DIMANCHE du FILS PRODIGUE
[FÊTE de la SAINTE RENCONTRE]


Matines :Mat. XXVIII, 16-20
Liturgie : 1 Cor. VI, 12-20 ; LucXV, 11-32


AU NOM DU PERE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,

 

Nous nous trouvons aujourd’hui en la coïncidence, accidentelle, mais féconde, de deux enseignements, celui du «Fils prodigue (c-a-d : débauché)» et celui de la Sainte Rencontre.

I – Des choses sont permises, nous dit l’Epître aux Corinthiens, mais tout ce qui est licite n’est pas utile. Les viandes [thème du jeûne] sont pour le corps, mais les viandes et le corps seront également détruits. Mais plus grave est la débauche et il s’agit en effet du «fils débauché» («prodigue» est un euphémisme occidental). Celui qui pèche avec son corps devient en effet tout un avec la «débauchée» avec laquelle il pèche. Or le corps est pour Dieu. : il appartient à Dieu dont il est le Temple. D’où la gravité de la faute du Fils «débauché» dont il s’agit.

Retenez cela, vous les «ados» ! Et retenez-le aussi, vous les pères : ne soyez pas trop «cool», comme on l’est aujourd’hui …

II – L’évangile développe cette histoire du Fils débauché qui demande à son Père sa part d’héritage et l’ayant reçue s’en va dans la «ville de perdition» où il la dépense avec des femmes. Survient une famine, le Fils, ruiné par ses dépenses, est contraint de travailler, il devient gardien de porcs, il aimerait bien se rassasier des caroubes (ou carouges) que mangent les porcs, mais personne ne lui en donne, il décide de rentrer chez son père ou même les domestiques mangent à leur faim.

Le Père le voit venir de loin [il l’attendait …], il va au-devant de lui, l’accueille, le Fils se repent humblement. Le Père fait faire une fête, tuer le veau gras, habiller richement le Fils, etc …

Survient le Fils aîné, fidèle et travailleur qui s’irrite – justement ! Le Père va vers lui et lui dit 1) «Tout ce qui est à moi est à toi» et 2) «Ton frère était mort et il est retrouvé».

Repentir et Pardon.

MAIS LE PERE EST DIEU. Le Fils revient et il rencontre DIEU.

C’est un autre discours, mais c’est le même discours quand nous passons à l’enseignement que donnent les textes de la Sainte Rencontre célébrée hier.

I  L’Epître. Celui qui bénit est plus grand que celui qui est béni. Ceci s’applique immédiatement à Melchisédech et à Abraham, et, médiatement, à Melchisédech encore et à Lévi – déjà présent «dans les reins» de son ancêtre Abraham.

Lévi, car ce qui est en cause c’est l’ancien sacerdoce auquel se substitue le nouveau Sacerdoce, celui de Jésus : «Tu es prêtre pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédech».

II – La Sainte Rencontre. Le Vieillard Siméon inspiré par l’Esprit et la Prophétesse Anne, vivant dans le jeûne et la prière. Ils voient l’un et l’autre le Christ enfant et le reconnaissent [car ; comme je l’ai dit dans un autre sermon, on reconnaît toujours Dieu]

Le Christ, occasion de Chute et de Salut …

A – Le Nouveau Sacerdoce est celui du Salut [ou de la chute] éternels.

Alors que l’ancien sacerdoce était un sacerdoce de culte rendu par un peuple fidèle, mais n’aboutissait pas à cette alternative absolue, bienheureuse ou tragique, de la chute ou du Salut.

L’ancien Sacerdoce était celui d’un culte terrestre, le Royaume attendu était terrestre. Le Sacerdoce ancien, n’excluait pas ce que nous appelons «les fins dernières», mais il ne débouchait pas sur l’éternité.

B – L’épée dans le cœur de Marie.

C’est au centre non inaperçu de la prophétie du Vieillard Siméon. Rôle de la Souffrance. Fonction du jeûne : Renonciation totale au Corps et adhésion absolue au Christ.

Le Christ qui est la Voie, la Vérité et la Vie !

AMIN

 

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LA SAINTE RENCONTRE


Matines : Luc II, 25-32
Liturgie : Hébr. VII, 7-17 ; Ev. : Luc II, 22-40

 

AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,


Ce jour de la Sainte Rencontre est mystiquement notre fête à tous !

I – Melchisédech est le personnage le plus énigmatique de l’histoire de notre salut. « Sans père, sans mère, sans généalogie, souligne l’apôtre, sans commencement de ses jours ni fin de vie étant ainsi semblable au Fils de Dieu, il demeure sacrificateur pour toujours ».

Lorsque Abraham revint de la défaite des rois, Melchisédech se manifeste, il le bénit – il lui donna du pain et du vin est-il dit dans un autre texte, ce qui est une image du mystère central de notre Foi, l’Eucharistie – et il reçut d’Abraham vainqueur la dîme, l’impôt ecclésiastique par excellence.

Sa supériorité par rapport à notre patriarche Abraham est patente et soulignée. C’est le supérieur qui bénit et c’est le supérieur qui reçoit la dîme. Par Abraham son ancêtre – en qui il était présent selon l’anthropologie biblique –, c’est Lévi, c’est-à-dire le sacerdoce israélite qui a reçu de Melchisédech la bénédiction que le supérieur donne à l’inférieur et qui lui a payé la dîme.

Or si l’on avait pu s’élever à la perfection par le sacerdoce lévitique, c’est-à-dire celui de la Loi quel besoin y aurait-il eu d’un autre sacerdoce ?

Le Christ descend de Juda – dans la descendance de qui il n’y avait jamais eu de prêtre. Or le Christ est prêtre pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédech.

Avec le Christ, le peuple élu passe donc de la loi à la foi, du sacerdoce issu de Moïse au Sacerdoce Eternel selon l’ordre de Melchisédech.

II – La péricope de Luc est le cœur de notre fête à tous. La prière du juste vieillard Siméon, nous la savons tous par cœur et dans l’église, rituellement, on la récite d’innombrables fois : « Et maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur s’en aller en paix selon Ta parole, car mes yeux ont vu le Salut que tu as préparé pour être mis devant tous les peuples, lumière qui doit briller sur toutes les nations et gloire de ton peuple Israël ».

Siméon était un vieillard très pieux et l’Esprit Saint lui avait révélé qu’il ne mourrait pas sans avoir vu le Christ. Or, quand Joseph et Marie arrivèrent au Temple pour la présentation de ce tout petit enfant, Siméon le reconnut aussitôt – car on reconnaît toujours Dieu ! – et il adressa la prière que nous répétons si souvent avec amour : « Et maintenant, Seigneur, … »

La prophétesse Anne, très vieille et très pieuse joignait ses actions de grâces à celles de Siméon. C’est vraiment aussi le jour de notre émerveillement et de notre reconnaissance éperdue …

Mais n’oublions pas non plus que Siméon a ajouté – ce que tous les siècles ont confirmé … – que Jésus serait l’occasion de la chute et du relèvement de plusieurs. Il sera signe de contradictions et, ajoute-t-il pour Marie : une épée transpercera ton cœur

C’est notre Fête et Christ est notre Salut, mais, spécialement en ce début de Carême, sachons que le Salut même comporte la souffrance.

Reconnaissons Dieu et mettons en Lui tout notre amour !

AMIN

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31-e DIMANCHE après PENTECÔTE
Dimanche après la Théophanie

Matines : Jean XX, 19-31
Liturgie : Eph. IV, 7-13 ; Matt. IV, 12-17


AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs


I – L’Evangile de Matines est celui des doutes obstinés et de la conversion de Thomas. Les apôtres se trouvaient réunis, au lendemain de la Résurrection dans un lieu fermé – par crainte des Juifs. Or Jésus leur apparut, leur donna la paix et les envoya à travers le monde pour la prédication. Or Thomas, ce jour-là, était absent et quand les autres apôtres lui racontèrent que Jésus leur était apparu, il refusa de croire « si je ne vois pas la marque des clous, si je n’y mets pas mon doigt, si je ne vois pas son côté ;je ne croirai pas »! Huit jours après, tous les apôtres étant réunis dans le même lieu fermé, Christ leur apparut et s’adressant à Thomas, Il lui dit de mettre son doigt dans Ses plaies, sa main dans Son coté et lui dit : « Ne sois plus incrédule, mais crois » ! Et Thomas répondit : « Mon Seigneur et mon Dieu ».

II – Après la mort de Jean, dit explicitement l’évangéliste Matthieu, Jésus se retira au pays de Caphernaüm, proche de Zabulon et Nephtali, c’est-à-dire dans la Galilée des Gentils. Ce transfert dans une autre population a une signification historique et mystique : « Ceux, dit l’apôtre, qui étaient assis dans les ténèbres ont vu une grande Lumière ». La Lumière s’est levée, explicite-t-il encore, « pour ceux qui étaient assis dans l’ombre de la mort ».

Il y a une concomitance singulièrement signifiante dans la vie du Seigneur : dès lors, Jésus commença à prêcher. « Amendez-vous, annonça-t-Il, car le Royaume de Dieu est proche ». On était, effectivement dans les ténèbres, mais voici que le Seigneur Lui-même commença à annoncer le Royaume de Dieu.

Toute espérance humaine semble éliminée et voilà que tout autre chose commence.

III – Ce qui s’élabore, en effet, c’est la péricope de l’Epître aux Ephésiens qui en donne le dimensionnement mystique. Le texte est difficile. Il est monté, dit du Seigneur l’Apôtre, « avec une grande multitude de captifs » - c’est-à-dire de convertis, « et Il a distribué des dons aux hommes … Quel est donc, poursuit l’apôtre en une sorte d’incise, celui qui est monté »? C’est le même qui était descendu … afin qu’Il remplît de Lui-même toutes choses. Les dons, c’est les vocations différentes des disciples, l’apostolat, la prédication, la prophétie, l’enseignement … dons variés par lesquels s’édifie le corps de Jésus-Christ, c’est-à-dire l’Eglise. Ceci, afin qu’étant parvenus à l’unité de la foi et à la connaissance du Fils de Dieu, à l’état donc d’homme fait, nous soyons à la mesure de la stature parfaite du Christ.

Ce n’est pas facile à comprendre, Bien-aimés Frères et Sœurs, mais c’est l’aboutissement de cette perte apparente du royaume des hommes, du royaume d’évidence et de platitude des Juifs, et de la Marche – à travers Caphernaüm, Zabulon et Nephtali, la Galilée des Gentils – vers le véritable Royaume de Dieu.

Après l’Illumination de la Théophanie, c’est le cheminement rude de l’imprévisible mystique.

QUE LE SEIGNEUR NOUS DONNE DE LE SUIVRE DANS SES SENTIERS – PUISQU’IL NOUS A TOUT DONNÉ !

AMIN


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 DIMANCHE après NOËL
DIMANCHE de la PARENTÉ de DIEU – Joseph, David, et Jacques

 

Matines : Jn XX, 1-10
Liturgie : Gal. I, 11-19 ; Mat. II, 13-23


AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,


I – L’Évangile de Matines est, pourrait-on dire, celui de la conversion de saint Jean. Marie-Madeleine vient au Sépulcre de bon matin. Elle voit que la pierre qui fermait le Sépulcre était ôtée. Elle courut donc avertir Pierre et Jean. Ceux-ci coururent au Sépulcre. Jean, qui était le plus jeune, arriva le premier, mais il n’entra pas. Pierre arrivé ensuite, entra, il vit les bandelettes, le voile du visage. Jean entra à son tour, il vit et il crut ! Car, jusqu’alors, il n’avait pas compris qu’il fallait que Jésus ressuscitât des morts !

C’est ainsi que l’on peut dire qu’il s’agit de la « seconde » conversion de saint Jean.

II – Dieu opère par Lui-même : Il daigne souvent passer par les hommes, mais Il opère toujours miraculeusement. C’est singulièrement patent dans le cas du saint apôtre Paul qui évoque dans cette péricope ce qu’avait été sa conduite dans le judaïsme dont il était plus zélé encore que la plupart de ceux de sa génération. Il persécutait férocement l’Église chrétienne naissante. Mais Dieu qui m’avait choisi dès le ventre de ma mère, dit-il … C’est la toute puissante élection divine que nous ne pouvons qu’adorer en cet exemple mémorable. Son Fils, poursuit-il, « m’apparut m’ayant choisi pour évangéliser les Gentils … ».

Saint Paul, ici, n’évoque pas d’autres circonstances ! Il se borne à dire que, sans aucune considération humaine, il partit aussitôt pour l’Arabie et il évangélisa. Il n’avait pas suivi Jésus, il haïssait sa subversion du judaïsme … et il devient aussitôt un évangélisateur. Où avait-il appris ce qu’il enseignait ? Nulle part ! mais miraculeusement il avait vu le Christ et il savait TOUT. Après l’Arabie, il revient en Syrie – il n’a pas même nommé le chemin de Damas où advint l’apparition. Ce n’est que trois ans après (!) qu’il alla à Jérusalem. Il fit alors connaissance de Pierre chez qui il resta quinze jours. Il ne dit rien d’autre et se borne à ajouter qu’il n’a pas connu d’autre apôtre, si ce n’est Jacques le frère du Seigneur que nous commémorons en ce jour.

Dieu se sert des hommes, mais c’est Lui qui leur communique Sa Sagesse.

III – Le Christ vient de naître : Dieu est venu habiter parmi nous. Mais ce n’est pas pour autant que l’humanité est devenue le royaume d’abondance et de perfection qu’évoquaient Daniel, Isaïe, d’autres saints prophètes. Ces biens sont spirituels, mais aussitôt commencent les persécutions. Hérode, qui avait compté en vain sur les Mages pour l’avertir du lieu précis où était Jésus, donne aussitôt l’ordre de massacrer tous les enfants de moins de deux ans qui se trouvaient à Bethléem ou dans les environs : ce sont les saints Innocents que l’Église vénère.

Ce sont les pleurs et les lamentations de Rachel qui, comme l’ont dit des prophètes, pleure et se désespère et ne veut pas être consolée parce qu’on a tué ses enfants.

Un enfant – emmené en Égypte sur le conseil de l’ange – nous est né, mais la douleur accompagne même sa naissance, comme ensuite sa vie. Ce qui est spirituel, en ce monde, reste spirituel.

C’est ce que nous fait comprendre également l’évangile du 31-e dimanche, celui de ce Juif plein de bonne volonté, strict observant de la Loi, qui demandait au Christ ce qu’il fallait faire pour « hériter de la vie éternelle ». Le Christ lui rappelle les Commandements, mais cet homme Lui répond qu’il les observait tous depuis sa jeunesse. « Une chose te manque encore : vends tous tes biens, donne-les aux pauvres et suis-moi ! » et, ajoute le Seigneur, : « Tu auras ainsi un trésor dans le ciel » Ce bon Juif partit tout triste car il avait de grands biens …« Il est difficile à un riche d’entrer dans cette voie du ciel … il est plus facile de faire passer une corde [un chameau : par homonymie] par le trou d’une aiguille »!

Alors, qui peut être sauvé ? se lamentent les auditeurs ? Certes, c’est impossible à l’homme … mais à Dieu tout est possible !

En ce grand jour, que tout renforce notre espérance en Dieu et notre confiance !


AMIN

 

 

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NATIVITÉ du CHRIST


Matines : Mat. I, 18-25
Liturgie :Gal. IV, 4-7 ; Mat. II, 1-12


CHRIST EST NÉ ! Rendons-Lui gloire !
Bien-aimés Frères et Sœurs,


La naissance du Christ est notre fête, à nous les hommes car c’est la fête de notre Salut : « Tu lui donneras le nom de Jésus » – ce qui veut dire : « Dieu sauve ! ». Au cours des Heures Royales, nous avons revécu l’annonce de ce grand Jour. Le récit des trois premiers jours de la Genèse montre la Création du ciel et de la terre. « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre ». Mais aussitôt après il est écrit : « Dieu dit … » . Vous avez en esprit le commencement de l’évangile de saint Jean : « Au commencement était la Parole, la Parole était en Dieu et la Parole était Dieu ». L’épître de la première Heure enseigne que le Christ, après avoir fait – par Sa crucifixion – la purification de nos péchés, « s’est assis à la droite de Dieu » et souligne qu’il est bien différent des anges : auquel de ceux-ci, Dieu a-t-il dit : Tu es mon Fils ? Que les anges l’adorent ! « Ô Dieu, poursuit-il, Ton trône demeure à jamais … ô Dieu, Ton Dieu t’a oint … Le ciel et la terre sont Ton œuvre, les cieux vieilliront et Tu les plieras comme un vêtement, mais Tes années ne finiront point ».

I – Le Christ – ce qui veut dire : Oint, était annoncé, mais, aujourd’hui, Il est né ! A Bethléem de Judée. C’est d’ailleurs par Bethléem que commence la prophétie de la Première Heure : « Et toi, Bethléem tu n’es pas la plus petite des villes de Judée, /.../ car c’est en toi qu’enfantera celle qui doit enfanter ». Les Heures Royales évoquent toutes les grandes prophéties. Dès les Nombres, Moîse rapporte la prophétie de Balaam ; « Une étoile est sortie de Jacob et un sceptre s’est élevé dans Israël » Le Christ – Roi descend en effet de Juda fils de Jacob. Michée, dont je viens de rappeler la prophétie, annonce aussi dans une prophétie toute proche : « Je rassemblerai les boiteux, les infirmes … » ce qui nous rappelle l’ordre du roi dont les hôtes au grand repas étaient défaillants : « rassemblez, dit-il à ses serviteurs, les boiteux, les infirmes … ». Isaïe annonce le « rejeton de Jessé », c’est-à-dire le Seigneur, dont il décrit le règne comme un âge d’or et d’abondance – ce que nous devons comprendre au sens spirituel, de même que quand Daniel décrit le « Royaume qui viendra » après l’effondrement du Colosse au pied d’argile. Le Colosse s’effondre par l’effet d’une pierre, image du Christ et de l’Église. Isaïe annonce la ruine d’un autre royaume païen, après avoir donné à Achaz – qui ne le demandait pas – le signe « une vierge enfantera » et il termine cette prophétie par la gloire d’Emmanuel : « on lui donnera le nom d’Emmanuel », Dieu avec nous, comme nous le savons et qui est en quelque sorte le nom mystique et prophétique de Jésus, comme le rappelle la péricope de Matthieu que nous évoquions il y a quelques jour.. Les prophètes (et j’évoquerai encore Jérémie, Daniel) ont ainsi rythmé, par leurs annonces inspirées, l’attente du peuple juif qui aboutit en ce jour de la Nativité.

II – Les circonstances de la naissance de Jésus sont bien connues. Mais tout est important ! C’est par obéissance au décret de César Auguste prescrivant le (premier) recensement universel que Joseph, qui habitait Nazareth, monta à Bethléem ville de David pour s’y faire enregistrer. Là, il se trouva que Marie fut prise des douleurs de l’enfantement, et, comme il n’y avait plus de place à l’hôtel – où serait allé normalement Joseph qui était un artisan aisé – Marie enfanta dans une étable et, emmaillotant son Fils, le posa dans une crèche. Pauvreté et humilité singulières de Celui qui a fait le ciel et la terre !

Aimons et respectons la pauvreté.

De manière également mémorable, les premiers adorateurs de Jésus ont été les bergers – avertis par les anges.

L’épître du jour, très brève, souligne que Jésus, né d’une femme juive, est né sous la Loi, mais pour racheter ceux de la Loi et les faire fils. De même, continue l’apôtre, vous êtes fils, et l’Esprit dit dans votre cœur : Abba – Père. « C’est pourquoi vous n’êtes plus serviteurs mais fils et donc héritiers de Dieu par Jésus-Christ ».

III – Les bergers furent sans doute les premiers, mais ils ne furent pas les seuls : il y eut en effet les Mages venus de l’Orient. Mages désignait proprement le sacerdoce antique des Perses. Ils arrivèrent et se rendirent chez Hérode lui demandant où était né le « roi des juifs », car ils avaient vu son « étoile » en orient et étaient venus pour l’adorer. Hérode – qui se prétendait roi de Judée –, ému, convoqua les sages qui lui répondirent : « A Bethléem de Judée ». Hérode informa les Mages et leur demanda de revenir ensuite pour le lui dire « afin qu’il aille l’adorer lui aussi ».

Les Mages retrouvèrent l’étoile et furent conduits par elle à l’étable où était né Jésus. Ils se prosternèrent et offrirent de l’or de l’encens et de la myrrhe – dons qui conviennent à la Divinité – et, avertis en songe, ils ne revinrent pas chez Hérode, et rentrèrent chez eux par un autre chemin.

En ce jour de la Nativité, comme les bergers et les mages, adorons Celui, qui, né avant les siècles, vient de naître de Marie la Vierge.

AMIN

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