14-e DIMANCHE après la PENTECÔTE



Matines : Marc XVI, 9-20
Liturgie : 2 Cor. I, 21- II,4 ; Matt. XXII, 1-14



AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,


I – Les prévenances de Dieu à notre égard sont toujours bien au-delà de ce que nous imaginons : car nous ne sommes que des hommes et Il est Dieu et Il est notre Sauveur. Nous le voyons dès l’évangile de Matines : Christ ressuscité apparaît à Marie-Madeleine venue à Son tombeau. Elle le raconte aussitôt, mais on ne la crut pas ! Il apparaît aux pèlerins d’Emmaüs, ils racontèrent, mais on ne les crut pas ! Il apparaît enfin aux onze qui étaient à table et Il leur reprocha leur manque de foi. Il leur renouvelle ce qui est leur mission apostolique, d’évangéliser les nations et de baptiser afin que ceux qui croiront soient sauvés, et peu après, dans l’affirmation de Sa Divinité, sous leurs yeux Il s’élève dans le ciel.

Les témoins immédiats ont témoigné, mais l’incrédulité commence dès leurs tout proches !

II – Paul n’est qu’un apôtre, mais il a reçu en arrhes le sceau de Dieu et c’est par suite de la conscience du décalage entre lui et ses fidèles de Corinthe qu’il a longtemps différé d’aller parmi eux. Nous sommes toujours déphasés face à la munificence de la Grâce …

III – L’évangile de saint Matthieu pour ce quatorzième dimanche est celui des noces du Fils du Roi. Le Roi mariait son Fils, et, pour cette occasion, le festin préparé était plus que ce que l’on peut attendre en orient : il était d’une magnificence non seulement orientale, mais royale. Les bêtes avaient été égorgées à l’avance, les viandes et tous les autres mets avaient été préparés : au moment opportun, le Souverain envoie ses serviteurs convier les invités – car ceux-ci avaient été prévenus à l’avance. Mais, curieusement, l’un ou l’autre s’excusent : tel avait acheté un champ et voulait le visiter, tel autre avait une affaire en cours, un autre encore venait de se marier : bref, sous divers prétextes, tous refusent de se rendre à l’invitation.

Le Roi envoie à nouveau d’autres serviteurs – à la longueur de ces diverses circonstances, vous comprenez bien que ce récit ne se rapporte pas à des événements quotidiens, mais a une dimension symbolique – mais les serviteurs successivement envoyés sont aussi mal reçus que les premiers, voire plus mal : certains sont insultés, certains sont maltraités, certains sont tués … Vous pensez alors au prophète Zacharie, tué entre la nef et le sanctuaire : vous pensez bien, car c’est des prophètes qu’il s’agit effectivement ici ... Tous ces prophètes que le Roi – c’est-à-dire Dieu – a envoyé au peuple juif, « les invités », pour une circonstance qui n’était autre que le mariage du Fils de Dieu et de la nature humaine, le Christ incarné.

Que fait le Roi ainsi bafoué par les invités qu’il avait choisis ? Il envoie son armée qui châtie les meurtriers et brûlent leur ville – c’est la fin de l’existence de la nation juive. Ensuite, le Roi dit à ses serviteurs : «Le repas est prêt – vous voyez bien qu’il s’agit d’un symbole –, faites entrer tous ceux que vous rencontrerez par les chemins et par les places». Ces nouveaux conviés qui n’étaient pas originellement invités, ce sont les Gentils, c’est-à-dire nous les non-juifs, c'est-à-dire nous-mêmes.

Ainsi font les serviteurs et ils sont bientôt en mesure d’annoncer au Roi que toutes les places au festin sont désormais occupées. Le Roi vient à son tour, voit tous ces convives … Mais il remarque l’un d’entre eux qui est venu au banquet sans la robe nuptiale – c’est-à-dire sans s’être préparé pour ce festin royal, c’est-à-dire l’Eucharistie. Le Roi lui demande les raisons de son comportement, l’autre bafouille, le Roi le fait prendre par ses gens, lier pieds et poings attachés et le fait jeter dans les ténèbres extérieures – où il y aura des pleurs et des grincements de dents.

Dieu est patient, nous l’avons vu, miséricordieux et plus que miséricordieux !… Mais il est notre Roi. Il y a ses prescriptions, ses enseignements et ses lois. Il avait choisi les Juifs en leur donnant des règles qui devaient les conduire au Christ.

Celui qui refuse les comportements de salut, celui-là est rejeté dans les ténèbres du châtiment éternel.

Puissions-nous, frères et sœurs bien-aimés, ne pas confondre la PATIENCE de Dieu et le LAXISME DE L’INDIFFERENCE !


AMIN

 

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13-e DIMANCHE après la PENTECÔTE


Matines : Marc XVI, 1-8
Liturgie : 1 Cor. XVI, 13-24 ; Matt. XXI, 33-42



AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,


L’évangile de ce jour décrit la mauvaise foi et la persévérance dans le mal de mauvais employés. Leur maître leur avait concédé en location – en métairie, dirions-nous plus exactement – la vigne qu’il avait plantée, qu’il avait entourée de barrières, qu’il avait dotée de pressoir, où il avait construit un bâtiment … La saison des fruits étant proche, le maître envoya des serviteurs pour recevoir la part de production qui lui revenait, puisqu’il s’agissait de métairie. Mais les vignerons, au lieu de s’acquitter de leur dû, maltraitèrent les serviteurs, les frappant, les chassant, en tuant même … Le Maître envoya d’autres serviteurs qui furent aussi mal reçus, battus, chassés, lapidés ou tués..

Si bien – vous voyez à la longueur de ces divers épisodes, qu’il s’agit de plus que d’un simple récit ! – si bien que le maître envoya son propre fils en pensant que les employés de la vigne auraient au moins du respect pour le fils du maître. Mais eux se dirent : « C’est l’héritier ! Tuons-le et la vigne sera à nous ! »

C’est ce qu’ils firent : ils tuèrent le fils et héritier et jetèrent son corps hors de la vigne …

Retenez cette circonstance : Christ aussi, le Fils Unique de Dieu, a été crucifié hors de la ville.

Vous le comprenez alors, cette parabole est l’évocation de l’histoire du peuple juif. Dieu lui avait attribué cette vigne féconde, c’est-à-dire la Terre Promise, afin qu’ils en retirent les produits comme le peuple élu qu’ils étaient. Mais ils étaient le Peuple Lu, parce qu’ils avaient reçu la première Révélation les mettant à même de rendre à Dieu le culte qui Lui était dû. L’histoire juive colle aux circonstances de la parabole.

Les Juifs furent infidèles : Dieu leur envoya Ses serviteurs – c’est-à-dire les prophètes – les uns après les autres. Ils les maltraitèrent, les chassèrent, tuèrent certains d’entre eux, comme Zacharie abattu entre le temple des fidèles et le sanctuaire …

Finalement, Dieu envoya Son Fils Unique et bien-aimé : et ils Le tuèrent en dehors de la ville, comme nous l’avons compris en écoutant cette circonstance de la parabole. « Que fera donc le Maître à ces vignerons ? » demande le Seigneur. « Il les châtiera, lui est-il répondu, et il louera sa vigne à d’autres ».

Vous le comprenez, il s’agit du transfert du sacerdoce divin des Juifs aux « Gentils », c’est-à-dire à nous-mêmes, de la substitution de l’Église à la Synagogue.

Mais ici, le Christ notre Dieu rompt avec cette pédagogie de l’explication de la parabole, par l’évocation de cet autre et fondamental passage de l’Écriture : « N’avez-vous pas lu que la pierre rejetée par les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle ? » La pierre d’angle, fondamentale dans la construction de tout bâtiment, c’est Lui, le Christ sur Lequel repose l’Église. A l’apôtre Simon, qui à la demande du Seigneur « Que dit-on que je suis », avait répondu : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant, le Christ déclare : « Tu es Pierre et sur cette pierre sera fondée Mon Église » Il n’y a pas d’autre fondement que le Christ.

Le Royaume de Dieu sera ôté aux Juifs ; et, précise-t-Il, « quiconque tombera sur cette pierre sera brisé ». Le Christ est la pierre de scandale sur laquelle les hommes se diviseront. Il est aussi la pierre de touche, celle du jugement. Le Christ, en effet, est Celui sur Lequel et par Lequel tout homme sera jugé.

Redoutable enseignement ! Nous sommes loin, bien-aimés Frères et Sœurs, du laxisme du monde moderne, du relativisme inhérent à nos mentalités et à cet œcuménisme dont saint Philarète disait, dans son épître de douleur, qu’il est la « synthèse de toutes les hérésies »… La Vérité, en effet, est Une, comme le Christ est Un.

Soyons tout entiers à Lui, bien-aimés Frères et Sœurs, totalement et sans réticences.


AMIN

 

 

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 DORMITION de la T. S. MERE DE DIEU




Vêpres : Gén. XXVIII, 10-17 ; Ezéch. XLIII, 27 et XLIV, 1-4 ; Prov. IX, 1-11
Matines : Luc I, 39-49, 56
Liturgie : Phil. II, 5-11 ; Luc. X, 38-42 et XI, 27-28

 

 


AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien aimés Frères et Sœurs,


I – A) Dormition, c’est le mot dont on se sert, s’agissant des saints ou de simples fidèles, pour parler de leur mort. La Mère de Dieu et toujours Vierge Marie est donc morte le 15 / 28 août, au village de Gethsémani.

Tous les apôtres, miraculeusement rassemblés par la voie des airs, se trouvèrent là pour célébrer ses funérailles, sauf un – dont la tradition dit que c’était l’apôtre Thomas. Il arriva donc en retard, funérailles terminées. «Ce n’est pas possible, déclara ce retardataire, La Mère du Christ, celle qui L’a porté dans son sein, ne peut pas mourir : son corps ne peut pas être voué à la corruption !»

Les autres confirmèrent pourtant qu’ils venaient de l’ensevelir. «Où l’avez-vous mise ?» demanda Thomas. On lui montra le sépulcre. – «Ouvrez-le !» dit-il. Cet apôtre, vous le savez, n’était pas porté à admettre ce qu’il ne voyait pas. On ouvre le tombeau et le corps de la Mère de Dieu n’y était plus ! Mais le tombeau vide embaumait d’une odeur merveilleuse. L’odeur de sainteté, comme vous savez. Des peintres ont représenté la scène avec le sépulcre ouvert plein de roses. Effectivement, le corps de celle qui a porté le Christ n’a pas connu la corruption. Voilà ce que nous savons et que nous apporte la Foi transmise.

Tel est le Mystère merveilleux que nous avons reçu ... L’Église de Rome en a fait – tardivement – le «Dogme de l’Assomption ». Nous les orthodoxes nous respectons le Mystère.

B) Parenthèse non inutile : stupeur d’un catholique italien qui me sait orthodoxe lorsque je lui parlais de la dormition de la Mère de Dieu : «Parce que, pour vous, elle est Mère de Dieu ?» Il croit en l’Assomption, mais il ne sait pas que le Christ est Dieu ! Nous, nous Lui disons, tous les samedis : «Tu es notre Dieu : nous n’en connaissons pas d’autre que Toi». Le Christ n’est pas notre Mahomet ! Avec l’Église, affirmons résolument la Maternité divine de la Mère de Dieu et la Divinité du Christ – car la Trinité que nous a révélé le Christ lui-même – est consubstantielle et indivisible. Souvenons-nous aussi de cette réponse du Christ à l’Apôtre Philippe qui lui demandait de leur faire voir le Père : « Tu me le demandes depuis si longtemps que tu vis avec Moi ? Quiconque me voit, voit le Père ». Il n’y a pas d’autre icône du Père que le Fils.

II – Cette solennité merveilleuse d’aujourd’hui nous apporte encore de riches enseignements par les Lectures et par les Épîtres de la veille. La lecture de la Genèse est le Songe de Jacob. Le saint patriarche s’est endormi sur la terre et il voit en songe une immense échelle qui monte jusqu’au ciel et sur laquelle s’appuie Dieu et par laquelle montaient et descendaient les anges. Elle monte au ciel, car elle est l’image de l’ascension spirituelle à laquelle nous sommes appelés. Mais elle repose sur la terre. Cette terre – la terre promise dont Dieu fait explicitement don à Jacob Israël. Mais cette terre est désormais l’Église – QUI EST L’ISRAËL DE DIEU.

La Lecture suivante est celle d’Ézéchiel qui voit la porte fermée par laquelle passera le Seigneur. Il y prendra son repas (Il s’incarnera) et Il ressortira par le même chemin, la porte restant fermée. C’est la virginité perpétuelle de Marie avant et après l’enfantement.

Des Proverbes, la Lecture prescrite est l’appel de la Sagesse aux Simples : Vous recevrez l’intelligence : telle est la prédication faite aux plus humbles. «Je Te loue, dit le Christ à son Père, d’avoir caché la sagesse aux Intelligents dont on connaît les prétentions, et de l’avoir révélée aux plus petits».L’épître aux Hébreux dit : «Souvenez-vous de vos évangélisateurs : Christ est le même, hier, aujourd’hui et toujours». Cela nous dit la continuité intangible de la Foi Transmise. Elle ajoute que Christ a été crucifié hors de la ville ; nous en effet, les chrétiens, nous n’avons pas de cité terrestre. Offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange – ce que nous sommes en train de faire aujourd’hui – car notre vraie cité est la cité céleste.

III – Ainsi avertis, en particulier sur la sagesse révélée aux humbles, avançons-nous maintenant au cœur de la célébration en cours. La Mère de Dieu et toujours Vierge Marie est, selon l’enseignement de l’Église, «la plus haute de toutes les créatures». Elle est l’incorruptible Fleur céleste et c’est elle que nous célébrons. Mais, PARADOXALEMENT – en apparence du moins … – l’évangile de la Fête ne parle pas d’elle. Il loue une autre Marie, la sœur de Marthe et de Lazare … Or, notez-le, ce n’est pas une inadvertance qui serait nôtre : c’est la Tradition de toute l'Église, l'Église d’avant le schisme du XIe siècle car tel était aussi l’évangile de «l’Assomption» jusqu’au changement opéré par Pie XII en 1950 !

Mais la Vérité, Bien-aimés Frères et Sœurs, est plus grande que les apparences, la Transmission du Verbe transcende les simples paroles. L’évangile de ce jour se poursuit par une voix de femme s’élevant de la foule et disant : «Heureuses les entrailles qui T’ont portée …» Mais, Bien-aimés Frères et Sœurs, il n’y avait pas de foule, puisque Jésus était chez les deux sœurs et la voix de cette femme s’élevant de la foule c’était dans un autre épisode !

Cependant, l'Église toute entière nous a transmis cet évangile-ci avec ces deux parties accolées. L’anecdotique, en effet, est dépassé et avec cette fin accolée, l’évangile est vraiment celui de la Mère de Dieu. Marie a choisi «la meilleure part» : cela est vrai de la sœur de Marthe – image traditionnelle de la Vie contemplative – mais, au-delà de la sœur de Marthe, cela est parfaitement vrai s’agissant de la Mère de Dieu, toujours en retrait, humble, apparemment effacée. C’est à elle parfaitement que s’applique la correction apportée par Jésus aux paroles de la femme de la foule : «Dites plutôt : Heureux ceux qui reçoivent la Parole de Dieu et qui la gardent !». Qui avait mieux gardé la Parole de Dieu que Celle en qui S’était incarné le Verbe, Dieu Parole ? … «Toi incomparablement plus glorieuse que les Séraphins», nous écrions-nous après la lecture complète et contemplative de cet Évangile d’aujourd’hui.

Aussi, le prélude adapté à cette glorification de la plus humble et de la plus glorieuse de toutes les créatures était-il justement celui de la veille, comme toujours, celui de la Visitation : «Mon âme magnifie le Seigneur et mon esprit se réjouit en Dieu mon Sauveur, parce qu’il a regardé l’humilité de sa servante. Voici que désormais toutes les générations m’appelleront bienheureuse, car le Tout Puissant a fait en moi de grandes choses

AYANT EU LA GRÂCE DE PARTICIPER A CETTE FËTE, glorifions sans cesse dans notre cœur Celle qui fut par son humilité et qui continue d’être, incomparablement, le réceptacle de Dieu !


AMIN

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12-e DIMANCHE après la PENTECÔTE


Matines : Matt. XXVIII, 16-20
Liturgie : 1 Cor. XV, 1-11 ; Matt. XIX, 16-26



AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,


I – L’Evangile de ce jour est celui du jeune homme riche et, à première vue, il est assez décourageant. Mais les textes de ce jour alternent les raisons d’optimisme et une vue plus réaliste des affaires du monde.

L’Evangile de Matines, c’est l’apparition du Christ sur la montagne qu’Il leur avait désignée. Lorsqu’ils Le virent, ils L’adorèrent même ceux qui avaient douté. Jésus s’approcha et leur dit : «Toute puissance m’est donné dans le ciel et sur la terre. Allez, instruisez les nations les baptisant au nom du Père du Fils et du Saint-Esprit – seule énonciation complète du nom de Dieu dans tous les évangiles –, leur apprenant à garder ce que je vous ai commandé. Et voici je suis toujours avec vous jusqu’à la fin du monde !»

L’homme ne peut rien par lui-même, mais ce qu’il peut, il le peut par le Christ.

II – Cette péricope de la première Epître aux Corinthiens est d’abord une récapitulation rapide et percutante de l’Evangile annoncé par les apôtres : le Christ est mort pour nos péchés, Il est ressuscité le troisième jour ! Toute la crédibilité des Evangiles repose sur la RÉSURRECTION ! D’où l’évocation détaillée des diverses apparitions du Christ à Ses apôtres, à des groupes de fidèles (dont cinq cents d’entre eux !), finalement même à Paul qui se qualifie d’avorton et de dernier des apôtres …

Cependant – et retenez ce qui a été dit plus haut sur l’efficacité de l’action humaine – ce qu’il a été donné de faire à cet avorton, c’est-à-dire Paul, c’est par la grâce de Dieu qu’il a pu le faire.

Il a donc travaillé comme les apôtres et plus qu’eux – rappelez-vous ce qui a été dit sur l’immensité de la production des épîtres pauliniennes – mais ce qu’il a pu faire, « c’est par la Grâce de Dieu qui était en lui et avec lui», qu’il a pu le faire.

Au bilan, conclut-il, soit donc moi, soit donc eux, c’est ce que nous prêchons et qu’il vient de rappeler, et c’est par cette prédication en laquelle vous avez cru, dit-il aux Corinthiens, que vous avez reçu le Salut.

III – Nous arrivons à l’épisode du jeune homme riche et de ses problèmes. Remarquons-le dès le départ, ce jeune homme était animé des meilleures intentions.

Il s’approche du Christ et L’aborde : «Mon bon Maître, que dois-je faire pour être sauvé ?». Le Christ le reprend avec quelque raideur : «Pourquoi m’appelles-tu bon?» Mais, poursuit-Il, de façon plus bienveillante, «si tu veux être sauvé, observe les commandements», et le Christ les énumère.

Le bon jeune homme réplique : «Je les ai observés depuis ma jeunesse ! Que me manque-t-il encore ?».

Vous l’observez, il s’agit non seulement d’un très honnête jeune homme, mais ce jeune homme est animé par le désir – fondamentalement louable ! – de progresser.

La réponse du Christ est impérative et redoutable : «Vends tous tes biens et donne-les aux pauvres !».

L’honnêteté, bien-aimés Frères et Sœurs est relativement facile, mais la perfection est très difficile …L’honnête jeune homme s’en alla tout triste car il avait de grands biens !

Un riche, conclut le Christ entrera difficilement dans le royaume des cieux … Et il poursuit par une métaphore : «Il est plus aisé de faire passer une corde par le trou d’une aiguille !...» /Un chameau, traduit-on souvent, ce qui est absurde : il s’agit d’une homonymie./

Cet épisode douloureux effectivement laisse les apôtres assez tristes. «Mais dans ces conditions, qui pourra être sauvé ?». Et le Christ répond : «Pour l’homme c’est impossible ! Mais pour Dieu, tout est possible !».

Comme nous le disions au début, l’action humaine est limitée, souvent impuissante. MAIS PAR LA GRÂCE, TOUT EST POSSIBLE.


AMIN

 

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SAINTS MARTYRS IMPERIAUX DE RUSSIE


Vêpres : Isaïe XLIII, 9-12 – Salomon III, 1-9 – Salomon IV, 7-15
Liturgie : Rom. VIII, 28-39 ; Jn XV,17-XVI, 2

 


AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,


Le massacre de la Famille Impériale et de milliers et de milliers d’hommes, de clercs, de femmes et d’enfants opéré par les bolchéviques est particulièrement atroce et insupportable.

Les lectures des textes de l’Ancien Testament, propres à l’office des Nouveaux Martyrs, ont une résonance singulièrement adaptée au drame. Que toutes les nations se rassemblent, dit l’Eternel dans le texte d’Isaïe, avec leurs faux prophètes. «Vous êtes mes témoins, ainsi que mon serviteur que j’ai élu afin que vous compreniez qu’il n’y a pas d’autre Dieu que Moi qui suis l’Eternel et il n’y a pas d’autre Sauveur que Moi». Le bolchévisme était la négation de Dieu auquel on substituait – ce sont les fausses prophéties ! – l’action de forces naturelles et inintelligentes. La persécution athée visait à extirper le christianisme : ces millions de fidèles sont véritablement des martyrs, c'est-à-dire des « témoins » de Dieu. «Vous êtes mes témoins, dit l’Eternel et il n’y a point d’autre Sauveur que Moi

Les textes de la Sagesse de Salomon évoquent les massacres et les souffrances de ces persécutés. Les justes sont dans la main de Dieu et les tourments, atrocement réels, ne les atteignent pas. Aux yeux des hommes, ils ont reçu des souffrances, mais leur espérance était « promesse d’immortalité ». Ils ont souffert « un peu », dit le texte - même si ces souffrances étaient épouvantables -, mais l’inégalité, qui anéantit ces souffrances dans l’absolu, est celle de l’aboutissement bienheureux. Dieu les a éprouvés et les a trouvés dignes de Lui. Comme l’or au creuset, ils paraîtront dans leur splendeur. Ils seront comme des étincelles dans le chaume et Dieu règnera en eux pendant les siècles des siècles.

Des destinées humaines ont été tranchées, mais le sage, même s’il meurt avant l’âge sera dans le repos : la vieillesse honorée ne se compte pas au nombre des années et tous ces martyrisés ont reçu leur récompense. Ils veillent sur nous qui prions pour eux.

Toutes choses, commence l’apôtre dans l’Epitre aux Romains concourent au bien de ceux qui aiment Dieu. Ceux-là, qu’Il avait auparavant connus – la prescience de Dieu est sans limite -, Il les a prédestinés à être conformes à l’image de Son Fils, afin qu’Il soit le premier né entre plusieurs frères, ceux qu’Il a prédestinés Il les a aussi appelés, et ceux qu’Il a appelés, Il les a aussi justifiés et ceux qu’Il a justifiés, Il les a aussi glorifiés.

Tous les mots portent et sont l’infaillible splendeur du plan divin. D’où cette exclamation d’évidence de l’apôtre : si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Lui, qui n’a pas épargné Son propre Fils mais qui L’a livré pour nous, comment ne nous donnerait-Il pas toutes choses AVEC LUI !

Qui, poursuit l’apôtre, nous séparera de l’amour du Christ ? Sera-ce l’affliction, l’angoisse, la nudité, la persécution ou le péril ou l’épée ? – Ce texte s’applique en effet aux persécutés de la Russie. Certes, nous sommes livrés à la mort tous les jours à cause de Toi. On nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie. Au contraire, en tout nous sommes plus que vainqueurs PAR CELUI QUI NOUS A AIMÉS. Et l’apôtre termine en un mouvement d’éloquence irrésistible : «Car ni la mort ni la vie, ni les anges ou les principautés, ni les choses élevées ou bases, ni aucune créature … NE POURRA NOUS SÉPARER DE L’AMOUR QUE DIEU A MONTRÉ EN JÉSUS-CHRIST NOTRE SEIGNEUR

La péricope de l’évangile se rapporte directement aux persécutions où sont morts nos frères de Russie. Il vient d’évoquer les cataclysmes de la fin des temps et il poursuit : Mais avant tout cela, ils mettront la main sur vous, ils vous persécuteront, vous traîneront devant les puissants à cause de mon nom et cela vous servira de témoignage – martyr, en effet, veut dire : témoin – ; ne vous demandez pas ce que vous répondrez : Je vous donnerai une Sagesse irrésistible …

Néanmoins, vous serez livrés par vos proches eux-mêmes, ON FERA MOURIR BEAUCOUP D’ENTRE VOUS …Mais – c’est la conclusion paradoxale – il ne se perdra pas un cheveu de votre tête … car les Nouveaux Martyrs, en effet, ont la force SURNATURELLE de Samson (dont la force résidait dans sa chevelure. D’où la conclusion, ascétique et mystique, en tout point digne des Nouveaux Martyrs : possédez vos âmes PAR LA PATIENCE ;

QU’A L’EXEMPLE DES INOUBLIABLES NOUVEAUX MARTYRS DE LA RUSSIE, LA PATIENCE DIVINE SOIT EN NOUS !


AMIN

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