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24-e DIMANCHE après PENTECÔTE
Liturgie : Eph. VI, 10-17 ; Luc XIII, 10-17
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
I – « Cet homme était vraiment DIEU », témoignera le centurion de la Crucifixion.
Pour le dire d’une autre manière, la Divinité émanait visiblement de Jésus. D’où le ralliement immédiat des apôtres – il y aura néanmoins parmi eux un traître – d’où aussi les guérisons immédiates, comme celle de cette humble femme pliée en deux depuis dix-huit ans dont parle la péricope propre du 27-e dimanche et qu’une seule phrase de Jésus a guérie !
II – Ceci étant, les apôtres sont convertis dans l’instant – tout comme les malades sont guéris, mais l’existence des apôtres, comme celle de leur divin Maître par les routes de Palestine est loin d’être semée de pétales de roses !
Les oppositions sont immédiates et ne désarment pas. Cette pauvre juive pliée en deux est guérie … Mais c’était le jour du sabbat ! D’où l’indignation et la fureur des pharisiens : « Il y a six jours dans la semaine où vous pouvez faire des miracles » ! Mais il faut respecter le repos absolu du sabbat – et on sait que les Juifs observants, ici même, s’arrangeaient pour avoir, en ce jour, une aide-ménagère chrétienne pour allumer la cuisinière à gaz. « Hypocrites ! leur répond le Christ : vous ne détachez pas votre bœuf ou votre âne le jour du sabbat pour le mener à boire ? »
III – Les apôtres ont eu tout le monde contre eux et les épîtres de ce jour en témoignent. La péricope des Ephésiens prend les choses de très haut. Restez avec le Seigneur et prenez les armes de Dieu pour combattre le diable, car notre adversaire véritable n’est pas, comme en apparence, fait de chair et de sang. C’est le démon sous toutes ses formes et en toutes ses forces ; d’où la belle évocation allégorique : prenez la ceinture de la Vérité, la cuirasse de la Justice, les sandales de l’évangélisation, le bouclier de la Foi, le casque du Salut, et l’épée spirituelle qu’est la Parole de Dieu …
Mais les apôtres n’ont pas contre eux que les païens, les « bonnes gens » parmi les chrétiens aussi ne laissent pas de les critiquer : nous sommes les derniers des derniers, comme le dit l’apôtre, des balayures et le rebut de la terre. « Nous sommes fous à cause du Christ, mais vous – et il s’adresse à des convertis qui sont même les siens – vous êtes sages en Christ. Nous sommes impuissants, continue-t-il dans le même registre, mais vous, vous êtes forts ». Vous êtes honorés, et nous les apôtres – petits ecclésiastiques d’alors … – nous sommes dédaignés. Nous avons faim et soif, nous souffrons du froid, nous travaillons de nos mains … Sommes-nous critiqués, nous bénissons, persécutés nous supportons en silence. On nous insulte et nous prions …
Pour les apôtres, on le voit, les avanies ne venaient pas seulement des ennemis païens. L’hypocrisie et la méchanceté sont partout, frères et sœurs bien-aimés …
Vicissitudes humaines, pourrions-nous dire.
Néanmoins, conclut l’apôtre Paul, je n’écris pas cela pour vous faire de la peine … Vous pouvez avoir bien d’autres supérieurs … Mais vous n’avez qu’un père, car c’est moi qui vous ai engendrés en Jésus-Christ.
En ce jour, bien-aimés Frères et Sœurs, prions de tous notre cœur pour les apôtres et pour tous ceux dont nous avons reçu la Foi !
AMIN
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PRÉSENTATION au TEMPLE de la MÈRE DE DIEU
Vêpres : Exode, XL, 1-5, 9-10, 16, 34-35 ;
3 Rois VII, 51, VIII,1, 3-7, 9-11 ; Ézéchiel XLIII, 27, XLIV, 1-4
Matines : Luc I, 39-49, 56
Liturgie : Hébr. IX, 1-7 ; Luc X, 38-42, XI, 27-28
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
L’épître nous est bien connue et nous émeut. L’apôtre y évoque la disposition du Temple, d’abord dans le désert, puis dans le Temple de Salomon. Il y avait deux tentes – deux salles – séparées par un rideau. La première, qui est notre « nef des fidèles » où les prêtres célébraient, comme nous qui y célébrons presque tout : mariages, baptêmes, enterrements, communion des fidèles … Au-delà du « rideau » – comme chez nous l’iconostase et son rideau – était le Saint des Saints où seul le grand Prêtre entrait une fois par an, non sans s’être muni de sang. Pour nous, comme dit l’Écriture, ce n’est pas «le sang des taureaux et des boucs», mais celui de Jésus-Christ et le clergé y entre pour la Liturgie et la Consécration …. Fantastique mutation, dans la continuité ! Nous sommes le Nouveau Peuple élu : au Christ soient «tout Honneur, la Puissance et la Gloire».
C’est par Lui que j’ai commencé, évidemment. Avançons- nous maintenant dans la Célébration de Sa Sainte Mère.
I – Les Lectures bibliques surprennent d’abord par leur teneur symbolique : le passage de l’Exode rapporte les paroles de l’Éternel Lui-même à Moïse concernant la disposition du Saint des Saints. Là, seront, l’arche d’alliance recouverte d’un voile, la table sur laquelle sera «tout ce qui doit y être rangé», le chandelier d’or, les lampes, l’autel des parfums, le rideau d’entrée. Moïse fait tout ce qui lui est commandé et la nuée couvre le tabernacle, la gloire de l’Éternel emplit le Saint des Saints, si bien que Moïse ne peut plus y rentrer. Tout s’applique à la Mère de Dieu qui est l’Arche d’Alliance couverte du voile de sa virginité, le chandelier d’or est l’Illumination de la sagesse divine, l’autel des parfums est la sainteté. Moïse ne peut plus rentrer, car la nuée est la Présence Divine qui est en la Mère de Dieu.
Le passage du Troisième Livre des Rois décrit la mise en place solennelle par Salomon, dans le Temple de Jérusalem que Salomon lui-même avait fait construire, de tout le sanctuaire tel qu’il était organisé sous son père le Roi David, qui lui-même avait ramené à Sion, l’arche d’alliance et tout ce qui l’entourait (conformément aux prescriptions de Dieu à Moïse). Jusqu’à David, le Saint des Saints – qui était toujours dans une tente – était sous la garde d’un certain Lévite. Le Passage des Rois décrit donc la remise en place de tout ce qu’avait disposé David antérieurement et selon la Tradition, dans le Temple nouvellement construit, et après une cérémonie grandiose, et là encore, comme les prêtres sortaient du temple, un nuage remplit tout le sanctuaire, et ils ne purent y rentrer. La nuée dans le Lieu saint représente à nouveau la Mère de Dieu.
Le Passage d’Ézéchiel, comporte d’abord une allusion au huitième jour, après lequel et jusqu’à jamais le Seigneur, quand les sacrifices seront rituellement accomplis, sera favorable à Son peuple. La semaine comportait sept jours, le septième jour étant le sabbat. Le huitième jour, vous le savez, est le Dimanche, jour de la Résurrection et image du huitième jour éternel où les élus seront pour toujours avec Dieu. Mais la péricope d’Ézéchiel se poursuit. Le Seigneur ramène le Prophète sur le chemin de la porte de l’orient du Temple et Il lui dit : «Cette porte RESTERA fermée et c’est par là que le Seigneur passera». Il passera et Il prendra son repas : allusion à la Conception virginale du Seigneur, en la Mère de Dieu et toujours Vierge Marie.
II – L’évangile de la veille est celui de la Visitation. L’ange Gabriel vient de se retirer, et Marie court vers la montagne chez sa parente Élisabeth, naguère stérile, et dont l’archange venait de lui dire qu’elle attendait un enfant – le baptiste Jean. Marie sans désemparer se rend donc chez Élisabeth où elle resta trois mois pour la servir et l’assister …
Mais, à la salutation de Marie, l’enfant tressaille dans le sein de sa mère qui, animée par l’Esprit, dit : «Tu es bénie entre les femmes et béni est le fruit de ton sein ! Mais comment se fait-il que la Mère de mon Seigneur vienne vers moi ?» Or Marie répond par ces mots éternels : «Mon âme magnifie le Seigneur et mon esprit se réjouit en Dieu mon Sauveur, parce qu’il a regardé l’humilité de sa servante. Voici que désormais toutes les générations m’appelleront bienheureuse, car le Tout-Puissant a fait en moi de grandes choses». Dieu a regardé l’humilité de Sa servante. La plus haute de toutes les créatures, se dit elle-même la plus humble !
III – Tellement humble en effet que – en apparence – l’évangile de la fête (comme des autres grandes fêtes mariales) ne parle pas d’elle ! Il parle, en effet, d’une autre Marie, la sœur de Marthe et de Lazare ! Vous venez de l’entendre. Ce n’est pas une inadvertance de notre Tradition orthodoxe : c’est en effet la tradition de toute l’Église chrétienne, bien antérieure au schisme du XIe siècle. Les Catholiques aussi avaient cet évangile apparemment paradoxal jusqu’en 1950 où Pie XII choisit un autre évangile pour l’« Assomption ».
Cela nous montre que, comme nous l’avons compris par la Lecture des Proverbes, la Sagesse transcende les intelligences humaines. «Je Te loue, dit le Christ à Son Père, d’avoir caché ces choses aux sages», les intelligenti, dont on connaît les prétentions. Mais le mystère est clair pour celui qui lit humblement. L’évangile de ce jour s’achève par ces paroles que vous avez entendues : «Une voix de femme s’éleva de la foule et dit : Bienheureuses les entrailles qui t’ont porté et bienheureuse la poitrine qui t’a allaité …». Mais, bien-aimés Frères et Sœurs, il n’y avait pas de foule ! puisque le Christ se trouvait dans la maison de Marthe et de Marie. Cette exclamation de la femme au milieu de la foule, elle marque la fin d’un autre épisode !
La Sagesse de l’Église une sainte catholique et apostolique a accolé deux parties qui ne faisaient pas un tout et elle en a fait cet évangile marial.
Et la réponse du Christ notre Dieu montre bien que cet évangile ainsi rassemblé s’applique parfaitement, non pas à la sœur de Marthe, mais à Sa Mère : « Dites plutôt : Heureux ceux qui reçoivent la Parole de Dieu et qui la gardent ». Qui a mieux gardé la Parole de Dieu que celle en qui le Verbe s’est incarné ?
En ce jour de l’entrée de Marie au Temple, vénérons-là !
AMIN
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23-e DIMANCHE après PENTECÔTE
Matines : Matt. XXVIII, 16-20
Liturgie : Eph. V, 9-19 ; Luc XII, 16-21
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
I – Et les onze disciples s’en allèrent en Galilée sur la montagne que Jésus leur avait indiquée. Et quand ils Le virent, ils L’adorèrent, même ceux qui avaient douté. Et Jésus leur dit : « Toute puissance m’a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez donc, instruisez toutes les nations les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint- Esprit et leur apprenant tout ce que Je vous ai enseigné … et Je suis avec vous jusqu’à la fin du monde. »
II – « Marchez dans la Lumière et les bonnes œuvres », enseigne l’Epître. N’ayez pas part aux œuvres de ténèbres. Condamnez-les plutôt. Conduisez-vous donc en enfants de Lumière : Fuyez les vices, recherchez la Bonté, la Justice, la Vérité, ce qui est agréable à Dieu. Ne vous enivrez pas, ne faites pas de festins … Le péché d’Adam, rappelons-le, était aussi Gourmandise ? Pratiquons LE JEÛNE ! Prière et cantiques …
Rachetons le Temps, car les jours sont mauvais !
III – Parabole du riche qui avait une récolte exceptionnelle. Il pensait faire abattre ses greniers, en faire de plus grands, et dire à son âme (vie) : « Réjouis-toi mon âme, mange, bois, fais la fête … »
« Sot ! lui dit Dieu : ton âme (vie) te sera redemandée cette nuit même ! ».
Enrichissez-vous en Dieu ! L’âme est plus importante que la nourriture, les biens terrestre.
Le hiérodiacre Vissarion raconte cette anecdote sur Alexandre le Grand. Alexandre avait conquis, après bien d’autres royaumes, la Perse. Il fit venir les plus grands sages de ce pays et il leur dit : « Demandez-moi ce que vous voudrez : je vous le donnerai ! » - «Împårate (en vieux roumain : roi), donne-nous de vivre sans mourir ! » Alexandre s’emporta : « On m’avait dit que vous étiez des sages : je vois que vous êtes idiots ! Tous les hommes meurent ! » - « Mourras-tu aussi, împårate ? » - « Ça, c’est absolument certain ! … » - « Alors, quand tu mourras, tous ces royaumes que tu as conquis, toutes ces richesses … , que t’en restera-t-il ? ». Alexandre fut troublé et y pensa longuement.
Ce sont les païens qui recherchent les biens terrestres. Vous, recherchez plutôt le Royaume de Dieu.
IV – « Rachetez le Temps, car les jours sont mauvais ! » - « Le fruit de l’Esprit, bonté, justice, vérité … » Tel fut saint Philarète le Métropolite. L’Eglise ORHF était une toute petite Église. Elle faisait son devoir, ses jeûnes. Mais avec prudence et sagesse, face au Monde, l’« humble Philarète », maintint l’exigence du Royaume de Dieu : la vérité. Dans sa « Lettre de douleur », il condamna l’œcuménisme « synthèse de toutes les hérésies ».
En effet, l’église est UNE, et non pas plusieurs, elle est la juste confession, l’orthodoxie. Elle récuse les confessions mutilées, elle affirme la Divinité du Christ, la Trinité, la maternité virginale de Marie, la Présence réelle, « le Pain substantiel », l’interdiction de prier avec les hérétiques qui ont des croyances mutilées …
Conclusion : Continuons dans les « œuvres de Lumière, la Pénitence, la bonté, la Vérité, et avec l’«humble Philarète», détournons-nous des vérités mutilées qui sont mensonges !
Jeûnons et prions !
AMIN
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21-e DIMANCHE après PENTECÔTE
Matines : Jean XXI, 1-14
Liturgie : Eph. II, 14-22 ; Luc VIII, 41-56
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
I — L'Evangile de Matines raconte la troisième apparition de Jésus après la Résurrection. Quelques apôtres un peu désœuvrés, décident de suivre Pierre et d'aller pêcher. Ils ne prennent rien cette nuit là. Au matin, Jésus – mais ils ne Le reconnurent pas – était sur la rive et leur demande s'ils avaient quelque chose à manger. Ils Lui répondirent qu'ils n'avaient rien, ayant travaillé en vain toute la nuit. Jésus leur dit de jeter le filet du côté droit de la barque. Ce qu'ils firent et le filet se remplit de poissons ! Jean reconnaît alors le Seigneur et le dit à Pierre qui se revêt et se jette à l'eau. Les autres arrivent avec leur filet plein de poissons. Il y avait là un feu de braise avec un peu de pain et de poissons. Jésus leur dit d'approcher, mais ils n'osaient pas, car il L'avait reconnu.
Alors Jésus prend du pain et des poissons grillés et les leur donna.
Ce n'est pas une communion sacramentelle, mais c'est la manifestation de la sollicitude de Dieu qui nourrit ses enfants.
II — La péricope de l'Evangile de ce jour, est l'inoubliable épisode de la résurrection de la fille de Jayre, au milieu duquel s'intercale la guérison de l'hémorroïsse, deux manifestations spectaculaire de la Toute Puissance du Christ qui a dit : « Tout pouvoir M'a été donné au Ciel et sur la Terre ».
A - Jayre était un « chef de la synagogue », venu se jeter à Ses pieds en Le priant de guérir sa fille, âgée de douze ans, qui se mourait. Jésus y va, mais pendant qu'il marchait entouré d'une foule nombreuse, une humble femme, hémorroïsse depuis douze ans, s'approche et touche par derrière le vêtement de Jésus et elle est guérie aussitôt. Jésus demande « qui m'a touché ?» alors qu'Il était entouré par la foule, mais Il a senti qu'« une force est sortie de lui ». La femme se voyant découverte tombe à Ses pieds et raconte son humble histoire et Jésus lui dit : « Ma fille, ta foi t'a sauvée ».
Sur ces entrefaites, arrivent les serviteurs de Jayre disant de ne pas déranger le Maître car sa fille venait de mourir. Jésus dit à Jayre : « Crois seulement ! Ta fille sera guérie».
Ils arrivent dans la maison du chef de la synagogue, tout le monde est en pleurs. Jésus dit : « Ne pleurez pas : elle dort ! » On se moque de Lui, Il entre avec les parents dans la chambre de la jeune défunte, Il la prend par la main : « Jeune fille, lève-toi ! » Et elle se lève.
B - Faisons mémoire de deux autres résurrections que rapportent les évangiles : le fils de la veuve de Naïm, pendant qu'on l'enterrait – on enterrait le troisième jour – et Son ami Lazare, le 4-e jour, alors, dit Marthe, qu'il puait déjà : la corruption de la chair étant déjà commencée. Mais Christ notre Dieu est le Maître de la vie et de la mort.
A Ses apôtres, lorsqu'Il les envoie prêcher deux par deux, Il leur dit également : « Guérissez les malades, ressuscitez les morts (Matt. 10, 8) ».
La mort, ne l'oublions pas, est un châtiment d'Adam après sa faute.
Christ vainqueur de la mort est vraiment le nouvel Adam.
III — Mais nous, les hommes, nous ne sommes pas le Nouvel Adam. Ce que le Christ nous recommande, c'est la FOI. Nous le voyons dans l'épisode de Jayre : « Crois seulement! ».
Il faut venir à Lui, car l'homme est libre, nous l'avons souvent rappelé.
Ce n'est pas toujours facile : Jayre était un personnage important, un chef nous dit le texte évangélique. Dans la synagogue, et chacun connaît l'opposition virulente à l'égard de Jésus de la synagogue et des pharisiens.
C'est une démarche volontaire aussi que celle de l'hémorroïsse, ruinée par les médecins et qui va à Jésus avec une foi totale. Elle s'approche par derrière et elle est guérie, alors que Jésus ne la voit pas !
Quant au Fils de la veuve de Naïm, il n'avait rien demandé, puisqu'il était déjà mort !
« Demandez et vous recevrez ». Mais le Tout Puissant aussi reste libre et Sa bonté est infinie et ne connaît pas de limites. Il a vu passer l'enterrement du fils unique de la veuve de Naïm, et Il « s'est ému en son cœur ».
IV— Le franchissement de toutes les limites, tel est l'enseignement que nous apporte l'épître de ce jour.
« De deux peuples, par sa Croix, il en a fait un seul». Il y avait en effet d'abord les circoncis et les incirconcis. Il y avait aussi, puisque la Palestine était envahie, les Juifs et les « gentils », c'est-à-dire ceux qui appartenaient à d'autres nations, ceux qui étaient proches depuis toujours et ceux qui l'étaient devenus récemment. Le Christ Lui-même, de Son vivant, était allé au-delà : nous L'avons vu guérir le serviteur du « centurion » et constater : « Je n'ai jamais vu une telle foi en Israël ! »
Néanmoins, Sa révélation du franchissement des limites du peuple juif a été progressive.
Avant la Résurrection : (Matt. X, 5), Il a dit encore « N'allez pas chez les gentils ... N'allez pas chez les Samaritains ».
Mais Lui-même néanmoins ... Rappelons-nous cette Samaritaine ... qu'Il feignait de ne pas considérer, si bien que les apôtres eux-mêmes Le pressaient de lui donner satisfaction. Il n'est pas bon, dit-Il, de donner aux chiens le pain des enfants. Oui, mais répond l'humble samaritaine, les chiens aussi mangent sous la table le pain qui tombe de la table des enfants ! et elle obtient ce qu'elle demandait.
Après la Résurrection, l'élargissement est net et impératif : « Enseignez toutes les nations, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit ».
La charité du Christ notre Dieu n'a point de limites : Il est vraiment le Vainqueur de la Mort pour toutes les nations !
AMIN
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20-e DIMANCHE après PENTECÔTE
Matines : Jean XX, 19-31
Liturgie : Eph. II, 4-10 ; Luc VIII, 26-39
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
I – Le Sauveur vient au devant de nous : Il est notre Rédempteur et Il nous aime.
C’est ce que confirme la péricope de l’évangile de matines concernant Thomas. Christ était apparu aux autres apôtres, dans une pièce fermée par crainte des Juifs. Ils racontèrent à Thomas que le Seigneur leur était apparu, mais Thomas ne voulut rien croire : « Si je ne vois la trace des clous …». Or huit jours après, le Christ leur apparaît toutes portes étant closes pareillement, et Thomas étant présent. « Approche, Thomas, et mets ton doigt … mets ta main dans mon côté … » Le Rédempteur aimant le connaît de l’intérieur et le secourt.Thomas en effet, comme le montrent les icônes, approcha sa main tout tremblant et il s’écria : « Mon Seigneur et mon Dieu ». Il confessait ainsi le premier, lui qui avait douté, l’Humanité et la Divinité de Jésus-Christ.
II – L’épître de ce dimanche est un hymne à la Grâce ! Dieu, qui est riche en miséricorde, dans son amour nous à ressuscités alors que nous étions morts, Il nous a rappelés à la vie avec le Christ. C’est par Sa Grâce que vous êtes sauvés, et, anticipant et se plaçant naturellement dans l’éternité, l’apôtre ajoute : Il nous a ressuscités ensemble, il nous a fait asseoir DANS LES LIEUX CÉLESTES en Jésus-Christ. Nous n’y sommes pas encore, Bien-aimés Frères et Sœurs, mais, pour l’apôtre inspiré, c’est comme si nous y étions déjà ! et il poursuit : afin qu’apparaisse dans les siècles des siècles l’immense richesse de Sa Grâce. Revenant quelque peu sur la terre, l’apôtre précise : Par la Grâce, vous êtes sauvés PAR LE MOYEN DE LA FOI. Il balaye, d’une certaine manière, les revendications de ceux qui opèrent, ce n’est pas par les œuvres, par les actes, que vous êtes sauvés. On entrevoit les discussions ultérieures sur la foi et les œuvres : vous êtes sauvés par la Grâce, par la foi : que nul ne se vante de ses œuvres ! Mais avec une richesse équilibrée et vivifiante, il ajoute : nous sommes la créature de Dieu fondée dans le Christ – et donc aussi –, pour les bonnes actions que Dieu a préparées pour que nous les accomplissions. Comment ne pas repenser, en cette épiphanie de la Grâce, à la parole du Seigneur dans le premier évangile de matines : « Je suis avec vous, tous les jours et jusqu’à la fin du monde ».
III – Mais cet hymne à la Grâce, n’ôte pas non plus ce qui est imputable, le cas échéant, à l’homme seul – et volontairement seul. La péricope de Luc est celle de ce possédé qui vivait dans les sépulcres, entièrement nu, et qui terrorisait les populations. Ce possédé voit s’approcher le Christ et il Lui dit : « Que me veux-tu, Fils de Dieu ? » - car les démons ne se trompent pas et ils savent reconnaître Dieu. Le Christ se prépare à délivrer le possédé et Il demande au démon : « Quel est ton nom ? » - « Légion » est la réponse, car il y avait une multitude de démons dans ce possédé.
Christ les chasse, et au moment où ils devaient sortir de l’homme, ils implorent le Seigneur afin de ne pas retomber dans l’abîme : « Permets-nous d’entrer dans ces porcs qui paissent là ! ». Christ le permet, et la légion de démons s’empare des porcs qui aussitôt se jettent dans le lac et S’Y NOIENT. Vous comprenez par là que le démon, quels que soient ses apparences et ses faux-semblants, est toujours puissance de mort.
La suite de la péricope, en un balancement signifiant avec l’épître, montre la réaction des Gadaréniens : avertis de ce qui s’est passé, constatant avec stupeur la guérison du possédé qui les avait effrayés, ils demandent néanmoins au Seigneur de quitter leur pays. Car l’homme est libre. La Grâce ne s’impose pas et notre Dieu se retire.
Le possédé voulait Le suivre. Christ le renvoie chez lui en lui disant de raconter les bienfaits que Dieu a faits pour lui. Et ce possédé guéri n’y a pas manqué. L’homme, nous l’avons déjà vu peut être reconnaissant. De toute manière, il est libre.
La Grâce est toujours présente. Même les démons du Possédé la reconnaissent. Elle opère et elle sauve. Le possédé a été guéri de ses démons. Les Gadaréniens ont vu le miracle mais ils ont été effrayés et ont demandé au Christ de se retirer.
Vous le voyez : on peut refuser la Grâce : elle est toute puissante, mais l’homme est libre … Puissions-nous toujours, frères et sœurs bien-aimés, reconnaître la Grâce et l’accepter.
AMIN
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