Résurrection de la fille de Jaïre

 

 

Alors que le Seigneur se reposait dans la maison de Matthieu, ancien collecteur d'impôts devenu Son nouvel apôtre, et qu'Il parlait du jeûne avec les disciples de Jean-Baptiste, Jaïre, le chef de la synagogue, s'approcha de Lui. Jaïre vivait un grand malheur : son unique enfant - sa fille bien-aimée - était en train de mourir. « Viens et pose Ta main sur elle, et je crois qu'elle vivra ! » - supplie Jaïre.

Ainsi, en se rendant dans la maison de Jaïre pour accomplir une œuvre d'amour et de miséricorde, le Seigneur accomplit une autre œuvre de miséricorde en chemin, montrant ainsi Sa Toute-puissance. La foule Le presse de tous côtés désireuse de voir ce que ce merveilleux Maître, que les Pharisiens pleins d’envie et d’orgueil condamnent avec tant d'arrogance, allait faire à la jeune fille mourante. Dans cette foule, il y a une femme qui depuis 12 ans souffre d'une grave maladie. Ce n'est pas par curiosité qu'elle se trouve parmi cette foule. Ayant dépensé tous ses biens sans en récolter le moindre bénéfice et n'osant pas demander directement au Seigneur la guérison de sa maladie, n'osant pas même arrêter le Seigneur et toucher Sa main Très-pure, avec une immense foi et une sainte frayeur elle touche le bord de Son vêtement. Elle Le touche avec une confiance absolue d’être guérie. Et cette bonne espérance ne l’a pas déçue. Elle savait, non pas avec son esprit, mais d’un cœur simple et souffrant, que dans le Christ Jésus se trouvait "toute la plénitude de la Divinité". Touchant Son vêtement, elle a exprimé ainsi sa foi profonde dans la Toute-puissance de l'amour de Dieu - dans la Toute-puissance de Jésus-Christ. Et la femme guérie entendit de la bouche du Seigneur les paroles qui lui furent adressées avec un amour paternel : « Aie confiance, ma fille, ta foi t'a sauvée » /Mat. 9, 22/.

De la même manière, plus tard, par la foi, l'ombre de l'apôtre Pierre guérissait des malades /Actes 5, 15/, des malades ont été guéris en touchant des linges que l'apôtre Paul avait touchés /Actes 19,12/. De même, de nos jours, par la grâce de Dieu, des fidèles ont été et sont guéris par les prières des saints de Dieu, en touchant leurs reliques, leurs icônes miraculeuses ou en se sanctifiant par les saints sacrements. Le Seigneur voit la foi en Lui de ceux qui L’approchent en recevant les sacrements, la foi de ceux qui viennent à Lui dans la sainte confession et la sainte communion, et Il dit à leur cœur : « Aie confiance, mon enfant, ta foi te sauvera ».

Dans la foule qui se pressait autour du Seigneur, il y avait sans doute d'autres personnes souffrant de divers maux. Peut-être que, au sein de cette foule, ils se trouvaient même plus près physiquement du Médecin céleste que la femme qui saignait, mais ils ne L'ont pas touché avec la même foi qu'elle, et c'est pourquoi ils sont restés non guéris. Il en est de même dans l'Église du Christ, et il en est ainsi pour nous. Beaucoup se disent chrétiens, disciples du Christ par leur nom, participent aux sacrements, mais... ils ne touchent pas le Christ. Ils s'approchent de Lui sans se démunir de leur orgueil, de leur vanité, de leur suffisance, ils s'approchent de Lui sans une foi vivante et sincère, et par conséquent ils ne sont pas capables de recevoir du Guérisseur la guérison et la force pour une vie spirituelle. Les sacrements ne sont pour eux qu'un rite pieux, et non une puissance purificatrice et de régénération spirituelle.

Ce merveilleux exemple de guérison par la foi nous est donné par le Seigneur alors que nous nous préparons à entrer dans les jours du Carême de la Nativité, alors que nous nous préparons à Le toucher dans la Sainte Confession et la Communion en tant que famille paroissiale.

Le but des fêtes et des jeûnes, sagement établis selon la tradition apostolique, est d'éduquer et de fortifier spirituellement les enfants de Dieu. C’est de mener les chrétiens sur le chemin d'une vie pleine de sens accompli pour la gloire de Dieu. Nous savons que le seul contact avec une chose sainte, des exploits corporels, tels que les jeûnes et les métanies effectués sans se préoccuper de la purification intérieure du cœur, et surtout - sans humilité, sans confiance et amour envers Dieu et le prochain, sans humiliation de soi - non seulement ne nous apportent pas le bénéfice attendu, mais - je le dis avec tremblement - peuvent nuire à l'âme, plutôt que d’apporter du bien.

Que le Seigneur nous aide, nous qui approchons du Saint Calice, à cultiver en nous un esprit d'humilité et de zèle, et qu'Il manifeste en nous Sa Toute-puissance, comme Il l'a fait pour la femme qui L'a touché. Amen.

 

Évêque MITROPHANE /Znosko-Borovsky/

 

 

 

 

 

Воскрешение дочери Иаира

 

 

Когда Господь возлежал в доме недавнего сборщика податей, а ныне – Своего новопризванного ап. Матфея, и беседовал с учениками Иоанна Крестителя о посте, подошел к Нему старейшина синагоги – Иаир. У Иаира было великое горе: его единственный ребенок – любимая дочь – умирает. «Приди и возложи на нее руку Твою, и я верю, она будет жива!» – умоляет Иаир.

И вот, направляясь в дом Иаира, на дело любви и милосердия, совершает Господь по пути другое дело милосердия, являя Свое всемогущество. Со всех сторон теснит Его народ, все хотят видеть, что сделает с умирающей отроковицей чудесный Учитель, Которого так высокомерно, в своих зависти и гордыне, осуждают фарисеи. В этой многолюдной толпе – 12 лет от тяжкого недуга страдающая женщина. Не ради любопытства она в этой толпе. Истощив на лечение все свое имущество и не получив никакой пользы, она с усилием пробирается сквозь тесную толпу и, не решаясь прямо просить Господа об исцелении болезни, не решаясь даже остановить Господа и коснуться его Пречистой руки, с великой верой и благоговением, незаметным образом прикоснулась к краю одежды Его. Прикоснулась в полной уверенности, что получит исцеление. И эта благая надежда не посрамила ее. Не умом, а простым исстрадавшимся сердцем познала она, что во Христе Иисусе «вся полнота Божества», и прикосновением к Его одежде выразила свою крепкую веру во всемогущество любви Божией – во всемогущество Иисуса Христа. И услышала исцеленная из уст Господа с отеческой любовью ей сказанные слова: «Дерзай дщерь – вера твоя спасла тебя» /Мф. 9, 22/.

Так, в последствии, по вере тень ап. Петра исцеляла болящих, исцелялись больные от прикосновения к убрусам ап. Павла. Так и ныне, по Божией благодати, исцелялись и исцеляются верующие по молитвам о них угодников Божиих, прикасаясь к их мощам, к чудотворным иконам, или – освящая себя св. таинствами. Господь видит веру к Нему в таинствах прикасающихся, к Нему в св. Исповеди и св. Причастии приходящих, и в сердцах их изрекает им: «Дерзай чадо, вера твоя спасет тебя».

Среди народа, теснившегося вокруг Господа, были, несомненно, и другие страждущие разными недугами. Быть может, телом своим, в толпе они были ближе к Врачу Небесному, нежели кровоточивая женщина, но не прикасались они к Нему с той верой, с какой прикоснулась она, и посему оставались неисцеленными. Так бывает и в Церкви Христовой, так и с нами бывает. Многие называют себя христианами, Христовыми по имени, участвуют в таинствах, но... Христа не касаются... Подходят к Нему в своей гордости, в своем тщеславии, в своей самости, подходят без живой, сердечной веры, а посему и не способны принять от Целителя исцеления и силу для жизни духовной. Таинства остаются для них всего лишь обрядом благочестивым, а не очищающей и духовно возрождающей силой.

Этот дивный пример исцеления по вере дает нам Господь, когда мы готовимся вступить в дни поста Рождественского, когда готовимся мы всей приходской семьей во св. Исповеди и Причастии к Нему прикоснуться.

Цель праздников и постов, премудро установленных по Апостольскому преданию, духовно воспитать и укрепить чад Божиих – христиан на их пути осмысленной жизни, совершаемой во славу Божию. Мы знаем, что одно внешнее прикосновение к святыне, одни телесные подвиги, как посты и поклоны, без заботы о внутреннем очищении сердца, а главное – без смирения, без доверия и любви к Богу и ближнему, без самоуничижения, – не только не дают нам ожидаемой пользы, но, – страшно сказать, – вместо пользы могут повредить душе.

Да поможет же нам, приступающим к св. Чаше, Господь возгреть в себе дух смирения и ревности и да явит Он в нас всемогущество Свое, как явил на прикоснувшейся к Нему женщине. Аминь.

 

Епископъ МИТРОФАНЪ /Зноско-Боровскiй/

 

 

Le  riche  et  le  pauvre  Lazare

 

 

Dans cet Évangile, frères et sœurs bien-aimés, l'inégalité visible de la condition et de la vie des gens dans la vie présente, temporaire, et, par conséquent, l'inégalité du sort des gens dans l'autre vie, celle de l'au-delà, qui n'a pas de fin nous est décrite par notre Seigneur Jésus-Christ Lui-même. Nous avons là un homme riche, dont le nom n'est pas mentionné, et un mendiant nommé Lazare. Qui est ce malheureux riche, ce joyeux luron qui hérite des tourments éternels ? Si l'on en juge par le fait qu'il appelle Abraham son père, et que lui et ses frères connaissaient les écrits de Moïse et des prophètes, nous devons supposer que l'homme riche était de la lignée et de la loi juives, c’était un descendant d'Abraham.

En quoi consistait son péché, quelle culpabilité lui avait valu d'aller en enfer ? Il est dit dans l'Évangile qu'il était riche ; mais ce n'est sans doute pas la richesse qui a été la cause du terrible tourment que cet homme riche éprouvait en enfer. Abraham a également été un homme très riche, mais la richesse ne l'a pas empêché d'être un ami de Dieu, car c’était un une personne hospitalière, qui accueillait les étrangers, qui était en toutes choses fidèle et obéissant à Dieu. Certes, il était vêtu de porphyre et de lin fin - donc de vêtements royaux - et il festoyait somptueusement chaque jour. Il semblerait qu'il n'y ait pas de sa part de faute particulière en cela non plus. On dit aussi qu'il festoyait chaque jour, c'est-à-dire qu'il mangeait, buvait et s'amusait avec ses amis et ses flatteurs ; mais même à notre époque éclairée, les festins et les dîners sont coûteux, et ceux qui les organisent ne pensent pas qu'ils pèchent gravement et qu’ils iront en enfer s'ils oublient les pauvres.

Cherchons encore quelles pouvaient être les fautes de ce riche joyeux luron. Que dit l'Évangile ? Il y avait un mendiant, nommé Lazare, qui était couché à sa porte le corps couvert de plaies, et qui voulait se nourrir des miettes qui tombaient de la table du riche, et les chiens venaient lécher ses plaies. La voilà la vraie faute du riche, celle qui le rend coupable de ses vêtements luxueux et de ses festins quotidiens : cette faute, c'est sa dureté de cœur et son absence de miséricorde envers les pauvres, qui lui viennent de sa passion pour le luxe et la vanité, pour l'oisiveté et la vie légère.

A la porte même de sa maison le pauvre Lazare est couché par terre, couvert de plaies. Par sa seule apparence il aurait dû susciter la compassion et la miséricorde ; mais le riche tout en le voyant ne le voit pas et ne lui témoigne pas la moindre compassion : il est occupé par ses festins ; les chiens sont plus compatissants que lui - ils viennent lécher le pus des plaies de Lazare. Lazare aurait voulu se nourrir des miettes de la table de l'homme riche – ce qui montre qu’il ne recevait rien du repas du riche. C'est pour cette dureté de cœur et ce manque de compassion que l'homme riche est envoyé en enfer après sa mort ; et Lazare, pour ses souffrances, pour sa patience à toute épreuve, pour sa pauvreté et son dénuement honnêtes, est jugé digne du sein d'Abraham, du repos et de la félicité éternels.

Quel enseignement nous donne cette représentation du riche et du pauvre ? Tout d'abord nous en tirons la leçon que la richesse et la pauvreté, la santé et la maladie, la joie et la tristesse – tout cela finit par passer et disparaître, mais les actes des gens, leurs vices et leurs vertus ne meurent pas, mais ils les suivent dans l'éternité, où ils permettent au Juge de condamner ou de justifier les hommes. C'est pourquoi, frères et sœurs bien-aimés, n'ayons pas le cœur dur et ne soyons passans pitiéenvers les pauvres, lorsque nous jouissons nous-mêmes de richesses, ne soyons pas vaniteux dans la richesse et le contentement, mais partageons ce que nous pouvons avec les pauvres, afin que, lorsque nous deviendrons pauvres en bonnes actions, ils puissent nous recevoir dans les tabernacles éternels, selon les paroles de notre Sauveur.

Voyez combien, après la mort de Lazare et de l'homme riche, le destin de l’un comme de l’autre change soudainement ! Le mendiant meurt et il est porté par les anges dans le sein d'Abraham. Quel honneur, quel amour lui portent les armées célestes ! Il est porté et accompagné au paradis comme un concitoyen par les anges du ciel, ces amis fidèles de tout ceux qui sont fidèles à Dieu. L'homme riche mourut aussi et fut enseveli ; et dans l'enfer, comme il souffrait, il leva les yeux, et vit de loin Abraham et Lazare dans son sein. Quel spectacle ! Lazare, ce mendiant, malade, méprisé jadis par l'homme riche, se trouve maintenant dans un lieu de lumière, de fraîcheur, de félicité, tandis que l'homme riche est dans l'enfer, dans les tourments.

Ensuite, l'homme riche demande à Abraham d'envoyer Lazare tremper le bout, juste le bout de son doigt dans l'eau et rafraîchir sa langue, cette langue qui aimait tant se délecter et qui maintenant était terriblement brûlante, desséchée. Mais l'homme riche se voit refuser cela, car il a reçu le bien durant sa vie et Lazare le mal. Il a donc reçu ce pour quoi il vivait, il a joui de ce qu'il considérait comme son bien, mais pour l'éternité, il n'a rien préparé, aucune bonne action. Lazare, dans la fournaise de la maladie et de la privation, s'est purifié de ses péchés et en a subi le châtiment dans la maladie et la privation mêmes. C'est pour cela, dit Abraham, qu'il est réconforté ici, tandis que toi tu souffres. C'est ainsi que les rôles de l'un et de l'autre se sont soudain inversés, dès après leurs morts respectives. En outre, Abraham présente à l'homme riche une autre raison pour laquelle Lazare ne peut pas venir à lui, à savoir qu'entre les prisonniers de l'enfer et ceux du paradis, il y a un gouffre infranchissable pour l’éternité. Cela avait frapper le riched’un nouveau sentiment d’horreur de perte de tout espoir de grâce et il demande alors à Abraham, non pas pour lui, mais pour ses frères, qu'il leur envoie Lazare pour témoigner de l'existence réelle de l'enfer et de l'existence du paradis - la demeure éternelle et le lieu de la joie éternelle. Mais l'ancien riche se voit refuser cela aussi, et on lui dit que ses frères devraient écouter Moïse et les prophètes, c'est-à-dire lire leurs écrits et s'y conformer. C'est une bonne leçon, instructive, pour tous les pseudos intellectuels insensés d’aujourd’hui qui ne croient pas en l'existence des âmes humaines après la mort, ne croient pas en l'existence réelle du feu éternel et en l'éternité du tourment des pécheurs impénitents et de la félicité future.

Méditez sur ce qui est écrit dans cette leçon de l'Évangile et croyez de tout votre cœur tout ce qui y est écrit. Car aucun iota ne passera de ce que le Christ-Vérité Lui-même a dit, jusqu’à ce que tout ne soit accompli. Amen.

 

Saint et Juste JEAN de Cronstadt

 

 

 

Богач  и  нищий  Лазарь

 

В нынешнем Евангелии, возлюбленные братья и сестры, изображено Самим Господом нашим Иисусом Христом видимое неравенство состояния и жизни людей в здешней, временной жизни и сообразно тому неравенство участи людей в другой, загробной жизни, конца не имеющей. Речь идет об одном богатом человеке, имя которого не упомянуто, и об одном нищем по имени Лазарь. Кто же этот злополучный богач, роскошный весельчак, наследовавший вечную муку? Судя по тому, что он называет Авраама отцом и что ему и братьям его были известны писания Моисея и пророков, следует полагать, что богач был еврейского рода и закона, потомок Авраама.

В чем состоял его грех, его вина, за которую он попал в ад? В Евангелии сказано, что он был богат; но, без сомнения, не богатство было причиной столь ужасного мучения, которое испытывал богач в аду, – и Авраам был в свое время очень богатый человек, но богатство не помешало ему быть другом Божиим, потому что он был странноприимец и гостеприимен и был во всем верен и послушен Богу. Сказано дальше, что он одевался в порфиру и виссон – значит, чисто по-царски – и каждый день пиршествовал блистательно. Казалось бы, и в этом нет особенной вины его. Далее говорится, что он каждый день пировал блистательно – значит, ел да пил и веселился с друзьями и льстецами своими; но и в наше просвещенное время частые пиры, обеды дорогие,ноустраивающие их не думают, что они через то тяжко согрешают и попадут в ад, особенно если забывают бедных.

Пойдем дальше искать вины богатого весельчака. Что в Евангелии говорится? Был некоторый нищий, именем Лазарь, который лежал у ворот его в струпьях и желал напитаться крошками, падающими со стола богача, и псы, приходя, лизали струпья его. Вот где настоящая вина богача, делающая его виновным и в его роскошном одеванье, и в его ежедневных богатых пирах: эта вина – жестокосердие и немилосердие к бедным, происшедшее в нем от страсти к роскоши и мотовству, к праздной и веселой жизни.

У самых ворот его дома лежит бедный Лазарь в струпьях, и который одним видом и положением своим должен бы был возбуждать сострадание и милосердие; но богач и видя как бы не видит его и не оказывает ему ни малейшего сострадания: он занят своими пирами; псы сострадательнее его – они приходят и облизывают гной Лазаря. Лазарь желал напитаться крошками со стола богача – значит, от богатой трапезы ему ничего не давали. Вот за это-то жестокосердие и немилосердие богач и послан после смерти в ад; а Лазарь за свое злострадание, терпение безропотное, за свою честную бедность и лишения удостоен лона Авраамова, вечного упокоения и блаженства.

Какой урок дает нам это изображение богатого и бедного? Во-первых, тот урок, что богатство и бедность, здравие и болезни, веселье и скорби – всё здешнее скоро проходит и исчезает, но дела людей, их пороки и добродетели не умирают, но переходят вместе с ними в вечность, и там или оправдают, или осудят их пред Судьей. А потому, возлюбленные братья и сестры, не будем жестокосерды и немилостивы к бедным, когда имеем сами достаток, не будем зазнаваться в богатстве и довольстве, а будем делиться по силам с бедными, чтобы, в случае когда мы оскудеем делами добрыми, они приняли нас в вечные кровы, по словам Спасителя нашего.

Смотрите, как после смерти Лазаря и богача вдруг переменяется судьба и состояние того и другого! Умер нищий и отнесен был Ангелами на лоно Авраамово. Какая честь, какая любовь к нему небожителей ! Его несут и сопровождают в рай, как согражданина своего, ангелы небесные, эти верные друзья верных Богу людей. Умер и богач, и похоронили его; и в аде, будучи в муках, он поднял глаза свои, увидел вдали Авраама и Лазаря на лоне его. Какое зрелище! Лазарь, нищий, больной, презираемый некогда богатым, теперь в месте света, прохлады, блаженства, а сам богач – в аде, в муках.

Дальше богач просит Авраама, чтобы он послал Лазаря, да омочит конец, только конец перста своего в воде и прохладит язык его, этот сластолюбивый язык, теперь ужасно горящий, засохший. Но богачу и в этом отказано за то, что богач получил свое добро в жизни своей, а Лазарь – зло. Следовательно, для чего жил, то и получил; что считал своим благом, тем и насладился,нодля вечности ничего, никаких добрых дел не приготовил. Лазарь же в горниле болезни и лишений очистился от грехов и потерпел за них наказание в самой болезни и лишениях. За то, – говорит Авраам, – он здесь утешается, а ты страдаешь. Вот как вдруг переменились роли того и другого, и сейчас же после смерти того и другого. Далее, Авраам представляет и другую причину богатому, почему Лазарю нельзя прийти к нему – именно потому, что между заключенными в аду и между находящимися в раю утверждена пропасть вовеки непроходимая. Это должно было поразить богача новым ужасом безнадежности в помиловании и он уже просит Авраама не о себе, а о своих братьях, чтобы Авраам послал Лазаря к ним для засвидетельствования о действительном существовании ада и о существовании рая – вечного жилища и места вечной радости. Но бывшему богатому сделан отказ и в этом, а сказано, чтобы братья его слушали Моисея и пророков, т.е. их писания читали и исполняли. Хороший, поучительный урок всем нынешним безумным умникам, не верующим в существование душ человеческих по смерти, в действительное бытие вечного огня и в вечность мучений грешников нераскаянных и будущего блаженства.

Размышляйте о написанном в этом евангельском поучении и веруйте всем сердцем всему, что в нем написано. Ибо ни одна йота не прейдет из того, что сказала сама Истина – Христосъ, и все исполнится. Аминь.

 

Святой Праведный Iоаннъ Кронштадтскiй

 

 

 

 

L’expulsion des démons

 

 

Il y a dans l'Évangile un récit qui nous montre comment le Seigneur Jésus-Christ a délivré un homme de l'affliction douloureuse de la possession démoniaque. Ce n’était pas un seul mauvais esprit, mais tout une légion de mauvais esprits, ces ennemis de Dieu et de l'humanité, qui s’étaient emparés de ce malheureux. Lorsque vous et moi lisons ou entendons cet Évangile, nous remarquons évidemment cet endroit où il est dit que les mauvais esprits qui s’étaient emparés de l'homme, voyant le Sauveur s'approcher et réalisant que la fin de leur violence et de leur tourment était arrivée, commencèrent à Lui demander de leur permettre d'entrer dans le troupeau de porcs qui paissait sur les rives du lac.

Notez que le Seigneur est toujours prêt à exaucer la demande de Sa créature, si elle Lui est adressée avec foi. Le Seigneur exauce la demande, c'est-à-dire la prière, même des esprits mauvais. Il leur accorde ce qu'ils Lui demandent. Lorsque le prêtre commence à administrer le sacrement du baptême, au début de ce sacrement, il lit les prières dites d’exorcismes, dans lesquelles l’esprit mauvais est chassé de l'âme humaine. Il s'adresse directement à l'esprit malin et lui dit : "Retire-toi, reconnais la vanité de ta puissance, qui n’a même pas de pouvoir sur les porcs". Ton pouvoir n’est pas réel, car tu n'as même pas le pouvoir sur les porcs. Mais ici se pose la question : pourquoi le Seigneur a-t-il laissés faire les démons ? Car en quittant le malheureux, ils sont entrés dans le troupeau de porcs et l'ont immédiatement anéanti. Les malheureux animaux, sous l'influence d'une force inconnue d’eux, se sont précipités le long de la rive escarpée dans le lac et s’y sont noyés.

Pourquoi le Seigneur a-t-il permis cela ? Saint Jean Chrysostome, en parlant de cette circonstance, souligne tout d'abord que c'est pour le bénéfice des auditeurs, afin qu'ils comprennent combien les esprits mauvais haïssent toute création de Dieu ; ils la haïssent tellement que, ayant pris le pouvoir sur ces pauvres animaux (qui étaient aussi des créatures de Dieu), ils n'ont pensé qu'à les détruire, car ils haïssent d'une haine féroce tout ce qui a été créé par Dieu. Mais seule la puissance de Dieu retient les esprits mauvais et les empêche de nuire au genre humain. Notons également qu'il s'agit d'un troupeau de porcs, et vous n’ignorez sans doute pas que selon les lois du peuple juif, selon les lois de l'Ancien Testament, le porc est un animal impur, qui ne doit être ni mangé, ni gardé. C'est pourquoi la présence d'un troupeau de porcs constituait une tentation pour les Juifs orthodoxes, raison pour laquelle le Seigneur a permis que cette tentation disparaisse de façon si soudaine.

Mais dans le même Évangile, nous lisons que les habitants de la ville, lorsqu'ils ont appris ce qui s'était passé, se sont mis à demander au Seigneur de s'éloigner d'eux. Ils ne L'ont pas invité à entrer dans leur ville, mais bien au contraire, ils L'ont supplié de s'éloigner d'eux. Et, comme le disent les Saints Pères, les habitants craignaient que ce thaumaturge inattendu ne vienne interrompre le rythme habituel de leur vie. Ils avaient déjà subi une perte de plusieurs milliers de têtes de bétail alors qu'Il approchait seulement de la ville ! Que se passerait-il s'Il venait dans la ville ?! C'est un exemple de peur égoïste. Quelque chose de semblable se produit aujourd'hui, lorsqu'un homme a peur de laisserle Seigneur entrer dans son âme. N'entendez-vous pas parfois des chrétiens orthodoxes dire : « Nous ne sommes pas des moines ! Peut-on exiger de nous ce que l'on demande aux moines et au clergé ? Nous sommes de simples laïcs ». Et lorsqu'ils insistent tellement pour que leur monde intérieur ne soit troublé par rien, qu'ils n’aient à reconnaître aucune obligation spirituelle, combien ils rappellent lespropos des habitants de la ville de Gadara, qui sont allés au-devantdu Sauveur et L'ont supplié de s'éloigner d'eux ! Garde-toi, ô homme, de te comporter pareillementavec la grâce divine ! Ne la repousse pas loin de toi.

Rappelons-nous comment le Seigneur a enseigné à Ses apôtres : Si vous arrivez avec votre Évangile dans une ville quelconque et que vous n'y soyez pas reçus, quittez cette ville, secouez la poussière de vos pieds et dites-leur : " Sachez que le Royaume de Dieu s'est approché de vous, mais même la poussière de votre ville, collée à nos pieds, nous l’enlevons pour vous la laisser " (Luc 10,10.11). Et le Seigneur a ajouté : "Amen, je vous le dis : Sodome et Gomorrhe, ces villes que le Seigneur a punies de leurs terribles péchés par un déluge de feu, seront plus heureuses au jour du Jugement que cette ville-là".

Lorsque nous lisons ou écoutons le Saint Évangile, nous voyons combien les esprits mauvais essaient de nuire à tout ce qui existe. Pourtant, l'Église nous enseigne qu'ils ont été créés par Dieu comme lumière et bons, maisà peine s’étaient-ils rebellés contre Dieu, qu’ils perdirent leurs propriétés de bonté et de lumière en devenant des esprits sombres et maléfiques. Nous ignorons comment le premier ange est tombé. L'Église dit seulement que le premier des anges, créé par Dieu particulièrement puissant et porteur de lumière, s'était rebellé contre son Créateur et avait voulu l'égaler. Nous avons là, si l'on peut dire, la première révolution ! Le premier révolutionnaire est le diable, qui avait voulu faire une révolution dans le ciel, amener les autres anges à se révolter contre le Roi du ciel, mais il en avait été rejeté couvert de honte. Voilà qui est le premier révolutionnaire ; tous les révolutionnaires ultérieurs lui sont apparentés par l'esprit ... Et ce n'est pas sans raison que dans cette prière qui est si souvent répétée, nous disons : "Garde-nous sous la protection de Tes anges saints", car ils nous gardent effectivement, en particulier l'Ange gardien qui n'abandonne jamais l'homme. Même lorsqu'une personne se livre au péché et que, dans ce péché, l’esprit mauvais pourrait s'emparer d'elle et la détruire, l'Ange gardien la protège, ne permet pas à l'esprit mauvais de s'emparer d'elle et la garde, en espérant qu'elle se repentira à l'avenir. Rappelez-vous toujours que si nous appelons notre Ange gardien avec foi, il nous sauvera.

Par conséquent, souvenez-vous que, quoi qu'il vous arrive, quels que soient vos ennuis, quelles que soient les catastrophes qui vous frappent, sachez que si vous faites fidèlement appel à votre puissant et bon ami, votre Ange gardien, il se hâtera de vous venir en aide et de vous aider. Amen.

 

Saint Métropolite PHILARÈTE

 

 

 

Изгнание злых духов

 

 

В Евангелии есть повествование о том, как Господь Иисусъ Христосъ освободил от тяжкого недуга беснования несчастного человека, которого захватил в свою власть не один злой дух, а целый легион злых духов – этих врагов Божиих и врагов человечества. Когда мы с вами читаем или слышим это Евангелие, то не можем, конечно, не обратить внимания на то место, где говорится, как злые духи, владевшие человеком, увидя приближавшегося Спасителя и поняв, что пришел конец их злобному насилию и мучению несчастного, – стали просить Его, чтобы Он позволил им войти в стадо свиней, пасшихся тут же на берегу озера.

Обратите внимание на то, как Господь всегда готов исполнить просьбу Своего создания, если только она обращена к Нему с верой. Господь исполняет просьбу, то есть, если угодно, молитву даже злых духов. Он им позволил то, о чем они просили Его. Когда священник начинает совершать Таинство Крещения, то в начале этого таинства он читает так называемые огласительные молитвы, в которых отгоняется от человеческой души злой дух. Там, он прямо обращается к злому духу, и говорит: «Познай свою суетную силу (не истинную силу) ниже на свиньях власть имущую», – то есть познай, что твоя не истинная сила даже над свиньями власти не имеет. Но тут появляется вопрос: Почему Господь позволил им это? Ведь они, оставив несчастного человека, вошли в свиное стадо и сейчас же его погубили. Несчастные животные, под действием непонятной для них силы, бросились с крутого берега в озеро и утонули.

Почему Господь это попустил? Св. Иоанн Златоуст, говоря об этом обстоятельстве указывает прежде всего на то, что это идет на пользу слушателей, дабы они поняли, насколько злые духи ненавидят всякое творение Божие; ненавидят настолько, что, получив власть над этими бедными животными (которые были также творениями Божиими), они ничего другого не придумали, как их погубить, ибо они ненавидят лютой ненавистью все сотворенное Богом. Но только сила Божия сдерживает злых духов и не допускает им вредить роду человеческому. Заметим еще, что речь идет о свином стаде; а вы, вероятно, знаете, что по законам народа иудейского, по законам Ветхого Завета, свинья – нечистое животное, которое нельзя было ни употреблять в пищу, ни держать. Поэтому, пребывание там свиного стада было соблазном для правоверующих иудеев, почему Господь и попустил, чтобы этот соблазн был так неожиданно удален.

Новэтом же Евангелии мы с вами читаем, что жители города, узнав о том, что произошло, стали просить Господа отойти подальше от них. Не пригласили Его в свой город, а наоборот – стали Его умолять, чтобы Он ушел от них. И, как говорят св. отцы они (жители) испугались того, как бы этот неожиданный Чудотворец, не нарушил бы привычный для них порядок их жизни. Они уже потерпели убыток, потеряв несколько тысяч голов скота, когда Он еще только приблизился к городу! Что же может получиться, если Он в самый город придет?! Это – пример корыстного страха. Нечто подобное бывает и теперь, когда человек как-то боится допустить Господа войти в его душу. Разве не слышатся иногда от православных христиан, примерно, такие речи: «Мы – не монахи! Разве можно от нас требовать то, что требуется от монахов и от духовенства? Мы – простые миряне». И когда они так настаивают на том, чтобы их внутренний мир ничем бы не был обеспокоен, на том, чтобы им не признавать за собой никаких духовных обязательств, – то как они напоминают речь жителей города Гадары, которые вышли к Спасителю и просили Его удалиться от них подальше! Берегись поступать так с Божией благодатью, человек! Не отстраняй Ее от себя.

Вспомним, как Господь учил Своих апостолов : Если вы придете с вашим благовестием в какой-нибудь город, и вас там не примут, то, уходя из этого города, самый прах от ног своих отрясите и скажите им: «Знайте, что Царствие Божие приблизилось к вам, но, мы и прах от вашего города отрясаем» (Лк.10:10,11). И к этому Господь добавил: «Аминь, глаголю вам, Содому и Гоморре, – тем городам, которые Господь за их страшные грехи покарал огненной казнью, – будет отраднее в день Судный, нежели городу тому».

Читая или слушая Св. Евангелие, мы видим, как злые духи стараются вредить всему существующему. А ведь Церковь нас учит тому, что они были сотворены Богом светлыми и добрыми, и, только взбунтовавшись против Бога, – потеряли свои добрые и светоносные свойства и стали темными духами злобы. Как произошло падение первого ангела, неведомо нам. Церковь только говорит, что, первый из ангелов, созданный Богом особо могучим и светоносным, возмутился против своего Творца и захотел сравняться с Ним. Вот вам, если угодно, первая революция! Первый революционер – это дьявол, который хотел на небе устроить революцию, возмутить других ангелов против Царя Небесного, но был низвергнут с позором оттуда. Вот, кто был первый революционер; ему родственны по духу и все последующие революционеры... Но недаром мы с вами молимся в молитве, которая так часто повторяется: «Огради нас святыми Твоими Ангелами», ибо они, действительно, ограждают нас, в особенности тот Ангел-Хранитель, который никогда не оставляет человека. Даже тогда, когда человек отдается греху, и в этом грехе злой дух мог бы им завладеть и его погубить, Ангел-Хранитель защищает человека, не допускает злого духа им овладеть, и его охраняет, надеясь на его покаяние в будущем. Помните всегда о том, что если мы с верою призовем на помощь своего Ангела-Хранителя, он нас спасет.

А поэтому – помни: что бы ни случилось с тобою, какая бы беда ни стряслась, какая бы катастрофа тебя не застигла, знай, что если с верою призовешь своего могущественного и доброго друга, своего Ангела-Хранителя, то он поспешит к тебе на помощь и поможет тебе. Аминь.

 

Св. Митрополитъ ФИЛАРЕТЪ

 

 

Aimez vos ennemis

 


A partir de la semaine "Sur les talents", les lectures de l'Évangile du dimanche nous montrent comment le talent, ce pouvoir donné à chacun de nous par le Seigneur pour accomplir Son commandement d'aimer Dieu et son prochain, s'est révélé dans diverses propriétés chrétiennes de l'âme humaine. Le dimanche "De la Cananéenne" il s’est manifesté dans une profonde humilité, le dimanche "De la pêche miraculeuse" – dans l'obéissance à la Parole de Dieu, dans une foi inébranlable. Mais dans l'Epître, ainsi que dans la lecture de l'Évangile du dimanche d'aujourd'hui – dans une grande patience durant les tribulations, dans une grande consolation spirituelle, et surtout dans la joie inexprimable qui se cache dans la miséricorde et l'amour envers les ennemis. En effet, ce dernier est humainement contre nature, mais par la puissance du talent du Seigneur, il est possible, joyeux et beau.

C'est ce que nous dit l'Epître d'aujourd'hui : « Le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, béni dans les siècles, sait que je ne mens pas ». Qu'est-ce à dire ? Que pourra nous dire ensuite l'apôtre, s’il commence par affirmer : « je ne mens pas » ? Et là nous découvrons ce qui est arrivé à l'apôtre à Damas. « A Damas, le gouverneur du roi Arétas faisait garder la ville pour se saisir de moi, mais on me descendit par une fenêtre, dans une corbeille, le long de la muraille, et j'échappai de leurs mains». Comme vous le voyez, c’est là le début d’une ère terrible de tourments que les premiers chrétiens ont vécus après l'Ascension de notre Seigneur Jésus-Christ, dès le début de la prédication chrétienne. L'apôtre Paul se rendait à Damas pour persécuter les chrétiens, mais en chemin, le Seigneur en personne lui apparut dans une vision et lui dit : « Saul, pourquoi Me persécutes-tu » ? C'est là que la Vérité fut révélée à l'apôtre Paul.

Le Messie, le vrai Messie, lui est apparu sur le chemin de Damas. Et lorsqu'il arriva à Damas, au lieu de persécuter les chrétiens, il se mit lui-même à prêcher le Christ. Étant donné son passé, tout d'abord on ne le cru pas, puis, quand on vit qu’il disait la vérité, il fut considéré comme un traître, un ennemi des Juifs. C'est pourquoi l'apôtre Paul dit ces mots : « Je ne mens pas ». Car pour prêcher le Christ en tant que Messie venu parmi les hommes, il fallaituneforce, une grâce divine spéciale était nécessaire – ce talent que le Seigneur donne à Ses serviteurs pour fortifier un tel prédicateur. Et ici, ce même talent, qui avait déjà donné de la force à l'apôtre à Damas, lorsqu'il avait failli être capturé pour être torturé, et que seul un miracle l'avait délivré des mains de ses persécuteurs, ce même talent le soutenait et l'encourageait encore aujourd'hui. Plus loin dans cette lettre, l'apôtre Paul nous montre en détail ce qui a fortifié son esprit dans un combat aussi difficile. « Je connais un homme en Christ qui fut, il y a quatorze ans, ravi au troisième ciel dans son corps ou hors de son corps, je ne sais, Dieu le sait ». Mystérieuse révélation. Là-bas le Christ lui était apparu sur le chemin, et là le Christ lui révèle une grande grâce : il découvre ce sentiment oùson âme connait "le troisième ciel", cet état de l'esprit, de la paix du cœur, qui est inexprimable, et qui lui est ici révélé.

La Sainte Église, en nous proposant aujourd'hui cette lecture, nous montre que dans le martyre des premiers chrétiens il y avait quelque chose qui leur donnait cette capacité à résister, où apparaissait cette force inouïe, qui est le talent de Dieu, le don de Dieu. C'était une telle paix de l'âme mettant fin à toutes les souffrances, à tous les chagrins terrestres, qui était un tout au-dessus de tout. Cet état de force spirituelle nous est donné aujourd'hui pour notre édification. Nous devons suivre le Seigneur. Mais comment entamer ce voyage ?

L'Évangile d'aujourd'hui nous montre le début, ces tout premiers pas qu'un chrétien doit faire pour marcher. Si vous vous souvenez bien, l'Évangile dit ceci : « Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux... Si vous aimez ceux qui vous aiment, quel mérite vous revient... et si vous prêtez à ceux de qui vous espérez recevoir, quelle gré vous en saura-t-on ? Mais vous, aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, prêtez sans rien attendre... Et votre récompense sera grande, et vous serez fils du Très-Haut. Aimez vos ennemis »... C'est le premier pas que nous propose la lecture de l'Évangile d'aujourd'hui pour recevoir la force que l'apôtre Paul ainsi que tous les martyrs ont reçue pour pouvoir jouir de la vision du troisième ciel. Si nous accomplissons ce que la Sainte Église nous propose dans les paroles de l'Évangile, faisons alors de sortedenous engager sur ce nouveau chemin, et nous recevrons alors cette révélation qui nous aidera dans ces moments terribles où leschagrins s'emparent de nos âmes, oùla tristesse nous entoure et la tristesse et les chagrins s'en iront. Oui, ils nous quitteront, parce qu'à ce moment-là nous seront révélés ces points de grâce, cette lumière divine du Christ, qui nous donneront la force de supporter la dure vie sur terre etnous permettront de trouver la paix dans l'existence éternelle avec le Christ.

 

Évêque MITROPHANE /Znosko-Borovsky/

 

 

 

 

Любите врагов ваших

 

 

Начиная с недели “О Талантах,” воскресные Евангельские чтения показывают нам, как талант, – эта сила, данная каждому из нас от Господа для исполнения Его заповеди о Любви к Богу и к ближнему, выявляла себя в разных христианских свойствах человеческой души. В неделю “О Хананеянке” – в глубоком смирении, в неделю “О Чудесном улове рыбы” – в послушании Слову Божию, в непоколебимой вере. А вот в Апостоле и в Евангельском чтении сегодняшнего воскресенья – в великом терпении в скорбях, в великом духовном утешении, а особенно в той неизреченной радости, которая сокрыта в милосердии и любви к врагам. Ведь последнее, по человечески, является противоестественным, но силою таланта Господня, – возможным, радостным, прекрасным.

Вот что нам говорит сегодняшний Апостол : « Богъ и Отец Господа нашего Иисуса Христа, благословенный во веки, знает, что я не лгу ». Что же это такое? Что будет дальше говорить апостол, если начало такое, в котором он утверждает: « Я не лгу »? А дальше раскрывается то, что было с Апостолом в Дамаске. « В Дамаске областной правитель царя Арефы стерег город Дамаск, чтобы схватить меня. И в корзине был я спущен из окна по стене ». Как видите, открывается страшная эпоха мучений, которые переживали первые христиане после Вознесения Господа нашего Иисуса Христа, при начале проповеди. Апостол Павел шел в Дамаск преследовать христиан. Но на пути явился ему Сам Господь в видении и сказал: « Что ты, Савл, гонишь Меня » ? И тут раскрылось для апостола Павла то, что явилось Истиной.

Мессия, истинный Мессия явился ему на пути в Дамаск. И когда он прибыл в Дамаск, он, вместо того, чтобы гнать христиан, сам стал проповедовать Христа. Зная его прошлое, ему сначала не верили, а потом, когда поверили, стали считать его за изменника, за врага Иудеев. Вот почему апостол Павел и раскрывает это место такими словами : « Я не лгу ». Потому что для того, чтобы проповедовать о Христе, как о пришедшем Мессии, нужны были силы, нужна была та особая Божественная Благодать, тот талант, который Господь преподает рабам Своим, чтобы укрепить такого проповедника. И тут этот же талант, который уже раньше дал силу Апостолу в Дамаске, когда его почти схватили чтобы замучить, и только чудо избавило его из их рук, этот же талант поддерживал и ободрял его и теперь. И дальше в этом послании апостол Павел подробнее показывает нам, что же именно укрепляло его дух в такой трудной борьбе. « Знаю человека во Христе, который четырнадцать лет тому назад, в теле ли, или вне тела, – не знаю, Богъ знает, – восхищен был до третьего неба». Таинственное откровение. Там Христосъ явился на пути, а здесь Христосъ открывает ему великую милость : раскрылось то состояние, в котором душа ощутила “третье небо”, – состояние духа, мира сердечного, которое неизъяснимо.

Вот св. Церковь, давая нам сегодня это чтение, показывает : в мученичестве первых христиан было нечто такое, что подавало им ту крепость, в которой являлась неземная сила, которая и есть Божий талант, дар Божий. Это был такой мир душевный, который закрывал все страдания, закрывал все земные горести, который был над всем всё. Вот это состояние духовной силы и дается нам сегодня в назидание. Мы должны идти за Господом. Но как же начать этот путь ?

Сегодняшнее Евангелие и показывает нам начало, те первые шаги, которые христианин должен сделать, чтобы идти. Если вспомните, Евангелие говорило так : « И как хотите, чтобы с вами поступали люди так и вы поступайте с ними… Если любите любящих вас, какая вам благодарность… и дальше : « если взаймы даете тем, от кого ожидаете получить обратно, – какая вам благодать. Но вы любите врагов ваших, благотворите ненавидящим вас, взаймы давайте, не ожидая ничего… И будет вам награда великая, и будете сынами Всевышнего. любите врагов ваших»… Вот первый шаг, который предлагает нам сегодняшнее Евангельское чтение, для того, чтобы получить ту силу, которую получил и апостол Павел в видении третьего неба и все мученики. Если будем исполнять то, что нам дает св. Церковь словами Евангелия, то начнем только поступать так, вступим на этот новый путь, и мы получим то откровение, которое в те страшные минуты, когда горести захватят нашу душу, когда печали будут окружать нас, поможет нам: горести и печаль уйдут. Да, они уйдут от нас, потому что в тот момент для нас раскроются те точки благодати, тот свет Божественный Христа, который даст нам силы для несения тяжелой жизни земной для того, чтобы успокоиться в вечном бытии со Христом.

 

Епископъ МИТРОФАНЪ /Зноско-Боровский/

 

Résurrection du fils de la veuve de Naïn

 

 

Le saint Évangile, que nous avons écouté avec vous lors de la Divine Liturgie, nous raconte une rencontre extraordinaire qui s'est déroulée à l'époque du Christ Sauveur. Cet Évangile nous raconte comment la mort a rencontré la vie et a reculé devant elle. En Palestine, il existe encore une petite ville appelée Naïn. Ses habitants, qui se connaissaient bien, furent troublés par un triste événement : un jeune homme, fils unique de sa mère, qui était veuve, mourut dans la fleur de l'âge. Il avait été son seul réconfort, sa seule joie et le seul soutien de sa vieillesse, et maintenant une mort impitoyable l'avait arraché du rang des vivants, et un cortège funèbre quittait tristement la ville pour enterrer le jeune homme là où il était censé être enterré.

On sort de la ville. La mère, épuisée de chagrin, probablement absorbée par son indicible douleur, ne remarque rien autour d'elle. Et comme le cercueil est entouré de toutes parts, la foule sort des portes de la ville. Elle voit une multitude de gens qui viennent aussi vers elle, et au centre de cette multitude avance le Seigneur Jésus-Christ, le Prince de notre vie. C'est ainsi que la mort, qui retient les morts, se retrouve face à face avec le Prince de la vie. L'Évangile ne dit pas que la mère ait demandé quoi que ce soit au Sauveur. Je le répète, absorbée par son chagrin, elle ne s'est probablement aperçue de rien, mais le Seigneur Miséricordieux Lui-même, note l'évangéliste, a eu pitié d'elle et lui a dit : "Ne pleure pas" (Lc.7:13) ! Il s'approcha et toucha le lit, la civière sur laquelle le défunt était transporté, et arrêta tout le cortège. Cela nous amène à nous demander : qu'est-ce que cela peut bien signifier ! Pourquoi les a-t-Il arrêtés ? Mais Il s'adresse au mort comme à un vivant et dit : "Jeune homme, je te le dis, lève-toi !" (Lc.7:14). Le mort se leva et se mit à parler. Et le Seigneur et Sauveur - le Prince de la vie - le rendit à sa mère.

Inutile de dire quelle joie ce fut pour le cœur de la mère, car lorsqu'une mère met son enfant dans le cercueil, elle enterre une partie de son cœur dans cette sombre tombe, mais ici, elle recevait son fils vivant et en bonne santé. Partout, les gens ébranlés commencèrent à dire : "Un grand prophète s'est levé parmi nous, et Dieu a visité son peuple" (Lc 7,16), sans se rendre compte à quel point ils étaient proches de la vérité, car le Seigneur était incommensurablement plus élevé que n'importe quel prophète, Il était précisément Celui dont on parlait et qui visitait son peuple.

C'est ce que nous dit l'Évangile d'aujourd'hui, comme exemple de la miséricorde de notre Seigneur, qui ne voit jamais la douleur humaine avec calme et indifférence, comme nous pouvons le faire souvent,maisqui y répond immédiatement. Nous devrions imiter notre Seigneur, qui n'a jamais opposé de refusàquelqu'un qui était dans la détresse et dans le besoin et qui Lui demandait de l'aide, mais Il allait immédiatement au-devant de cette demande.

Souvenez-vous d'un autre cas où une jeune vie a également été interrompue. Le chef de la synagogue, Jaïre, avait une fille qui était mourante, et ils'était précipité vers le Sauveur, le suppliant de venir guérir la malade. Aussitôt, le Sauveur se lève de l'endroit où Il se trouvait et se rend à la maison de Jaïre. En chemin, on Lui dit que la fille est morte. "N'ayez pas peur, croyez seulement" - (Lc 8,50), dit le Seigneur au père, et Il entre dans la maison et Lui, le Prince de la vie, ramène à la vie cette jeune fille ! Souvenez-vous des exemples de la miséricorde de notre Seigneur et de la manière dont nous devrions apprendre de Lui la miséricorde pour la douleur humaine et y répondre. Combien de fois ne réagissons-nous pas du tout, ou seulement de manière superficielle, juste pour nous en défaire. Quant au Seigneur,Ilest toujours fidèle à Lui-même et Il est toujours prêt à faire preuve de miséricorde et à répondre à la demande de foi d'une âme humaine.

 

Saint Métropolite PHILARÈTE

 

 

 

 

Воскрешение сына Наинской вдовы

 

 

Святое Евангелие, которое мы слышали с вами за Божественной литургией, нам рассказывает о необыкновенной встрече, которая произошла в евангельские времена, во дни Христа Спасителя. Это Евангелие нам рассказывает о том, как смерть встретилась с жизнью и отступила перед ней. В Палестине до сих пор сохранился небольшой городок Наин. И вот жители его, хорошо, конечно, знавшие друг друга, были взволнованы печальным событием: в цвете лет скончался юноша, единственный сын своей матери, которая, к тому же, была вдова. Он был ее единственным утешением и радостью и единственной опорой ее старости, и вот безжалостная смерть вырвала его из ряда живых, и многолюдное погребальное шествие печально исходит из города для того, чтобы юношу похоронить там, где было положено.

Выходят из города. Мать, изнемогающая от скорби, вероятно, поглощенная своим неизбывным горем, она и не замечала ничего вокруг. И с одром, окруженным всеми, выходит множество народа из ворот города. Смотрят, навстречу также идет множество народа, а в центре этого множества идет Господь Иисусъ Христосъ – Начальник жизни нашей. И вот лицом к лицу смерть, держащая умершего, встречается с Начальником жизни. Не говорит Евангелие о том, чтобы мать о чем-то просила Спасителя. Повторяю, поглощенная своим горем, она, вероятно, ничего не замечала, но Сам Господь Милосердный, отмечает евангелист, Сам сжалился над нею и ей говорит : «Не плачь» (Лк.7:13) ! И приблизившись, притронулся к одру, к носилкам, на которых несли умершего, и остановил всю процессию. Это вызывает удивление: что это значит ! Почему Он их остановил ? А Он обращается к мертвому, как к живому и говорит: «Юноша! тебе говорю, встань!» (Лк.7:14). Поднялся умерший и стал говорить. И отдал его Господь и Спаситель – Начальник жизни матери его. Нет нужды говорить о том, какою радостью было это для материнского сердца, ибо когда мать полагает во гроб свое дитя, то она часть своего сердца погребает в этой темной могиле, а тут она получила своего сына живым и здоровым. Потрясенный народ везде стал говорит, что «Велий Пророк в нас восстал, и Богъ посетил народ Свой» (Лк.7:16), не подозревая, как они были близки к истине, ибо Господь был безмерно выше всякого пророка, Он был, именно, о Котором говорили и Который посетил народ Свой.

Это рассказало нам сегодня Евангелие, как пример, насколько милосерд наш Господь, Который никогда не может видеть спокойно и равнодушно, как мы часто видим, человеческое горе и немедленно на него откликается. И нам бы надобно подражать нашему Господу, Который никогда не отказал никому, находившемуся в горе и в беде и просившего Его о помощи, а немедленно шел на эту помощь.

Припомните другой случай, когда тоже оборвалась молодая жизнь. У начальника синагоги Иаира умирает дочь, еще не умерла, но он спешит к Спасителю, умоляет прийти и исцелить больную. Сейчас же встает Спаситель с места, где Он был, и идет в дом к Иаиру. По дороге говорят, что дочь умерла. «Не бойся, только веруй» (Лк.8:50)! – говорит Господь отцу, входит в дом и возвращает к жизни и эту молодую отроковицу Начальник жизни! Помните примеры милосердия нашего Господа и как подобает нам учиться у Него милосердию к человеческому горю и откликаться на него. Как часто мы или совсем не откликаемся или поверхностно, только бы отделаться. Но Господь всегда верен Себе и всегда готов помиловать и исполнить просьбу веры от человеческой души.

 

Св. Митрополитъ ФИЛАРЕТЪ