3-e DIMANCHE de CARÊME :

VÉNÉRATION de la CROIX et ANNONCIATION


Liturgie : Hébr. IV, 14-V, 6 ; Marc VIII, 34-IX,1


AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,


I – Ce troisième dimanche de Carême est celui de la Croix. Nous avons eu, avec le Triomphe de l’Orthodoxie, la fête des Icônes qui sont le signe visible de la Divinité du Christ. « Dieu, nous L’avons vu », c’est le cri de victoire des orthodoxes. Nous L’avons vu et nous Le voyons dans toutes nos églises, dans toutes nos maisons, présent dans Ses saintes icônes que nous vénérons avec piété, sur lesquelles nous
déposons avec ferveur le baiser de nos lèvres.

Le deuxième dimanche de Carême était celui de ce maître de la mystique, Grégoire Palamas, guide de nos âmes par l’hésychasme, lequel, par l’inhabitation en nous du Nom de Jésus, nous conduit à la participation de la Lumière incréée, la Lumière du Thabor.

Dans la continuation de ce cheminement de Carême, voici que, en ce troisième dimanche, nous sommes directement face à face avec la Croix, avec le Christ Lui-même qui nous a sauvés et rachetés par Sa Croix.
Mais, cette année-ci, nous célébrons le même jour, l’Annonciation qui est, comme ont dit les Pères, le commencement de notre salut.

II – L’Épître aux Hébreux, dans la péricope d’aujourd’hui, est tout entière consacrée au Sacerdoce de Jésus-Christ, sacerdoce souverain et éternel. Nous avons en Christ le Souverain Sacrificateur qui peut offrir le Don pour le Peuple puisqu’Il connaît par son Humanité notre humanité qu’Il élève vers Dieu. Ces offrandes, Il les a accomplies une fois pour toutes, puisqu’Il s’est offert Lui-même par la Croix. Cette médiation, poursuit l’Apôtre, nul ne peut s’en investir soi-même. Aussi le Christ ne s’est-Il pas attribué la gloire d’être souverain
sacrificateur. Il l’a reçue de
Celui qui a dit : « Tu es Mon Fils : aujourd’hui, - c’est-à-dire éternellement,- Je t’ai engendré ». Mais le Même a dit aussi : « Tu es prêtre pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédech ». L’« ordre de Melchisédech » correspond au Nouveau Sacerdoce – celui de la Foi, alors que le sacerdoce ancien, celui d’Aaron et des lévites, était l’ancienne Loi.

Les textes liturgiques de l’Annonciation comportent deux prémonitions théophaniques. La première, tirée de l’Exode est l’épisode du Buisson ardent qui brûlait dans le désert sans se consumer et à travers lequel Dieu parle à Moïse : c’est une image de la conception virginale de Marie qui n’a pas été consumée, elle qui portait Dieu ; l’autre est l’épisode du songe de Jacob, représentation de l’échelle mystique, image de la contemplation et aussi de la Mère de Dieu : d’où la « terreur sacrée du Patriarche ».

III – La révélation plénière de ce Jour de la Croix se trouve dans la péricope de l’évangile de Marc. C’est une révélation traumatisante : Quiconque veut venir à Moi, qu’il se charge de sa croix et qu’il Me suive !
Et le Christ précise : «
Quiconque voudra sauver sa vie, la perdra, mais quiconque perdra sa vie pour l’amour de Moi et de l’Évangile la sauvera ! »

Ce sont des enseignements rudes, mais c’est toute la sagesse chrétienne !

En regard il y a le message de l’Annonciation. « La stérile enfantera ! » Cela s’appliquait à Élisabeth. Mais à Marie qui s’étonne qu’elle-même enfantera, l’ange réplique que rien n’est impossible à Dieu.
Rude exigence chrétienne, mais en même temps certitude et ampleur de la Miséricorde de Dieu !

 

Amen

 

 

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