DIMANCHE du PUBLICAIN et du PHARISIEN


Matines : Luc XXIV, 12-35

Liturgie : 2 Tim. III, 10-15 ; Luc XVIII, 10-14


AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,


I – Cet évangile de Matines commence par la brève visite au Sépulcre de saint Pierre après que les saintes femmes avaient raconté ce que leur avaient dit « deux hommes aux habits brillants » ; elles n’avaient pas été crues. Mais saint Pierre fait la démarche au Sépulcre, il voit les bandelettes à terre et il s’en retourne, dans l’étonnement …

Cette brève mention est suivie par le long récit des « pèlerins d’Emmaüs ».Ces deux hommes étaient des fidèles du Christ, très tristes à la pensée des événements récents, c’est-à-dire de la Passion. Le Christ – qu’ils ne reconnurent pas … ce qui nous met en garde ! – leur demande de quoi
ils parlaient et pourquoi ils étaient si tristes … « Tu es donc le seul étranger à Jérusalem » qui ne sache pas ce qui vient de se passer ? – Quoi donc ? demande le Christ. Et les deux fidèles désolés lui racontent les événements ayant conduit à la Crucifixion. Ils mentionnent même le témoignage des saintes femmes qui leur ont rapporté le témoignage des «anges » Certains des nôtres, ajoutent-ils, se sont rendus au Sépulcre, mais Lui ils ne l’ont pas vu …

« Ô gens sans intelligence et d’un cœur tardif »… leur dit le Christ – qu’ils n’ont toujours pas reconnu … – et le Seigneur, commençant pas Moïse et tous les prophètes leur explique tout ce qui se rapporte à Lui, à Ses Souffrances préalables à Sa glorification …Ils écoutent, attentifs. Mais comme ils arrivaient à Emmaüs, ils invitent le Seigneur à rentrer avec eux à l’auberge la nuit étant proche. Le Seigneur les écoute et se prépare à manger avec eux. Il prit le pain, le bénit le rompit et le leur donna …

En même temps, leurs yeux s’ouvrirent et ils Le reconnurent …Mais Il n’était déjà plus avec eux …

Ils comprirent – enfin ! – et retournèrent à Jérusalem pour porter leur témoignage.

Combien est lente notre compréhension !

Mais la sollicitude du Rédempteur apparaît inlassable !

II – S’adressant à son cher disciple Timothée, Paul évoque toutes les persécutions qu’il a subies, en dépit de sa douceur. Mais le Seigneur, ajoute-t-il m’a délivré de toutes. Tous ceux qui veulent vivre selon la doctrine de Jésus-Christ seront persécutés. Mais toi demeure dans la foi et dans la patience, car tu as dès l’enfance connu les saintes Écritures … Que la sainte pureté de Timothée soit notre modèle !

III – L’évangile de ce Dimanche initial du Triode évoque, dans la perspective de la piété, les comportements, non seulement différents mais opposés, du pharisien et du publicain, venus tous deux dans le Temple pour y prier.

Les Pharisiens étaient l’élite religieuse de la société juive. Ils connaissaient et étudiaient les Écritures et ils observaient scrupuleusement la Loi. Or le pharisien dont il est question ici, se tenant debout, priait ainsi en lui-même : il remerciait Dieu de n’être pas comme la plupart des hommes intéressés, voleurs, adultères, ou même simplement comme ce publicain ! … Je jeûne deux fois par semaine, argumentait-il – nous aussi, mes frères, en temps ordinaire, nous jeûnons deux fois par semaine … – je donne la dîme – c'est-à-dire le dixième des revenus – au clergé.

Le pharisien avait donc le comportement prescrit de l’élite religieuse d’Israël : d’où sa satisfaction non seulement implicite, mais même explicite dans sa pensée.

Le publicain au contraire n’osait même pas trop s’avancer dans le Temple. Il se frappait la poitrine disant humblement : ô Dieu, aie pitié de moi pécheur ! – ce que nous disons sans nous lasser dans la « prière de Jésus ».

Or le Christ conclut : celui-ci – le publicain – s’en alla justifié dans sa maison, préférablement à l’autre – notez d’ailleurs la bienveillante modération du texte évangélique –, car, et voici l’enseignement fondamental, « quiconque s’élève sera abaissé, et quiconque s’abaisse sera élevé ».

L’humilité nous sauve !

Que le Seigneur nous donne, bien-aimés Frères et Sœurs, en ce Triode qui nous achemine vers le Carême, l’HUMILITÉ DU PUBLICAIN.


AMIN

 

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