36-e DIMANCHE après PENTECÔTE
SAINTS NOUVEAUX-MARTYRS et CONFESSEURS de RUSSIE
Matines : Marc XVI, 9-20
Liturgie : 2 Cor. , VI, 16 – VII, 1 ; Matt. XV, 21-28*
Rom. VIII, 28-39 ; Luc XXI, 12-19*
Les lectures des textes de l’Ancien Testament, propres à l’office des Nouveaux Martyrs, ont une résonance singulièrement adaptée au drame. Que toutes les nations se rassemblent, dit l’Eternel dans le texte d’Isaïe, avec leurs faux prophètes. «Vous êtes mes témoins, ainsi que mon serviteur que j’ai élu afin que vous compreniez qu’il n’y a pas d’autre Dieu que Moi qui suis l’Eternel et il n’y a pas d’autre Sauveur que Moi». Le bolchévisme était la négation de Dieu auquel on substituait – ce sont les fausses prophéties ! – l’action de forces naturelles et inintelligentes. La persécution athée visait à extirper le christianisme : ces millions de fidèles russes sont véritablement des martyrs, c'est-à-dire des «témoins» de Dieu. «Vous êtes mes témoins, dit l’Eternel, et il n’y a point d’autre Sauveur que Moi !»
Les textes de la Sagesse de Salomon évoquent les massacres et les souffrances de ces persécutés. Les justes sont dans la main de Dieu et les tourments, atrocement réels, ne les atteignent pas. Aux yeux des hommes, ils ont reçu des souffrances, mais leur espérance était «promesse d’immortalité». Ils ont souffert «un peu», dit le texte - même si ces souffrances étaient épouvantables -, mais l’inégalité, qui anéantit ces souffrances dans l’absolu, est celle de l’aboutissement bienheureux. Dieu les a éprouvés et les a trouvés dignes de Lui. Comme l’or au creuset, ils paraîtront dans leur splendeur. Ils seront comme des étincelles dans le chaume et Dieu régnera en eux pendant les siècles des siècles.
Des destinées humaines ont été tranchées, mais le sage, même s’il meurt avant l’âge, sera dans le repos : la vieillesse honorée ne se compte pas au nombre des années et tous ces martyrisés ont reçu leur récompense. Ils veillent sur nous qui prions pour eux.
L’évangile de Matines, à la différence de celui de la semaine dernière qui évoquait l’apparition de l’ange à des témoins terrifiés qui ne dirent rien, raconte l’apparition survenue à des témoins qui racontèrent et ne furent pas crus (Marie, à nouveau, et les pèlerins d’Emmaüs, et finalement les onze apôtres – auxquels Jésus reproche leur incrédulité – qu’Il envoie prêcher par le monde, l’évangile). Le Seigneur évoque les miracles qui accompagneront leur prédication …
L’Evangile du jour est celui de la Cananéenne. Cette femme – qui, étant de Cana, ne faisait pas proprement partie d’Israël – suppliait instamment le Christ et Ses apôtres de délivrer sa fille tourmentée par les démons. Le Christ ne répondit pas. Les apôtres conseillèrent de la renvoyer car elle créait du trouble. Le Christ rappela qu’Il était venu pour les brebis perdues de la Maison d’Israël : «Il n’est pas bon de donner aux chiens le pain des enfants» - «Oui, répondit l’humble cananéenne, mais les petits chiens mangent ce qui tombent de la table des enfants !» Le Seigneur fut ému par sa foi et lui dit : «Ta foi est grande ! Qu’il te soit fait comme tu le désires !» Et à l’instant même, sa fille fut guérie.
Toutes choses, commence l’apôtre dans l’Epitre aux Romains concourent au bien de ceux qui aiment Dieu. Ceux-là, qu’Il avait auparavant connus – la prescience de Dieu est sans limite –, Il les a prédestinés à être conformes à l’image de Son Fils, afin qu’Il soit le premier né entre plusieurs frères, ceux qu’Il a prédestinés Il les a aussi appelés, et ceux qu’Il a appelés, Il les a aussi justifiés et ceux qu’Il a justifiés, Il les a aussi glorifiés.
Tous les mots portent et sont l’infaillible splendeur du plan divin.
D’où cette exclamation d’évidence de l’apôtre : si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Lui, qui n’a pas épargné Son propre Fils mais qui L’a livré pour nous, comment ne nous donnerait-Il pas toutes choses AVEC LUI !
«Qui, poursuit l’apôtre, nous séparera de l’amour du Christ ? Sera-ce l’affliction, l’angoisse, la nudité, la persécution ou le péril ou l’épée ? – Ce texte s’applique en effet aux persécutés de la Russie. Certes, nous sommes livrés à la mort tous les jours à cause de Toi. On nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie. Au contraire, en tout nous sommes plus que vainqueurs PAR CELUI QUI NOUS A AIMÉS. Et l’apôtre termine en un mouvement d’éloquence irrésistible : «Car ni la mort ni la vie, ni les anges ou les principautés, ni les choses élevées ou bases, ni aucune créature … NE POURRA NOUS SÉPARER DE L’AMOUR », QUE DIEU A MONTRÉ EN JÉSUS-CHRIST NOTRE SEIGNEUR !
La péricope de l’évangile de Luc se rapporte directement aux persécutions où sont morts nos frères de Russie. Il vient d’évoquer les cataclysmes de la fin des temps et il poursuit : «Mais avant tout cela, ils mettront la main sur vous, ils vous persécuteront, vous traîneront devant les puissants à cause de mon nom et cela vous servira de témoignage – martyr, en effet, veut dire : témoin – ; ne vous demandez pas ce que vous répondrez : Je vous donnerai une Sagesse irrésistible …
Néanmoins, vous serez livrés par vos proches eux-mêmes, ON FERA MOURIR BEAUCOUP D’ENTRE VOUS …
Mais – c’est la conclusion paradoxale – il ne se perdra pas un cheveu de votre tête … car les nouveaux martyrs, en effet, ont la force SURNATURELLE de Samson (dont la force résidait dans sa chevelure).
D’où la conclusion, ascétique et mystique, en tout point digne des Nouveaux Martyrs : possédez vos âmes PAR LA PATIENCE ;
QU’A L’EXEMPLE DES INOUBLIABLES NOUVEAUX MARTYRS DE LA RUSSIE, LA PATIENCE DIVINE SOIT EN NOUS !
AMIN
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