DIMANCHE avant NOËL
Vêpres : Gen. XIV, 14-20 ; Deut. I, 8-11, 15-17 ; Deut. X, 14-21
Matines : Luc XXIV, 36-53
Liturgie : Hébr. XI, 9-10, 17-23, 32-40 ; Mat. I, 1-25
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien aimés Frères et Sœurs,
I– L’Evangile de ce jour est la généalogie humaine de Jésus, depuis Abraham, en passant par David, et jusqu’à Joseph, le fiancé comme nous disons parfois ou souvent, l’époux comme dit l’Evangile de ce jour, et Marie, son épouse.
Souvent, au demeurant, ceux qui s’adressent à Lui, ses contemporains, l’appellent « Fils de David ». C’est en effet par David que passait la promesse de la venue du Christ, l’Oint de Dieu, le libérateur de son peuple.
Joseph, l’époux de Marie, est donc celui par qui passait le sceau de David, héritier de la Promesse.
L’Evangile n’en affirme pas moins la virginité de Marie et l’immaculée Conception de son Fils, opérée en elle par le Saint-Esprit. Jésus, « fils de Joseph», comme on croyait (kak dumali) » (Luc, III, 23), de la même manière que le même Luc dit Adam « fils de Dieu » (Luc III, 38).
Jésus est, par Joseph – son père adoptif, si vous voulez – « fils de David ».
Or Joseph voyait en son fils Jésus restaurer la dynastie royale à laquelle, humble artisan, il appartenait.
Par ce fils que Dieu lui donnait, il entrait également dans la Vie mystique : l’Ange lui parlait, une, deux, trois fois. Il était ainsi engagé dans la Voie divine, celle des saints.
Nos conceptions humaines sont une chose, plus grande est la Vérité de Dieu.
Dieu, par Son Evangile, nous instruit d’une Vérité transcendante, bien au-delà des apparences humaines.
II – Mais cette généalogie trans-humaine de Jésus s’insère dans le message total de ce jour, des Lectures de l’Ancien Testament et de l’ Epître
La lecture de la Genèse est l’histoire de la victoire d’Abraham et de la libération de Lot son parent, à l’issue de laquelle Melchisédech « prêtre du Dieu Très Haut » lui offre du Pain et du Vin, image de l’Eucharistie, et Abraham se reconnaît tributaire de Melchisédech et lui donne 1/10 des biens conquis – la dîme.
Mais Melchisédech, vous l’avez bien compris, c’est celui-là même dont il est dit à Jésus : « Tu es prêtre pour l’Eternité, selon l’ordre de Melchisédech ». C’est le Nouveau Sacerdoce, jusqu’alors inconnu.
C’est un autre thème de ces textes sacrés que celui de l’étranger. Deutéronome I, 15-17, institution des Juges d’Israël : « Vous ne ferez pas d’acception de personne ». Vous rendrez une justice vraiment juste.
Lors de l’institution de la Circoncision qui crée un peuple de Dieu, il est dit (Deutéronome, X, 14-21) : « Vous ne ferez pas d’acception de personne : vous rendrez la justice à la veuve, à l’orphelin et à l’étranger.
Mais dans l’Epître de ce jour il est dit qu’Abraham vécut dans la Terre Promise « comme un étranger » (Hébr. XI, 9-10). Il est parlé aussi, au cours de l’évocation de la foi des Patriarches et de leurs exploits prodigieux, de la naissance de Moïse « qui survécut caché ».
Or tous ces prophètes, admirables par leur foi, leurs miracles, leur ascétisme, l’Apôtre dit aussi qu’ils n’ont pas reçu leur récompense, « car Dieu ne voulait pas qu’ils parviennent à leur Perfection sans nous »
L’étranger, en somme, c’est nous ! nous qui venions de loin et qui ne le savions pas, nous qui, circoncis ou incirconcis, étions appelés à la Nouvelle Offrande du Pain et du Vin, dans le Sacerdoce éternel du Christ « selon l’ordre de Melchisédech », à la Béatitude promise, depuis Abraham, par David, et jusqu’à la naissance immaculée du Christ notre Dieu.
« Tu l’appelleras Jésus [Dieu sauve] car Il sauvera son peuple » (Matt. I, 21) – « La vierge enfantera un fils et on l’appellera Emmanuel [Dieu avec nous, s nami Bog] (Mat. I, 23, Isaïe).
Ainsi aboutit le long cheminement des hommes, depuis Abraham et les Patriarches, depuis Adam fils de Dieu jusqu’à Jésus, le Nouvel Adam, notre Sauveur et notre Dieu !
Courons à Lui et restons avec Lui !
AMIN
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