La France Orthodoxe
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DIMANCHE du PUBLICAIN et du PHARISIEN
Saints Nouveaux Martyrs de la Russie
Matines : Matt. XXVIII,16-20
Liturgie : 2 Tim III, 10-15 ; Luc XVIII, 10-14
Rom. VIII, 28-39 ; Luc XXI, 12-19
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
I – « Toute puissance m’a été donnée dans le ciel et sur la terre », dit le Christ dans son apparition aux apôtres sur la montagne de Galilée. « Allez instruisez les nations – ceci s’applique aux plus lointaines comme la Russie – les baptisant au nom du Père du Fils et du Saint-Esprit … Et moi, Je suis avec vous jusqu’à la fin du monde ! »
C’est la promesse fondamentale ! Plus forte que toutes les difficultés ou toutes les persécutions …
II – Certes, les persécutions ne manquent pas, comme elles n’ont pas manqué à Paul lui-même et à son fidèle Timothée : tous ceux qui veulent vivre dans la piété selon Jésus-Christ seront persécutés ! Toutes choses, poursuit l’apôtre paradoxalement dans l’épître aux Romains, concourent au bien de ceux qui aiment Dieu. Ceux-là, qu’Il avait auparavant connus – la prescience de Dieu est sans limite –, Il les a prédestinés à être conformes à l’image de Son Fils, afin qu’Il soit le premier né entre plusieurs frères, ceux qu’Il a prédestinés Il les a aussi appelés, et ceux qu’Il a appelés, Il les a aussi justifiés et ceux qu’Il a justifiés, Il les a aussi glorifiés.
D’où cette exclamation d’évidence de l’apôtre : si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Lui, qui n’a pas épargné Son propre Fils, mais qui L’a livré pour nous, comment ne nous donnerait-Il pas toutes choses AVEC LUI !
Qui, poursuit-il, nous séparera de l’amour du Christ ? Sera-ce l’affliction, l’angoisse, la nudité, la persécution ou le péril ou l’épée ? – Ce texte s’applique tout particulièrement aux persécutés de la Russie. Certes, nous sommes livrés à la mort tous les jours à cause de Toi, Christ. On nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie. Au contraire, en tout nous sommes plus que vainqueurs PAR CELUI QUI NOUS A AIMÉS. Et l’apôtre termine en un mouvement d’éloquence irrésistible : « Car ni la mort ni la vie, ni les anges ou les principautés, ni les choses élevées ou bases, ni aucune créature … NE POURRA NOUS SÉPARER DE L’AMOUR QUE DIEU A MONTRÉ EN JÉSUS-CHRIST NOTRE SEIGNEUR ! ».
III – L’évangile de ce Dimanche initial du Triode évoque, dans cette perspective de la piété, les comportements, non seulement différents mais opposés, du pharisien et du publicain, venus tous deux dans le Temple pour y prier. Les Pharisiens étaient l’élite religieuse de la société juive. Ils connaissaient et étudiaient les Écritures et ils observaient scrupuleusement la Loi. Or le pharisien dont il est question ici, se tenant debout, priait ainsi en lui-même : il remerciait Dieu de n’être pas comme la plupart des hommes intéressés, voleurs, adultères, ou même simplement comme ce publicain ! … Je jeûne deux fois par semaine, argumentait-il – nous aussi, mes frères, en temps ordinaire, nous jeûnons deux fois par semaine … – je donne la dîme – c'est-à-dire le dixième des revenus – au clergé ».
Le pharisien avait donc le comportement prescrit de l’élite religieuse d’Israël : d’où sa satisfaction non seulement implicite, mais même explicite dans sa pensée. Le publicain au contraire n’osait même pas trop s’avancer dans le Temple. Il se frappait la poitrine disant humblement : ô Dieu, aie pitié de moi pécheur ! – ce que nous disons sans nous lasser dans la « prière de Jésus ».
Or le Christ conclut : celui-ci – le publicain – s’en alla justifié dans sa maison, préférablement à l’autre – notez d’ailleurs la bienveillante modération du texte évangélique, car, et voici l’enseignement fondamental – « quiconque s’élève sera abaissé, et quiconque s’abaisse sera élevé ».
L’humilité nous sauve !
« Ils mettront la main sur vous, ils vous persécuteront … Vous serez même livrés par vos pères, vos mères, vos frères … ils feront mourir beaucoup d’entre vous, et vous serez haïs à cause de mon nom. Pas un cheveu, dit-Il métaphoriquement, ne tombera de votre tête : vous possédez vos âmes par votre patience !
Que le Seigneur nous donne, bien-aimés Frères et Sœurs, en ce Triode qui nous achemine vers le Carême, l’HUMILITÉ DU PUBLICAIN et la patience de nos frères les NOUVEAUX MARTYRS DE LA RUSSIE !
AMIN
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SERMON du 33-e DIMANCHE après PENTECÔTE
Dimanche de ZACHÉE
Matines : Jn XXI, 15-25
Liturgie : 1 Tim. IV, 9-15 ; Luc XIX, 1-10
Actes, 29 XII, 1-12 ; Jean XXI, 15-25
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
I - Par trois fois, les textes de ce jour sont centrés sur la vocation de saint Pierre, qui a été ensuite le principal et le chef des apôtres. C’était un homme déjà âgé et qui avait une certaine autorité naturelle. Or le Seigneur l’interroge et lui dit : Simon, m’aimes-tu, plus que ceux-ci ? Simon répond modestement : Oui, Seigneur, je t’aime ! Le Seigneur répond par ce commandement : «Pais mes agneaux !». L’autorité dans l’Eglise, découle, nous le comprenons, de l’amour pour le Christ. Une seconde fois, le Seigneur pose la même question (sans comparaison) : «Pierre, m’aimes-tu ?» Même réponse de Pierre et le Seigneur réplique pareillement : «Pais mes agneaux !».
Une troisième fois, le Seigneur lui demande : «Pierre, m’aimes-tu ?». Pierre attristé de cette troisième interrogation Lui répond : «Seigneur, tu sais tout ! Tu sais que je t’aime !.» Le Seigneur confirme le commandement se rapportant aux agneaux, mais Il ajoute : «Quand tu étais jeune, tu prenais ta ceinture et tu allais où tu voulais … Quand tu seras vieux, on te liera et on te conduira où tu ne voudras pas !». C’est l’annonce du martyre de saint Pierre. L’autorité conférée a comme suite et aboutissement le martyre.
Nous sommes tous des serviteurs et notre Maître dispose souverainement de toute notre vie. C’est l’enseignement qui doit demeurer en nous.
Il y a une suite à ce récit : l’apôtre Jean les suivait et Pierre demande au Christ : «Et celui-ci». Christ répond : «Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je revienne, que t’importe ?». L’autorité conférée à Pierre n’est pas discrétionnaire : il devient le berger des brebis ; il ne dispose pas de leur destin.
II – L’épisode des Actes montre que rien n’arrête la puissance du Seigneur sur ses serviteurs. Pierre était emprisonné et promis au sacrifice pour une fête païenne prochaine. Il était enchaîné, très solidement gardé, les gardes étaient relevées souvent, les portes étaient de fer … Qu’importe ! L’ange du Seigneur apparaît, les chaînes tombent, les gardes deviennent inefficaces, la lourde porte de fer s’ouvre d’elle-même, et Pierre se retrouve dans la rue où l’ange l’abandonne. Pierre comprend alors qu’il n’avait pas rêvé et gagne une maison amie.
III – C’est une transition au niveau de notre morale et de notre propre vocation modeste que la péricope de L’Epître à Timothée : elle est certaine, la vie éternelle ! C’est pour cela que nous endurons travaux et opprobres. Persévère, ô Timothée, dans la vocation selon laquelle tu as été ordonné : prêche et sois un modèle !
Tel est le chrétien …
Zachée, a priori, n’était pas un fidèle. Mais il entend que le Christ approche, et pour mieux le voir – heureuse curiosité – il monte sur un arbre car il était petit. Le Christ l’aperçoit et lui dit «Descends, Zachée, car je dois être reçu chez toi». Zachée descend, prend toutes les mesures pour recevoir le Seigneur …
Zachée cependant était un publicain et la population juive le regardait avec méfiance.
Mais quand le Christ arrive chez lui, la transformation spirituelle s’est produite ! Zachée annonce qu’il donne la moitié de ses biens aux pauvres et ajoute – car ces agents du fisc faisaient des bénéfices exagérés – et si j’ai fait tort à l’un ou à l’autre, je lui rendrai quatre fois plus !
Le Seigneur enseigne : «Aujourd’hui le salut est entré dans cette maison !». Zachée aussi était descendant d’Abraham : «Le Fils de l’Homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu !».
Avec l’évangile de Zachée, nous entrons dans les préludes du Carême.
Grande est la sollicitude du Seigneur aussi bien pour Ses disciples que pour ceux qui, comme Zachée, semblaient des pécheurs.
QUE LE SEIGNEUR NOUS FASSE MISÉRICORDE COMME À ZACHÉE !
AMIN
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SERMON du DIMANCHE après NOËL
DIMANCHE de la PARENTÉ de DIEU – Joseph, David et Jacques
Matines: Jean XX, 11-18.
Liturgie : Gal. I, 11-19 ; Matt. II, 13-23
Col. III, 12-16 ; Luc XVIII, 35-43
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
En ce dimanche d’après Noël, nous faisons mémoire des Justes Joseph par lequel Christ est fils de David, David le Roi par lequel Il est « Roi des Juifs » et Jacques le « frère de Dieu », fils de Joseph – qui était veuf (si bien qu’on le représente comme un homme âgé) – avant de se fiancer avec Marie la toujours Vierge.
Dans l’évangile de Matines, Marie se tenait près du sépulcre en pleurant. Elle risque un regard dans le sépulcre et voit deux anges vêtus de blanc, l’un à la tête, l’autre aux pieds. Ils lui disent : -
Femme, pourquoi pleures-tu ? Marie répond : - Parce qu’on a enlevé mon Seigneur et je ne sais où on l’a mis. Or s’étant retournée, elle vit Jésus et ne le reconnut pas.
C’est un enseignement mystique : certains s’imaginent qu’ils voient le Seigneur. Ce n’est pas impossible, mais c’est sujet à caution. Quant on rencontre le Seigneur – et il y a d’autres exemples dans les évangiles –, d’abord on ne le reconnaît pas. Mais, c’est Lui-même qui, comme ici Se fait reconnaître, d’un mot ou d’un geste – pensez aux pèlerins d’Emmaüs … Ici, le Seigneur lui dit : Marie, et à cette inflexion, elle le reconnaît : Rabbouni !
I – Dieu opère par Lui-même : Il daigne souvent passer par les hommes, mais Il opère toujours miraculeusement. C’est singulièrement patent dans le cas du saint apôtre Paul qui évoque dans cette péricope ce qu’avait été sa conduite dans le judaïsme, dont il était plus zélé défenseur encore que la plupart de ceux de sa génération. Il persécutait férocement l’Église chrétienne naissante. Mais Dieu, qui m’avait choisi dès le ventre de ma mère, dit-il … C’est la toute puissante élection divine que nous ne pouvons qu’adorer en cet exemple mémorable. Son Fils, poursuit-il, « m’apparut m’ayant choisi pour évangéliser les Gentils…»
Saint Paul, ici, n’évoque pas d’autres circonstances ! Il se borne à dire que, sans aucune considération humaine, il partit aussitôt pour l’Arabie et il évangélisa. Il n’avait pas suivi Jésus, il haïssait sa subversion du judaïsme … et il devient aussitôt un évangélisateur. Où avait-il appris ce qu’il enseignait ? Nulle part ! Mais miraculeusement il avait vu le Christ et il savait TOUT. Après l’Arabie, il revient en Syrie – il n’a pas même nommé le chemin de Damas, où advint l’apparition. Ce n’est que trois ans après (!) qu’il alla à Jérusalem. Il fit alors connaissance de Pierre chez qui il resta quinze jours. Il ne dit rien d’autre et se borne à ajouter qu’il n’a pas connu d’autre apôtre, si ce n’est Jacques le frère du Seigneur que nous commémorons en ce jour.
Dieu se sert des hommes, mais c’est Lui qui leur communique Sa Sagesse.
Ecoutez l’épître aux Colossiens : comme choisis par Dieu, dit l’apôtre, revêtez-vous de largeur de cœur, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience c’est ce qui convient à tous les chrétiens qui, en tant que tels, portent la bonne nouvelle. Mais ces qualités évangéliques, c’est Dieu qui les donne !
II – Le Christ vient de naître : Dieu est venu habiter parmi nous. Mais ce n’est pas pour autant que l’humanité est devenue le royaume d’abondance et de perfection qu’évoquaient Daniel, Isaïe, d’autres saints prophètes. Ces biens sont spirituels, mais aussitôt commencent les persécutions. Hérode, qui avait compté en vain sur les Mages pour l’avertir du lieu précis où était Jésus, donne aussitôt l’ordre de massacrer tous les enfants de moins de deux ans qui se trouvaient à Bethléem ou dans les environs : ce sont les saints Innocents que l’Eglise vénère.
Jésus, grâce à l’avertissement de l’ange, échappe à ce massacre. Joseph le conduit en Egypte et lorsqu’il revient, il s’établit non à Bethléem, mais à Narazeth – d’où le surnom du Christ : « on l’appellera Nazaréen ». Suivent trente années pendant lesquelles le Seigneur – sauf cas particulier : souvenez-vous de son enseignement aux Docteurs du Temple – ne se manifeste pas. Sa vie publique commence quand Il avait trente ans. Or voici un épisode qui révèle que certains - providentiellement, déjà - avaient reconnu le Seigneur. Comme Jésus approchait de Jéricho, un aveugle s’étonnant du bruit d’une grande foule, interroge et apprend que Jésus de Nazareth passait. Aussitôt, il se met à crier : Jésus, Fils de David, aie pitié de moi ! On cherche à le faire taire, il crie de plus belle, Jésus s’arrête et commande qu’on le Lui amène. Le dialogue et le miracle sont d’une concision singulière. – Que veux-tu que je fasse ? - Seigneur que je recouvre la vue ! – Recouvre la vue, répond le Seigneur, ta foi t’a sauvé !
Et à l’instant, l’aveugle recouvre la vue.
Certaines guérisons sont plus spectaculaires. Ici, un mot a suffi, car le Christ est Dieu.
EN CE GRAND JOUR, QUE TOUT RENFORCE NOTRE ESPÉRANCE EN DIEU ET NOTRE CONFIANCE !
Amin
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MESSAGE DE LA NATIVITÉ
À tous les fidèles de l'Église Orthodoxe Russe Hors-Frontières
en Russie et dans la Diaspora
La Nativité du Dieu-Homme, notre Seigneur Jésus-Christ, a libéré l'homme de la servitude du diable et des ténèbres dans lesquelles nous nous trouvions depuis la chute d'Adam et d'Eve. Dieu le Père a envoyé Son Fils Unique, afin qu'Il sauve le monde et ramène l'homme à son Créateur. Ce dessein merveilleux s'est réalisé miraculeusement : l'archange Gabriel est apparu à la jeune fille Marie, âgée de 14 ans, dans la maison de son Fiancé et lui a dit qu'Elle enfanterait un Fils. Mais comment cela se pourra-t-il, puisque je ne connais pas de mari ? - interrogea la future Mère. « L'Esprit-Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre et ce que tu enfanteras sera saint » - répondit l'archange. « Qu'il soit fait selon ta parole », acquiesça la Vierge soumise à Dieu et elle conçut le Sauveur. Elle restait vierge, mais à l'image de toute femme elle porta son Enfant le temps voulu en son sein et fut délivrée du Fardeau Divin, mais pas en sa maison ni dans un hôpital, mais dans une étable. Elle enfanta sans douleur tout en restant vierge, car Dieu ne peut rien abîmer. Marie langea l'Enfant et le coucha dans la crèche. Ces circonstances touchantes de la Nativité de notre Sauveur nous sont bien connues.
Et l'étoile dans les cieux guida les mages-astrologues depuis la Perse jusqu'à la cité prédéterminée par Dieu de Bethléem, où dans une grotte naquit le Roi de tous les peuples. Quelle consolation pour tous nos fidèles qui habitent en orient parmi les agariens apparentés aux mages et confessant le Dieu-Enfant Christ comme Deuxième Hypostase de la Très-Sainte Trinité, et non seulement comme un Grand Prophète ! Les mages ont apporté des présents à l'Enfant : de l'or, comme à un Roi, de l'encens, comme à un Grand-Prêtre et de la myrrhe, comme à un mortel.
Les bergers furent les premiers à vénérer l'Agneau et le Pasteur de tous les peuples qui reposait dans la crèche. Ils faisaient paître leurs troupeaux lorsque, soudain, dans le silence de la nuit ils entendirent un chant merveilleux. Les anges indiquèrent aux bergers le chemin menant à la crèche – l'Arche Divine – où reposait Celui-qui-nous-montre-le-chemin. « Gloire à Dieu dans les hauteurs! ». Les bergers, emplis d'enthousiasme, se prosternèrent devant Celui qui donne aux hommes la paix et la bienveillance.
Il y avait également le glorieux et juste Joseph, le plus attentif de tous les tuteurs, sans lequel on ne saurait se représenter la nativité. Il savait la conception de la Très-Pure être immaculée, il l'accompagnait avec précaution à Bethléem où le Chef de tous les peuples, le Fils de Dieu Jésus, devait également se faire recenser. Fatigué du long périple, le vieillard Joseph cherchait un endroit où celle qui était prête à enfanter, la Vierge, pourrait dormir et ne le trouvant pas il l'installa dans une étable à l'intérieur d'une grotte. Il voyait le Sauveur dans la crèche, il s'étonnait des présents des mages, de la vénération des bergers et du chant des anges. Joseph, le plus noble parmi les hébreux, devint le modèle du soin paternel et de l'éducation des familles parmi tous les peuples chrétiens.
Qui encore a appris la Nativité du Sauveur ? Le sanhédrin, évidemment, savait où et quand devait naître le Roi Spirituel des juifs, mais les scribes ne manifestaient pas un réel enthousiasme. Cependant ils indiquèrent servilement au roi Hérode le lieu de la Nativité. Ému de jalousie pour son pouvoir Hérode conçut un crime monstrueux – ainsi commença la persécution contre le Dieu-Enfant qui allait naître. Hérode devint la pierre d'angle de la funeste tour que depuis plus de deux mille ans les persécuteurs tentent d'élever. Le vieillard Joseph réussit à épargner la vie du Divin Enfant en l'emmenant en Égypte, tandis que nous, avec les bergers, nous glorifions le Soleil de Justice qui a resplendi sur le monde entier.
+ IRÉNÉE, Évêque de Lyon et d'Europe Occidentale
25 décembre 2011 / 7 janvier 2012 Burnoje – Bonn – Lyon
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SERMON du 26-e DIMANCHE après PENTECÔTE
Matines : Luc XXIV, 1-12
Liturgie : Eph. V, 9-19 Luc ; XIII, 10-17
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
I – Trois myrrhophores, nommément désignées, se rendent au Sépulcre le premier jour de la semaine. Elles ne trouvent pas le Corps du Seigneur et deux jeunes hommes, aux vêtements éclatants, leur disent : Il n’est pas là, Il est ressuscité ! Et ils leur rappellent l’enseignement du Christ sur Sa Passion et Sa Résurrection. Elles vont raconter aux apôtres, mais ils ne les crurent pas, prenant cela pour des fables. C’est l’incrédulité habituelle – pourtant c’étaient tous des disciples du Christ. Ils tiennent le récit des femmes pour des fables. Seul Pierre est ébranlé, il va au Sépulcre qu’il trouve vide et rentre chez lui en s’interrogeant …
II – Telles sont les habitudes, les réactions coutumières devant même les événements extraordinaires … Et quel Événement en vérité ! Mais ces hommes avaient beau être prévenus, être des disciples, la force des habitudes est plus grande ! Seul Pierre se dessoude un peu, il va vers le Tombeau … et rentre dans l’étonnement !
Rachetez le temps, car les jours sont mauvais ! dit l’Apôtre.
C’est l’exhortation pertinente qui est valable pour tous et pour chacun : nous les fidèles ne sommes pas confrontés à l’extraordinaire comme les apôtres de jadis, mais notre devoir reste le même : ne pas nous associer aux œuvres de ténèbres ! Condamnez-les plutôt, car vous êtes du côté de la Lumière.
Réveille-toi, toi qui dors !
Face aux sectateurs des ténèbres, persévérez dans les pratiques de piété. C’est ainsi que vous rachèterez des temps mauvais …
III – Or, dans le Temple le jour du sabbat, le Christ aperçoit une femme pliée en deux depuis dix-huit ans. «Femme, lui dit-il, tu es délivrée !» et Il lui impose les mains. A l’instant, la miraculée se redresse …
Mais le chef de la synagogue n’est pas satisfait : «Il y a six jours pour travailler. Venez donc un de ces jours-là pour vous faire guérir».
Il ne nie pas le miracle qu’il vient de voir ! Mais il ne fallait pas se faire guérir le jour du sabbat !
Hypocrites ! dit le Christ – et c’est le reproche qu’il fait souvent aux rigoristes – ne détachez-vous pas votre bœuf ou votre âne pour le faire boire même le jour du sabbat ? …
«Le sabbat est fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat», comme Il le dit ailleurs. Ce n’est pas par un formalisme myope que l’on rachète le temps.
Constatons le miracle – que le chef de la synagogue lui-même a vu – et comme tout le peuple en ce jour béni, rendons grâce à Dieu.
Amin