Les dix lépreux

 

Chers frères et sœurs en Christ,

L’Evangile de Luc 17:12-19 nous situe dans un moment unique et chargé d’histoire. Jésus-Christ est en chemin pour Jérusalem, Son dernier voyage avant de vivre Sa Passion, Sa Crucifixion et Sa Résurrection. C’est un voyage marqué par la solennité de Sa mission rédemptrice.

Ce texte rapporte également le dernier miracle accompli en Galilée, une région où Jésus a tant enseigné et guéri. Cet événement, bien plus qu’une simple guérison, est une parabole vivante de la foi et de la reconnaissance. Il nous interpelle aujourd’hui sur notre manière de répondre à la grâce de Dieu.

Le saint Evangéliste Luc (17:12) nous dit : "Dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s’arrêtèrent à distance." À cette époque, la lèpre n’était pas seulement une maladie physique ; elle était synonyme de rejet total. Selon la loi mosaïque, un lépreux devait se tenir à au moins huit pas des autres pour éviter toute contamination rituelle. En cas d’infraction, il risquait d’être violemment chassé, voire lapidé.

Ces hommes vivaient dans une marginalisation absolue : coupés de leur famille, de leur communauté et du culte. Pour survivre, ils formaient des groupes s’entraidant dans leur détresse.

Ces dix lépreux, unis dans leur souffrance, s’adressent à Jésus avec un cri commun : "Jésus, Maître, aie pitié de nous !" Leur prière, bien que lancée de loin, témoigne d’une foi qui reconnaît en Jésus le seul capable de les libérer.

Face à leur cri, Jésus répond simplement : "Allez vous montrer aux prêtres." Ce commandement semble curieux, car ils ne sont pas encore guéris. Mais il s’agit d’un appel à la foi : selon la loi juive, seuls les prêtres pouvaient attester la guérison d’un lépreux et le réintégrer dans la société.

En obéissant à cette parole et en se mettant en chemin, les dix hommes montrent une foi active. Et c’est alors qu’ils marchent qu’ils découvrent leur guérison. Ce miracle enseigne une vérité importante : la grâce de Dieu se manifeste souvent en réponse à une foi qui obéit, même avant de voir les résultats.

Sur les dix guéris, un seul revient pour glorifier Dieu, et le saint évangéliste Luc souligne qu’il s’agit d’un Samaritain. Cet homme, méprisé par les Juifs pour ses origines, devient un exemple éclatant de reconnaissance.

Il ne se contente pas de constater sa guérison et de poursuivre son chemin ; il retourne vers Jésus, louant Dieu à haute voix. Sa gratitude n’est pas une simple formalité. Il se prosterne aux pieds du Seigneur, reconnaissant que cette guérison est un don divin.

C’est dans ce contexte que les paroles de saint Augustin résonnent avec une puissance particulière : "Rien n'est plus court à prononcer et rien n'est plus utile à faire que ce que ces trois mots expriment : Merci, mon Dieu !" Ces trois mots, prononcés avec sincérité, révèlent un cœur transformé par la grâce. Contrairement aux neuf autres, qui acceptent la guérison sans revenir, le Samaritain montre que la véritable foi s’accompagne d’une reconnaissance active.

Jésus le remarque et pose une question pleine de sens : "Les dix n’ont-ils pas été guéris ? Où sont les neuf autres ?" Puis, il ajoute : "Ta foi t’a sauvé." Ici, Jésus souligne que ce n’est pas seulement la guérison physique qui compte, mais surtout la restauration spirituelle. Ce Samaritain, en rendant gloire à Dieu, accède à une relation plus profonde avec le Seigneur.

La lèpre, symbolise le péché qui ronge notre âme et nous sépare de Dieu. Comme ces hommes, nous avons besoin d’un Sauveur pour être purifiés. Ce Sauveur, c’est Jésus-Christ, qui nous appelle à venir à Lui avec foi et humilité, en particulier à travers le sacrement de la confession. Lorsque nous confessons nos péchés avec sincérité, Jésus nous guérit et nous restaure. Mais il ne suffit pas de recevoir cette grâce ; il est important de répondre par une gratitude profonde et sincère. Cela s’applique tout particulièrement après avoir reçu la Sainte Communion.

Souvent, après la Communion, nous avons tendance à nous presser de quitter l’église pour reprendre le cours de notre journée. Pourtant, l’histoire du Samaritain reconnaissant nous rappelle qu’il est essentiel de remercier Dieu pour le don précieux qu’Il nous fait dans l’Eucharistie. Restons quelques instants pour écouter et participer aux prières de remerciement après la Communion. Et si, pour une raison valable, nous devons partir plus tôt, prenons l’habitude de lire ces prières chez nous, avec recueillement.

De plus, comme le Samaritain, exprimons notre gratitude pour toutes les miséricordes de Dieu. Remercions-le pour chaque bénédiction, grande ou petite, qu’Il nous accorde. Mais allons encore plus loin : remercions-Le également pour les épreuves qu’Il permet dans nos vies. Car, comme le dit l’Écriture, Dieu ne nous envoie jamais plus que ce que nous pouvons supporter (1 Corinthiens 10:13). Chaque épreuve est une occasion de grandir dans la foi, d’apprendre à nous abandonner. La gratitude n’est pas seulement un acte de politesse envers Dieu ; elle est une manière de reconnaître que tout ce que nous avons, et tout ce que nous sommes, vient de Lui.

Bien-aimés, cette histoire des dix lépreux nous interpelle sur notre propre réponse à la grâce de Dieu. Sommes-nous parmi les neuf qui prennent sans remercier, ou parmi les rares qui retournent glorifier Dieu ? Aujourd’hui, prenons le temps de réfléchir à toutes les bénédictions que nous avons reçues et disons avec foi et gratitude : "Merci, mon Dieu !" Car en Christ, nous recevons bien plus qu’une guérison physique : nous trouvons le salut et la vie éternelle. Amen.

 

Père Zhivko

 

 

 

Les Saints Ancêtres

 

Luc 14, 16-24

 

 

Nous avons entendu la lecture de l'Évangile qui raconte comment un homme organisa un grand festinauquelil invita beaucoup de monde. Mais lorsque tout fut prêt, les invités refusèrent de venir, invoquant des préoccupations personnelles : un tel avaient acheté des terres, tel autre cinq paires de bœufs, et un autre encore venait de se marier.

Cette parabole exprime l'appel de Dieu et se termine par ces mots : « Il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus ». Qui faut-il comprendre par «élus» ? Hénoch, Noé, Job le Très-Souffrant, Abraham et d'autres justes et prophètes peuvent être comptés au nombre des élus, car c'est par eux que le Seigneur a proclamé Sa volonté.

Ces prophètes et ces hommes justes sont précisément ces ancêtres dont nous commémorons aujourd'hui la mémoire. Ils ont tous vécu dans la foi et l'espérance en la venue du Messie pour entrer dans Son Royaume. Par quellepreuve pouvons-nous définir l'élection ? Certainement, par le fait de lamanifestation de la plus grande foi et de la plus grande justice.

«Abraham a cru en Dieu, alors, tenant compte de sa foi, Dieu l'a reconnu comme juste». Il a fait preuve d'une foi particulière dans le fait que, sur l'ordre de Dieu, il était prêt à sacrifier son fils unique Isaac, mais qu'un ange l'en avait empêché. Cet épisode de la vie d'Abraham indique prophétiquement que : «Dieu a tant aimé le monde qu'Il a donné Son Fils unique, afin que quiconque croit ne périsse pas, mais ait la vie éternelle» (Jn.3,16).

C'est à cause du juste Abraham que ses descendants ont été choisis pour un Dessein spécial de Dieu, mais cette élection était devenue selon la chair et elle n'a pas résisté à l'épreuve. C’est d'eux qu’il est dit qu'ils se sont laissés entraîner par les biens de ce monde : certains se sont mariés, d'autres ont acheté des bœufs, d'autres encore des terres, et lorsque le Messie est venu, ils ne L'ont pas reconnu.

Cependant le sens de la parabole étant plus large, il s'applique également à nous, c'est-à-dire que l'appel de Dieu s'adresse aussi à nous. Celui qui répond à l'appel fait partie de l'Église des appelés. Mais il ne suffit pas d'être appelé, encore faut-il être élu.

Et qui sont ces élus ? Ce peut-être le clergé ; après tout, les évêques sont les successeurs des apôtres. Mais les apôtres ont également été choisis pour le plus grand des services – prêcher le salut – leur choix a été initial, mais l'un d'entre eux – Judas, a chuté. De même, le clergé est lui aussi appelé pour le plus élevé des ministères.

Être élus uniquement sur la base de la foi et de la piété, cela ne peut être dit que des saints. Être élu, revient à dire la même chose qu’entrer dans le Royaume des Cieux. C'est ce vers quoi nous devons tendre, c'est à cela que le Seigneur nous appelle.

Bientôt nous célébrerons la fête de la Nativité du Christ. Nous devons nous préparer à cette fête : cela doit s’exprimer par le jeûne, la prière, la fréquentation de l'église avec pénitence et communion aux Saints Dons. Que le Seigneur, Qui est descendu vers nous sur terre pour notre salut, nous vienne en aide. Amen.

 

Archevêque ALIPY /Gamanovitch/

 

 

 

 

Святые Праотцы

 

Лука 14, 16-24

 

Мы слышали Евангельское чтение о том, как «некий человек сотвори вечерю велию и пригласил многих». Но когда всё уже было готово, званные отказались приидти, ссылаясь на личные заботы : кто купил землю, кто приобрёлпятьпар волов, а третий женился.

Эта притча выражает зов Божий и заканчивается словами : много званных, да мало избранных. Кого мы должны считать избранными? К ним можно отнести Эноха, Ноя, Иова Многострадального, Авраама и других праведников и пророков, ибо через них возвещал Свою волю Господь.

Эти пророки и праведники и являются праотцами, память которых мы совершаем сегодня. Все они жили верою и надеждой в грядущего Мессию, чтобы войти в Его Царство. По какому признаку можно определить избранничество? Конечно, по проявлению наибольшей веры и праведности.

«Поверил Авраам Богу, и это вменилось ему в праведность». Особенную веру он проявил в том, что по повелению Божию готов был принести сына своего единородного Исаака в жертву, но был удержан ангелом. Этот эпизод в жизни Авраама пророчески указывал на то, что: «Тако бо возлюби Богъ мiръ, яко и Сына Своего единородного дал есть, да всякий веруяй вонь не погибнет, но имать живот вечный» Ин.3,16

Ради праведного Авраама и его потомки были избраны для особого Промысла Божия, но это избранничество было уже по плоти и не выдержало испытания. Это о них сказано, что они увлекшись благами мiра сего: кто женился, кто купил волов, а кто землю, и когда пришел Мессия – не узнали Его.

Так как смысл притчи шире, то это касается также и нас, т.е. зов Божий обращён и к нам. Кто откликнулся – в Церкви званных. Но не достаточно быть только званным, нужно быть и избранным.

Кто эти избранные? Может быть духовенcтво; ведь епископы преемники апостолов. Но и апостолы были избранны для величайшого служения – проповеди спасения и их избранничество было начальное, а потому и отпал один – Иуда. Также и духовенство, тоже званны, только для Высшего служения.

Избранные только по признаку веры и благочестия, это, можно сказать, только о святых. Избранничество это то же самое, что войти в Небесное Царство. Это то, к чему мы должны стремиться, к этому призывает нас Господь.

Скоро будет праздник Рождества Христова. Мы должны подготовиться к этому празднику: а это выражается: в посте, молитве, посещении Церкви с покаянием и причащением. Да поможет нам Господь, пришедший к нам на землю ради нашего спасения. Аминь.

 

Архiепископъ АЛИПIЙ /Гамановичъ/

 

 

 

Les enfants de Bethléem

 

 

Chers frères et sœurs,

 

En cette période où nous célébrons la Nativité de notre Seigneur Jésus-Christ, l'Évangile selon Matthieu (2:13-23) nous confronte à un contraste saisissant entre la joie de la naissance divine et la tragédie du massacre des enfants innocents de Bethléem. Ce passage nous invite à réfléchir sur la dualité de la lumière et des ténèbres, de l'innocence et de la cruauté, de l'obéissance humble de Joseph et de la soif insatiable de pouvoir d’Hérode.

La naissance de Jésus est une source de joie immense pour l'humanité. Les cieux se réjouissent, les bergers accourent, et les mages d'Orient viennent adorer l'Enfant divin, le Messie du monde. Celui qui prendra nos fautes et nos péchés sur Soi. Cependant, cette lumière naissante est rapidement assombrie par la cruauté du roi Hérode. Craignant pour son trône à l'annonce de la naissance d'un "roi des Juifs", Hérode ordonne le massacre de tous les enfants de deux ans et moins à Bethléem et dans ses environs. Cette tragédie, connue sous le nom de "Massacre des Innocents", illustre la profondeur de la corruption humaine lorsqu'elle est dominée par la peur et la soif de pouvoir. Ces enfants deviennent les premiers martyrs pour le Christ.

Hérode incarne la figure du tyran obsédé par le maintien de son autorité, prêt à commettre les actes les plus cruels pour éliminer toute menace. Son cœur est fermé à la vérité divine, et sa paranoïa le conduit à perpétrer un acte d'une violence inouïe. Cette soif de pouvoir n'est pas propre à Hérode; elle est une tentation universelle qui peut habiter le cœur de tout être humain. Lorsque l'homme cherche à asseoir sa domination à tout prix, il s'éloigne de Dieu et de ses commandements d'amour et de justice.

Saint Jean Chrysostome, dans son commentaire sur l'Évangile de Matthieu, souligne la cruauté et l'insensibilité d'Hérode, le qualifiant de "prince cruel" et d'"insensibilité pleine de folie". Il décrit comment Hérode, lié par son serment insensé, permet à une jeune fille de demander tout ce qu'elle veut, menant à des actes barbares. La cruauté du roi ne reste pas impunie même dans ce monde. Il avait une gangrène nécrosante, accompagnée de parasites qui se nourrissaient de sa chair. Il mourait petit à petit étant vivant. Cette maladie était accompagnée d’une odeur insupportable. Dans le psaume 37 on lit : « Mes plaies sont puanteur et pourriture, c’est là le prix de ma folie ».

En contraste frappant avec l'arrogance d'Hérode, nous trouvons l'exemple humble et obéissant de Saint Joseph. Averti en songe par un ange du Seigneur, Joseph ne doute pas; il se lève en pleine nuit, prend l'Enfant et sa mère, et fuit en Égypte pour protéger Jésus des intentions meurtrières d'Hérode. Son obéissance immédiate et sa confiance totale en Dieu démontrent une foi profonde et une soumission exemplaire à la volonté divine. Joseph ne cherche pas le pouvoir ni la reconnaissance; son seul désir est de servir Dieu en protégeant sa famille.

Saint Jean Chrysostome, dans son commentaire sur l'Évangile de Matthieu, souligne la promptitude et l'obéissance de Joseph : "Joseph ne s'arrête point à délibérer, il ne dit pas : 'La chose est bien dure, c'est la première fois que je l'entends ; hier encore l'ange m'ordonnait de prendre l'enfant et de le conduire en Égypte, et maintenant il me commande de retourner en Judée ; n'est-ce pas se jouer de moi ?' Mais non, Joseph ne tient aucun de ces discours, parce qu'il est un homme fidèle."

Saint Basile le Grand, bien qu'il ne commente pas directement ce passage, nous enseigne l'importance de l'obéissance et de la foi en Dieu dans ses écrits ascétiques. Il affirme que l'obéissance est une vertu fondamentale pour la vie chrétienne, nous guidant vers la perfection spirituelle.

A qui ressemblons-nous le plus aujourd’hui ? A Hérode ou à Saint Joseph ? L'histoire d'Hérode nous met en garde contre les dangers de l'ambition démesurée et de la peur de perdre notre statut ou nos possessions. Cette ambition qui peut nous rendre cruels, peut aussi endommager les cœurs de nos enfants, qui non seulement entendent nos paroles et copient nos actes, mais ils modèlent leurs cœurs  prenant l’exemple du cœur parental. Ce passage nous appelle à examiner nos propres cœurs et à nous détourner de toute inclination à dominer ou à contrôler les autres pour notre propre bénéfice.

Saint Joseph, de l’autre côté nous montre la voie de l'obéissance fidèle et de l'humilité. En mettant sa confiance en Dieu et en agissant sans hésitation selon la volonté divine, il devient un modèle pour tous les croyants. Nous sommes appelés à écouter la voix de Dieu dans nos vies et à y répondre avec la même promptitude et la même foi.

En cette période de la Nativité du Christ, alors que nous célébrons la venue du Prince de la Paix, rappelons-nous que la véritable grandeur ne réside pas dans le pouvoir ou la domination, mais dans l'humilité, l'obéissance à Dieu et le service envers les autres. Puissions-nous suivre l'exemple de Saint Joseph, en écoutant la voix de Dieu et en agissant avec foi et courage pour protéger et aimer ceux qui nous sont confiés. Amen.

Avec amour en Christ,

+ Père Zhivko

 

 

Théophanie

 

En ce jour de la fête de la Théophanie-Baptême du Christ, il n’est pas superflu pour chaque chrétien orthodoxe de se souvenir d’un autre baptême, celui qui avait été célébré sur chacun d’entre nous et au cours duquel avait été faite, par la bouche de nos parrains, la promesse de renoncer à jamais à satan et ses œuvres et de se joindre pour toujours au Christ.

Nous avons célébré le rite solennel de la grande bénédiction de l'eau. Son centre, sa partie principale, pourrait-on dire, est la prière majestueuse dans laquelle le Seigneur est glorifié et la grâce de l'Esprit Saint est invoquée sur l'eau consacrée. Cette prière commence par les belles paroles : «Tu es grand, Seigneur, et tes œuvres sont merveilleuses». C'est par ces mêmes paroles que commence la prière lors du baptême d'une personne.

Il n'est donc pas inutile de rappeler ces promesses, qui sont prononcées lors du baptême au nom de chacun d'entre nous, soit par la personne elle-même, lorsqu'elle est baptisée en tant qu'adulte, comme c'était souvent le cas dans l'Antiquité, ou si elle est baptisée en tant qu'enfant, et où ces promesses sont prononcées pour elle par son parrain ou sa marraine. Et ces promesses, par lesquelles le chrétien s’engage auprès de Dieu de renier Satan et toutes ses œuvres et de s'unir au Christ, elles sont non seulement oubliées par les gens, mais beaucoup ne savent pas du tout qu'elles ont été prononcées pour eux et qu'ils auraient dû réfléchir à la manière de les accomplir.

Et si, au dernier jour de l'histoire de la race humaine sur la terre - au jour du Jugement Dernier - il s'avère qu'une personne a fait des promesses (ou que ses parrainsles ont faites pour elle), mais qu'elle ne sait pas ce que sont ces promesses, nimême ce qui a pu être promis ? Qu'arrivera-t-il à cette personne ? Réfléchissez donc, frères, à ce que signifie renoncer à Satan et à toutes ses œuvres et s'unir au Christ. Penses-y, chrétien, en ce jour de cette grande et lumineuse fête, penses-y et prie pour que le Seigneur t’envoie une foi ferme et la détermination d'accomplir ces promesses, de ne pas te laisser absorber par la vanité du monde et de ne pas perdre ce lien avec le Seigneur, par lequel tu t’étaisengagéà Lui être uni pour l'éternité.

La fête d'aujourd'hui s'appelle donc la fête du Baptême du Seigneur, mais encore la fête de la Théophanie ; comme le chante le tropaire, c'est en cette fête particulière que « fut manifestée l’adoration due à la Trinité ». Les trois personnes de la Sainte Trinité sont ainsi apparues pour la première fois. Les gens ont entendu la voix de Dieu le Père : «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection» (Matthieu 3,17), et le Saint-Esprit, sous la forme d'une colombe, est descendu du Père sur le Fils. C'est ainsi que, pour la première fois, «fut manifestée l’adoration due à la Trinité», raison pour laquelle cette fête est appelée « fête de la Sainte Théophanie ».

Le Christ Sauveur est venu sur le JourdainSe faire baptiser par Jean. Mais c’était les pécheurs qui venaient à Jean, pour lui confesser leurs péchés et se faire baptiser. Alors queLui était sans péché, absolument libre et pur, et pourtant Il s'est humblement joint aux autres pécheurs. Ainsi, Jésus-Christ a apporté sur terre le principe de l'humilité et nous a laissé ceprécepte : «Venez et apprenez de moi, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes» (Mat. 11:28, 29). Il nous a aussi commandé l'humilité, contrairement aux principes de l'orgueil et de l'amour-propre dont regorge l'humanité actuelle. Pourquoi peut-il exister tant de désaccords même dans l'Église et dans les paroisses ? Parce qu'il y a partout une confrontation d'egos humains enflammés, mais si nous avions l'humilité à laquelle le Seigneur nous appelle, il n'y aurait rien de tout cela.

Apprenons donc de notre Sauveur, qui, tel le dernier des pécheurs, est venu vers Jean pour être baptisé par lui ; apprenons de Lui cette vertu pieuse et odorante, sans laquelle, comme l'ont dit les saints pères, aucune autre vertu ne peut être parfaite. Amen.

 

Saint Métropolite PHILARÈTE

 

 

Богоявление

 

В день праздника Богоявления – Крещения Господня, всякому православному христианину не лишнее вспомнить о другом крещении, о том крещении, которое совершено было над каждым из нас, православных христиан, крещения, в котором каждый из нас дал устами своих крестных родителей обещание Богу в том, что он будет всегда отрекаться от cатаны и дел его и будет всегда соединяться, «сочетаться» со Христом.

Мы совершили торжественный чин великого освящения воды. Его центром, главной, можно сказать частью, является величественная молитва, в которой прославляется Господь и призывается благодать Святого Духа на освящаемую воду. Молитва эта начинается прекрасными словами: «Велий еси, Господи, и чудна дела Твоя». Этими же словами начинается и молитва при крещении человека.

Так вот, не мешало бы нам вспомнить о тех обетах, которые даны при крещении от лица каждого из нас,самим человеком, когда он крестится взрослым, как этоделалось часто в древности, а если он крестится в младенчестве, то за него эти обеты произносит его крестный отец или крестная мать – «восприемники», как их называет Церковь. И вот эти обеты, в которых христианин обещался Богу отрицаться сатаны и всех дел его и сочетаться, соединиться со Христом, эти обеты не только забываются людьми, но многие вообще ничего не знают о них и о том, что эти обеты за них произнесены и что они должны были бы подумать о том, как надо эти обеты исполнить.

А что, если в последний день истории человеческого рода на земле – в день Страшного Суда окажется, что человек обеты-то дал (или за него дали восприемники), а он и не знает, какие это обеты и что было обещано? Что будет с таким человеком? Подумайте, братие, о том, что значит отречься от сатаны и всех дел его и сочетаться Христу. Подумай же об этом, христианин, в этот день светлого и великого праздника, подумай, и молись, чтобы Господь послал тебе твердую веру и решимость эти обеты исполнить, а не поглощаться суетой мiра и терять связь с Господом, с Которым ты обещался сочетаться навсегда.

Сегодняшний праздник именуется праздником Крещения Господня, но еще и праздником Богоявления; как поется в его тропаре, в этот именно праздник «тройческое явися поклонение». Все три Лица Святой Троицы впервые явились. Люди услышали голос Бога Отца: «Сей есть Сын Мой возлюбленный, о Немже благоволих» (в Котором Мое благоволение) (Мф.3:17), а Дух Святый, в виде голубя, от Отца сошел на Сына. Таким образом, впервые «трочейское явися поклонение», почему и называется этот праздник «праздник святых Богоявлений».

Христосъ Спаситель явился на Йордан, чтобы креститься от Иоанна. Но к Иоанну приходили грешники, исповедовали ему грехи свои и крестились. А Он, был без греха, абсолютно от него свободен и чист, и, однако же, смиренно становится в ряд с другими грешниками. Итак, Иисусъ Христосъ принес на землю начало смирения и оставил нам завет: «Приидите и научитеся от Мене, яко кроток есмь и смирен сердцем: и обрящете покой душам вашим» (Мф.11:28, 29). Он заповедал и нам смирение, вопреки началам гордыни и самолюбия, которыми пышет теперешнее человечество. Смотрите, почему у нас так много несогласий, и в ограде церковной и в приходах? Потому что всюду сталкиваются раскаленные человеческие самолюбия, а если бы в нас было то смирение, к которому Господь нас призывает, то ничего этого не было бы.

Научимся же у нашего Спасителя, Который как последний грешник пришел к Иоанну, чтобы креститься от него, научимся от Него этой боголюбезной и благоуханной добродетели, без которой, как говорили святые отцы, никакая другая добродетель совершенной быть не может. Аминь.

 

Святой Митрополитъ ФИЛАРЕТЪ

 

 

La femme courbée et la fête de l’Entrée dans le Temple

 

 

Chers frères et sœurs, nous avons entendu deux lectures de l'Évangile aujourd'hui. L'une concerne la guérison de la femme courbée un jour de sabbat, et l'autre est consacrée à la Vierge Marie. Cette semaine, nous avons en effet célébré l’Entrée au Temple de la Très-Sainte Mère de Dieu.

Notre Seigneur Jésus-Christ a simplement imposé Ses mains sur cette femme, qui était courbée depuis 18 ans, et elle s'est immédiatement redressée et s’est mise à louer Dieu. Mais les chefs érudits du peuple, les pharisiens et les scribes de l'Ancien Testament, murmurèrent en disant : Voyez, quel pécheur, quel transgresseur de la Loi ! En réponse à leur condamnation, le Seigneur s'en remit immédiatement au jugement de leur conscience et leur montra que c'étaient précisément eux, ces prétendus zélateurs de la Loi, qui ne respectaient pas la doctrine du repos sabbatique dans leur comportement humain. Le Seigneur traita d'hypocrites les chefs d'Israël qui vivaient selon le Talmud. C'était une accusation grave portée contre eux, car l'hypocrisie révèle le mensonge et le vide intérieur, l'envie et la cruauté.

Le peuple de Dieu, les enfants d'Abraham, ce que se considéraient être les dirigeants juifs, devraient semble-t-il connaître et se souvenir des paroles de leur prophète Osée : «Je veux la miséricorde, non le sacrifice». Un cœur miséricordieux connaît les faiblesses de l'homme et ne se permettra jamais de condamner son prochain, surtout lorsque celui-ci prend en charge le fardeau de celui qui souffre, qu’il met la main sur les blessures d'un autre. Les scribes du Talmud étaient guidés par l'envie dans leur relation au Christ. L'envie, comme le dit saint Jean Chrysostome, «transforme l'homme en diable, en démon féroce».

À partir de ce récit, tournons-nous vers nous-mêmes et scrutons-nous. Ne remarquons-nous pas la pétrification de nos cœurs ? Non pas à cause du chagrin et de la souffrance, mais à cause de la cruauté personnelle et de l'injustice, de l'hypocrisie et du vide spirituel - tout en gardant extérieurement la foi.

Comment peut-on réchauffer et spiritualiser les cœurs endurcis ? La fête de l’Entrée de la Vierge Marie au Temple répond à cette question. La Vierge Marie semble elle-même nous dire : entrez dans le temple et ne vous hâtez pas d'en sortir. Votre oreille sera touchée par les merveilleuses paroles des prières, votre cœur sera réchauffé par les merveilleux récits des grandes œuvres de Dieu dans le monde, et votre âme tourmentée s’ouvrira pour recevoir la puissance de Dieu, qui apporte la joie et la lumière intérieures. Et en effet, chers frères et sœurs, en restant attentivement dans le temple, en participant par la pensée et le cœur aux chants de l'église, en participant aux paroles du prêtre, toute personne est nourrie spirituellement et quitte le temple fortifiée et renouvelée.

La Très-Sainte Vierge, placée sur la première marche du temple, est montée, seule, plus haut et, guidée par la main du Grand-Prêtre, s'est rendue à la Chambre Haute – dans le Saint des Saints. De même, dans l'enfance, nos pieux parents, dans le sacrement du baptême, nous ont placés sur la première marche de l'ascension spirituelle, et par la suite, en poursuivant l’ascension «vers le Saint des Saints», vers la Jérusalem Céleste, nous devons monter par nous-mêmes. Nous devons monter, nous élever, guidés par le Christ à travers la prière et les saints sacrements, et malheur à celui qui fait demi-tour et que l'heure de la mort retrouverait regardant en arrière, vers le bas.

Lorsque nous sommes à l’intérieur de l’église, nous sommes enfants du Christ et tous frères dans le Christ. Dans l’église, nous sommes éduqués dans la dévotion à Dieu, dans l'amour et la miséricorde, lorsque nous sommes dans l’église notre cœur se réchauffe et l'âme tourmentée de l'homme se délie, – c'est pourquoi la Vierge nous précède au temple, elle marche devant nous, et appelle les enfants et leurs parents à la suivre. Amen

 

 

 

 

Согбенная женщина и праздник Введения во Храм

 

 

Два Евангельских чтения слышали мы сегодня с вами, дорогие. Одно об исцелении согбенной женщины в день субботний и второе – Пресвятой Деве Марии посвященное.На этой неделе мы праздновалиВведения во Храм Пресвятой Отроковицы.

Господь наш Иисусъ Христосъ только руки Свои возложил на женщину, в течении 18-ти лет согбенную, и она тотчас выпрямилась и стала Бога прославлять. А ученые вожди народа, ветхозаветные фарисеи и книжники, возроптали, вознегодовали: смотрите – какой грешник, закона нарушитель! В ответ на осуждение Господь сразу обратился к суду их совести и показал им, что именно они, эти мнимые блюстители Закона, не держатся в своих житейских делах учения о субботнем покое. Лицемерами назвал Господь вождей Израиля, живущего по Талмуду. Это было для них тяжелым обвинением, ибо в лицемерии раскрывается ложь и внутренняя пустота, зависть и жестокость.

Люди Божии, чада Авраама, каковыми считали себя вожди иудейские, должны, казалось бы, знать и помнить слова своего пророка Осии: «Милости хочу, а не жертвы». Милостивое сердце знает немощи человеческие и никогда не позволит себе осуждать ближнего, а тем более когда ближний на себя принимает бремя страдающего, прикасается к ранам другого. Завистью руководились в своих отношениях ко Христу книжники Талмуда. Зависть же, как говорит св. Иоанн Златоуст, «превращает человека в диавола, соделывает его лютым демоном».

От этого повествования перейдем к себе самим, посмотрим на нас. Не замечаем ли мы окаменения наших сердец? Не от горя и страданий, нет, а от личной жестокости и неправды, от лицемерия и духовной пустоты – при внешнем сохранении веры.

Чем же можно согреть и одухотворить застывающие сердца? На этот вопрос отвечает нам праздник Введения во храм Отроковицы Марии. Сама Пречистая как бы говорит нам : войдите во храм и не торопитесь уходить из него. Вашего слуха коснутся дивные слова молитв, ваше сердце согреется от дивных повествований о великих делах Божиих в мiре, и раскроется измученная душа ваша для принятия силы Божией, дающей внутреннюю радость и свет. И действительно, дорогие братья и сестры, со вниманием пребывая в храме, участвуя мыслью и сердцем в церковном пении, участвуя в словах священника, человек духовно питается и выходит из храма душевно укрепленным и обновленным.

Пресвятая Отроковица, поставленная на первую ступень храма, дальше Сама поднялась и, водимая рукою Первосвященника, направилась в Горняя – во Святая Святых. Так, в младенчестве, и нас с вами благочестивые родители наши, в таинстве крещения, поставили нас на первую ступеньку духовного восхождения, а дальше – держа направление «во святая святых» – к Горнему Иерусалиму, мы должны сами подниматься. Подниматься, восходить, водимые Христом чрез молитву и святые таинства, и горе тому, кто повернется обратно и час смерти застанет его обращенным вспять, к низу.

В храме мы – чада Христовы и друг другу братья во Христе. В храме мы воспитываемся в преданности Богу, в любви и милосердии, в нем согревается сердце, раскрывается измученная душа человека, – посему и идет в храм, впереди нас, Дева Пречистая и за Собою зовет и детей и их родителей. Аминь.

 

Епископъ МИТРОФАНЪ /Зноско-Боровскiй/