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Les Coryphées des Apôtres Pierre et Paul
Bien-aimés frères et sœurs en Christ,
Aujourd’hui, l’Église célèbre avec une grande joie la mémoire des deux saints apôtres Pierre et Paul. Deux hommes très différents, aux chemins très contrastés, mais unis dans un seul amour, une seule foi pour notre Seigneur Jésus-Christ. Saint Jean Chrysostome disait :
« Pierre et Paul sont les chefs de l’armée du Christ, les yeux du corps de l’Église, les oreilles spirituelles, la langue de la prédication, les piliers de la vérité. »
Célébrer leur mémoire, ce n’est pas seulement se souvenir de leurs exploits ou de leurs écrits, mais c’est entrer dans leur exemple, réfléchir sur leurs différences, et surtout imiter leur unité dans le Christ.
Saint Pierre, pêcheur de Galilée, fut le premier à confesser que Jésus est « le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Matthieu 16:16). Il fut témoin de la Transfiguration, marcha sur les eaux, mais aussi renia le Christ par peur, avant d’être rétabli par l’amour et la miséricorde de son Maître. Il prêcha aux Juifs, à Jérusalem, à Antioche, jusqu’à Rome. Il accomplit de nombreux miracles, et sa prédication convertit des foules entières.
Saint Paul, lui, persécutait l’Église avec zèle. Mais sur le chemin de Damas, il fut renversé par la lumière du Christ et transformé en « Instrument choisi » (Actes 9,15). Il devint l’Apôtre des nations, voyageant sans relâche, fondant des Églises, écrivant des lettres inspirées qui sont devenues la charpente théologique de l’Église. Il souffrit naufrages, prisons, flagellations, mais garda la foi jusqu’à la mort.
Il est impressionnant de voir à quel point ces deux piliers de l’Église sont différents à presque tous les niveaux. Le Seigneur ne les a pas choisis parce qu’ils étaient semblables, mais pour montrer que la grâce peut unir les cœurs au-delà des contrastes humains. Ces différences, loin d’être un frein, ont été utilisées par Dieu comme des instruments précieux dans l’accomplissement de son salut.
Pierre a connu Jésus dans la chair. Il a vécu à Ses côtés, marché avec Lui, mangé avec Lui, entendu Ses paroles et vu Ses miracles. Il L’a suivi dès les premiers jours de Son ministère. Paul, au contraire, n’a jamais vu le Christ pendant Sa vie terrestre. Il Le rencontre dans la lumière fulgurante du chemin de Damas, et connaît Jésus dans la gloire après Sa Résurrection. Cela montre que le Christ peut appeler à travers la proximité visible ou par une rencontre mystique. Les deux chemins sont saints, car c’est le même Seigneur qui appelle.
Pierre était plus âgé que Paul. Il était déjà un homme mûr au moment de sa vocation. Paul était plus jeune, dynamique, dans la vigueur intellectuelle et physique de l’âge adulte. Ce contraste nous enseigne que le Christ ne regarde pas l’âge, mais la disposition du cœur.
Pierre était un homme simple, un pêcheur. Les Actes des Apôtres soulignent qu’il était « sans instruction » (Actes 4:13). Paul, lui, avait reçu une éducation rigoureuse auprès du rabbin Gamaliel, l’un des plus éminents docteurs de la Loi juive. Il maîtrisait la Torah, la rhétorique grecque, et la logique. L’Évangile s’adresse ainsi aussi bien à l’intellectuel qu’à l’humble ouvrier.
Pierre était un Juif galiléen sans statut particulier. Paul, lui, était citoyen romain de naissance (Actes 22:28), un privilège rare pour un Juif. Cela lui donna accès à de nombreuses opportunités de mission et de protection légale. Mais tous deux, indépendamment de leur passeport terrestre, devinrent citoyens du Royaume des cieux.
Pierre était marié, comme le montrent les Évangiles en parlant de sa belle-mère (Matthieu 8:14). Paul, quant à lui, était célibataire, et il considérait son état comme un moyen de se consacrer totalement au Seigneur (1 Corinthiens 7:7). Ces deux vocations – le mariage sanctifié et la vie monastique – sont toutes les deux des chemins vers la sainteté quand elles sont vécues dans le Christ.
Pierre et Paul ont tous les deux subi le martyre, mais dans des circonstances différentes. Pierre fut crucifié, mais demanda à l’être tête en bas, ne se jugeant pas digne de mourir comme son Maître. Paul, en tant que citoyen romain, fut décapité. Leur mort fut différente, mais leur témoignage commun est scellé par le sang versé par amour pour le Christ.
Et pourtant, malgré ces différences si nombreuses, ces deux apôtres sont fêtés ensemble, honorés ensemble, vénérés ensemble. Pourquoi ? Parce qu’ils sont unis dans l’essentiel : leur foi, leur amour, leur totale consécration à Jésus-Christ. Et comme l’enseigne la tradition, ils ont tous les deux trouvé leur couronne à Rome, cette ville païenne qui devint par leur sang une des cinq capitales spirituelles du christianisme du moyen âge.
Saint Jean Chrysostome dit : « Ils ont brillé plus que le soleil, non par leur naissance mais par leur zèle, non par leur parole mais par leur vie, non par leur autorité mais par leur charité. »
Leurs existences ont été profondément transformées. Pierre, l’impulsif, le peureux, est devenu ferme comme un roc. Paul, le persécuteur zélé, est devenu l’évangéliste infatigable. Ils sont la preuve vivante que nul n’est trop faible pour servir le Christ, et que la grâce transforme même le péché en tremplin vers la sainteté.
Dans la Sainte Écriture, le changement de prénom est toujours un acte chargé de sens spirituel. Il marque un tournant décisif, un appel, une transformation intérieure, mais surtout l’entrée dans une mission donnée par Dieu. Par exemple, Abram devient Abraham : de « père élevé » il passe à « père d’une multitude de nations » (Genèse 17:5). Jacob devient Israël : de « qui suit » à « Dieu s’est montré fort » (Genèse 32:29). De même, les deux grands apôtres ont reçu un prénom nouveau.
Simon est un prénom hébraïque courant qui signifie « Dieu a entendu ma souffrance ». Ce prénom reflète bien l’homme charnel et spontané qu’il était au début : impulsif, parfois faible, mais aussi attentif et prompt à répondre. Le Christ lui donne le nom de Pierre – en grec Petros, et en araméen Képhas, ce qui signifie « rocher » ou « pierre » (Jean 1:42). « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église » (Matthieu 16:18)
Ce changement indique : sa solidité future dans la foi, malgré ses chutes passées (notamment son triple reniement), sa mission de fondement visible de l’Église et son rôle pastoral : confirmer ses frères dans la foi. Ce n’est donc pas Simon, l’homme fragile, que le Christ établit comme fondement, mais Pierre, l’homme transformé par la grâce. Comme dit Saint Jean Chrysostome : « Ce n’est pas la chair et le sang qui ont révélé à Simon sa vocation, mais le Père céleste. Il est donc digne d’être appelé pierre, car sa foi est ferme. »
Saül, comme le premier roi d’Israël, est un prénom royal hébraïque qui signifie « demandé, désiré ». Il porte ce prénom alors qu’il persécute l’Église avec zèle. Il est puissant selon la chair, reconnu, instruit. Mais après sa conversion, il prend le prénom de Paul, Paulus en latin, qui signifie « petit, humble ». Ce n’est pas un changement donné explicitement par le Christ, mais que Paul lui-même adopte dès sa mission vers les païens (Actes 13:9). Ce nouveau prénom exprime : son abaissement volontaire devant la grandeur du Christ, sa disponibilité à être un simple serviteur : « car, quand je suis faible, c’est alors que je suis fort » (2 Corinthiens 12:10) et aussi son universalité : « Paul » est un nom latin, accessible aux païens, reflet de sa vocation d’apôtre des nations. Saint Augustin commente : « Il a changé son nom pour ne pas porter celui d’un roi orgueilleux, mais d’un apôtre humble. »
Leur amour pour le Christ est redoutable. Après la troisième fois que Jésus lui demande « M’aimes-tu ? » Pierre confesse : «Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t'aime.» (Jean 21:17).
Paul s’écrie : « L’amour du Christ nous presse » (2 Corinthiens 5:14) et « rien ne pourra nous séparer de l’amour du Christ » (Romains 8:35).
Ils aiment le Christ plus que leur propre vie, et leur amour est plus fort que la mort.
Frères bien-aimés, nous aussi sommes différents : par notre culture, notre langue, notre tempérament, notre parcours. Il y a parmi nous des Simon, des Paul, des jeunes, des anciens, des mariés, des célibataires, des savants, des humbles. Mais ce qui nous unit, ce n’est ni notre passé, ni notre rang, ni notre opinion : c’est notre amour pour le Christ.
Saint Basile le Grand disait : « Là où est l’amour du Christ, là est l’unité. » L’unité dans l’Église ne vient pas de l’uniformité, mais de l’amour.
Frères et sœurs, en ce jour lumineux, regardons les Saints apôtres Pierre et Paul.
Imitons leur foi, leur courage, leur humilité, leur amour. Acceptons nos différences, mais trouvons notre unité dans la Croix et la Résurrection de notre Seigneur. Puissions-nous, comme eux, vivre pour le Christ, mourir en Lui, et trouver son royaume céleste dans les siècles des siècles.
Par les prières des saints apôtres Pierre et Paul, Seigneur Jésus-Christ, notre Dieu, aie pitié de nous. Amen.
Père Zhivko Zhelev
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Viens à nous et ne t'éloigne jamais de nous !
La lecture de l'Évangile de dimanche dernier nous a proposé une leçon d'humilité profonde d’un centurion romain venu demander à Jésus de guérir son serviteur. L'Évangile de ce dimanche ne nous enseigne pas ce que nous devons faire, mais nous montre plutôt ce que nous devons éviter, ce que nous ne devons pas faire. Il nous montre de la manière la plus évidente la réalité de l'existence des forces du mal. À notre époque, cette réalité ne nécessite d’ailleurs aucune preuve. En effet, chaque jour, les journaux nous rapportent tout une série de crimes qui ne peuvent tout simplement pas s'expliquer si l’on ne voit pas qu’il s’agit d’êtres humains possédés par une force étrangère, et qui plus est, maléfique.
L'Évangile d'aujourd'hui nous dépeint des images effrayantes : deux possédés sortent de leurs tombeaux «si furieux que personne n'osait passer par là» . Le Christ autorise les démons à entrer dans un immense troupeau de porcs ... Les possédés sont guéris ... mais tout le troupeau se jette du haut d'une falaise dans la mer. Quelle force terrifiante ! La puissance réelle et manifeste du mal !
Mais voici le dernier verset de l'Évangile : «Et voici que toute la ville sortit à la rencontre de Jésus». Et là, on pourrait penser trouver enfin quelque chose de réconfortant : toute la ville s'est unie et est allée à la rencontre du Seigneur ... On aimerait penser que c'est la foi qui les a unis, et que, comme autrefois les Samaritains, ils vont demander au Seigneur de rester chez eux, ils vont Le remercier d’avoir guéri et sauvé deux de leurs concitoyens, et même de les avoir délivrés, eux-mêmes, du danger qui les guettait lorsqu’ils passaient devant les sépulcres de ces possédés... Et qu’en est-il donc ? Ils ont, certes, supplié le Seigneur... mais non pas de rester chez eux, ils Lui ont demandé «de quitter leur territoire».
C'est là le passage le plus effrayant de cet évangile. Au début, les démons étaient entrés dans deux possédés. Ensuite, nous les voyons dans tout un troupeau de porcs. Et voilà que maintenant nous avons une ville entière qui est possédée, mais possédée par quoi ? Par la passion du profit, du gain. En effet, l'élevage des porcs était illégal et considéré comme péché selon la loi juive ... Mais cela rapportait de l'argent, beaucoup d'argent. Mais voilà que disparaît tout un troupeau ! Et ils disent en quelque sorte au Seigneur : «Tu viens à peine de mettre les pieds sur notre terre et tu nous as déjà causé une perte aussi terrible. Qu’en sera-t-il si tu restes ici ? Tu vas nous ruiner complètement ! Nous voyons bien Ta grandeur et nous la comprenons : même les démons T'obéissent ! Mais qu'est-ce que cela nous apporte ? Qu’avons nous à faire de ces deux malheureux que tu as guéris ? Nous n'avons pas besoin de Tes miracles. Nous avons besoin d’argent, de milliers, de millions... Tu n'a rien à faire ici. Va-t'en, va-t'en au plus vite !».
Chers frères et sœurs ! Examinons notre âme et soyons francs : des choses semblables, ne nous arrivent-elles pas? Une passion quelconque s’empare de nous, mais le Christ est là et Il nous gêne. Et dans notre âme nous murmurons ces mêmes paroles terribles : «Éloigne-toi de nous !»
Que le Seigneur nous préserve de cela ! Que notre parole adressée à Lui soittoujours: «Viens à nous et ne t'éloigne jamais de nous». Amen.
Archevêque ANDRÉ /Romarenko/
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Приди к нам и никогда не удаляйся от нас !
Евангельское чтение прошлого воскресенья преподало нам урок глубокого смирения Римского сотника, который пришел просить Христа об исцелении своего слуги. Евангелие же сегодняшнего воскресенья не дает нам уроков того, что мы должны делать, а показывает нам скорее то, чего мы должны избегать, чего нам не надо делать. Это показывает нам так ярко реальность существования злой силы. В наше время эта реальность не требует и доказательств. Ведь каждая газета ежедневно говорит нам о целом ряде преступлений, которые просто нельзя объяснить, не признавая в них одержимости человека посторонней, и притом, злой силы.
Жуткие картины рисует перед нами сегодняшнее Евангелие: два бесноватых выходят из гробов «весьма свирепые, так что никто не смел проходить тем путем». Христосъ разрешает бесам войти в огромное стадо свиней. Бесноватые исцеляются, а всё стадо свиное бросается с крутизны в море. Какая страшная сила ! Реальная, открытая сила зла !
Но вот последний стих Евангелия : «И вот весь город вышел навстречу Иисусу». И вот думаешь хоть тут найти что-то отрадное: весь город объединился и пошел навстречу Господу … Хочется думать, что это вера объединила их, что они, как некогда Самаряне попросят Господа остаться у них, возблагодарят Его за исцеление, за спасение двух их же сограждан, да и за освобождение их от опасности при прохождении этого пути. И что же? Да, они попросили Господа… но только не остаться у них, а стали просить Его «чтобы Он отошел от пределов их» .
Вот самое страшное место из этого Евангелия. Вначале бесы были в двух одержимых. Потом мы их видим в целом стаде свиней. А здесьужецелый город, одержимый,ночем одержимый ? Да страстью к наживе. Ведь производство свиное было по еврейскому закону незаконным, греховным… Но в нем были деньги, и деньги огромные. А тут… целое стадо пропало. И они как бы говорят Господу: «Ты только вступил на нашу землю и причинил нам такой страшный убыток. Что же будет, если Ты здесь останешься дальше. Да Ты нас совсем разоришь! Мы видим, мы понимаем Твое величие: даже бесы повинуются Тебе! Но нам что от этого? Какое нам дело до этих двух исцеленных? Нам не нужны Твои чудеса. Нам нужны тысячи, миллионы… Ты не для нас. Уходи, уходи сейчас же!»
Братья и сестры! Проверим свою душу. Не бывает ли и с нами так? Какая-нибудь страсть охватывает нас, а Христосъ мешает. И мы в душе шепчем те же ужасные слова: уйди от нас!
Да сохранит же нас Господь от этого! Да будет же наше слово обращенное к Нему: «приди к нам и никогда не удаляйся от нас.» Аминь
Архiепископъ АНДРЕЙ /Ромаренко/
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Les saints Cyrille et Méthode et l’aveugle-né
Bien-aimés frères et sœurs en Christ, hier, l’Eglise Orthodoxe a célébré avec gratitude et révérence la mémoire des Saints Cyrille et Méthode, appelés à juste titre égaux aux apôtres et illuminateurs des peuples Slaves. Dans sa sagesse, l’Église nous donne pour méditation l’Évangile de la guérison de l’aveugle-né, en Jean chapitre 9 — une rencontre bouleversante entre la Lumière du monde et un homme plongé dans les ténèbres dès sa naissance.
Il ne s’agit pas seulement d’un miracle physique. L’évangéliste Jean le Théologien nous invite à voir plus loin, plus en profondeur. Ce récit est une parabole vivante de la condition humaine : nous sommes tous, d’une certaine manière, aveugles de naissance. Non pas que Dieu nous punisse, comme les disciples le croient au début – « Qui a péché, lui ou ses parents ? » –, mais parce que nous sommes nés dans un monde blessé, obscurci par le péché, l’ignorance, l’orgueil.
Mais dans cet aveuglement, le Christ passe, Il voit, Il s’arrête. Il ne détourne pas les yeux. Il fait de la boue avec Sa salive et la poussière du sol – image puissante de l’Incarnation : Dieu qui se mêle à la matière, qui entre dans notre condition. Puis Il dit : Va te laver à la piscine de Siloé, ce qui signifie Envoyé. L’aveugle y va, se lave… et revient voyant la lumière du jour.
Saint Clément d’Ohrid nous parle d’une autre lumière. Dans le Synaxaire voici comment il commence l’introduction de la vie de St Cyrille : « Avec sa piété et sa beauté, il s'est élevé sur terre comme le soleil, éclairant le monde entier à travers l'aube du Dieu tri-hypostatique. La sagesse de Dieu a construit un temple dans son cœur, et sur sa langue, comme un chérubin, reposait le Saint-Esprit, qui distribue toujours les dons selon la puissance de la foi, comme le dit l'apôtre Paul : « À chacun de nous la grâce a été donnée selon la mesure du don de Christ. »(Éphésiens 4:7). Après tout, le Seigneur a dit : « Celui qui m'aime, je l'aimerai, et je me ferai connaître à lui (Jean 14:21) ; j'habiterai chez lui, et il sera pour moi un fils, et je serai pour lui un père » (Jean 14:23). »
Cette lumière, frères et sœurs, est celle que les saints Cyrille et Méthode ont portée jusqu’aux extrémités du monde connu de leur temps. Ils sont devenus, à l’image du Christ, les instruments de cette illumination. Et leur mission incarne plusieurs aspects de la guérison évangélique du jour.
Les peuples slaves, au IXe siècle, n’étaient pas encore chrétiens. Ils étaient comme l’aveugle-né : exclus du Temple, sans accès aux Écritures, sans langage sacré pour s’adresser à Dieu. Et pourtant, Dieu les a vus. Il les a regardés avec amour, et leur a envoyé ces deux frères comme porteurs de la lumière.
Saint Cyrille, homme de grande sagesse, et saint Méthode, moine et évêque de Moravie, ont compris que la lumière de l’Évangile n’est pas réservée à une élite linguistique ou ethnique. Comme le Christ touche les yeux de l’aveugle avec boue et salive, ils ont pris les éléments de la culture slave – leur langue, leur pensée – pour les unir à l’onction divine de l’Évangile.
Ils ont créé l’alphabet glagolitique. Ils ont traduit les Écritures. Ils ont célébré la liturgie en slavon dans les terres de Moravie. Comme l’aveugle-né lavé à Siloé, les Slaves sont revenus voyant. Ils ont vu le Christ, ils ont cru, ils l’ont glorifié.
Mais le miracle de l’Évangile ne s’arrête pas à la guérison : il continue dans la confrontation. Les pharisiens refusent de croire. Ils interrogent l’homme, ses parents, ils l’accusent, le méprisent : « Tu es né tout entier dans le péché, et tu nous enseignes ? » Et ils le chassent.
Cyrille et Méthode, eux aussi, ont été confrontés à l’incompréhension, aux accusations, aux obstacles politiques et ecclésiaux. Certains les accusaient de déformer la foi, de briser l’unité, d’inventer une langue liturgique non sacrée. Mais ils ont tenu bon, l’aveugle guéri a tenu bon également: « Une chose je sais : j’étais aveugle, et maintenant je vois ! »
Ils ont gardé la foi. Et Dieu a justifié leur œuvre. Le Pape les a reçus dans un environnement assez hostile au départ. Puis Saint Cyrille a pris la parole : « La pluie ne vient-elle pas de Dieu, et le soleil ne brille-t-il pas de la même manière pour tous ? L’air n’est-il pas aussi le même pour chacun ? »Et comment ne rougissez-vous pas de honte en pensant que seules trois langues sont valables, tandis que vous ordonnez à tous les autres peuples et nations d’être aveugles et sourds ? Considérez-vous Dieu comme impuissant, qu’Il ne pourrait pas accorder cela à tous ? Ou bien comme jaloux, qu’Il ne voudrait pas ? Mais nous connaissons de nombreux peuples qui ont leurs propres livres et qui glorifient Dieu chacun dans sa propre langue : les Arméniens, les Perses, les Abkhazes, les Ibères (Géorgiens), les Sogdiens, les Goths, les Avars, les Thraces, les Khazars, les Arabes, les Égyptiens, les Syriens, et bien d’autres encore. Et si vous ne voulez pas comprendre la vérité par cela, regardez au moins votre condamnation dans la Bible. David s’écrie et dit : « Chantez au Seigneur un cantique nouveau, chantez au Seigneur, toute la terre ! » (Ps 95:1) Et encore : « Acclamez le Seigneur, toute la terre ; jubilez, réjouissez-vous, et chantez ! » (Ps 97:4) Et ailleurs : « Que toute la terre se prosterne devant Toi et chante pour Toi, qu’elle chante à Ton nom, Très-Haut ! » (Ps 65:4) Et encore : « Louez le Seigneur, vous toutes les nations ! Glorifiez-le, vous tous les peuples ! » (Ps 116:1) et « Que tout ce qui respire loue le Seigneur ! » (Ps 150:6)…
Je vous invite à lire les vies de ces deux Saints frères dans le Synaxaire. Ce n’est pas le seul débat que Saint Cyrille a mené et remporté dans sa vie. Il a débattu avec le Pape Jean VII au sujet de l’hérésie iconoclaste et le Pape a été déposé. Contre les Sarazins (musulmans) il a gagné le débat au sujet de la Trinité à seulement 24 ans. Après avoir perdu ils l’ont empoisonné, mais le seigneur l’a gardé en vie. Lui et son frère Saint Méthode ont également aidé les samaritains à abandonner des coutumes inspirés par le judaïsme dans leur vies de chrétiens. Saint Cyrille est décédé à Rome, où se trouve son corps dans l’église Saint Clément.
Saint Méthode était moine à la montagne Olympe, puis il a accompagné son frère en Moravie et après le décès de son frère est devenu Archevêque de Moravie et a terminé l’exploit de traduire en glagolitique tous les livres liturgiques et la Bible. Il avait un don de prophète et il aurait même prédit le jour de sa mort. Il a laissé beaucoup de disciples pour continuer sa mission, dont Saint Clément d’Ohrid qui a écrit les vies des deux Saints frères. Il a également créé l’alphabet cyrillique (en hommage de Saint Cyrille). Le nouveau alphabet était plus simplifié que le Glagolitique et a été répandu sous le règne du tzar Boris-Michail en Bulgarie et parmi tous les peuples slaves.
Revenons, chers frères et sœurs, à l’évangile du jour et notons bien que l’aveugle ne reçoit pas seulement la vue. Il reçoit la foi. Au début, il dit que Jésus est un prophète. Puis, quand Jésus revient vers lui, Il lui demande : « Crois-tu au Fils de l’homme ? » Et l’homme répond : « Qui est-il, Seigneur, pour que je croie en Lui ? » Jésus dit : « Tu le vois, c’est Lui qui te parle. » Alors il s’écrie : « Je crois, Seigneur ! » Et il se prosterne.
Cyrille et Méthode n’ont pas seulement donné une culture, un alphabet, une tradition. Ils ont conduit les peuples à cette confession de foi : « Je crois, Seigneur ! » Ils ont été de véritables pères spirituels, initiateurs d’une relation personnelle entre les peuples et le Christ.
Ce récit et cette mémoire nous interpellent. Avons-nous nous-mêmes reconnu notre propre cécité ? Avons-nous laissé le Christ nous toucher ? Avons-nous accepté d’aller nous laver dans l’eau vivifiante de notre baptême – non comme un simple rite du passé, mais comme un passage quotidien des ténèbres à la lumière ?
Et surtout : sommes-nous devenus à notre tour porteurs de cette lumière ? Le monde qui nous entoure est rempli d’aveuglements nouveaux : relativisme, matérialisme, isolement. Comme Cyrille et Méthode, nous sommes appelés à faire descendre la Parole de Dieu dans la langue du cœur de nos contemporains. Non pas en imposant, mais en traduisant. En incarnant. En illuminant par notre vie.
Frères et sœurs bien-aimés, aujourd’hui l’Église nous montre un chemin : celui de la lumière partagée, de la foi vécue, du courage dans l’adversité. Prions les Saints Cyrille et Méthode, non seulement comme des héros du passé, mais comme des intercesseurs vivants. Qu’ils nous apprennent à voir, à croire, à témoigner. Et que, comme l’aveugle guéri, nous puissions dire à notre tour : « Je crois, Seigneur ! ». Amen !
Père Zhivko Zhelev
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L’hérésie d’Arius
Nous savons que durant les premiers siècles, l’Église chrétienne a enduré de lourdes persécutions. D'abord de la part des Juifs, puis du pouvoir impérial païen de Rome. Mais en dépit du fait que ces persécutions aient été sanglantes, elles n'étaient pas dangereuses pour l’Église. Les chrétiens des premiers siècles se souvenaient parfaitement que le Christ leur avait dit : «Ne craignez pas ceux qui tuent le corps.Craignez plutôt ce qui peut faire périr l'âme et le corps dans la géhenne» a-t-Il dit, et dans l'Apocalypse : «Sois fidèle jusqu'à la mort, et je te donnerai la couronne de vie» /II, 10/.
Lorsque l'époque des persécutions prit fin, il en vint une autre, bien plus dangereuse pour l’Église. De son sein même apparurent des hérésies, des altérations, des dénaturations de la Vérité. Les premières n'étaient pas très perceptibles, puis surgit l'hérésie d'Arius qui bouleversa toute l’Église.
Arius était un prêtre savant et éloquent de la ville d'Alexandrie. Lorsque l'évêque local mourut, il fallut lui choisir un successeur parmi les prêtres, car à l'époque les fidèles choisissaient leurs pasteurs. Arius était convaincu d'être élu, mais le choix de la majorité des prêtres et des fidèles se porta sur un autre candidat, Alexandre, certes également savant, bien que moins talentueux qu'Arius, mais surtout connu pour sa sainte vie.
Et là, l'amour-propre blessé d'Arius se fit sentir. Malheureusement il en est toujours ainsi dans l'histoire des hérésies, à la base il y a toujours une blessure personnelle que l'on revêt par la suite d'une toge de défenseur zélé de la Vérité.
Et lorsqu'un jour, l'évêque Alexandre parlait de la Très-Sainte Trinité avec son clergé, de l'égalité entre Ses trois Hypostases, et disait que la Sainte Trinité est Une en sa Trinité, car il n'y a qu'une Seule et même Essence Divine dans les trois Personnes, Arius se mit avec insolence à lui faire des objections, disant que le Fils de Dieu n'était pas égal à Dieu le Père ainsi que l'affirmait l'évêque Alexandre, qu'Il n'était pas né de Lui, mais créé par Lui et était donc une créature, certes supérieure, parfaite, mais néanmoins une créature.
L'évêque Alexandre tenta de raisonner Arius, mais celui-ci s'entêtait et comme il était très éloquent cette hérésie prit de l'ampleur et commença à troubler l’Église entière. Alexandre, en sa qualité d'évêque, excommunia Arius qui continua néanmoins à diffuser sa doctrine à tel point que l'Empereur Constantin en fut troublé et inquiet de voir l'agitation gagner l’Église. Alors il confia à l'évêque Osios de Cordoue, connu pour sa piété et sa sagesse, le soin d'analyser cette hérésie.
Le vieil évêque Osios étudia objectivement la question et rapporta à l'Empereur qu'Arius propageait une hérésie terrible qui anéantissait tout l'enseignement chrétien. Car si le Fils de Dieu n'était pas égal au Père et n'était pas né de Lui, Il n'était alors pas Dieu, mais une créature et dans Son incarnation Il n'était pas en vérité Dieu-Homme et de ce fait la question de notre salut n'était nullement réalisée, contrairement à ce qu'enseignait la foi chrétienne.
Finalement dans la ville de Nicée se réunit un Concile Œcuménique dont nous célébrons aujourd'hui la mémoire. Arius réussit à persuader plusieurs évêques à sa cause, toutefois l'écrasante majorité d'entre eux, et ils étaient 318 au Concile, confessa fermement la foi orthodoxe, condamna l'hérésie d'Arius, l'excommunia définitivement de l’Église comme hérétique obstiné et impénitent.
Terrible fut la mort de cet hérétique. Mais son hérésie, elle, continua longtemps à troubler l’Église. Les trois saints hiérarques Basile le Grand, Grégoire le Théologien et Jean Chrysostome, qui vivaient bien après Arius, durent lutter contre l'arianisme. Mais la Vérité finit par triompher même si un temps il n'y avait plus en Orient que saint Athanase le Grand et en Occident saint Hilaire de Poitiers comme authentiques évêques orthodoxes. Toutes les chaires épiscopales, une centaine de chaires (!), avaient été conquises par l'hérésie arienne.
Voilà comment, après les persécutions sanglantes des premiers siècles, l’Église dut lutter pour son existence contre ces hérésies. Et bien d'autres hérétiques vinrent troubler l’Église après Arius, mais tous furent condamnés par les Conciles Œcuméniques dont aujourd'hui nous célébrons le Premier qui condamna précisément Arius et l'hérésie arienne.
Saint Métropolite PHILARÈTE
Ересь Ария
Мы знаем, что в первые века христианства, Церковь испытывала тяжкие гонения, сначала от евреев, а потом от языческой римской императорской власти. Но несмотря на то, что гонения те были кровавые, это не было опасным для Церкви.
Христиане первых веков хорошо помнили, что Господь Иисусъ Христосъ сказал: «не бойтесь убивающих тело, бойтесь того, кто душу может в геенне осудить и погубить, а убивающих тело не бойтесь» (Мф.10:28). А в Апокалипсисе Он же говорит: «Будь верен до смерти, и дам тебе венец жизни» (Откр. 2:10).
Когда кончилась эпоха гонений, наступила другая. Та была для Церкви гораздо опаснее. Тогда внутри Церкви появились ереси, заблуждения, искажение истины. Первые были мало заметные и вот появилась ересь Ария, которая взволновала всю Церковь. Арий был ученый и красноречивый священник в городе Александрии. Скончался епископ Александрийский. Тогда паства выбирала своих пастырей. Нужно было избрать нового преемникаиАрий был убежден, что выберут его, но большинство клира и народа избрали другого епископа, пресвитера Александра, который так же был учен,хотяне был таким талантливым как Арий, но зато отличался благочестивой, святой жизнью.
Тогда заговорило в Арии задетое оскорбленное самолюбие. К сожалению, всегда так и бывает в истории ересей. В начале непременно лежит недобрый мотив личного характера, которое облекается уже в ризу как будто бы своего рода верности истине. Когда однажды епископ Александр беседовал со своим клиром о Тайне Святой Троицы, о равенстве Лиц Ее и о том, что Святая Троица есть в Троице Единица, ибо в трех Лицах Одно Божественное Существо, Одна Божественная Природа, то Арий дерзко стал ему возражать и стал утверждать, что Сын Божий не равен Богу Отцу, как говорил епископ Александр, или не рожден от Него, а сотворен Им, как тварь, правда выше, совершеннейшее, но все-таки творение, только тварь. Александр пытался вразумить Ария, но тот упорствовал. А так как он был красноречив, то стала эта ересь распространяться и в конце концов взволновала всю Церковь.
Александр, как епископ, отлучил его от Церкви ноАрийстал распространять свое учение дальше и дальше. В конце концов, сам равноапостольный Император Константин поручил известному своим благочестием и мудростью глубокому старцу Осии Кордобскому разобрать, что это такое, что это за ересь. Престарелый епископ Осия, благочестивый и мудрый, доложил Императору, что Арий проповедует ужаснейшую ересь, которая ниспровергает все христианство. Ибо если Сын Божий не равен Богу Отцу и не рожден от Него, то Он не Богъ, а тварь, а значит, не был Он в воплощении Своем истинным Богочеловеком. Значит и дело нашего спасения совсем не осуществлено так, как учит о нем наша христианская вера.
В конце концов собрался Вселенский Собор. Арий на свою сторону склонил только несколько епископов. Подавляющее большинство епископов (а собралось их на собор триста восемнадцать) твердо стояло за православную веру, осудило ересь Ария, а самого его отлучило от Церкви, как упорного и неисправленного еретика.
Страшною смертью погиб этот еретик, но ересь долго еще волновала Церковь. Только постепенно она стала затихать. Приходилось с ней бороться еще и Василию Великому, и Григорию Богослову и Иоанну Златоустому, которые жили уже после Ария. Но, в конце концов, истина восторжествовала, хотя был такой момент, когда на Востоке из всех епископов православных оставался только святой Афанасий Великий, а на Западе только святой Иларий Пиктавийский.
Церковь, однако же, не погибла. Трудно было святителю Афанасию бороться с еретиками на Востоке. Много раз он удалялся в изгнание, но пребывал непоколебим. Когда он в этом одиночестве узнал, наконец, что есть ему сотрудник, преемник в деле защиты истины, святой Василий Великий, тогда облегченно вздохнул великий защитник Православия. Вот какпосле кровавых преследований первых вековЦерковь боролась с ересями за своё существование.
После Ария были и другие еретики. Их также осудили Вселенские Соборы. Но ныне мы вспоминаем Первый Вселенский Собор, который Ария и его ересь осудил. Аминь.
св. Митрополитъ ФИЛАРЕТЪ
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La Pentecôte
Bien-aimés frères et sœurs en Christ,
Aujourd’hui, nous célébrons l’anniversaire de l’Église. Non pas ce bâtiment, non pas une organisation humaine, mais l’Église vivante, Corps du Christ, né de la descente du Saint-Esprit sur les saints apôtres, cinquante jours après la Résurrection de notre Seigneur.
Ce jour de Pentecôte, c’est le jour où Dieu a mis à la tête de l’Église le Saint-Esprit, le Paraclet promis, l’Esprit de Vérité, l’Esprit consolateur, qui guide l’Église dans toute la vérité, comme le Christ l’a promis (Jean 16:13). Ce n’est ni un homme, ni un ange, ni une idéologie humaine qui guide l’Église. C’est le Saint-Esprit lui-même et c’est bien pour cela que les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle (Mathieu 16:18)
Dans l’Église orthodoxe, toute décision — qu’elle soit pastorale, dogmatique ou canonique — n’est jamais prise à la légère : selon la logique d’une seule personne ou bien selon la logique du monde. Elle est précédée de prières, de jeûne, de discernement, puis par un concile apostolique ou œcuménique et elle est scellée par cette formule que nous trouvons dans le Livre des Actes : « Car il a paru bon au Saint-Esprit et à nous » (Actes 15:28).
Oui, l’Église prend ses décisions non pas selon les majorités humaines, mais selon la lumière du Saint-Esprit. Lors du premier concile apostolique à Jérusalem, ce n’est pas le saint apôtre Pierre, qui avait la foi sur laquelle Le Christ a dit qu’il bâtirait l’Eglise, ni le saint apôtre André, qui était le premier disciple appelé par Jésus, mais le saint apôtre Jacques, frère du Seigneur, qui l’a présidé. Car l’autorité dans l’Église ne vient pas de l’ambition humaine, mais de l’inspiration divine.
C’est aussi sous la conduite du Saint-Esprit que le premier concile œcuménique de Nicée a condamné l’hérésie d’Arius, dont nous avons parlé dans le sermon de dimanche dernier. Lui, Arius, qui osait dire que le Fils de Dieu n’était qu’une créature, a été réfuté par l’Église qui proclame dans le Credo : « Lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré, non créé, consubstantiel au Père, par qui tout a été fait. »
Le saint apôtre Paul nous met en garde pour toutes les fausses doctrines qui vont attaquer l’Église dans l’avenir : « Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu’il soit anathème ! » (Galates 1:8)
Frères bien-aimés, restons dans la Vérité, car aujourd’hui encore, le diable sème ses sectes dans le monde. Il veut nous faire croire qu’il aime l’homme plus que Dieu. Il invente des doctrines humaines, des chemins de “salut” faciles, qui flattent la chair, mais qui mènent à la perdition.
Il fait comme dans le jardin d’Éden. Il vient avec une question apparemment innocente : « Dieu a-t-il vraiment dit: ‘Vous ne mangerez aucun des fruits des arbres du jardin’ ? » (Gén 3:1) Et ensuite il contredit Dieu : « Vous ne mourrez absolument pas, mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme Dieu : vous connaîtrez le bien et le mal. » (Gén 3:4-5)
Mais nous savons, frères, que ce n’est pas par la rébellion que l’homme peut devenirsemblable à Dieu, mais par le Saint-Esprit, qui transforme les pêcheurs en apôtres, qui fait d’un collecteur d’impôts un évangéliste, d’un pécheur - un pasteur d’âmes.
Tous les péchés peuvent être pardonnés : l’adultère, l’avarice, la soif du pouvoir, l’ivresse, la gourmandise s’il y a le repentir dans le cœur, sauf le péché contre le Saint-Esprit, car ce péché est accompagné d’une absence totale de repentir. Les pécheurs contre l’Esprit Saint tordent les Écritures pour justifier leurs passions, pour se prosterner devant le péché et les puissants de ce monde. Mais les saints, les martyrs, les apôtres ont préféré se prosterner devant Dieu, et Dieu les a relevés. Les saints martyrs, eux, n’ont jamais fléchi le genou devant les empereurs, les gouverneurs et les hommes de pouvoir, mais ils ont confessé la Vérité avec leur sang. Nous aussi, nous nous prosternons dans l’humilité, suppliant Dieu de faire miséricorde pour nous et pour nos défunts. Car Dieu seul peut nous relever.
Ce jour, à la Pentecôte, les apôtres ont reçu le don de parler toutes les langues. Ce n’est pas une simple performance linguistique. C’est le signe de l’unité retrouvée. Car là où le péché avait semé la confusion des langues à Babel, le Saint-Esprit donne la communion des cœurs.
À Babel, Dieu a permis la dispersion des langues pour freiner l’orgueil des hommes. C’était l’enfer sur terre de ne plus se comprendre. Les hommes se sentaient seuls, même étant entourés de gens. Le Christ nous enseigne la nécessité de se comprendre et de ne pas vivre seuls. Je vous dis encore si deux d'entre vous s'accordent sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père qui est dans les cieux (Matthieu 18: 19)
Aujourd’hui, nous ne vivons pas un désert de silence, mais une tempête de paroles. La technologie moderne nous permet, comme jamais auparavant, de prêcher l’Évangile dans toutes les langues : vidéos, traductions automatiques, réseaux sociaux, podcasts...
Et pourtant, jamais les hommes ne se sont sentis aussi seuls, aussi incompris, aussi enfermés dans leurs propres mondes. Un vrai paradoxe: nous pouvons tout dire, mais nous n’écoutons plus. Nous pouvons parler à toute la planète, mais nous ne savons plus parler à ceux qui vivent sous notre toit. La communication explose, mais la communion s'effondre.
Oui, le monde moderne est à la fois Babel et Pentecôte. Babel, quand la technologie nous isole dans des discours égoïstes, vides, agressifs ou impurs, en regardant des vidéos qui nous éloignent de notre but qui est le salut de nos âmes. Pentecôte, lorsque cette même technologie est utilisée pour transmettre les paroles de vie éternelle.
Alors, en ce jour saint, prions le Saint-Esprit de faire brûler en nous les langues de feu — non pour consumer nos frères, mais pour purifier nos mots. Que chaque parole vide, méchante ou impure soit consumée et que les langues de paix, d’amour, de vérité et de miséricorde soient entendues dans tous les cœurs, car :ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'homme ; mais ce qui sort de la bouche, c'est là ce qui souille l'homme (Matthieu 15:11)
Ce monde n’a pas tant besoin de nouvelles paroles... Il a besoin de la Parole qui donne la vie. Il a besoin de la Parole faite chair, transmise par des hommes et des femmes habités du Saint-Esprit.
Et c’est là notre appel, notre mission, notre espérance.
Viens, Esprit Saint, purifie nos lèvres, nos paroles, nos cœurs et nos pensées ! Amen.
Que Dieu bénisse!
+ Père Zhivko Zhelev