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6-e DIMANCHE après la PENTECÔTE
Matines : Luc, XXIV, 36-53
Romains XII, 6-14 ; Matt. IX, 1-8
Eph. VI, 10-17 ; Luc XXI, 12-19
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
I – L’évangile de Matines est le sixième des « évangiles de la Résurrection », il a donc une position médiane [quoique le douzième ne soit lu que le Grand Samedi], il raconte une apparition du Christ, qui n’est pas la première, mais qui a pour témoins les « onze » et quelques autres fidèles. Tous sont ahuris et joyeux, mais ils doutent un peu, le Christ leur montre Ses mains et Ses pieds percés par les clous, Il mange pour achever de les convaincre un peu de poisson et de miel. Il leur explique les Ecritures Le concernant, les invite à rester à Jérusalem jusqu’à ce que leur vienne la force d’En-Haut, c’est-à-dire le Saint-Esprit, puis Il les emmène vers Béthanie, et, tandis qu’Il les bénissait, Il fut enlevé au Ciel. En sa position centrale, l’évangile de l’Ascension comble de joie les disciples – et nous-mêmes ! –, les disciples qui étaient désormais toujours dans le Temple, louant et glorifiant Dieu.
II – En harmonie, en quelque sorte, l’épître évoque l’Eglise, c’est-à-dire la communauté chrétienne comparable à un corps, dont les différents membres ont chacun leur fonction : il y a les «prophètes», les ministres du culte, c’est-à-dire le clergé et le chœur, il y a l’enseignement, c’est-à-dire le catéchisme, l’exhortation, c’est-à-dire le sermon et ce qui s’y rattache … Arrêtons-nous quelques instants sur les «prophètes» : ce sont, depuis l’ancien Testament, les «inspirés» parfois incommodes, mais qui portent les messages, spécifiques et inattendus, de Dieu. L’Eglise ancienne connaissait aussi ceux qui avaient ce don – d’un enseignement nouveau et complémentaire – ce qui est compréhensible pour une Eglise qui commençait … Certains sectaires d’aujourd’hui font une place à des inspirés. Et nous ? Sommes-nous, désormais, trop enracinés – voire vieillis ! – dans le christianisme pour en avoir besoin ? Non pas ! Nous avons les Saints dont certains, en effet, sont très dérangeants par la nouveauté et le non conformisme de leur message.
Nous, les Russes, nous avons de grands saints étonnamment novateurs, dont les noms sont dans toutes les mémoires, et nous avons – et c’est là une des spécificités de la terre russe – les fous de Dieu. Innombrables ! Pensons en particulier à sainte Xénia, si proche de nous, si extraordinaire par ses presciences – son «don de prophétie» au sens propre …
L’apôtre poursuit, il évoque la bienfaisance, les aumônes, les œuvres de miséricorde… Que votre charité soit sincère, que votre affection les uns pour les autres soit fervente. Ayez le souci des «saints» – c’est-à-dire de tous les membres de la communauté. N’oubliez pas non plus les étrangers : pratiquez l’hospitalité. Bénissez ceux mêmes qui vous persécutent car la communauté a ses ennemis et ceci nous met dans l’esprit des textes propres au martyr.
III – L’évangile de ce jour est celui d’un paralytique (un paralytique calme à la différence du juif errant …), qui était exposé sur son lit par sa famille pleine de foi. Le Christ avec bienveillance l’encourage et lui dit : tes péchés te sont remis. Car il y a ainsi, nous le savons, un lien entre le péché et la maladie. Des scribes qui étaient là pensent en leur cœur : « Cet homme blasphème ! » Jésus comprend ces mauvaises pensées – inexprimées ! – et répond : « Qu’est-ce qui est plus facile à dire : tes péchés te sont pardonnés ou Lève-toi et marche ? » Afin que tous sachent que le Fils de l’homme a le pouvoir de pardonner les péchés, Il dit au paralytique : « Lève-toi, prends ton lit et rentre chez toi ! ». L’homme fit ainsi et le peuple fut rempli d’admiration.
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FÊTE des Apôtres SAINT PIERRE et SAINT PAUL
Vêpres : 1 Pierre, I, 3-9 ; 1, Pierre, I, 13-19 3 ; 1, Pierre, II, 11-24
Matines : Luc, XXIV, 12-35
Liturgie : 2 Cor., XI, 21-XII ; Matt. XVI, 13-19
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
Nous terminons la période de pénitence du jeûne et l’apôtre Pierre nous assure que nous aurons l’héritage du Christ, mais nous le recevrons dans les cieux. L’ascétisme est notre règle et nous sommes rachetés par le Sang de Jésus-Christ. Continuons à vivre modestement en dépit de l’héritage qui nous est promis, n’ayons pas de convoitises, respectons les autorités. Que notre vie soit humble.
Dans l’épître aux Corinthiens qui est proprement celle de la fête d’aujourd’hui, l’apôtre évoque toutes les épreuves qu’il a subies, les emprisonnements, les tortures, sans même parler de la prison et de la pauvreté. Il a eu ainsi plus de souffrances que beaucoup. Il a eu, il est vrai, des faveurs spirituelles : il les évoque. Mais nous aussi nous avons comme on dit des consolations spirituelles … Il ne faut pas s’y attarder, car « l’ange de Satan » est prêt à en profiter : saint Paul évoque sommairement ces tentations dont il souffrait douloureusement. Plusieurs fois, il avait demandé au Christ d’éloigner de lui cet esprit mauvais. Mais la réponse du Christ est lumineuse : Ma grâce de suffit !
Nous aussi supportons avec patience nos épreuves, ne nous exaltons pas des bonnes pensées qui nous viennent. Prenons notre existence, comme disait l’apôtre Pierre, avec modestie et patience. Mais nous également, tout comme, ainsi que disait encore l’apôtre Pierre, nous avons la ferme espérance du Royaume des Cieux, souvenons-nous aussi toujours que le Christ est avec nous que son secours, bienveillant et gratuit – c’est cela la Grâce – est toujours proche de nous, avec nous ;
L’important, en effet, dit l’apôtre dans l’épître aux Romains, c’est de confesser le Christ ! « M’aimes-tu plus que ceux-ci » demande le Christ à Pierre, dans un passage de l’évangile de Jean également propre aux matines de ce jour. Pierre répond qu’il l’aime. Le Christ lui demande par trois fois la même chose et répond à l’affirmation de Pierre : « Pais mes agneaux ! ». Il lui dit, comme il l’a dit également aux autres apôtres que ceux qu’il libèrera seront libérés dans le Royaume de Dieu et que ceux qu’il retiendra seront retenus, mais ce n’est pas pour autant qu’il lui ouvre, pour ce monde-ci, un parcours heureux : il lui prédit au contraire la manière dont il souffrira le martyre ! Nous retrouvons ce que disait l’apôtre Paul quand aux nombreuses épreuves et aux châtiments qu’il avait subis. Nous devons choisir le Christ, mais Lui-même reste le seul
maître – et il ne satisfait pas même la curiosité de Pierre lui demandant ce qu’il en sera de Jean qui marchait derrière eux.Il est le souverain Maître et ce qui importe pour nous, c’est de le suivre.
Mais nous avons ainsi la béatitude de Le suivre et de L’avoir suivi.Or, à la fin de l’Evangile de ce jour, Christ demande aux apôtres : « Que dit-on de Moi ». Ceux-ci lui répondent les bruits qui couraient : certains disent que tu es Jean Baptiste, Elie, ou un autre des prophètes. Mais le Christ recommence : « Et vous que dites-vous ?». Pierre répond – ce que nous répétons avec lui – « Tu es le Christ, Fils du Dieu vivant ! » Le Christ répond alors : « Sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise ! » Reconnaître Jésus comme le Christ, le libérateur, attendu depuis des générations et cet Homme le reconnaître comme le Fils du Dieu vivant, tel est le fondement de l’Eglise : c’est sur cette pierre-là qu’est fondée l’Eglise.
Rien d’autre n’est important, comme je le disais plus haut. « Tu es Pierre, ajouterons-nous, toi qui t’appelais Simon, et tu recevras les clés du Royaume ».
« Les péchés que tu pardonneras seront pardonnés, et ceux que tu retiendras seront retenus » car telle est la vocation de l’Eglise.
Que les prières des saints apôtres Pierre et Paul nous donnent d’avoir, COMME EUX, la même immuable, inébranlable et salvatrice fidélité !
AMIN
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5-e DIMANCHE après la PENTECÔTE
Matines : Luc, XXIV, 12-35
Liturgie : Rom. X, 1- ; Matt. VIII, 28 – IX, 1
AU NOM DU PÈRE, DU FILS, ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
La Foi est au-delà de toutes les apparences, et même de toutes les évidences, elle est le souffle vital venu du Cœur, c’est-à-dire de l’Esprit – nous sommes en effet dans le cycle de Révélation de la Pentecôte – et ce souffle s’exprime en la Parole fondamentale, c’est-à-dire en Christ qui est la Parole de Dieu …
I – Tout cela, bien-aimés Frères et Sœurs n’est pas globalement très facile à comprendre, mais les autres textes du jour nous aideront à mieux nous en imprégner. L’évangile de Matines, qui est, pour l’essentiel le récit de la rencontre d’Emmaüs, commence par un verset qui est en réalité la fin de la péricope précédente : Pierre, s’étant rendu seul au Tombeau y voit bien les bandelettes et le voile du visage, mais rien d’autre, et il s’en retourne, dans l’étonnement, songeur et ne comprenant pas.
Or, les pèlerins d’Emmaüs – qui se rendaient à ce village proche de Jérusalem, discouraient des événements de la Passion et ils sont rejoints par un autre voyageur, le Christ Lui-même – qu’ils ne reconnaissent nullement et voilà ce qui est important et les rapproche de la stupeur méditative de Pierre ! Cet inconnu leur demande de quoi ils parlent et pourquoi ils sont tout tristes. Comme vous venez de l’entendre, chers Frères et Sœurs, les deux pèlerins, surpris d’avoir à informer quelqu’un de ces événements si récents et si mémorables, évoquent l’espérance messianique qui était la leur, les événements de la Passion, la Crucifixion, mentionnent ce qu’ont raconté les myrrhophores et qui, pour ceux qui se sont rendus au Tombeau n’a pas été entièrement confirmé … «Gens de peu de foi», et le Seigneur d’expliquer longuement – en citant tous les Prophètes – pourquoi il fallait que le Christ fût condamné, trahi, souffrît et fût crucifié, ressuscitât … Les deux ont écouté attentivement, n’ont toujours rien compris, mais, comme la nuit tombait, ils invitent le Christ à rentrer manger avec eux à l’auberge.
On les sert, le Christ bénit le pain, leur en donne et c’est alors seulement qu’ils Le reconnurent à la fraction du pain. Ils avaient tout entendu – et de la bouche de quel Evangélisateur ! et ils n’avaient toujours rien compris jusqu’à la FRACTION DU PAIN, c’est-à-dire l’Evénement mystique par excellence …
II – Il y a audition et connaissance, dit en somme l’Apôtre Paul aux Romains. Certes, les Juifs avaient du zèle pour Dieu, mais ce zèle était sans connaissance. Ils voulaient établir leur propre justice, sous couleur de Justice de Dieu. La Loi de Moïse c’est les prescriptions dont l’homme vivra. C’est un code d’efficacité et d’expérience. Mais la Justice qui est par la Foi ne s’interroge, pourrait-on poursuivre, ni sur la hauteur ni sur la profondeur. Elle est en fait, continue l’Apôtre, proche de toi, car elle est dans ta bouche et dans ton cœur : c’est en effet la Parole que prêchent les chrétiens. «Car si tu confesses le Seigneur Jésus par ta bouche, si tu crois en ton cœur que Dieu L’a ressuscité des morts, TU SERAS SAUVÉ !»
La Parole vous le comprenez, est au-delà de toutes les spéculations. La Loi est compliquée, mais elle ne donne pas le Salut. La Foi, en regard, est toute simple : elle est adhésion du cœur. Mais, en cela même, elle est incomparablement plus difficile, inaccessible même, car elle vient de Dieu. Elle est Dieu. Elle ne relève d’aucune pédagogie, d’aucune science. Elle est don de Dieu.
III – Mais le Chemin est difficile, car l’Esprit souffle où Il veut et comme Il veut. A Nazareth même, Sa patrie, le Christ qui sentait les réticences et le peu de foi de Ses compatriotes, rappelle dans un autre passage, que lors de ces trois ans et demi où il ne plut pas, Elie fut envoyé à la veuve de Sarepta, dans le pays de Sidon. Il ne manquait pourtant pas de veuves, explicite-t-Il dans le pays d’Israël ! Nombreux, pareillement, étaient les lépreux en Israël, mais c’est Néeman le syrien que vint guérir le Prophète Elisée.
Les habitants de Nazareth, pour leur part, dédaignaient le « fils de Joseph » et « nul n’est prophète en sa patrie ». Mais beaucoup d’hommes, hélas, ne veulent pas de Dieu. En témoignent ces Gergéséniens qui, alors que le Christ les avait délivrés de deux démoniaques redoutables, furent plus sensibles à la noyade d’un troupeau de porcs – animal pourtant impur en Israël – et demandèrent au Seigneur de Se retirer …
Et le Seigneur Se retira.
Que le Seigneur nous donne de rester sur la Voie Etroite et de vénérer Sa Parole !
Amin
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4-e DIMANCHE après la PENTECÔTE
Matines : Luc XXIV, 1-12
Liturgie : Rom. VI, 18-23 ; Matt. VIII, 5-13
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
En ce Dimanche béni, qui est celui du Centurion, nous percevons face à face les entraves qui pèsent encore sur les plus anciennement convertis, et, en regard, la spontanéité merveilleuse de la Foi chez ceux qui, comme ce Centurion romain, ne connaissaient encore le Christ que par ouï-dire.
I – Croyants fondamentaux, pourraient-on dire, étaient les onze apôtres restants (puisque Judas avait trahi), mais lorsque Marie-Madeleine, Jeanne, Marie mère de Jacques leur rapportèrent ce que les anges leur avaient dit, au Tombeau, sur la Résurrection advenue, sur les raisons de la Passion et de la Résurrection …, ils ne les crurent pas ! De qui, mieux que d’eux aurait-on pu dire qu’ils savaient tout ? Et cependant …
Tel est le poids, Frères et Sœurs, des habitudes mentales antérieures ! Quant aux « Romains » – Juifs ou Grecs convertis – auxquels s’adresse Paul, eux aussi ils avaient adhéré consciemment au Christianisme : mais à quelle lente PÉDAGOGIE est contraint de recourir l’apôtre ! Nous sommes morts au péché, vivant pour Dieu en Jésus-Christ. Que le péché, ajoute-t-il, ne domine pas vos corps, ne donnez pas vos membres à l’injustice … Et encore : soyez à Dieu comme des morts devenus vivants, que vos membres soient les instruments de la justice de Dieu et ainsi de suite …
Comme le savent tous les maîtres d’école la répétition est la mère de l’enseignement : povtorenie mat' utchenia…
Nécessaire pesanteur de l’apostolat …
II – Lumineuse et rafraîchissante spontanéité, au contraire, de la foi du Centurion ! Celui-ci n’était pas Juif, il était un militaire de l’armée d’occupation du conquérant romain … Mais comme souvent les « coloniaux », il savait la langue des indigènes – l’araméen – et, son serviteur étant gravement malade, paralysé, et souffrant beaucoup il vient spontanément demander le secours de Jésus. Jésus lui répond aussitôt : « Je viens le guérir ! ». Le centurion réplique cette parole d’humilité qui est passée dans l’église chrétienne : « Seigneur, je ne suis pas digne que tu viennes dans ma maison : mais dis seulement une parole et mon serviteur – mon âme, disons-nous – sera guéri ! »
Tout naturellement, le Centurion explicite les raisons de sa confiance absolue. J’ai des chefs et j’ai des subordonnés. Quand je dis à l’un deux : « Va ! » il va ; quand je dis à autre : « viens ! » Il vient. Je dis à mon serviteur : « fais ceci ! » et il le fait. C’est la discipline, militaire en l’occurrence.
Le Seigneur entendit, Il fut étonné et Il dit à ceux qui L’accompagnaient : « Jamais Je n’ai trouvé une telle foi en Israël ! » Il poursuit en annonçant : « Beaucoup viendront de l’Orient ou de l’Occident – c’est l’expansion universelle du Christianisme – et ils entreront avec Abraham, Isaac et Jacob dans le royaume des cieux ! » Et les fils non convertis du Royaume « seront jetés dans les ténèbres extérieures où il y aura des pleurs et des grincements de dents »… Il répond alors au centurion : « Va, et qu’il soit fait selon ta foi »! Et, dans l’instant, son serviteur fut guéri.
N’hésitons pas, dans nos malheurs et nos tribulations, à recourir, avec une confiance totale, au Christ notre Dieu !
Que l’humilité et la foi du Centurion soient dans nos cœurs !
AMIN
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3-e DIMANCHE après la PENTECÔTE
Matines : Marc XVI, 9-20
Liturgie : Ep. Rom. V, 1-10 ; Matt. VI, 22-33
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
I – Dirigés par la Foi, commence le saint apôtre Paul, nous sommes dans la paix, par la Grâce de Jésus-Christ. Nous nous félicitons, poursuit-il, même dans les afflictions. Allant au devant de notre surprise, il explique : de ce qui nous est infligé, procède la patience. De la patience, procède la sage expérience – iskustvo –, le juste discernement. De cette juste expérience acquise, procède l’espérance. Là aussi, Frères et Sœurs, le bon sens a sa place ; il ne s’agit pas de s’imaginer qu’on est les plus malheureux des hommes, ni non plus d’espérer n’importe quoi : non, nous évaluons de manière équilibrée notre affliction et nous espérons en conséquence.
Mais cette sage espérance explique l’apôtre, ne se trompe pas CAR DIEU EST DANS NOS CŒURS par le Saint-Esprit : nous sommes tout de suite, en effet, après la Pentecôte, et dans la lignée bénie de tous les saints … que nous venons de célébrer dans les deux dimanches précédents.
Or quelle est la raison suprême de cette espérance ? Christ est mort pour nous quand nous étions pécheurs. A plus forte raison serons-nous sauvés par Son Sang maintenant que nous sommes dans la Grâce.
II – L’évangile commence par une considération sur l’œil – souvenez-vous du juste discernement de tout à l’heure –, l’œil qui est la lumière du corps, et le Christ poursuit en disant qu’on ne peut pas servir deux maîtres : ou bien on aimera l’un et on méprisera l’autre ou le contraire, on ne peut pas servir DIEU ET MAMMON – Mammon, c’est-à-dire la richesse.
L’application suit immédiatement, « au ras des pâquerettes », c’est-à-dire au niveau de notre mentalité de tous les jours : ne vous préoccupez pas des besoins du corps, la nourriture, la boisson, le vêtement, les éléments constitutifs en somme de notre « train de vie » et de la banalité de nos préoccupations quotidiennes … C’est pourtant bien nécessaire, aurait-on tendance à dire : il faut manger tous les jours, il faut s’habiller, se loger …
Le Christ écarte d’un revers de main ces préoccupations dont nous faisons le centre de nos mentalités – et nous ajouterions, dans la foulée, la voiture, les vacances, les divertissements … Tout cela, c’est, vous le comprenez, bien-aimés Frères et Sœurs, MAMMON, c’est-à-dire les biens matériels que nous divinisons – c’est-à-dire que nous les faisons passer avant tout !
Regardez les oiseaux du ciel : ils ne plantent ni ne sèment, ils ne filent ni ne tissent … Regardez le lys des champs dont la parure est plus belle que celle de Salomon dans toute sa gloire ! … Ce sont les « païens », ajoute le Christ, qui se préoccupent de ces choses. Les « païens », c’est-à-dire les matérialistes qui nous entourent.
Mais voici le juste discernement, la sage espérance dont il était question tout à l’heure. Votre Père qui est aux cieux sait de quoi vous avez besoin. VOUS, cherchez plutôt PREMIÈREMENT le ROYAUME DE DIEU ! Tout le reste vous sera donné par surcroît.
Ce n’est pas, vous le comprenez, qu’il ne faille pas s’occuper des besoins matériels, de sa famille, de ses enfants. Il faut s’en préoccuper, mais avec justesse et en mettant par-dessus tout DIEU, et le service de Dieu.
Le troisième évangile de la Résurrection, celui qui était lu hier soir, dit les miracles qui accompagneront les évangélisateurs : ils chasseront les démons, ils parleront de nouvelles langues, ils chasseront les serpents, les poisons ne leur feront pas de mal, ils guériront les malades. Tout cela, en somme, c’est ce que Dieu nous donne « par surcroît ». Mais ce qui est fondamental, c’est le service de Dieu : «Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, celui qui ne croira pas sera condamné».
Que le Christ notre Dieu nous donne de Le servir toujours et de L’aimer par-dessus tout !
AMIN