каждый из нас, всегда ли живем мы по воле Божией о нас и не расточаем ли мы Богом нам данных способностей не во славу Божию? Напоминая нам обо всем этом,Церковьзовет нас, чтобы мы проверили нашу жизнь и вернулись на путь Господней воли, помня слова Апостола: «Сия есть воля Божия о вас – святость ваша». Аминь.

 

Епископъ МИТРОФАНЪ (Зноско-Боровскiй)

Dimanche du Jugement dernier

 

 

Alors que nous approchons du Grand Carême, l’Église nous invite ce dimanche à réfléchir au Redoutable Tribunal du Christ, dont le Seigneur a parlé en détail dans Sa conversation avec Ses disciples, et que nous avons entendue dans la lecture de l’Évangile d’aujourd’hui.

Cela fait deux semaines que cette préparation au Carême a débuté. L’Église nous a proposé l’Évangile du Publicain et du Pharisien, nous expliquant quelles étaient la bonne et la mauvaise façon de prier. Le Carême est en effet essentiellement un temps de prière. Le dimanche qui a suivi, consacré au Fils prodigue, tout en apaisant et encourageant un homme dont la conscience est opprimée par le péché qui l’habite, l’Église propose une parabole dans laquelle nous voyons combien le Seigneur est miséricordieux lorsque Son fils perdu revient à Lui avec pénitence.Comme il est dit dans les prières de l’Église, Il l'accepte avec amour, sans remontrance ni reproche pour ce qu'il a fait, mais seulement avec amour et pardon.

Mais certaines âmes restent dures comme de la pierre, rien ne peut les adoucir, pas même l’exemple si touchant du Fils prodigue, et c’est à leur intention que l’Église propose cette parabole du Sauveur sur le Jugement dernier, pourfaire frémir le cœur endurci et lié par le péché d'un homme épris de péché.

C’était hier le Samedi des défunts, lorsque l’Église prie pour le repos de l’âme de tous les chrétiens orthodoxes de l’univers et de tous les temps. Et c’est tout naturel, car tout en faisant porter notre attention sur ce Jugement dernier, l’Église nous demande de nous souvenir de tous ceux qui, comme nous, passeront devant ce Tribunal Redoutable, mais qui ont déjà quitté ce monde et séjournent pour l’instant dans le mystérieux monde de l’outre tombe. Et, ainsi que nous l’enseignent les Saints pères, il n’y a plus là-bas de possibilité de faire pénitence. Comme le dit saint Grégoire le Théologien, Dieu a ainsi fixé les choses : le temps du travail et de l’actionnous est donnédurant notre vie sur terre, alors que dans l’autre vie, celle dans l’au-delà, sera le tempsde l’examen de ce que nous avons accompli et les rétributions qui en découlent.Lorsque s’achève la vie terrestre d’un homme, l’instant de la mort met un terme à sa possibilité personnelle de faire pénitence. Toutefois, l’Église nous enseigne que dans le cas où notre âme part prisonnière de ses péchés, sans avoir fait pénitence, et que ce poids terrible la fait souffrir outre-tombe, son destin, néanmoins, n’est nullement désespéré. L’homme ne peut plus prier pour lui-même dans l’au-delà, le temps qui lui a été donné pour faire pénitence est révolu, mais dans son souci maternel l’Église ne l’abandonne pas et prie afin que le Seigneur lui pardonne tous ses péchés et lui accorde un destin bienheureux dans l’éternité.

Dans les Vies de saints nous trouvons de nombreux exemples où la prière de l’Église, la prière des proches et des parents élevée en Église, apportait une aide incontestable à l’âme de ceux qui étaient partis dans l’au-delà sans pénitence. C’est pourquoi l’Église nous appelle à prier pour ceux qui se présenteront devant le Redoutable Tribunal du Christ, et qui ne sont plus en état de modifier eux-mêmes leur destin. Nous devons donc élever à leur place nos prières pour eux, car de telles prières sont entendues de Dieu.

Et qu’en est-il de nous ? C’est aujourd’hui le Dimanche du Jugement dernier. Pensons nous souvent à ce moment ultime où nous aurons à rendre compte ? Lorsqu’un élève doit passer un examen difficile, il est en souci, il s'inquiète, il éprouve des craintes et essaie de s'y préparer du mieux qu’il le peut. Alors que là, nous attend un examen terrible, l’examen ultime après lequel il n’y aura plus aucun rattrapage possible. Et pourtant, avec quelle légèreté surprenante, avec quelle inattention se comportent les hommes à l’égard de ce moment ultime et terrible de leur existence, lorsque l’éternité s’ouvre devant eux et que le plus souvent ils ne se soucient nullement de ce qui les attend.

Le saint Métropolite Philarète de Moscou disait : « Sache que c’est intentionnellement que le Seigneur te dévoile le tableau de Son dernier Jugement, afin que tant qu’il est encore possible, tu puisses avoir le temps de passer du côté gauche au côté droit ». Si ta conscience est sensible, si elle te condamne pour tes péchés, alors sûrement tu ne peux t'empêcher de craindre ce Jugement, parce que le destin te menace de te retrouver du côté gauche. Et le Seigneur révèle ce qui va nous arriver, afin que tu reviennes à la raison avant qu'il ne soit trop tard, avant que ta vie terrestre ne soit achevée, alors que tu en es encore toi-même le maître, car c’est de ta propre liberté que dépend ton destin dans la vie éternelle. Utilise donc cette liberté pour servir Dieu et pour passer de gauche à droite. Il n'est pas trop tard ! Certes, il est trop tard pour nos frères qui ont terminé la vie terrestre, mais pour nous, le temps de la repentance est encore en cours. Et que ce temps ne passe pas de façon stérile pour nous, mais que le Seigneur nous aide à apporter de bons fruits pour le Royaume des Cieux. Amen.

 

Saint Métropolite PHILARÈTE

 

 

 

О Страшном Суде

 

Постепенно подходя к Великому посту, сегодняшнийвоскресный день Церковь посвящает воспоминанию Страшного Суда Христова, о котором Сам Господь подробно сказал Своим ученикам в Своей беседе, которую мы с вами слышали за литургией в Евангельском чтении.

Две недели назад началась эта молитвенная подготовка к посту. Церковьпредложила нам Евангелие о Мытаре и Фарисее, указывая нам, как нужно молиться и как не нужно молиться Богу. Ибо пост есть время молитвы по преимуществу. Наступил следующий воскресный день, неделя о Блудном Сыне, когда Церковь, успокаивая и ободряя человека, которого подавляет сознание своей греховности, указывает на эту притчу, в которой мы видим, насколько милостив Господь, когда заблудившийся Его сын приходит к Нему с покаянием. Как и сказано в молитвах церковных, Он принимает его с любовью, не понося, без всяких упреков за то, что тот натворил, а только с любовью и прощением.

Но есть души твердокаменные, которые не размягчаются, не смягчаются этими трогательными примерами и для них Церковь предлагает беседу Спасителя о Страшном Суде, чтобы заставить содрогнуться и затрепетать и затверделое, связанное грехами сердце грехолюбивого человека.

Вчера была, так называемая, Родительская Суббота, когда Церковь молилась о упокоении всех православных христиан по всей вселенной во все времена скончавшихся. Это и естественно: обращая наше внимание к Страшному Суду Христову, Церковь напоминает нам и о тех, кто также предстанет на Страшный Суд, как и мы, но кто уже от этой земной жизни отошел за ее пределы, пребывает уже в таинственном потустороннем загробном мiре. А там, как говорят святые отцы, покаяния уже нет. Так говорил святитель Григорий Богослов – Богъ в этой жизни земной назначил время делания, труда, а в той, загробной жизни, как мы знаем, исследование сделанного и воздаяние. Когда человек окончит свой земной путь, момент смерти прекращает, пресекает для него время его личного покаяния. Но Церковь говорит нам о том, что если, например, душа человека отошла во грехах, не принеся покаяния, и это бремя тяжкое мучает ее за гробом, она страдает, то не безнадежна, отнюдь не безнадежна ее участь. Сам человек уже там о себе не молится, его время покаяния прошло, но Церковь не оставляет его своим материнским попечением и заботою и молится о нем, чтобы Господь простил ему прегрешения и сподобил его блаженной участи в вечности.

Знаем мы из Жития Святых многие примеры того, как молитва Церкви, молитва близких, родных, возносимая в недрах Церкви, оказывала помощь несомненную душе человека, которая отошла в тот загробный мiръ в печальном состоянии, но не в безнадежном. И вот так Церковь призывает нас молиться о тех, кто предстанет на Страшный Суд, а изменить сам свою участь уже не может. Так вот, Церковь нас призывает, чтобы мы свои молитвы вознесли за них, ибо такие молитвы Богом приемлемы.

А сами мы ? Вот сегодня неделя о Страшном Суде. А сами мы часто ли воспоминаем об этом последнем отчете? Когда ученику или ученице нужно держать трудный экзамен, он об этом заботится, волнуется, боится и старается, по мере сил, приготовиться. А тут будет экзамен страшный, последний, после которого уже не будет никогда в вечности никакой переэкзаменовки. Однако же, поразительна та легкость, то забвение, с которыми человек относится к этому страшному последнему моменту своего жития, пред открывающейся вечностью, сплошь и рядом почти и не думая о ней.

Святитель Филарет, митрополит Московский, говорил: «Помни, человек, Господь для того тебе открывает заранее картину Своего последнего Суда, чтоб пока еще не поздно, ты перебежал бы с левой стороны на правую». Если у тебя чуткая совесть, если она тебя во грехах обличает, то несомненно, ты не можешь не страшиться этого суда, потому что грозит тебе участь с левой стороны. Но вот, Господь для того и открывает, что нам будет, чтобы ты опомнился и пока не поздно, пока не пресеклась твоя земная жизнь, пока ты сам в этом отношении ее господин, ибо от твоей свободы целиком зависит, как ты определишь себя в отношении вечности, – употреби же этот путь свободы на то, чтобы Богу послужить и, перейти с левой стороны на правую. Не поздно еще ! Поздно уже для тех наших братий, которые окончили земную жизнь, а для нас еще время покаяния, исправления идет. И да не пройдет оно бесплодным у нас, но да поможет нам Господь принести добрый плод для Царствия Небесного. Аминь.

 

Святой Митрополитъ ФИЛАРЕТЪ

Baptême de Notre Seigneur

 

 

Aujourd’hui, à travers toute l’Église orthodoxe de l’univers, est solennellement glorifié le Baptême de Notre Seigneur Jésus-Christ reçu du saint Baptiste Jean dans le Jourdain. Le saint évangéliste Matthieu nous dit que lorsque le Seigneur est venu Se faire baptiser dans le Jourdain, Jean Le retint en disant : c’est moi qui dois être baptisé par Toi, et c’est Toi qui viens à moi ?

« Laisse faire maintenant, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice ». Cela signifie : Je suis venu sur terre et suis devenu homme, tout en restant Dieu, pour accomplir toute la justice divine qui avait été si honteusement piétinée d’abord au paradis, puis tout au long des siècles, de génération en génération, et de façontoujoursplus maligne et méchante par toute la race humaine, quelques élus mis à part. Je suis venu prendre sur Moi toutes les injustices et les péchés des hommes, sans en être souillé, et Je Me suis offert Moi-même en sacrifice expiatoire pour noyer toutes ces iniquités dans les eaux du Jourdain. Je veux, en tant que Dieu-Homme, exempt de tout péché, laver toutes les iniquités humaines et offrir à Mon Église un bain purifiant par un baptême d’eau et d’Esprit. Ayant accompli Moi-même toute justice, Je veux enseigner aux hommes la vérité de Dieu et leur donner la force et la grâce pour l'accomplir.

Et le Seigneur reçut le baptême dans le Jourdain afin de vaincre le diable dans les eaux où celui-ci se nichait, et sanctifier les eaux afin qu’à notre tour, dans la triple immersion baptismale au nom de la Très-Sainte Trinité, nous soyons lavés de la souillure du péché originel, que nous renaissions à une vie nouvelle par l’eau et l’Esprit Saint, et devenions fils de notre Père Céleste par la sainteté de notre vie.

Les circonstances mêmes de la Nativité du Dieu-Homme sont également marquées par la plus grande sagesse et la vérité divine. Notre Seigneur est né d’une très pure Vierge totalement démunie, Il fut déposé dans une crèche, emmailloté dans des haillons comme un bébé, dans le but de racheter par Son humilité l’orgueil d’Adam et Eve qui s’étaient rêvés devenir des dieux, pour dénoncer et dompter l'orgueil des hommes et pour leur enseigner l'humilité, qui est la base de toute vertu.

Tout ce que le Seigneur a fait et dit sur terre était indispensable à notre salut, était nécessaire à notre perfection et à notre félicité. Quiconque rejette Ses commandements, Ses conseils ou bien l’Église qu’Il a fondée sur terre, celui-ci a toujours été et reste un ennemi de Dieu et de son propre salut, car il rejette le dessein de Dieu le concernant.

Le baptême a été institué par Dieu pour le salut du genre humain, et il est indispensable à tout croyant, car il est la porte qui nous permet d’entrer dans le Royaume de Dieu, et celui qui rejette ou méprise le baptême, celui-ci rejette son propre salut et sa félicité éternelle. C’est en effet ce que disait le Seigneur des scribes et des pharisiens qui s’opposaient à Lui, refusaient de recevoir le baptême de Jean, rejetant ainsi le dessein de Dieu à leur égard en ne se faisant pas baptiser par lui (Luc 7, 30).

Bien-aimés frères et sœurs ! Tous nous avons été rendus dignes dans notre enfance de recevoir le saint baptême de par la foi de nos parents et de nos parrains, nous avons été purifiés du péché originel, nous avons connu une nouvelle naissance par l’eau et l’Esprit Saint et nous sommes devenus fils et filles de notre Père Céleste. Les portes du Royaume des Cieux sont ouvertes pour nous. Faisons en sorte de toujours chérir de tout notre cœur ce don de Dieu, ainsi que le fait d’être par la grâce appelés fils et filles de Dieu ; éloignons nous de tout péché et aspirons par toutes nos pensées, nos désirs et nos actions au Royaume des Cieux, à l'héritage incorruptible qui jamais ne passera, et qui a été préparé pour nous dans les Cieux. Amen

 

 

Saint JEAN de Kronstadt

 

 

 

 

Крещение Господне

 

 

Сегодня во всей вселенской Православной Церкви совершается торжественное воспоминание и прославление Крещения Господа Иисуса Христа от Иоанна Крестителя в реке Иордане. Святой Евангелист Матфей повествует, что когда Господь пришел на Иордан креститься, то Иоанн удерживал Его и говорил : мне надобно креститься от Тебя, и Ты ли приходишь ко мне ?

« Оставь ныне, говорит Господь, ибо так нам надлежит исполнить всякую правду »; т. е. Я для того пришел на землю и стал человеком, пребывая всегда Богом, чтобы исполнить всякую правду Божию, которая столь дерзновенно была попрана в раю первозданными человеками, и — потом чем дальше в глубину времен и родов человеческих, — тем дерзновеннее, лукавее, злее, попиралась всем родом человеческим, исключая немногих избранных. Я пришел взять на Себя все неправды и нечистоты человеческие, не оскверняясь ими, и принести Себя Самого в жертву искупительную, чтобы погрузить их в водах Иордана; Я хочу в Себе Самом как Богочеловек безгрешный омыть все неправды человеческие и преподать Моей Церкви чистительную Баню пакибытия в крещении водою и Духом: хочу Сам, исполнив всякую правду, научить людей правде Божией и дать им силу и благодать к исполнению ее. Вот что значат слова Господа Иоанну: оставь теперь, ибо так нам должно исполнить всякую правду.

Итак, в Иордане Господь крестился для того, чтобы победить нашего губителя диавола в водах, в коих он гнездился, и освятить воды, чтобы мы, в крещении при троекратном погружении во имя Святой Троицы, благодатно омывались от скверны прародительского греха, и возрождались в новую жизнь водою и Духом Святым, и усыновлялись Отцу Небесному святостию жития.

Обстоятельства самого рождения Богочеловека также запечатлены величайшею премудростию и правдою Божией. Он родился от бедной Пречистой Девы и положен был в яслях, спелёнатый рубищем как младенец, чтобы смирением Своим искупить гордость Адама с Евою, возмечтавших быть богами, чтобы обличить и смирить гордость человеческую и научить людей смирению, которое есть основание всякой добродетели.

Всё, что говорил и делал на земле Господь было необходимо для спасения, совершенства и блаженства человеческого; — и если кто отвергал и отвергает Его заповеди, советы, уставы, созданную Им на земле Церковь, — тот был и есть враг Богу и самому себе, отвергая Совет Божий о себе.

Крещение установлено Богом в Церкви для спасения человеческого рода, — и оно необходимо для всякого верующего как дверь к Царствию Божию, — и кто отвергал или отвергает его, тот отметает своё спасение, своё собственное вечное благо. Так Господь говорил о противившихся Ему фарисеях и книжниках, не желавших креститься от Иоанна, что они отвергли Совет Божий о себе, не крестившись от него (Лук. 7, 30).

Возлюбленные братья и сестры! Мы все сподобились святого крещения в младенчестве по вере родителей и восприемников, очистились от прародительского греха и отродились водою и Духом Святым и — усыновлены Отцу Небесному. Нам отверсты двери Царствия Небесного. Будем же всем сердцем всегда ценить этот дар Божий и свое звание сынов и дщерей Божиих по благодати, — удаляться всякого греха, и стремиться мыслями, желаниями и делами к Царству Небесному, к наследию нетленному, неувядаемому, уготованному на небесах для нас (1 Петр. 1, 4). Аминь.

 

Cв. IОАННЪ Кронштадтскiй

 

Préparons-nous à la Nativité du Christ

 

 

Le grand Docteur et Père de l’Église saint Jean Chrysostome nous dit « Voilà qu’approche » la fête la plus importante de toutes les fêtes. Celui qui dira qu’elle est la mère de toutes les fêtes n’aura pas tort. Cette fête est celle de la Nativité du Christ dans la chair, en elle se trouvent le principe et le fondement et de la Théophanie et de la sainte Pâque, de l’Ascension et de la Pentecôte. Il est donc compréhensible que la sainte Église nous appelle à nous préparer dignement à accueillir cette grande et joyeuse fête afin qu’elle porte en nous des fruits et soit salutaire à nos âmes.

Mais est-ce que nous nous préparons comme il se doit à la venue dans ce monde du Fils de Dieu ?

Hélas, peu nombreux sont aujourd’hui de tels chrétiens véritables, même parmi les orthodoxes ! Alors que les ennemis du Christ, eux, ont tout fait pour éradiquer cette fête de nos consciences, pour la priver de toute signification et la transformer en une banale « fête saisonnière » qui se résume à s’offrir mutuellement des cadeaux. Mais presque personne n’a la moindre pensée pour Celui qui est né en ce jour – le Christ Sauveur du monde ! Ce jour se résume en des réjouissances, des distractions, des festins, des cadeaux – toutes choses qui n’ont rien de commun avec la Nativité du Christ. Il est triste de constater que bon nombre d’orthodoxes se laissent entraîner par ce puissant courant de « guerre froide » contre le christianisme.

Et cependant, notre sainte Église nous enseigne à une tout autre célébration de cette fête et nous appelle 40 jours avant à nous y préparer dignement. Célébrer de façon chrétienne, n'est possible que lorsque nous nous efforçons en tout premier lieu à purifier nos âmes de toute impureté et de tout péché. C'est dans ce but que dès les premiers siècles du christianisme, l’Église a établi un Carême de 40 jours précédant la Nativité du Christ, 40 jours pendant lesquels on jeûne, on se confesse et l'on communie aux Saints Dons.

C’est ainsi que progressivement, jour après jour, la sainte Église nous prépare à accueillir cette grande et joyeuse fête que les livres liturgiques nomment également « Pâque », Pâque hivernale. Et lors de la vigile de la fête, une joie toute particulière s'exprime dans ce chant triomphal reprenant les paroles prophétiques d'Isaïe : « Dieu est avec nous, sachez-le nations et soumettez-vous, car Dieu est avec nous » ! C’est ainsi que durant des siècles se préparaient à célébrer cette fête joyeuse de la venue en notre monde du Messie authentique, du Sauveur du monde dont les prophètes vétérotestamentaires annonçaient la venue.

Et que voyons-nous aujourd’hui ?

Les ennemis du Christ ont de tout temps, et tout spécialement de nos jours, cherché à effacer le Christ de la conscience des chrétiens et ont pu atteindre des résultats significatifs par la faute même des chrétiens. C'est ainsi que le monde chrétien contemporain en est venu à célébrer la Nativité du Christ … sans le Christ !

Il n'y a rien de mal dans la coutume du sapin de Noël et des cadeaux pour les petits enfants, mais ce qui est mal c'est lorsque le sapin et les cadeaux en viennent à éclipser le Christ, jusqu'à aboutir à Son total oubli ! N'oublions jamais que, pour nous chrétiens, le Christ doit toujours occuper la première place, être au centre de notre vie, et ce notamment les jours où nous célébrons Sa venue parmi nous, pour notre propre salut. S’il n’en est pas ainsi, nous ne sommes tout simplement pas des chrétiens et ne devons pas porter ce saintnom de chrétien. Sachons que nous devrions avoir honte d'emboîter le pas aux ennemis du Christ, qui, poussés par le diable, luttent contre Lui et s'efforcent par tous les moyens de nous entraîner dans leur camp. Se peut-il que pour des biens éphémères par lesquels ils tentent de nous séduire, nous soyons prêts à trahir notre Seigneur et Sauveur ?

Qu'il n'en soit jamais ainsi !

 

+ Archevêque AVERKY

 

 

 

 

 

Готовимся ли мы к Рождеству Христову ?

 

 

Великий отец Церкви св. Иоанн Златоуст поучает —«Вот настаёт»,праздник честнейший и важнейший всех праздников. Кто назовёт его матерью всех праздников, тот не погрешит. Что же это за праздник? Это — Рождество Христово по плоти; в этом празднике имеют начало и основание и Богоявление и священная Пасха, Вознесение Господне и Пятидесятница. Понятно поэтому, что св. Церковь всех нас, христиан, еще задолго призывает готовиться к встрече этого великого и радостного праздника, дабы тем самым разумно и сознательно, плодотворно и спасительно для души было наше празднование.

Но готовимся ли все мы, как должно, к этому дивному празднику пришествия в мiръ Сына Божия? Увы! мало теперь таких истинных христиан даже среди православных! А враги Христовы постарались, если не совсем искоренить этот праздник, то лишить его всякаго смысла и значения, сделав его каким-то безличным и бездушным «сезонным праздником», когда принято делать друг другу подарки. О Родившемся же в день этого праздника, о Христе, Спасителе мiра, никто почти и не думает! Празднование этого дня сопровождается увеселениями и развлечениями, ничего общего с Рождеством Христовым не имеющими. Печально, что и многие наши православные русские люди вовлекаются в это стихийное течение «холодной войны» против христианства.

А между тем, наша св. Церковь учит нас совсем иной встрече этого великого праздника и призывает нас, еще за 40 дней до наступления его, достойно готовить себя к его радостному празднованию. Истинно, по-христиански праздновать наши христианские праздники можно только тогда, когда мы прежде всего и больше всего позаботимся об очищении наших душ от всякой греховной скверны и нечистоты.

И вот, с этой именно целью, наша св. Церковь еще с первых веков христианства установила перед праздником Рождества Христова сорокадневный пост, во время которого христиане говеют, исповедуются и причащаются Святых Христовых Тайн. Так св. Церковь исподволь, постепенно, в течение сорока дней готовит нас, верующих, к встрече этого великого и радостного праздника, который в Богослужебных книгах называется «Пасхою», зимней Пасхой. Великая духовная радость Церкви в день этого праздника особенно выражается в торжественном пении пророческих слов св. пророка Исаии на великом повечерии: «С нами Богъ! Разумейте, языцы, и покаряйтеся, яко с нами Богъ.

Так в течение веков готовились христиане к встрече великого и радостного праздника явления в мiръ истинного Мессии — Спасителя мiра, о приходе которого предвозвещали ветхозаветные пророки, и так встречали его.

Что мы видим теперь?

Враги Христовы всегда старались, а теперь с особенной энергией стараются отнять Христа у христиан и, благодаря оплошности самих христиан, достигли очень многого: заставили современных христиан праздновать Рождество Христово... без Христа !

Ничего нет плохого и предосудительного в установившемся обычае устраивать в день этого праздника «ёлку», особенно для маленьких детей, и делать друг другу подарки, но не хорошо, если ёлка и подарки затмевают собою Христа, иной раз вплоть до полного забвения о Нём! Будем помнить, что Христосъ, Спаситель наш, для нас, христиан, всегда должен быть на первом месте, в центре всей нашей жизни, а тем более — в дни празднования Его прихода в мiръ, «нас ради человек и нашего ради спасения».

Если у нас этого нет, то мы — вовсе не христиане и напрасно носим это святое имя!

И еще должны помнить, что стыдно нам, христианам, идти на поводу у врагов Христовых, борющихся со Христом, по внушению диавола, и нас стремящихся так или иначе, тем или иным образом, вовлечь в эту борьбу на своей стороне. Неужели мы, в угоду им, или за какие-то блага, коими они нас прельщают можем изменить нашему Господу и Спасителю?

Да не будет!

 

+ Архiепископъ АВЕРКIЙ

« Nous tenant dans le temple de Ta gloire nous croyons être au Ciel »

 

La fête de l’Entrée au Temple de la T.S. Mère de Dieu nous enseigne de façon claire l’importance que doit revêtir pour nous le temple de Dieu. En ce jour nous commémorons la réalisation de la promesse faite par les pieux parents de la Très-Pure Vierge, Joachim et Anne, avant même sa naissance. Étant stériles, ce qui les faisait beaucoup souffrir, ils priaient Dieu de leur envoyer un enfant tout en faisant le vœu de le consacrer au service du Seigneur. Leur prière fut entendue : le Seigneur leur donna un enfant, nommée Marie. A peine avait-elle atteint l’âge de trois ans qu’ils s’empressent de réaliser leur vœu et amènent l’enfant au Temple du Seigneur à Jérusalem afin de la consacrer au service de Dieu.

Le texte liturgique de la fête nous rappelle comment le grand-prêtre Zacharie avait accueilli la jeune Vierge et, mû par une révélation divine particulière, il l’introduisit dans le Saint des Saints, lieu où il était interdit d’entrer à tout simple mortel et où le grand-prêtre lui-même ne pouvait entrer qu’une fois dans l’année. Les anges eux-mêmes, ainsi qu’il est dit dans un chant solennel, furent surpris par cet événement tout à fait inhabituel : « Les anges, voyant l' Entrée de la toute Pure, étaient stupéfaits : « Comment la Vierge est-elle entrée dans le Saint des Saints ? »

Pourquoi un tel fait était nécessaire ?

C’était nécessaire afin que la Vierge dès son enfance, ayant reçu son éducation au temple, entourée par la grâce de Dieu, puisse devenir le vase très digne où devait naître le Fils de Dieu. C’est pourquoi la fête de l’Entrée au Temple est en quelque sorte l’antichambre de la Nativité du Christ, elle nous prépare à cette fête, raison pour laquelle à compter de ce jour nous entendons le chant joyeux :  « Le Christ naît glorifiez-Le, le Christ descend des cieux, allez à Sa rencontre » et que le tropaire de la fête dit de façon explicite : « Préfiguration de la bonté de Dieu / .../ aujourd’hui, dans le temple, la Vierge se manifeste aux yeux de tous et proclame le Christ au monde entier ».

L’immense événement de la naissance du Fils de Dieu n’a été rendu possible que du fait que Celle qui avait été choisie pour être l’instrument de cet événement miraculeux avait été introduite dans le Temple de Dieu et y avait reçu son éducation.

Nous voyons là l’importance de la valeur éducative du temple ! L’église, qui nous enseigne la piété et nous sanctifie par la grâce divine à travers les sacrements qu’elle dispense, nous est réellement indispensable pour nous aider à éradiquer de nos âmes toute impureté pécheresse et faire de nous des temples vivants de Dieu, c’est pourquoi les Pères ont toujours dit que les églises étaient des « écoles de piété ».

« Un chrétien sans l’église est pareil à un poisson sans eau », nous dit saint Jean de Kronstadt, « il ne peut pas avoir une vie réelle : l’église est son élément ». « Dans l’église nous nous dégrisons, nous nous éloignons des séductions de ce monde et de l’ivresse des passions et convoitises de ce monde, nous purifions nos âmes, nous nous rapprochons de Dieu et nous nous unissons à Lui ».

« Dans chacune de ses célébrations », nous dit encore le saint et juste Jean, « la sainte Église veut faire naître en nous la conviction et la conscience du péché qui nous habite, notre extrême pauvreté spirituelle, notre cécité, notre nudité et surtout notre besoin absolu de notre Seigneur et Sauveur ; c’est à cela que concourent toutes les prières, les psaumes, les cantiques spirituels, toutes les ecténies, tous les sacrements ; c’est le but de tous les offices divins ».

Nous voyons là combien sont insensés les chrétiens qui sont paresseux à se rendre à l’église, qui négligent la prière et les sacrements et pensent que l’on peut se passer de l'église, qu’il n’est pas si important de s’y rendre, ou qui n’y viennent que par coutume et non pour prier.

Et c’est un crime particulièrement grave qui est commis par ces parents négligents qui n'habituent pas leurs enfants au temple de Dieu dès leurs premières années, ne les habituent pas à recevoir fréquemment la sainte communion. Le saint et juste Jean nous dit encore que « l’église est un ciel terrestre ». Lorsque nous en franchissons le seuil, nous nous débarrassons pour un temps de ce monde pécheur avec toutes ses saletés et ses abominations et nous nous élevons vers le ciel, « nous entrons dans un autre monde, le monde céleste ».

Venons donc dans les saints temples de Dieu avec conscience et ce tant que nous en avons encore la possibilité … tant que cette possibilité ne nous a pas encore été retirée ! Les temps sont mauvais comme jamais auparavant ! Et le Seigneur Seul sait s’il nous est donné encore pour longtemps de profiter de cette heureuse possibilité. Amen

 

+ Archevêque AVERKY

 

 

 

«В храме стояще славы Твоея, на небеси стояти мним»

 

Праздник Входа во храм Пресвятой Богородицы живо и ярко учит нас, какое громадное значение имеет для нас храм Божий. В этот день вспоминается исполнение обета над Пречистой Отроковицей-Девой Марией, который дали Ее благочестивые родители Иоаким и Анна еще до Ее рождения. Будучи безплодными и скорбя об этом, они просили Бога даровать им дитя, обещая посвятить его на служение Ему. Молитва их была услышана: Господь даровал им дитя, нареченное Мариею, и вот, едва исполнилось Ей три года, как они уже спешат исполнить свой обет и приводят Ее в храм Господень во Иерусалим, дабы посвятить Ее на служение Господу.

В богослужении этого дня вспоминается, как сам первосвященник 3axapия встретил Пречистую Отроковицу и, по особому откровению Божию, ввел Ее во святая-святых, куда обычным смертным доступа не было и куда он сам мог входить лишь однажды в год. Сами Ангелы поразились необычайности этого события, как поется об этом в торжественном песнопении этого праздника : «Ангели вхождение Пречистыя зряще удивишася, како Дева вниде во святая святых».

Зачем все это было нужно ?

Затем, чтобы Пречистая Отроковица Мария, получив воспитание в храме, овеянная благодатью Божиею, могла стать достойнейшим сосудом воплощения от Нее Сына Божия. Вот почему праздник Введения во храм Пресвятой Богородицы является как бы преддверием великого праздника Рождества Христова – приготовляет нас к нему, отчего с этого дня начинает воспеваться в храмах рождественское ликующее песнопение : «Христосъ раждается, славите, Христосъ с небес, срящите!»  Вот почему и в тропаре этого праздника так выразительно поется : «Днесь благоволения Божия предображение … в храме Божии ясно Дева является, и Христа всем предвозвещает»…

Великое событие рождения в мiре Сына Божия стало возможным только потому, что избранная орудием для этого чудесного события Отроковица была введена в храм Божий и получила в нем свое воспитание.

Так вот, следовательно, сколь безмерно велико воспитательное значение храма Божия! Храм Божий, воспитывающий нас в истинном благочестии и освящающий нас Божественною благодатью в таинствах церковных, потому и необходим нам, чтобы помочь нам искоренить в себе всякую нечистоту греховную и сделать нас одушевленными храмами Божиими. Вот почему Богомудрые Отцы наши всегда именовали храм «училищем благочестия».

«Христианин без церкви, как рыба без воды», говорит св. Иоанн Кронштадтский«не может жить истинною жизнью : церковь – его стихия». «В церкви мы вытрезвляемся от мiрскаго обаяния и опьянения страстей и похотей житейских, просветляемся, освящаемся, очищаемся душами своими, к Богу приближаемся, с Богом соединяемся».

«Святая Церковь на каждом Богослужении желает родить в нас чувство и убеждение или сознание нашей крайней греховности, крайней немощи, крайней духовной бедности, нищеты, слепоты, наготы и вместе с тем чувство нужды в Спасителе; для того все молитвы, псалмы, пения и песни духовныя; для того ектении, для того таинства, для того – все службы»…

Вот почему безумно поступают те христиане, которые ленятся посещать храм Божий, пренебрегают церковной молитвой и таинствами и думают, что можно обойтись без храма, что посещение храма – дело неважное, необязательнAое, или те, которые приходят в храм не для прилежной, внимательной молитвы, а только по обычаю.

Особенно великое преступление совершают те безпечные родители, которые с самых ранних лет не приучают своих детей к храму Божию, к церковной молитве и к частому причащению св. Христовых Таин. Ведь «храм есть», как учит св. праведный Иоанн, «земное небо». Входя в него, мы как бы оставляем на время эту грешную землю со всеми ее пакостями и мерзостями и возносимся на небо, «входим в другой, небесный мiръ». 

Будем же со всем усердием посещать храм Божий, пока есть для этого у нас возможность… пока не отнялась еще эта возможность! Время ведь «лукаво», как никогда! И один Господь ведает долго ли мы сможем пользоваться этой пока счастливой возможностью ? Аминь

 

+ Архiепископъ АВЕРКIЙ