5-e DIMANCHE après PÂQUE

Dimanche de la Samaritaine


Matines : Jean XX, 1-10
Liturgie : Actes : XI, 19-26 - 29-30 ; Jean : IV, 5-42


CHRIST EST RESSUSCITÉ !
Bien-aimés Frères et Sœurs,


I – Dans les dimanches précédents, immédiatement consécutifs à la Pâque, nous avons vu la stupeur et l’incrédulité – pensons à Thomas –, le traumatisme devant l’impossible comme nous avions dit. Cependant, paradoxalement, l’Eglise se développait. Dès le 3-e dimanche, nous avons vu l’institution des diacres. Le christianisme était l’option impensable … Cependant, par la main du Seigneur, comme il est dit dans la lecture d’aujourd’hui des Actes, il s’enracinait et s’étendait. La lapidation du diacre Stéphane a marqué une première vague, presque spontanée, de persécutions : les apôtres se sont enfuis, en Phénicie, à Chypre, à Antioche. Ils ne s’adressaient qu’aux Juifs. Cependant la nouvelle foi se diffusait même et notamment parmi les Grecs. Si bien que, de Jérusalem, on envoie Barnabé à Antioche et lui-même, peu après, va chercher Saül, c’est-à-dire Paul, à Tarsis. Cet apostolat dura près d’un an : c’est à Antioche, fait mémorable, que pour la première fois ceux qui avaient embrassé la foi nouvelle furent appelés chrétiens …

II – Ce cinquième Dimanche est celui de la Samaritaine. La péricope évangélique que vous venez d’entendre est longue, part d’un simple fait divers, et comporte de singulières révélations. Le fait divers, c’est que, apparemment fatigué par la marche, le Seigneur s’assoit sur la margelle d’un puits, le puits de Jacob, pendant que ses disciples vont chercher de la nourriture au bourg voisin.

Mais, comme observent les prédicateurs orthodoxes, le Seigneur est Dieu et Il savait qui Il attendait.

C’était l’été, certes, et il faisait très chaud : c’était la sixième heure et c’est précisément à la sixième heure que le serpent s’adressa à notre première mère Ève et la fit chuter par la gourmandise ! En quelque manière, la Samaritaine – qui s’appelait Photinie ou Svetlana – et qui par la suite mourut martyre, est une anti-Eve.

Ce n’était pourtant pas à l’origine, comme remarquent des prédicateurs, une personne exemplaire : elle avait eu cinq « maris » – et du sixième, avec lequel elle vivait, nous savons que ce n’était pas son mari. Certes, elle venait chercher l’eau au puits comme toutes les femmes du village, mais cela lui semblait une corvée, comme l’atteste la joie avec laquelle elle accueille l’idée d’une eau vive après laquelle on n’aurait plus jamais soif.

Le Seigneur n’est pas venu sauver les justes, mais les pécheurs. En outre cette femme, un peu « ordinaire » dans sa mentalité, était Samaritaine et il y avait un fort contentieux – religieux – entre les Juifs et les Samaritains et c’est ce que remarque avec grande surprise Svetlana : « Comment se fait-il, que toi, Juif, tu me demandes à boire, à moi Samaritaine ? »

Les Samaritains étaient, pour les Juifs, des sortes d’hérétiques, puisqu’ils prétendaient adorer Dieu sur leur montagne, alors que, pour les Juifs, le seul culte agréable à Dieu devait lui être rendu à Jérusalem. Pécheresse, en quelque sorte, Svetlana-Photinie, l’était deux fois, par sa propre vie et par son appartenance.

III – C’est pourtant à elle que Dieu – qui comme je l’ai rappelé l’attendait – fait trois révélations fondamentales. Certes, le Salut vient des Juifs – confirmation d’importance ! – MAIS le temps vient – et il est arrivé ! – où les vrais adorateurs adoreront Dieu EN ESPRIT ET EN VÉRITÉ. C’est la révélation des deux temps de l’Alliance, l’ancienne loi et la nouvelle foi. Dieu en effet est Esprit et celui qui adore en esprit et en vérité est l’adorateur que Dieu veut. Photinie a de quoi être fortement « secouée » pour le dire familièrement : elle retombe cependant sur ce que nous pourrions appeler « les fondamentaux » de la croyance qu’elle avait reçue : « Nous savons, dit-elle, que le Messie viendra que l’on appelle le Christ, et, quand il viendra, il nous enseignera tout ». Le Seigneur lui répond par la troisième révélation : « Le Messie, c’est Moi que te parle ! »

Svetlana-Photinie laisse ses seaux et court au village. Elle raconte … « Cet homme qui m’a dit tout ce que j’avais fait dans ma vie, venez et voyez : ne serait-ce pas le Christ ? ». Ils vinrent en effet, ils entendirent et ils prièrent le Christ de rester. Il resta deux jours beaucoup crurent en Lui, et ensuite ils pouvaient dire à la femme : « Maintenant, nous ne croyons pas parce que tu nous as dit : nous avons entendu et nous savons qu’Il est en vérité le Sauveur du monde, le Christ ! »

Entre temps, les apôtres étaient revenus, rapportant de la nourriture. Ils Le prièrent de manger. Il leur dit : « Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre … ». Il a effectivement accompli ce que l’ancienne Alliance avait initié. Il poursuit en évoquant la moisson imminente – nous sommes en effet en plein été – : elle réjouira le semeur et le moissonneur. Celui qui sème n’est pas toujours celui qui moissonne … « Je vous ai envoyé moissonner où vous n’aviez pas travaillé et vous ramasserez le fruit du labeur des autres ».

Cela nous ramène au thème de l’expansion apostolique si profondément lié à ces dimanches d’après Pâques comme nous l’avons dit au début. Puissions-nous nous insérer nous aussi, modestement, à cette œuvre apostolique à laquelle le Christ Lui-même nous a appelés ainsi que tous Ses disciples !

IV – Mais j’ajouterai encore quelques mots concernant l’eau vive, car il s’agit de la Samaritaine et de l’eau que Jésus donnera et dont Il dit que celui qui la boira n’aura plus jamais soif. Et Il ajoute : l’eau que Je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau vive qui jaillira jusqu’à la vie éternelle. L’apôtre Jean, au chap. 7 (37-39) explique cela en racontant que le dernier jour de la fête, Jésus dit : si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive. Qui croit en Moi, des fleuves d’eau vive couleront de lui, comme l’Ecriture le dit.

L’apôtre ajoute : Il disait cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en Lui, car le Saint-Esprit n’avait pas encore été donné, parce que Jésus n’était pas encore glorifié [élevé sur la Croix]. L’eau, c’est l’eau de l’Esprit qui est la vie. Au début de la Genèse, il est dit en effet que l’Esprit de Dieu planait sur les eaux, ce qui veut dire qu’il les fécondait et toute la vie allait découler de ces eaux. De l’eau de l’Esprit, procède d’abord toute vie physique : c’est pour cela que l’on remplit d’herbe nos églises le jour de la Pentecôte, car l’herbe est gonflée de vie. Mais l’eau de l’Esprit est aussi, par le sacrifice du Christ, l’eau de la vie – spirituelle et éternelle. Dans quelques jours, nous fêterons la descente du Saint-Esprit, la Pentecôte – qui est aussi la Fête de la Trinité. Dieu est UN, Père Fils et Saint-Esprit, la Trinité étant consubstantielle et indivisible : quiconque voit le Christ [réponse à l’apôtre Philippe] voit le Père, de même le Christ est l’inépuisable source d’eau vive : le Saint-Esprit …

Qu’en ce jour de l’EAU VIVE, nous nous préparions déjà, bien-aimés Frères et Sœurs, à l’adoration de la Très Sainte Trinité à qui sont tout honneur et toute gloire dans les siècles des siècles !

 

AMIN

 

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La MI-PENTECÔTE


Actes XIV, 6-18 ; Jean VII, 14-30


CHRIST EST RESSUSCITÉ !
Bien-aimé Frères de Sœurs,


Or la fête des Juifs appelée des Tabernacles, approchait …

I – L’Épître de ce jour raconte encore la guérison d’un paralytique : un homme qui, paralysé de naissance, n’avait jamais marché. Paul, voyant qu’il avait la foi, lui dit : « Lève-toi et marche ! ». Le paralysé de naissance sauta sur ses pieds et marcha !

Les païens et leurs prêtres prirent Barnabé et Paul pour des dieux et apportèrent un taureau pour leur sacrifier. Paul les détrompa et prêcha …

Stupeur de ceux qui constatent des œuvres surnaturelles et qui, par suite, prennent leurs auteurs pour des divinités ! Ils sont détrompés et Paul annonce le Dieu véritable et les œuvres qu’Il a faites, depuis le ciel et la terre et tout ce qui nous permet de vivre …

II – Mais l’Évangile, par les paroles de Jésus, rend témoignage à la Vérité !

« Ma doctrine n’est pas de moi, mais de Celui qui m’a envoyé ! … Celui qui parle de son chef, recherche sa propre gloire. Mais celui qui recherche la gloire de Celui qui l’a envoyé est digne de foi ». …

Tel est Jésus.

En ce jour « du milieu de la fête » – selon l’ancienne loi, et aussi selon la Loi nouvelle, la nôtre, le Christ explique Sa mission et Il précise : « Vous circoncisez le jour du Sabbat … et Moi j’ai guéri un homme dans tout son corps le jour du Sabbat … Ne jugez pas selon l’apparence, mais selon la justice » !

Les Juifs criaient…

Et le Seigneur enseigne : « Je ne suis pas venu de Moi-même, mais Celui qui M'a envoyé est véritable et vous ne Le connaissez pas. Mais MOI Je Le connais ».

La mi-Pentecôte est ainsi le jour du commencement de la Révélation : prenons-y garde.


AMIN




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4-e DIMANCHE après PÂQUES

Dimanche du Paralytique

 

Matines : Luc XXIV, 1-12
Liturgie : Actes IX, 32-42 ; Jean V, 1-15



CHRIST EST RESSUSCITÉ !
Bien-aimés Frères et Sœurs,

 

Nous nous trouvons aujourd’hui devant deux guérisons de paralytiques – et la résurrection d’une défunte : Mais, en arrière fond, pensons à la paralysie de l’âme. Physiquement, il s’agit de paralysés et ils sont guéris, mais n’oublions pas que l’âme aussi peut être comme incapable de tout mouvement et que c’est aussi à elle que l’enseignement de ces péricopes s’applique.

I – La gratuité du Don.

Le Christ et, par Lui, Ses apôtres sont spontanément tchudotvortsi, « faiseurs de miracles », comme on dit en russe ou en roumain. Les apôtres sont méprisés parfois – comme le dit l’apôtre Paul – mais le miracle émane d’eux : c’est le cas d’Énée qui ne demande rien, et, a fortiori de Tabitha (« gazelle ») qui était morte.

II – Foi et miracle.

A celui de la piscine, Christ demande : « Veux-tu être guéri ? ». Dans sa « patrie », comme observe Matthieu dans un autre passage, Christ fit peu de miracles à cause du manque de foi. L’adhésion de la volonté humaine est nécessaire, même quand elle est implicite CAR LA GUERISON FONDAMENTALE est celle de l’âme : il faut vouloir être sauvé, ce que nous faisons tous, en particulier par l’ascétisme.

III – Le refus du miracle.

« Un prophète n’est méprisé que dans son pays et dans sa maison », nous rappelle effectivement le Christ. C’est un enseignement toujours valable : ne soyons pas réticents vis-à-vis du miracle : il arrive que ceux qui demandent l’intervention divine, ne la demandent qu’à moitié, en hésitant, en comptant éventuellement sur d’autres recours …

N’est-ce pas un demi-refus de confiance ? Cependant, en dépit de notre peu de foi, Dieu vient à notre secours. C’est précisément ce qui est arrivé dans le cas du paralytique ! Cet homme voulait guérir, puisque depuis 38 ans il se faisait porter à cette piscine où se produisaient les miracles. Ce n’était pourtant pas, et nous allons le voir par la suite, « un individu très intéressant », pourrait-on dire par euphémisme.

Or le Christ le guérit, spectaculairement comme le raconte la péricope évangélique : non seulement celui qui depuis presque quarante ans ne marchait pas, se relève, mais, comme le Christ le lui avait dit, il retrouve sans problème sa force musculaire : il prend son grabat et rentre chez lui ! – sans penser à remercier le Christ qui l’a guéri et dont il ignore même le nom !

Mais il y a une suite, frères et sœurs bien-aimés et les prédicateurs qui nous ont précédés et dont je vous transmets l’enseignement, nous l’ont apprise. Ce paralytique guéri, qui s’appelait Isaac Lakedem, c’est le «juif errant» !

C’était en effet un individu pas du tout recommandable. Au demeurant, le Christ lui adresse une mise en garde exceptionnelle : « Va et ne pèche plus, afin qu’il ne t’arrive pire encore ! »

Les Juifs, vous le savez, lorsque quelqu’un était affligé d’une tare, d’une épreuve physique se demandaient : « est-ce lui qui a péché ou l’un de ses ancêtres ? » Cette interrogation, en telle circonstance particulière, les disciples la font au Christ. Or le Christ notre Dieu écarte cette opinion dans ce cas précis. Mais il n’élimine pas cette interprétation.

Nous ne sommes pas Juifs, mais les Juifs sont nos prédécesseurs. Quand un malheur tombe sur nous, ne disons pas simplement que c’est une malchance : interrogeons-nous ! N’est-ce pas nous qui, par nos péchés, notre égoïsme, avons attiré ce châtiment ? C’est une possibilité, et, en cette occurrence du paralytique, le Christ la souligne : « Ne pèche plus, afin qu’il ne t’arrive pire encore ! »

Nos saints prédécesseurs, les prédicateurs orthodoxes que j’ai cités et que je suis, nous ont transmis en effet la suite de cette histoire : lorsque le Christ montait au Calvaire portant Sa croix, il est passé devant la maison de ce paralytique. Il lui a demandé à boire, et l’homme a refusé en L’insultant, Christ lui a demandé de s’asseoir un instant sur le banc qui était là et l’homme a refusé de manière également offensante, et le Christ notre Dieu lui a dit : « Tu marcheras sans connaître la mort, tu marcheras jusqu’à mon Second Avènement ! Et, depuis, cet homme marche sans cesse sans pouvoir connaître la mort, il a même essayé de se jeter dans le Vésuve : en vain. Jusqu’au Jugement dernier, il est le Juif errant.

Toutes les Églises chrétiennes le savent. Certains l’on rencontré, en Allemagne, en Angleterre, au XIX-e siècle … Mais vous-même, bien-aimés Frères et Sœurs, peut-être l’avez-vous rencontré …

Regardez ces passants affairés qui passent devant l’église sans jamais s’arrêter. Suivez-les par l’esprit. Ils marchent ou ils roulent en voiture comme s’ils allaient quelque part. En semaine, ils vont « au boulot », le samedi dimanche, ils vont « en boîte » ou au « resto ».

Ils recommencent de même la semaine suivante …

Quelle vie vaine ! Frères et Sœurs. Ils courent toujours, et, comme le Juif errant, ils ne rencontrent rien. Or comme lui, souvent, ils ont rencontré Dieu, mais ils L’ont bafoué. Ils L’ont reconnu, mais ils ne L’ont pas suivi ! Car leur âme est comme paralysée !

Sachons Le reconnaître et Le suivre !

Le Juif errant est l’exemple même, monstrueux, de l’ingratitude.

Ne l’imitons pas, Frères et Sœurs bien-aimés ! Dans l’adversité, interrogeons-nous, faisons notre examen de conscience, ne sommes-nous pas coupable ? Et dans les bienfaits dont le Christ nous comble, sachons Le reconnaître. Le Christ nous comble de Ses bienfaits : nous sommes en santé, nous sommes les uns avec les autres, nos entreprises s’arrangent « plutôt bien que mal » comme disait mon père.

Quand nous sommes à l’Église, Il est là. Dans la Communion, c’est Lui-même que nous recevons !

Que la gratitude la plus fervente soit toujours dans nos cœurs !


AMIN

 

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TRANSLATION des RELIQUES de Saint NICOLAS

 

Matines : Jean X, 1-19

Liturgie : Hebr. XIII, 17-21 ; Luc VI, 17-23

 

Saint Nicolas est le patron de notre église, nous le fêtons deux fois au cours de l'année et nous avons pour lui une grande vénération : juste en vérité, car saint Nicolas, évêque de Myre en Lycie, et vénéré dans toute l’Église chrétienne,est le modèle, le type pourrait-on dire, du pasteur chrétien.

En dépit de l'éloignement dans le temps, des faits sont parvenus jusqu'à nous. Il est considéré, dans beaucoup de régions, comme le patron des enfants : sa sollicitude pour les bambins ne s'inscrit pas forcément dans l'histoire, toutefois, un épisode mémorable est resté : il dota trois jeunes-filles pauvres, orphelines, afin qu'elles puissent se marier et échapper aux dangers liés à cette situation dans une époque encore brutale. Beaucoup d'autres anecdotes nous ont sans doute échappé … Mais le témoignage de la Liturgie demeure et il est édifiant.

L’Évangile de Matines dit en effet – ce sont les paroles mêmes du Christ – « Celui qui n'entre pas par la porte est un voleur » et le Seigneur ajoute : « En vérité Je suis la porte des brebis » et tous ceux qui ont été avant moi, sont des voleurs. Il précise : « Je suis le bon Pasteur ».

C'est dire combien le rôle de conducteur de peuple est exigeant et combien il est exceptionnel ! Tout naturellement, l’Épître du jour enchaîne : Respectez vos supérieurs ! C'est d'eux en effet que nous recevons la bonne doctrine – l'orthodoxie, au sens propre du terme, dont découlent toutes les bonnes œuvres des peuples chrétiens, et voilà pourquoi il faut obéir à nos maîtres.

Ces textes sont en somme un épitomé, un résumé percutant de toute la doctrine chrétienne. Et il est grand l'honneur de saint Nicolas d'être l'exemple du juste enseignement.

Comme il est normal toute la sagesse inhérente s'épanouit dans le texte de l’Évangile du jour.

Il commence par évoquer une multitude de guérisons opérées par le Christ et il poursuit par l'énumération des béatitudes, celles de Luc, un peu résumées par rapport aux béatitudes de chaque dimanche, mais plus concrètes et plus émouvantes.

Vous êtes bienheureux, vous, pauvres, parce que le royaume de Dieu est à vous,

Vous êtes bienheureux, vous qui avez faim maintenant,parce que vous serez rassasiés,

Vous êtes bienheureux, vous qui pleurez maintenant, car vous serez dans la joie,

Vous serez bienheureux lorsque les hommes vous haïront, qu'ils vous retrancheront de leurs synagogues, qu'ils vous outrageront, et rejetterons votre nom à cause du Fils de l'Homme,

Réjouissez-vous et tressaillez de joie, car votre récompense sera grande dans le ciel ;

C'est ainsi que leurs pères ont traité les prophètes !

Que notre supérieur saint Nicolas, par lequel nous recevons, en sa fête,ces saintes paroles de consolation, soit vénéré par nous avec tout notre respect et tout notre amour !

 

AMIN

 

 

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3-e DIMANCHE après PÂQUES

Dimanche des FEMMES MYRRHOPHORES


Matines : Marc XVI, 9-20
Liturgie : Actes : VI, 1-7 ; Marc XV, 43 – XVI,8


AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs !


I – Les textes évangéliques d’aujourd’hui sont, pour une part, dans la ligne de l’incrédulité de Thomas. La Résurrection, c’était tellement invraisemblable ! Le Christ, au matin du premier jour de la semaine, apparut à Marie-Madeleine : mais on ne la crut pas. Marc fait allusion également aux disciples qui « allaient à la campagne » [Emmaüs] : ils revinrent et racontèrent, mais on ne les crut pas ! L’ange parla aux porteuses d’aromates et il leur dit explicitement que Jésus était ressuscité, mais elles partirent effrayées et ne dirent rien à personne.

On se trouve là devant le traumatisme de ceux qui sont confrontés à l’impossible.

II - Mais nous avons aussi quelques faits qui remontent à ces toutes premières heures. Il y a la démarche courageuse de Joseph d’Arimathie, juif d’autorité, qui ne craint pas d’aller demander à Pilate le corps de Jésus. Pilate s’étonne que Jésus soit déjà mort (il s’agit donc de ce qui vient tout juste de se produire), et, après confirmation du centurion, il remet le précieux Corps à Joseph – qui acheta un linceul, détacha le Corps, l’enveloppa dans le linceul et le déposa dans le sépulcre. Il y a donc bien eu une phase du linceul avant celle des bandelettes que, tous les évangiles l’attestent, on trouva dans le sépulcre après la résurrection. Il faut comprendre ces opérations successives dans la perspective de la mentalité juive : le contact d’un corps mort était impur. D’où les démarches successives de Joseph d’Arimathie : il achète un grand drap, y reçoit – sans le toucher ! – le Corps de Jésus, l’y roule et le dépose dans le sépulcre.
Après interviennent les phases de la toilette du mort, dont les diverses civilisations évitent de parler. Ces phases accomplies par des mains non-juives, le défunt est enveloppé des bandelettes, comme une momie – celles dont parlent les évangiles de la résurrection –, et alors seulement les myrrhophores peuvent mettre, sur ces bandelettes, les aromates, portés par des mains juives donc sans contact impur avec un cadavre.
Ces porteuses d’aromates – dont parle ici saint Marc – se demandent qui leur ôtera la pierre, très lourde, posée contre le sépulcre : nous savons, par le « douzième » évangile de la résurrection (celui qu’on ne lit qu’une fois l’an, le grand samedi – qu’un ange est descendu dans un éblouissement de lumière, a écarté la pierre et s’est assis dessus …).

Ces faits, dans leur complexité, ces incrédulités relèvent de l’événementiel des premières heures.

III – Il s’agit désormais avec la lecture d’aujourd’hui des Actes des Apôtres, non plus des premières heures, mais des débuts de la communauté chrétienne.

Il y avait eu des conversions, par milliers parfois, parmi les Juifs y compris leur « clergé », mais aussi parmi les étrangers, les « grecs » comme on disait alors, le grec étant la langue véhiculaire de ceux qui ne parlaient pas l’araméen.

Le christianisme s’étendait.

Cette extension n’était pas sans problèmes, sans frictions inter communautaires, comme nous dirions aujourd’hui. Cela est « humain » constaterions-nous et n’est pas surprenant. Mais la conclusion qu’en ont tirée les apôtres, est décisive pour le développement de la nouvelle communauté : c’est l’institution du diaconat. La fonction proprement apostolique est la prédication de la Parole. Mais le sacerdoce est, depuis ces tout premiers temps apostoliques, complété et assisté par le service des diacres et ceux-ci reçoivent l’imposition des mains.

Que le Seigneur nous donne de bien comprendre ces débuts du Christianisme et de nous en inspirer !


AMIN

 

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