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16-e DIMANCHE après PENTECÔTE
Matines : Luc XXIV, 12-35
Liturgie : 2 Cor. XI, 31 – XII, 9 ; Luc VI, 31-36
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
I – L’Evangile de Matines mentionne initialement la visite solitaire de Pierre au Sépulcre et son étonnement, mais il est centré sur l’épisode des pèlerins d’Emmaüs longuement développé. Deux disciples se rendaient à Emmaüs et ils parlaient des dramatiques événements de la Passion. Un inconnu se joint à eux et leur demande pourquoi ils sont si tristes. Ils s’étonnent de l’ignorance de cet homme, mais à sa demande ils évoquent les événements récents. Ils parlent avec admiration de Jésus dont ils disent qu’Il était un prophète puissant et dont ils espéraient qu’Il rétablisse le royaume d’Israël. « Gens sans intelligence et d’un cœur tardif » dit l’inconnu, et, en citant tous les prophètes à partir de Moïse, il leur explique comment Jésus devait effectivement souffrir, être mis à mort et ressusciter.
Les deux disciples d’Emmaüs l’écoutent attentivement et, comme le soir tombait, ils invitent cet inconnu à rentrer avec eux à l’auberge … L’inconnu – car c’était Jésus – s’assied avec eux, prend le pain et le bénit et les deux le reconnaissent alors « à la fraction du pain ». Bouleversés, ils retournent aussitôt à Jérusalem pour raconter ce qui leur était arrivé.
Les autres apôtres les croient et ils disaient : « Le Seigneur est vraiment ressuscité. Il est apparu à Simon ... » – mentionné au début de cet évangile d’aujourd’hui.
Cet épisode est singulièrement mémorable, car le Seigneur y explique personnellement le plan divin qui le concernait et qui demeure fondamentalement dans le Credo.
II – C’est dans la ligne, véritablement mystique, de cette rencontre mémorable que s’insère le témoignage de l’apôtre Paul qui évoque toutes les faveurs dont, à sa surprise, il a bénéficié. Certes, il a été poursuivi, persécuté et il n’a échappé que difficilement à tel ou tel persécuteur. Mais il a eu aussi des révélations extraordinaires : dans son corps ou sans son corps, il ne sait, il a été transporté « au troisième ciel » et il a entendu là des paroles qu’il n’est pas permis de répéter …
Tout cela est vrai, mais afin qu’il ne s’en vante pas, il a reçu aussi « un ange de Satan » qui est venu le tourmenter dans sa chair. Il a demandé plusieurs fois au Seigneur d’en être libéré, mais le Seigneur lui a répondu : « Ma Grâce te suffit ! » Et Il ajoute : « Car ma force s’accomplit dans la faiblesse ! »
III – Ces deux premières parties du sermon d’aujourd’hui, nous introduisent l’une et l’autre aux manifestations et à l’essence de la Mystique. Les pèlerins d’Emmaüs sont sur le plan de la quotidienneté : ils parlent, en toute simplicité de ce qu’ils ont vu, et – ajoutons – de ce qu’ils n’ont pas compris. Le Seigneur survient, Il leur parle comme à des compagnons et Il leur explique Tout.
Ils reçoivent dans leur humilité quotidienne la Connaissance suprême. Paul, au milieu des vicissitudes de sa vie terrestre reçoit la révélation suprême et incommunicable.
C’est, pourrait-on dire, l’alpha et l’oméga de la mystique : on peut s’y trouver tout naturellement, sans rien d’extraordinaire, et l’on peut au contraire être transporté « au troisième ciel » !
Mais l’aboutissement paradoxal, c’est l’évangile de ce jour : si vous aimez ceux qui vous aiment, si vous prêtez à ceux dont vous attendez des bienfaits, quel gré vous en saura-ton ? Même les païens font ainsi.
Mais le Christ nous dit : faites du bien à ceux dont vous n’attendez rien, aimez vos ennemis ! Nous avons franchi deux degrés apparemment opposés de la Mystique et nous aboutissons à la plénitude de la charité.
Que nos âmes soient remplies de sagesse !
AMIN
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14-e DIMANCHE après PENTECÔTE
Matines : Marc XVI, 9-20
Liturgie : 2 Cor. I, 21 – II,4 ; Matt. XXII, 1-14
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
I – Les prévenances de Dieu à notre égard sont toujours bien au-delà de ce que nous imaginons : car nous ne sommes que des hommes et Il est Dieu et Il est notre Sauveur. Nous le voyons dès l’évangile de Matines : Christ ressuscité apparaît à Marie-Madeleine venue à Son tombeau. Elle le raconte aussitôt, mais on ne la crut pas ! Il apparaît aux pèlerins d’Emmaüs, ils racontèrent, mais on ne les crut pas ! Il apparaît enfin aux onze qui étaient à table et Il leur reprocha leur manque de foi. Il leur renouvelle ce qui est leur mission apostolique, d’évangéliser les nations et de baptiser afin que ceux qui croiront soient sauvés, et peu après, dans l’affirmation de Sa Divinité, sous leurs yeux Il s’élève dans le ciel.
Les témoins immédiats ont témoigné, mais l’incrédulité commence dès leurs tout proches !
II – Paul n’est qu’un apôtre, mais il a reçu en arrhes le sceau de Dieu et c’est par suite de la conscience du décalage entre lui et ses fidèles de Corinthe qu’il a longtemps différé d’aller parmi eux.
Nous sommes toujours déphasés face à la munificence de la Grâce …
III – L’évangile de saint Matthieu pour ce quatorzième dimanche est celui des noces du Fils du Roi. Le Roi mariait son Fils, et, pour cette occasion, le festin préparé était plus que ce que l’on peut attendre en orient : il était d’une magnificence non seulement orientale, mais royale. Les bêtes avaient été égorgées à l’avance, les viandes et tous les autres mets avaient été préparés : au moment opportun, le Souverain envoie ses serviteurs convier les invités – car ceux-ci avaient été prévenus à l’avance. Mais, curieusement, l’un ou l’autre s’excusent : tel avait acheté un champ et voulait le visiter, tel autre avait une affaire en cours, un autre encore venait de se marier : bref, sous divers prétextes, tous refusent de se rendre à l’invitation.
Le Roi envoie à nouveau d’autres serviteurs – à la longueur de ces diverses circonstances, vous comprenez bien que ce récit ne se rapporte pas à des événements quotidiens, mais a une dimension symbolique – mais
les serviteurs successivement envoyés sont aussi mal reçus que les premiers, voire plus mal : certains sont insultés, certains sont maltraités, certains sont tués … Vous pensez alors au prophète Zacharie, tué entre la nef et le sanctuaire : vous pensez bien, car c’est des prophètes qu’il s’agit effectivement ici ... Tous ces prophètes que le Roi – c’est-à-dire Dieu – a envoyé au peuple juif, « les invités », pour une circonstance qui n’était autre que le mariage du Fils de Dieu et de la nature humaine, le Christ incarné.Que fait le Roi ainsi bafoué par les invités qu’il avait choisis ? Il envoie son armée qui châtie les meurtriers et brûle leur ville – c’est la fin de l’existence de la nation juive.
Ensuite, le Roi dit à ses serviteurs : « Le repas est prêt – vous voyez bien qu’il s’agit d’un symbole –, faites entrer tous ceux que vous rencontrerez par les chemins et par les places ». Ces nouveaux conviés qui n’étaient pas originellement invités, ce sont les Gentils, c’est-à-dire nous les non-juifs. Ainsi font les serviteurs et ils sont bientôt en mesure d’annoncer au Roi que toutes les places au festin sont désormais occupées.
Le Roi vient à son tour, voit tous ces convives … Mais il remarque l’un d’entre eux qui est venu au banquet sans la robe nuptiale – c’est-à-dire sans s’être préparé pour ce festin royal, c’est-à-dire l’Eucharistie. Le Roi lui demande les raisons de son comportement, l’autre bafouille, le Roi le fait prendre par ses gens, lier pieds et poings attachés et le fait jeter dans les ténèbres extérieures – où il y aura des pleurs et des grincements de dents.
Dieu est patient, nous l’avons vu, miséricordieux et plus que miséricordieux !… Mais il est notre Roi. Il y a Ses prescriptions, Ses enseignements et Ses lois. Il avait choisi les Juifs en leur donnant des règles qui devaient les conduire au Christ.
Celui qui refuse les comportements de salut, celui-là est rejeté dans les ténèbres du châtiment éternel.
Puissions-nous, frères et sœurs bien-aimés, ne pas confondre la PATIENCE de Dieu et le LAXISME DE L’INDIFFERENCE !
AMIN
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FÊTE de l’EXALTATION DE LA CROIX
Vêpres : 1) Exode XV, 22-27 et XVI, 1 ; 2) Prov. III, 11-18 ; 3) Isaïe, LX, 11-16
Matines :Jean XLII 12, 28-36
Liturgie : 1 Cor. I : 18-24 ; Jn XIX, 6-11, 13-20, 25-28, 30-35
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
La Fête, pénitentielle (c’est même le dimanche, un jour de jeûne) et glorieuse de la Croix, du Sacrifice rédempteur et de notre Salut, se déroule, sous le signe de l’obéissance dans l’épreuve, et ensuite, de la plénitude qui en est l’aboutissement.
I – a) La péricope de l’Exode est l’épisode de Mara (ce qui veut dire : amertume) : les Hébreux, en fuite dans le désert, souffraient de la soif. Ils arrivent finalement à Mara où il y avait de l’eau. Mais ils ne purent la boire, car cette eau était amère. Ils récriminèrent contre Moïse, celui-ci s’adressa au Seigneur qui lui dit : jette dans l’eau le bois que je t’enseignerai. Moïse plante son bois dans la fontaine et l’eau devient DOUCE et les Hébreux purent la boire.
Le bois, le bâton de Moïse est l’image de la croix – qui change l’amertume en douceur.
La Croix du Christ, plantée par Moïse, a rendu douce l’eau de Mara. Mais le Seigneur Lui-même tire la leçon de l’épisode pour Moïse : « Si tu écoutes mes ordonnances, je ne t’infligerai pas les maladies que j’ai infligées aux Egyptiens car je suis l’Eternel QUI GUÉRIT».
b) « Ne méprise pas, disent les Proverbes, le châtiment que t’envoie l’Eternel. Il te châtie, comme un père châtie le fils QU’IL AIME ». Et le livre inspiré poursuit : Heureux l’homme qui trouve la Sagesse, celui qui obtient l’intelligence, elle est plus précieuse que les pierres les plus précieuses, que l’or et que l’argent. Elle est l’arbre de Vie. Vous voyez revenir le bois, le bâton de Moïse - drevo jivota ect’.
c) Le passage d’Isaïe décrit l’afflux de tous les biens de la terre à Jérusalem dont les portes restent ouvertes de jour et de nuit. « Tu ne seras plus la délaissée mais ont t’appellera la ville de l’Eternel et ta magnificence durera d’âge en âge « et tu sauras que Moi, l’Éternel je suis ton Sauveur, que le Puissant de Jacob – c’est-à-dire le Christ – est ton Rédempteur ».
II – En transition, je mentionnerai l’évangile de matines. Le Christ, à l’approche de la Passion, est troublé et Il dit au Père : « Glorifie-moi ». Une voix du ciel vient et dit : « Je T’ai glorifié et je Te glorifierai encore ».
« C’est maintenant que se fait le Jugement du monde, ajoute le Christ. Le Prince des ténèbres sera chassé et Moi, quand j’aurai été élevé, j’attirerai tous les hommes. » Quand Il aura été élevé, c’est-à-dire, immédiatement, sur la croix, c’est-à-dire, médiatement et symboliquement, comme le serpent d’airain, élevé par Moïse (Nombres, XXI) sur une perche et qui guérit les Hébreux mordus par les serpents : Le serpent d’airain est une image biblique de la Croix.
L’amertume devient douceur, l’affliction est marque d’amour « Heureux celui qui rencontre la Sagesse ».
Mais la croix est l’arbre de vie, la sagesse est plus précieuse que l’or et l’argent, car au terme de ces renversements dialectiques, vient l’enseignement de l’apôtre Paul : la sagesse n’est pas celle des hommes, elle n’est pas celle des intelligents, elle est celle de la Croix, folie aux yeux des hommes et PUISSANCE DE DIEU ! Nous prêchons un Christ crucifié, ajoute-t-il, scandale pour les Juifs, folie pour les hommes. Christ est la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu. Voilà donc le renversement total opéré par la Croix : « Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes ! »
III – C’est forts de ces enseignements, que nous abordons l’évangile de ce jour de la Croix, qui n’est autre que le récit de la Passion, selon saint Jean. Ce récit comporte, dans la lecture de ce jour, quatre phases, dont la séparation est marquée par l’omission de certains versets.
La première phase suit les vociférations des Juifs (« Crucifie-le »), c’est l’interrogation de Pilate, d’où es-tu ?, le silence de Jésus, la mise en garde : je peux te faire mourir, la réponse de Jésus : « Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi, s’il ne te venait d’en haut ».
Vient ensuite la condamnation : « Crucifierai-je votre roi ? », la réponse des Juifs : « Nous n’avons pas d’autre roi que César », la marche au Golgotha, la crucifixion, et le texte de l’inscription.
La troisième phase est celle de Marie et de Jean : « Voilà ton fils », « Voilà ta mère », et la mention de son accomplissement : « Le disciple la prit chez lui ».
La quatrième phase est celle du vinaigre : « Tout est consommé » et Jésus rendit l’esprit. Les soldats envoyés, sur recommandation des Juifs, brisent les jambes des deux larrons, mais pas celles de Jésus qui étaient mort. Mais un soldat – Longin – transperce Son côté d’un coup de lance … « et il en sortit du sang et de l’eau ».
Récit exact et sobre, mais qui culmine par l’effusion du Sang et de l’Eau, du Baptême et de l’Eucharistie par lesquels nous sommes sauvés.
Que le Sacrifice de la Croix soit toujours dans nos cœurs et dans nos esprits !
AMIN
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13-e DIMANCHE après la PENTECÔTE
Matines : Marc XVI, 1-8
Liturgie : 1 Cor. XVI, 13-24 ; Matt. XXI, 33-42
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
L’évangile de ce jour décrit la mauvaise foi et la persévérance dans le mal de mauvais employés. Leur Maître leur avait concédé en location – en métairie, dirions-nous plus exactement – la vigne qu’il avait plantée, qu’il avait entourée de barrières, qu’il avait dotée de pressoir, où il avait construit un bâtiment …
La saison des fruits étant proche, le Maître envoya des serviteurs pour recevoir la part de production qui lui revenait, puisqu’il s’agissait de métairie.
Mais les vignerons, au lieu de s’acquitter de leur dû, maltraitèrent les serviteurs, les frappant, les chassant, en tuant même …
Le Maître envoya d’autres serviteurs qui furent aussi mal reçus, battus, chassés, lapidés ou tués.
Si bien – vous voyez à la longueur de ces divers épisodes, qu’il s’agit de plus que d’un simple récit ! – si bien que le Maître envoya son propre fils en pensant que les employés de la vigne auraient au moins du respect pour le fils du Maître. Mais eux se dirent : « C’est l’héritier ! Tuons-le et la vigne sera à nous ! ».
C’est ce qu’ils firent : ils tuèrent le fils et héritier et jetèrent son corps hors de la vigne …
Retenez cette circonstance : Christ aussi, le Fils Unique de Dieu, a été crucifié hors de la ville.
Vous le comprenez alors, cette parabole est l’évocation de l’histoire du peuple juif. Dieu lui avait attribué cette vigne féconde, c’est-à-dire la Terre Promise, afin qu’ils en retirent les produits comme le peuple élu qu’ils étaient. Mais ils étaient le Peuple Elu, parce qu’ils avaient reçu la première Révélation les mettant à même de rendre à Dieu le culte qui Lui était dû. L’histoire juive colle aux circonstances de la parabole.
Les Juifs furent infidèles : Dieu leur envoya Ses serviteurs – c’est-à-dire les prophètes – les uns après les autres. Ils les maltraitèrent, les chassèrent, tuèrent certains d’entre aux, comme Zacharie abattu entre le temple des fidèles et le sanctuaire …
Finalement, Dieu envoya Son Fils Unique et bien-aimé : et ils Le tuèrent en dehors de la ville, comme nous l’avons compris en écoutant cette circonstance de la parabole. « Que fera donc le Maître à ces vignerons ? » demande le Seigneur. « Il les châtiera, lui est-il répondu, et il louera sa vigne à d’autres ».
Vous le comprenez, il s’agit du transfert du sacerdoce divin des Juifs aux « Gentils », c’est-à-dire à nous-mêmes, de la substitution de l’Eglise à la Synagogue.
Mais ici, le Christ notre Dieu rompt avec cette pédagogie de l’explication de la parabole, par l’évocation de cet autre et fondamental passage de l’Ecriture : « N’avez-vous pas lu que la pierre rejetée par les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle ? » La pierre d’angle, fondamentale dans la construction de tout bâtiment, c’est Lui, le Christ sur lequel repose l’Eglise. A l’apôtre Simon, qui à la demande du Seigneur « Que dit-on que je suis », avait répondu : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant », le Christ déclare : « Tu es Pierre et sur cette pierre sera fondée Mon Eglise ».
Il n’y a pas d’autre fondement que le Christ.
Le Royaume de Dieu sera ôté aux Juifs ; et, précise-t-Il, « quiconque tombera sur cette pierre sera brisé ». Le Christ est la pierre de scandale sur laquelle les hommes se diviseront. Il est aussi la pierre de touche, celle du jugement. Le Christ, en effet, est Celui sur Lequel et par Lequel tout homme sera jugé.
Redoutable enseignement ! Nous sommes loin, bien-aimés Frères et Sœurs, du laxisme du monde moderne, du relativisme inhérent à nos mentalités et à cet œcuménisme dont saint Philarète disait, dans son Epître de douleur, qu’il est la « synthèse de toutes les hérésies » … La Vérité, en effet, est Une, comme le Christ est Un.
Soyons tout entiers à Lui, bien-aimés Frères et Sœurs, totalement et sans réticences.
AMIN
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9-e DIMANCHE après la PENTECÔTE
Matines : Jean XX, 19-31
Liturgie : 1 Cor. III, 9-17 ; Matt. XIV, 22-34
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimé Frères et Sœurs,
Ce dimanche se trouve être en une convergence et les enseignements qui y confluent sont singulièrement riches – et aussi difficiles. Mais nous discernerons une unité – la vocation divine du Chrétien qui sera, dans cette affluence de textes, la lumière qui nous guidera.
I - Le neuvième évangile de Matines est celui pour lequel on pense d’abord à l’incrédulité de Thomas, mais qu’il est plus juste de voir comme celui de la vocation des apôtres. C’était très peu après la Crucifixion, les apôtres étaient tous dans un même lieu fermé par crainte des Juifs. Jésus leur apparaît, Il leur dit : « La paix soit avec vous ! », et Il leur montre Ses mains et Ses pieds – notons ici que le signe de la vocation divine des apôtres est le Christ dans les marques même de Sa souffrance salvatrice. Il leur répète : « La paix soit avec vous ! » et Il leur précise : « Comme le Père m’a envoyé, je vous envoie aussi de même ». Retenons-le dès maintenant : la vocation apostolique est à l’image de l’élection et de la vocation du Christ. Ce faisant, Il souffle sur eux ET LEUR CONFÈRE LE SAINT-ESPRIT. D’où la conclusion bien connue – qui est aussi le fondement de la Confession sacramentelle – « Ceux à qui vous pardonnerez leurs péchés, ils leur seront pardonnés …»
Or l’Apôtre Thomas étant absent ce jour-là, dès que les autres apôtres l’eurent mis au courant, il exprima son incrédulité : « Si je ne vois la marque des clous dans ses mains, …, si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai pas ! » Huit jours après, dans le même lieu et toutes portes étant fermées, le Christ leur apparut, Il dit à nouveau : « La paix soit avec vous ! » et, s’adressant à Thomas, Il lui dit : « Mets ici ton doigt et regarde mes mains, avance ta main et mets-la dans mon côté … ET NE SOIS PLUS INCRÉDULE, MAIS CROIS ! »
L’incrédulité momentanée de Thomas n’a pas aboli sa vocation d’apôtre que le Christ est venu confirmer, et lui-même bouleversé, exprime aussitôt l’adhésion chrétienne totale – que nous répétons toujours avec lui : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Le Seigneur précise la valeur universelle de l’appel et de la réponse : « Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru ! »
II – La péricope – rarement citée - de la 1ère Epître aux Corinthiens donne toute l’ampleur de sa signification à cette vocation divine du chrétien qui est au cœur de l’enseignement de ce jour. En effet, l’apôtre dit : « Nous sommes ouvriers AVEC DIEU » et il développe cette similitude : « Vous êtes le champ que Dieu cultive, l’édifice de Dieu ».
Il continue en insérant directement l’action humaine – et apostolique ! – : « J’ai posé le fondement comme un sage architecte ». D’autres continueront l’œuvre et continueront de bâtir. Le fondement évidemment doit être Jésus-Christ, mais ces ajouts de construction seront de natures diverses – or, argent, bois ou chaume – selon l’aptitude de chacun. Ensuite viendra l’épreuve du feu. Certains ouvrages, bien bâtis sur le seul fondement subsisteront, d’autres seront emportés. Mais voilà la chose importante et la validité de la vocation apostolique et chrétienne : « Si l’ouvrage de quelqu’un brûle, il perdra le fruit de son travail, mais pour lui, il échappera toutefois comme au travers du feu. »
Suit l’explication – réconfortante car le fondement de notre vocation, à nous trop médiocres chrétiens, c’est le Christ Lui-même – « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu – repensons à l’évangile de Thomas plus haut cité – habite en vous ? Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira. Car le temple de Dieu est saint et vous êtes ce temple !»
III - L’évangile de ce neuvième dimanche est celui où les apôtres se trouvent – seuls – dans la barque au milieu d’une tempête violente et soudaine. Quoiqu’ils soient des marins expérimentés, ils se trouvent complètement épouvantés. Or ils voient venir à eux le Christ marchant sur les eaux. Ils sont encore plus effrayés, le prennent pour un fantôme … « Mais non ! leur dit le Seigneur, c’est moi ! » Du coup, Pierre dit : « Ordonne que je puisse venir jusqu’à Toi en marchant sur les eaux ! » - « Viens ! » dit le Christ. Pierre descend de la barque, marche sur les eaux, puis il prend peur et appelle le Christ au secours… « Hommes de peu de foi ! » dit le Seigneur qui le sauve néanmoins de la noyade !
Mais la conclusion est édifiante : quand le Christ fut revenu parmi eux dans la barque, « ils se prosternèrent et l’adorèrent ».
Ils avaient leurs petitesses, mais ils étaient des apôtres, des appelés – et cette vocation reste le fondement solide par lequel ils sont sauvés, ainsi que nous en avions eu la pré-annonce dans les textes précédents.
QUE LE CHRIST DANS SON INFINIE MISERICORDE AIT PITIE DE NOUS PECHEURS !
Amen
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