Le livre de la généalogie ...

 

 

De la bouche de l'apôtre et évangéliste Matthieu nous avons entendu la "généalogie de Jésus-Christ". Dans cette lecture de l'Évangile, qui semble à première vue aride, est exprimée l'idée de la parenté entre Dieu et l'homme. La parenté avec Dieu, selon l'enseignement des Saintes Écritures, est une caractéristique inhérente de l'homme, qui est tout à la fois et inséparablement "esprit" et "chair". Ce principe originel de l'homme a cessé d'exister par la faute de l'homme lui-même, le premier Adam. L'homme, par lui-même, a été incapable de revenir à cette norme première de la vie, et le Christ vient restaurer ce qui a été brisé. L’évangile d’aujourd’hui parle du fait que Dieu le Créateur, par Son Fils, nous a réunis à lui. L'Évangile d'aujourd'hui nous dit que Dieu rend à l'homme la dignité qu'il avait perdue.

N'est-ce pas pour cette raison que l'Église nous appelle maintenant à célébrer la fête de la Nativité du Christ dans une joie pénitente ? Réfléchissez, mes chers amis, n'est-ce pas de la joie ? Le Créateur Lui-même, prenant notre chair, n'a pas hésité à appeler des hommes comme nous Ses proches, et même Ses frères ! « Il n'a pas honte de nous appeler Ses frères », dit l'apôtre Paul. Dites-moi, mes chers amis : beaucoup parlent aujourd'hui de la dignité de l'homme, mais dans toute l'histoire de l'humanité quand et par qui l'homme a-t-il été exalté comme le christianisme l'exalte ?

La fête de la Nativité du Christ approche. Souvenez-vous, très chers, de Celui qui est la cause de cette fête. Pensez au fait qu'Il est venu à vous pour faire de vous des enfants de Dieu le Père, afin que vous deveniez enfants de Dieu, frères du Christ. Préparez vos cœurs à la fête par le repentir, la pureté, les dons d'amour et de miséricorde, afin que le cœur de chacun d'entre vous devienne une crèche dans laquelle repose notre Sauveur le Christ.

Mais sommes-nous tous des enfants de Dieu, pouvons-nous tous nous appeler frères du Christ ? La lecture de l’épître que nous avons entendue aujourd'hui où sont énumérés les hommes justes de l'Ancien Testament, les ancêtres charnels de Jésus-Christ, nous montre sur leurs exemples comment nous devons croire et vivre pour être dignes d'être appelés enfants de Dieu. Prenons Adam - il nous donne l'exemple du remords et de la pénitence. Nous péchons toute notre vie, mais nous repentons-nous souvent de nos péchés ? Hénoch nous donne l'exemple d'un homme plongé dans l’idée de Dieu : étant toujours avec Dieu il en oubliait toutes choses du monde, mais les destinées de notre monde lui furent révélées jusqu'au second avènement de Jésus-Christ. Vivant au milieu d'un monde corrompu Noé avait été l'objet de moqueries et de railleries, mais jamais il n’avait faibli dans son dévouement et sa fidélité à Dieu.

Heber, petit-fils de Noé, fut le seul du peuple à ne pas participer à l'orgueilleux défi lancé à Dieu par un peuple fou d'orgueil : construisons une tour jusqu'aux cieux, c'est-à-dire atteignons Dieu, et sans Sa participation construisons-nous notre propre gloire. Pour sa fidélité à Dieu et son humble dévouement à son égard, Heber, ainsi que sa descendance, furent rendu dignes des faveurs de Dieu. Et Abraham, pour qui la volonté de Dieu était tout, et Isaac, pour qui l'obéissance à ses parents était le fondement de sa vie. En Jacob, nous avons un exemple de patience et de douceur qui nous est donné, en Joseph, un exemple de douceur et de chasteté. En Job le Très-Souffrant nous avons un exemple de patience dans le chagrin et la souffrance : « Que le nom du Seigneur soit béni : Dieu a donné et Dieu a repris », s'exclame Job, après avoir perdu ses richesses et ses enfants.

Notre Seigneur Dieu nous fait également emprunter à nous, qui sommes le Nouvel Israël, les mêmes chemins que ceux empruntés par ces hommes de l'Ancien Testament. Et voici Moïse : prophète et guide de son peuple, législateur et thaumaturge. Vivant dans le luxe et les honneurs du palais de Pharaon, par amour pour son peuple, Moïse renonce à tout, préfèrant souffrir avec son propre peuple : «Seigneur, mieux vaut que Tu me détruises plutôt que mon peuple».... Dans la foi, l’amour de Dieu, dans l'absolue fidélité au Christ, au milieu des moqueries et des brimades, dans l'humilité, dans levouement absolu à Sa volonté, dans la chasteté, l'amour du sacrifice pour Son peuple théophore, en d'autres termes, dans l'imitation des justes de l'Ancien Testament - les parents charnels du Messie du Christ - que le Sauveur du monde nous aide à nous affermir tous, pour la glorification de Celui qui repose dans la crêche et que nous nous préparons nous-mêmes à glorifier. Amen.

 

Évêque MITROPHANE /Znosko-Borovsky/

 

 

 

Книга родства ...

 

Из уст апостола и евангелиста Матфея мы слышали «Родословие Иисуса Христа». В этом, по первому впечатлению сухом, евангельском чтении выражается мысль о родственности Бога и человека. Родственность Богу, по учению Св. Писания, составляет неотъемлемый признак человека, нераздельно являющегося и «духом» и «плотью». Это положение первичное в бытии человека, и оно перестало существовать по вине самого человека, первого Адама. Сам человек не в силах был вернуться к этой первичной норме жизни, и Христос приходит восстановить нарушенное. Нынешнее Евангелие и говорит о том, что Бог-Творец, чрез Сына Своего, сроднил нас с Собою. Сегодняшнее Евангелие говорит о том, что Бог возвращает человеку утерянное им достоинство.

Не посему ли зовет нас ныне Церковь встретить приближающийся праздник Рождества Христова в покаянной радости? Подумайте, дорогие, разве это не радость? – Сам Творец, приобщаясь нашей плоти, не возгнушался подобных нам людей назвать Своими сродниками, а нас – братьями Своими! «Он не стыдится назвать нас братьями Своими», говорит ап. Павел. Скажите, дорогие: многие говорят ныне о достоинстве человека, но – во всей истории человечества – когда и кем был так возвышен человек, как возвышает его христианство?

Приближается праздник Рождества Христова. Вспоминайте, дорогие, о Виновнике праздника. Думайте о том, что к вам пришел Он, чтобы усыновить Богу Отцу, чтобы стали вы чадами Божиими, Христовыми братьями. К встрече праздника приготовьте сердца ваши покаянием, чистотой, дарами любви и милосердия, чтобы сердце каждого из вас стало вертепом, в котором возлег Спас наш Христосъ.

Но все ли мы являемся чадами Божиими, все ли можем назвать себя братьями Христовыми? Апостольское чтение, которое мы слышали сегодня, перечисляя ветхозаветных праведников – предков по плоти Иисуса Христа, – указывает нам на их примерах, как должны мы веровать и жить, чтобы быть достойными называться чадами Божиими. Вот – Адам – он дает нам пример сокрушения и покаяния. Мы всю жизнь грешим, но часто ли сокрушаемся мы о грехах наших? Энох – дает нам пример богомыслия: забывал он все мирское, постоянно пребывая с Богом. Ему были открыты судьбы мiра вплоть до второго пришествия Иисуса Христа. Живя среди развращенного мiра, Ной подвергался насмешкам и глумлениям, но он никогда не поколебался в преданности Богу.

Евер,внук Ноя, единственный из всего народа не участвовавший в горделивом вызове Богу, затеянном в гордыне своей сбесившимся народом: построим башню до небес (мол, до Бога доберемся), и, без Его участия, создадим себе славу. За верность Богу и за смиренную Ему преданность, Евер, вместе с потомством, сподобился милостей Божиих. А вот Авраам – для него воля Божия была все, и Исаак – для которого послушание родителям было основой его жизни. В Иакове – дается нам пример терпения и кротости, в Иосифе – незлобия и целомудрия, в Иове многострадальном – пример терпения в горе и страданиях: «Буди благословенно имя Господне: Бог дал и Бог взял», – восклицал Иов, потеряв и богатства и детей своих.

По тем же путям, по которым прошли перечисленные ветхозаветные мужи, проводит Промыслитель и нас с вами – Новый Израиль. А вот еще и Моисей: пророк и вождь, законодатель и чудотворец. Живя в роскоши и в почете во дворце фараона, из любви к своему народу, Моисей все бросает, предпочитает с народом страдать: «Господи, лучше меня истреби, нежели народ мой»... В вере, богомыслии, в верности Христу – среди насмешек и травли, в смирении, в преданности Его воле и целомудрии, в любви жертвенной к своему Богоносному народу страдальцу, иначе говоря в подражании ветхозаветным праведникам – по плоти сродникам Мессии Христа – да поможет всем нам утвердиться Спаситель мiра, к прославлению Которого, в яслях возлегшего, и готовимся мы. Аминь.

 

Епископъ МИТРОФАНЪ /Зноско-Боровский/

 

 

Dimanche avant la Théophanie

 

 

Nous sommes entrés dans la nouvelle année. Tout au long de ces jours, le merveilleux chant "Gloire à Dieu au plus haut des cieux" a résonné dans nos cœurs et nous avons glorifié de tout notre être le Grand Ordonnateur de l’Univers qui, dans le Christ Jésus, nous a révélé son amour pour l'homme. Mais la glorification du Dieu Très-Haut est suivie des mots : "Et paix sur la terre, bienveillance parmi les hommes".

Aujourd'hui, alors que nous nous tenons au seuil de la fête du Baptême du Christ, de la Théophanie, je voudrais souhaiter à tous la paix, de l’absence de laquelle chacun souffre tant. Mais où la trouver cette paix ? Existe-t-elle sur terre ? Oui, mes chers amis, cette paix existe sur terre depuis le jour de l'apparition du Prince de la paix - Jésus-Christ. Il ne s’agit pas de la paix que nous recevons de ce monde qui gît dans le mal. Une paix spirituellement constructive, bénie et porteuse de grâce nous est donnée par le Christ. C'est de lui que nous recevons cette paix.

Lorsque les apôtres ont reçu cette paix du Christ, ils n'ont plus eu peur de quelconques privations, menaces ou persécutions - parce qu'ils ont réalisé et senti que le Christ Lui-même - notre paix - était avec eux. Et les chrétiens des premiers siècles, animés par cette paix du Christ, vivaient ensemble "d'une seule âme et d'un seul cœur". C’est avec la prière à la bouche pour leurs ennemis et la joie au cœur que les martyrs allaientau-devant des souffrances, parce que leurs cœursétaient habités par la paix, cette paix baignée de grâce du Christ.

Et aujourd'hui encore, dans notre patrie ravagée par l'Internationale marxiste, beaucoup, beaucoup de nos frères restent attachés au Christ au milieu des persécutions, partent avec joie dans les camps et vont au-devant de la mort en se soutenant et s'aidant mutuellement. N'avons-nous pas entendu comment certains qui étaient encore récemment des Saüls persécuteurs et blasphémateurs du Christ, devenaient des Pauls, confessant ouvertement le Christ, le Fils de Dieu, et parcouraient les régions et les villes tels des pèlerins, encourageant et soutenant les croyants.

Qui sont-ils ces pèlerins ? Ce sont des personnes qui ont reçu intérieurement - par la foi en Christ, Fils de Dieu - la paix du Christ, et aucune circonstance de la vie, même la plus pénible, ne peut troubler cette paix en eux ; ni la colère, ni les offenses n'existent pour celui qui a reçu la paix du Christ – elles ne trouvent pas d’écho dans son cœur, et une telle personne aborde tout le monde d'une manière amicale et affectueuse. Et si quelqu'un dit qu'à notre époque, il est impossible pour une personne ordinaire d'acquérir cette paix du Christ, il aura dit une chose fausse, car le Christ est "hier, aujourd'hui, le même et pour toujours". Il est accessible à tous en tant que Prince et Source de la paix. Quiconque est avec le Christ, non pas en paroles et en vains discours, mais en actes et en vie, le Christ est avec lui.

Par quels moyens obtient-on cette paix du Christ ? Pour y parvenir, il convient d’ajouter à la foi et à l’amour que nous avons pour le Fils de Dieu, la conscience de notre indignité devant Dieu, ainsi que l'humilité de notre cœur. Par la conscience de notre indignité, l'humilité et la prière, la paix du Christ entrera en nous, et rien ne sera en mesure denous enlever cette paix, rien ne la troublera, si ce n’est, éventuellement, les infirmités corporelles, puisque nous vivons dans un corps mortel.

"Je vous donne Ma paix, Je vous laisse Ma paix", a dit, et dit encore, le Seigneur à Ses disciples. Vous et moi, nous sommes Ses disciples. Que le Très-Haut nous donne la sagesse et la force pour acquérir la paix bénie du Christ. Amen.

 

 

Évêque MITROPHANE /Znosko-Borovsky/

 

 

Неделя перед Просвещением

 

 

Вступили мы в Новый год. Все эти дни звучала в сердцах наших дивная песнь: «Слава в вышних Богу» и мы всем существом нашим прославляли Промыслителя Бога, во Христе Иисусе открывшего нам Свою любовь к человеку. Но за прославлением Всевышнего следуют слова : «и на земли мир, в человецех благоволение».

Вот сегодня, когда стоим мы на пороге дня Просвещения, т.е. Богоявления, и хочется мне всем пожелать – мира, от отсутствия которого тяжко страдает каждый. Где же обрести этот мир? Есть ли он на земле? Да, дорогие, этот мир есть на земле со дня явления в мир Начальника мира – Иисуса Христа. Не тот мир, который получаем мы от во зле лежащего мира. Мир духовно созидающий, благословенный и благодатный дает нам Христосъ. От Него получаем мы этот мир.

Когда Апостолы восприняли этот мир Христов, они уже не боялись никаких утрат, угроз, гонений – ибо сознавали и чувствовали, что с ними был Сам Христосъ – мир наш. И христиане первых веков, именно Христовым миром одушевленные, жили вместе, «как одна душа и одно сердце». С молитвой за врагов и с радостью в сердце шли на страдания мученики и мученицы, – ибо в сердцах их был мир, благодатный мир Христов.

Да и теперь, на нашей, марксистским интернационалом полонённой, Родине, многие, многие наши братья твердо среди гонений держатся Христа, радостно идут в ссылку и на казнь, друг друга поддерживая и друг другу помогая. Разве не слышали мы, как недавние Савлы – гонители и хулители Христа – становятся Павлами, открыто исповедуют Христа – Божия Сына, и в виде странников странствуют по весям и городам, ободряя и поддерживая верующих.

Кто они – эти странники? Это люди, воспринявшие – с верою во Христа, Сына Божия – мир Христов благодатный, и никакие, самые тяжелые обстоятельства жизни, не в силах нарушить в них этот мир; ни злоба, ни обиды не существуют для воспринявшего мир Христов – ему ни по чем все это – имея в себе мир Христов, он и не чувствует их, они не находят отклика в сердце его, и подходит такой человек ко всем дружелюбно и с лаской. И если кто скажет, что рядовому человеку невозможно в наше время стяжать мир Христов, он скажет неправду, ибо Христосъ «вчера, днесь, той же и во веки». Он каждому доступен, как Начальник и Источник мира. Кто со Христом, не словом и пустословием, а делом, жизнью – с тем и Христосъ.

Какими же средствами получить этот мир благодатный? К твоей вере в Сына Божия и к твоей любви к Нему приложи молитву, совершаемую в сознании твоего пред Богом недостоинства, приложи смирение и спокойствие сердца. Чрез сознание твоего недостоинства, смирение и молитву – вселится в тебя мир Христов, и ничто этот мир не отнимет от тебя, ничто его не смутит, разве лишь немощи телесные, поскольку живем мы в теле смертном.

«Мир Мой даю вам, мир оставляю вам», – сказал и говорит Господь Своим ученикам. Мы с вами – Его ученики. Да даст нам Всевышний мудрость и силы к стяжанию благословенного мира Христова. Аминь

 

 

Епископъ МИТРОФАНЪ /Зноско-Боровский/

 

 

 

 

 

Celui-ci est Mon fils bien-aimé

 

Dieu le Père Lui-même a témoigné par Sa voix à Israël que le Messie, qu'ils attendaient depuis longtemps, était venu en la personne de Jésus-Christ. Et cette même voix disait à Jésus que le temps était venu pour Lui de commencer Son ministère en tant que Messie. Et Lui, le Dieu-Homme, a pris sur Soi cet immense ministère, dans lequel Il devait accomplir l'œuvre de renaissance de l'humanité déchue, endurer une lutte terrible avec les forces obscures au pouvoir desquelles l'humanité était tombée. Mais avant d'entreprendre ce grand ministère, le Christ commence par se retirer dans le désert pour se retrouver, loin du monde terrestre, seul à seul avec Dieu le Père et y accomplir ce que Adam aurait jadis dû faire, mais qu'il n'a pas fait, faisant ainsi peser sur toute sa postérité le joug des ténèbres : le péché, la damnation et la mort.

Dans le désert, Jésus n'était pas entouré des douceurs du paradis terrestre, mais des images mortes du désert, et c'est là que l'homme peut ressentir le plus vivement combien était lourde la malédiction à laquelle il avait soumis la terre par son crime. Ici le Christ était avec des bêtes, nous dit l'évangéliste. Par cette remarque, il souligne que les bêtes, qui dans leur état habituel évitent l'homme, avaient une attitude tout à fait différente envers Jésus, en qui elles sentaient toute la pureté et la bonté primitives de la nature humaine, et pour cette raisonL'entouraient sans crainte, se soumettant à Lui comme elles se soumettaient autrefois à Adam dans le paradis.

Tout comme le diable avait jadis tenté et causé la perte dans le jardin d'Eden de l'homme innocent créé sans péché, il ne supporte pas de voir l'homme sans péché dans le désert. Il essaie de le détruire à son tour. Mais alors que dans le jardin d'Eden, sa ruse maléfique avait triomphé, elle était maintenant totalement honteuse et vaincue.

Quarante jours durant, le Christ « n'a rien mangé … et enfin, il eut faim ». Le tentateur profita de ce moment de faiblesse humaine. Sa malice insidieuse imagina trois formes de tentation, qui affectent particulièrement les faiblesses de la nature humaine, à savoir la satisfaction de la chair, la vanité et le pouvoir.

Montrant les pierres, le tentateur dit au Christ : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains » ; il espérait toucher chez Jésus la faiblesse qu’il avait touchée chez les premiers hommes au paradis. Mais la réponse du Christ mit immédiatement en échec le plan diabolique du tentateur : « L'homme ne vivra pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu », dit le Christ. Par cette réponse était porté un coup décisif à la domination de la chair en l'homme : l'homme n'est pas un être exclusivement charnel, mais au contraire un être qui peut toujours triompher des faiblesses de la chair. Cette réponse montra au tentateur à qui il avait affaire, et celui-ci, voulant imiter l'état d'esprit qu'il avait cru déceler chez le Christ, et voulant exciter en Lui les sentimentsd'orgueil et de vanité, il essaie de tenter Jésus sur Sa confiance infinieen Dieu. Le diable Le transporte alors dans la ville sainte,Le place sur le toit du temple, et Lui dit : « Si tu es vraiment le Fils de Dieu, pourquoi ne te jettes-tu pas de cette hauteur ? Car, est-il dit, "Il ordonnera à ses anges de t'entourer, et ils te porteront dans leurs bras, de peur que tu ne heurtes une pierre avec ton pied", ainsi tu prouveras à tous les habitants de Jérusalem ta dignité divine ». Mais cette tentation s’avéra également être impuissante face à l'homme sans péché qu'était Jésus. Jésus répondit calmement à toutes ces flatteries : « Il est aussi écrit : Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu ».

Ayant subit un échecen essayant de tenter Jésus par le biais de la faiblesse corporelle et de l'orgueil spirituel, le diable fit une dernière tentative désespérée – en faisant miroiter le spectre d'un pouvoir illimité sur tous les royaumes de la terre. Emmenant Jésus sur une haute montagne, il déroula devant Ses yeux une image féerique de tous les royaumes du monde et Lui dit : « Je te donnerai toutes ces choses si tu te prosternes et si tu m'adores ». Le diable savait que le Christ, en tant que Sauveur du monde, allait être confronté à de terribles tentations, à des humiliations et des souffrances, devant lesquelles Son cœur humain allait trembler involontairement. Et maintenant, lui, le tentateur, suggère que tout cela peut être évité si Jésusdevenait ce formidable Messie-Roi, conquérant et maître du monde entier, que les chefs et les anciens du peuple juif attendent - tout cela peut se réaliser si seulement le Christ adore le tentateur.

L'impudence de Satan, dans cette tentation, dépassa toutes les limites, et le Christ lui répondit triomphalement : « Eloigne-toi de moi, Satan, car il est écrit : Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul ».

Si, dans le jardin d'Eden, la tromperie diabolique de celui qui hait l'homme avait triomphé, en revanche il a été là humilié et vaincu. Le nouvel Adam, Jésus-Christ, a vaincu Satan et nous a donné, à nous chrétiens, une arme irrésistible contre toutes ses ruses. Armé de la foi et de la pureté de cœur, de la justice et de la paix, le chrétien, au nom du Seigneur Jésus-Christ, par la puissance de Sa Croix, peut facilement surmontertoutes les intrigues du tentateur. Ce dernier ne doit pas nous effrayer, car par la puissance de Dieu, il a été renversé. Amen.

 

Évêque MITROPHANE /Znosko-Borovsky/

 

 

 

Сей есть Сын Мой возлюбленный

 

Сам Богъ Отец засвидетельствовал Своим гласом Израилю, что давно ожидаемый им Мессия пришел в лице Иисуса Христа. А Самому Иисусу этот голос указывал, что настало время начать Ему Свое служение Мессии. И Он, Богочеловек, принял на Себя это величайшее служение, в котором Ему предстояло совершить дело возрождения падшего человечества, выдержать страшную борьбу с темными силами, во власть коих пало человечество. Но прежде чем вступить на великое служение, Христосъ удаляется в пустыню, чтобы вдали от суетного мiра побыть наедине с Богом Отцом, и там совершить тот подвиг, который должен был совершить некогда Адам, но которого он не совершил и тем навлек на все потомство иго тьмы: греха, проклятия и смерти.

В пустыне Иисусъ был окружен не сладостями земного рая, а мертвыми картинами пустыни и именно здесь человек мог сильнее всего почувствовать, какому тяжкому проклятию подверг он землю своим преступлением. Здесь Христосъ был со зверями, – говорит евангелист. Этим замечанием он подчеркивает, что звери, в обычном своем состоянии избегающие человека, совершенно иначе отнеслись ко Иисусу, в Котором почувствовали всю первобытную непорочность и доброту человеческой природы, и потому безбоязненно окружали Его, подчиняясь Ему, как некогда подчинялись Адаму в раю.

Подобно тому, как некогда в Эдемском саду диавол подверг искушению невинного, безгрешным созданного человека и погубил его, так и теперь не мог он вынести пребывания в пустыне безгрешного Человека. Он пытается и Его погубить. Но если в Эдемском саду его злобное лукавство восторжествовало, то теперь оно потерпело окончательное посрамление и поражение.

В течение 40 дней Христосъ «ничего не ел и напоследок взалкал». Этим моментом человеческой немощи и воспользовался искуситель. Его коварная злоба измыслила три формы искушения, которыми особенно затрагиваются слабости человеческой природы, а именно: угождение плоти, самомнение и властолюбие.

Указывая на камни, говорит искуситель Христу : «Если Ты Сын Божий, скажи, чтобы камни сии сделались хлебами»; он рассчитывал затронуть чувственную немощь Иисуса, как затронул ее некогда в первых людях в раю. Но ответ Христа сразу разбил лукавый замысел искусителя : «Не хлебом единым жив будет человек, но всяким Словом, исходящим из уст Божиих», – сказал Христосъ. Этим ответом наносился решительный удар господству плоти в человеке: человек не исключительно плотское существо, а напротив существо, которое всегда может торжествовать над немощами, над слабостями плоти. Этот ответ показал искусителю, с Кем он имеет дело, и он, подделываясь под обнаруженное им во Христе настроение духа и желая возбудить в Нем гордость самомнения, пытается искусить Иисуса на безграничном уповании на Бога. «Берет Его диавол, поставляет на крыле храма и говорит : если Ты действительно Сын Божий, почему Тебе не броситься с этой высоты вниз; ведь, сказано : "ангелам Своим заповедает о Тебе, и на руках понесут тебя, да не преткнешься о камень ногою Твоею", – этим Ты сразу докажешь всем жителям Иерусалима Свое Божественное достоинство». Но и это искушение оказалось бессильным пред лицом безгрешного Человека-Иисуса. На все эти излияния лукавой лести Иисусъ спокойно ответил: «Написано также : не искушай Господа Бога Твоего».

Потерпев неудачу на искушении телесной немощи и духовной гордости, диавол сделал последнюю отчаянную попытку – призраком безграничного самовластия над всеми царствами земли. Возведя Иисуса на высокую гору, он развернул перед Его взором волшебную картину всех царств мiра и сказал Ему : «Всё это дам Тебе, если, падши, поклонишься мне». Диавол знал, что Христу, как Спасителю мiра, предстоят страшные искушения уничижения и страданий, пред которыми невольно должно было содрогнуться Его человеческое сердце. И вот он, искуситель, подсказывает, что всего этого можно избежать и стать тем грозным мессией-царем, завоевателем и властелином всего мiра, каким и ожидают его вожди и старейшины еврейского народа – все это будет, если Христосъ поклонится искусителю.

Дерзость сатаны, в этом искушении, переступила всякие пределы, и Христосъ победно ответил ему : «Отойди от Меня, сатана! ибо написано : Господу Богу твоему покланяйся и Ему единому служи».

Если в Эдемском саду злобное лукавство человеконенавистника восторжествовало, то теперь он понес посрамление и поражение. Новый Адам – Иисусъ Христосъ – победил сатану и тем дал нам, христианам, непреодолимое оружие против всех его козней. Вооруженный верой и чистотой сердца, праведностью и миролюбием, христианин, именем Господа Иисуса Христа, силою Креста Его, легко побеждает все козни искусителя. Для нас не страшен он, ибо силою Божией он низвержен. Аминь.

 

Епископъ МИТРОФАНЪ /Зноско-Боровский/

 

Fais cela et tu vivras

 

 

Dimanche dernier, nous avons entendu dela bouchedu Sauveur les paroles adressées à la femme guérie : « Ta foi t'a sauvée, va en paix », et à Jaïre, le père de l'adolescente mourante, Il dit : « N'aie pas peur, crois seulement, et ta fille sera sauvée ». Et aujourd'hui, le Seigneur dit au légaliste qui s’emploie à le tenter : « Fais cela et tu vivras ».

« Que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle » ? demande le docteur de la loi au Seigneur. « Tu connais pourtant la loi de Dieu », lui répond le Seigneur, « et que dit-elle » ? « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de toute ta pensée, et ton prochain comme toi-même », dit le docteur. Eh bien, fais donc cela et tu vivras, tu hériteras de la vie éternelle, ta vie aura un sens.

Bref, « agis ainsi ». Le Seigneur indique que la justification de la vie de l'homme est d'aimer Dieu, de connaître la loi de Dieu, de connaître la volonté de Dieu et de la mettre en pratique. Le commandement précise exactement ce que doit être l'amour pour Dieu, en amenant l'homme à la connaissance de Sa volonté. « Tu aimeras », mais tu n’aimeras pas simplement, tu aimeras « de tout ton cœur ». Pourquoi le Seigneur dit-il tu aimeras « de tout ton cœur » ? Parce que si tu ne consacres qu'une partie de ton cœur à Dieu, qu'une partie de tes pensées, alors dans cette autre partie, qui n'est pas consacrée à Dieu, s’imposera "l'esprit du siècle" les mauvaises pensées prendront le dessus, la convoitise charnelle prendra le dessus, le péché prendra le dessus, ce qui non seulement te souillera, mais t’avilira, te corrompra, te rendant sourd à la voix de la conscience.

Nous disons tous de nous-mêmes que nous sommes des croyants. Si tu penses ainsi, regarde-toi de près et demande-toi – y a-t-il en toi un élément d'amour vivant pour Dieu. L'amour trouve toujours son expression dans l'accomplissement de la volonté de la Personne aimée. À la question de savoir s'il y a de l'amour pour Dieu en nous, la réponse est dans notre façon de vivre. Vous êtes croyant, mais aimez-vous votre Seigneur de tout votre cœur ? Combien de fois voyons-nous parmi les croyants une vie non conforme à la foi ; nous entendons des raisonnements parfaitement incompatibles avec la foi en Dieu, en la Providence générale de Dieu sur le monde et en Dieu notre Juge final. Pour justifier leurs raisonnements et leurs déviations morales par rapport aux commandements de Dieu, ces personnes se réfèrent à "l'esprit du temps". Mais quel est cet "esprit du temps" ? Est-ce l'esprit de Dieu, un esprit lumineux, ou est-ce un esprit des ténèbres, l'esprit de Satan ? L'apôtre de l'amour, saint Jean le Théologien, nous met en garde, nous chrétiens : « Frères, ne croyez pas à tout esprit », car « Satan lui-même se déguise en ange de lumière ». Ainsi, en écoutant "l'esprit du temps" et en nous soumettant à lui, ne tombons-nous pas dans les filets de Satan, qui prend l'apparence d'un ange de lumière ?

Qu'inspire cet "esprit du temps" aux gens, et en particulier aux jeunes ? Il leur inspire ce qui suit : "vis comme tout le monde vit", "vis comme ta nature te le dit, c'est-à-dire comme ta chair, comme la luxure te le disent", et étouffant ainsi la conscience, qui est la voix de Dieu en nous. "L'esprit du temps" plonge l'homme dans la vie charnelle, et de là naissent la débauche, une fausse conception de la liberté et toutes sortes de vices. "L'esprit du temps" inculque à l'homme que toutes les religions se valent. "L'esprit du temps" importe dans le monde les sectes, les hérésies et les schismes, et inculque à la jeunesse l'arrogance et la rébellion.

En obéissant à "l'esprit du temps", en écoutant sa voix, ne trahissez-vous pas Dieu, ne devenez-vous pas des serviteurs de Satan ? C'est pourquoi le Seigneur dit que l'amour pour Dieu doit être total : « Tu aimeras le Seigneur Dieu de tout ton cœur et de toute ta pensée ». Car si tu donnes à Dieu tout ton cœur et tout ton esprit, le péché, "l'esprit du temps", ne trouvera pas de place en toi, et ton cœur deviendra peu à peu la demeure de Dieu.

Seigneur, aide-nous à t'aimer de tout notre cœur. Nous savons que notre bonheur, la paix de notre âme, la joie et la justification de notre vie résident dans l'amour que nous te portons. Amen.

 

Évêque MITROPHANE /Znosko-Borovsky/

 

 

 

 

 

Так поступай и будешь жить

 

 

В прошлое воскресенье слышали мы из уст Спасителя слова, обращенные к получившей исцеление женщине: «вера твоя спасла тебя, иди в мире», и к Иаиру отцу умиравшей отроковицы слова: «не бойся, только веруй, и спасена будет» дочь твоя. А сегодня Господь говорит искушавшему Его законнику: «Так поступай и будешь жить».

«Что мне делать, чтобы наследовать жизнь вечную?» – спросил Господа законник. « Ты же знаешь Закон Божий, – отвечает законнику Господь, – что там сказано »? «Возлюби Господа Бога Твоего от всего сердца, всем помышлением твоим, и ближнего твоего, как самого себя», – говорит законник. Так вот, так и поступай и будешь жить – наследуешь жизнь вечную, жизнь твоя будет осмысленной.

Словом: «так поступай» . Господь указал, что оправдание жизни человека – в любви к Богу, в познании Божия Закона, в познании воли Божией и в исполнении ее. В заповеди точно указано, какой должна быть любовь к Богу, вводящая человека в познание воли Его. «Возлюби» – не просто возлюби, но возлюби «от всего сердца твоего». Почему говорит Господь: «возлюби от всего сердца»? Да потому, что – если ты посвятишь Богу только часть твоего сердца, только часть твоих мыслей, тогда в ту другую часть, не посвященную Богу, вселится "дух времени" – вселятся дурные помыслы, вселится плотская похоть, вселится грех, который тебя не только осквернит, но и растлит, сделав глухим к голосу совести.

Все мы говорим о себе: «мы – верующие». Так говорящий, приглядись к себе и скажи – есть ли в тебе элемент живой любви к Богу? Любовь всегда находит свое выражение в исполнении воли Любимого. На вопрос: есть ли в нас любовь к Богу – отвечает образ нашей жизни. Ты верующий, но любишь ли ты Господа от всего сердца твоего? Как часто приходится в среде верующих наблюдать жизнь не по вере; слышать рассуждения, несовместимые с верой в Бога, Промыслителя и нашего последнего Судии. Желая оправдать свои рассуждения и нравственные уклонения от Божиих заповедей, эти люди ссылаются на "дух времени". Что же это за "дух времени"? Божий ли это дух, светлый ли, или это дух тьмы, дух сатаны? Апостол Любви, св. Иоанн Богослов, предупреждает нас, христиан: «Братие, не всякому духу верьте», ибо и «сатана принимает на себя вид ангела светла». Так вот, прислушиваясь к "духу времени" и ему подчиняясь, не попадаем ли мы в сети сатаны, принимающего на себя вид ангела светла?

Что же внушает этот "дух времени" человеку, особенно молодежи? Он им внушает следующее: «живи так, как все живут», «живи так, как подсказывает тебе твоя природа, т.е. твоя плоть, похоть», и заглушая, таким образом, в человеке совесть, этот голос Божий в нас, "дух времени" погружает человека в плотскую жизнь, а отсюда вырастают разврат, ложное понимание свободы и всякие пороки. "Дух времени" внушает человеку, что все религии равны, дух времени вносит в мiръ секты, ереси и расколы, а в юношество вселяет высокомерие и непокорство.

Скажите, подчиняясь "духу времени", прислушиваясь к его голосу, не изменяете ли вы Богу, не становитесь ли вы слугами сатаны? Вот почему говорит Господь, что любовь к Богу должна быть всецелой: «возлюби Господа Бога от всего сердца, всем помышлением твоим». Ибо если отдашь Богу все сердце и все твое помышление, грех, "дух времени", не найдет в тебе места и сердце твое станет постепенно обителью Бога.

Господи, помоги нам возлюбить Тебя всем сердцем! Мы знаем, что в любви к Тебе наше счастье, мир души, радость и оправдание нашей жизни. Аминь.

 

Епископъ МИТРОФАНЪ /Зноско-Боровскiй/

 

 

 

L’homme  riche  insensé

 

Le monde a toujours cherché à s'enrichir.

L'idéal d'une vie bien rassasiée, satisfaite et paisible a toujours été l'idéal de l'écrasante majorité des gens... Travailler et se reposer... Goûter les fruits des soucis et préoccupations de toutes ces années passées... Se reposer sur les lauriers d'une prospérité personnelle créée de ses propres mains... C'est ce que l'humanité pauvre et malheureuse s'efforce d'obtenir, ce qu'elle recherche et ce à quoi elle aspire au plus profond de son âme.

La vie est dure et pénible... Son fardeau souvent insupportable pèse sur nos épaules et les fait fléchir. Comme nous devrions chérir ce que nous avons acquis au prix de tant d'efforts. Combien est heureux celui qui a réussi à l'acquérir et combien il doit s'accrocher fermement à cette prospérité terrestre.

C'est ainsi que juge le monde... Mais l'Évangile a jugé différemment... Dans la lecture évangélique que nous propose aujourd’hui la Sainte Église, nous est présentée la parabole du Seigneur sur un homme riche qui a amassé une grande fortune pour lui-même. L'idéal du bien-être terrestre a été atteint... « Que dois-je faire », se demande l'homme riche dans une perplexité satisfaite, « je n'ai plus nulle part où engranger ma récolte ». 

Et il en arrive à la décision suivante : « Je démolirai mes greniers et j'en construirai de plus grands, et j'y rassemblerai tout mon blé et tous mes biens ». Puis du plus profond de son cœur il se dit : « Je dirai à mon âme: mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve et pour de nombreuses années; repose-toi, mange, bois, et réjouis-toi ». C'est ce que la raison pratique humaine lui dicte. Mais Dieu lui dit : « Insensé, cette nuit même ton âme te sera enlevée ; à qui reviendra ce que tu as préparé »? Et là un fait oublié refait surface : sur terre, le dernier mot appartient toujours à la mort. « Nu je suis sorti du ventre de ma mère, nu je reviendrai »,conformément aux paroles de Job le-très-affligé.Tel un château de cartes, tout ce que l'homme a créé pour lui-même s'effondre ; la richesse, le bonheur, la joie terrestre et le bien-être se transforment en cendres et poussière …

« Il en est ainsi de celui qui amasse des trésors pour lui-même, et qui n'est pas riche pour Dieu », conclut Sa parabole le Christ Sauveur. La richesse en Dieu, c'est le moyen pour le chrétien de conserver dans l'éternité ce qui se perd et périt dans la vie temporelle. En soi, la richesse n'est rien. Dans un certain sens, c'est même un talent... Un talent qui peut être soit multiplié, soit enfoui dans le sol.

Frères ! nous devons nous dépêcher de faire le bien. La vie humaine est trop courte, ses jours s'écoulent et disparaissent comme des «gouttes de pluie », comme il est dit dans le canon de séparation de l’âme du corps.

Chaque jour, nous nous occupons des vêtements, de la nourriture et des autres nécessités de la vie. Mais nous soucions-nous de « nous enrichir en Dieu » ?

L'histoire de l'Église connaît de nombreux philanthropes, c’est-à-dire des personnes qui aiment vraiment l'humanité comme le juste Philarète le Miséricordieux. Ces hommes ne se sont pas arrêtés devant les difficultés posées par la raison. Ils sont allés là où leur cœur de chrétiens aimants les appelait et ils ont aidé sans regarder en arrière, sans craindre l'avenir, sans trembler à l'idée de l'éventualité d'un "jour noir". Car ce jour n'est pas une crainte pour le chrétien. Il est plus facile de souffrir pour celui qui aime que de regarder avec indifférence la souffrance de son prochain.

Dans l’office de funérailles d’un prêtre nous pouvons lire : « Si tu as fait miséricorde à tes frères humains, à toi-même il sera fait miséricorde là-bas, si tu as pris en compassion quelque orphelin, de toi-même, là-bas, on prendra compassion. Si, en cette vie, tu as couvert qui était nu, toi-même tu seras couvert là-haut ». Il ne s'agit pas seulement de la loi de la rétribution, ni de la rétribution céleste des bonnes actions accomplies sur terre. Il y a là quelque chose de plus : c'est le mystère de l'amour, qui se révèle dans les actes d'un cœur chrétien aimant, dans la compassion au nom du Christ…

Revendiquons donc, frères, cet amour et cette compassion. Recherchons la richesse en Dieu, l'enrichissement en Christ. Rappelons-nous que chaque centime dépensé par nous au nom du Christ, nous enrichit en Dieu, augmente notre capital spirituel pour le moment de notre passage dans les demeures éternelles. Le Seigneur lui-même nous en donne le témoignage dans Ses paroles irréfragables :

« Donnez et il vous sera donné, car de la même mesure dont vous mesurerez, on vous mesurera en retour » /Luc 6, 38/. Amen.

 

Hiéromoine MÉTHODE /Saveloff-Yoguel/

 

 

 

 

 

Неразумный богач

 

 

Мiръ всегда стремился к обогащению.

Идеал сытой, довольной и спокойной жизни всегда был идеалом подавляющего большинства… Потрудиться и отдохнуть… Вкусить от плодов своих долголетних забот и попечений… Почить на лаврах, собственными руками созданного личного благополучия … Вот к чему стремилось, чего искало, по чем болело душой, по преимуществу, бедное и несчастное человечество…

Жизнь тяжела… Давит и сгибает плечи ее часто невыносимое бремя. Как должны мы дорожить тем, что с таким трудом приобретено нами. Как счастлив и как крепко должен держаться за земное благополучие тот, кто сумел его приобрести.

Да, так судит мiръ… Но иначе рассудило Евангелие… В том Евангельском чтении, которое ныне предлагает нам Святая Церковь, дается нам Господня притча о богаче, стяжавшем себе многое состояние. Достигнут идеал земного благополучия… «Что мне делать, – в самодовольном недоумении вопрошает богач, – некуда мне собрать плодов моих.»

И приходит к решению : «Сломаю житницы мои и построю большие, и соберу туда весь хлеб мой и все добро мое…» И дальше – сокровенное сердца: «и скажу душе моей: душа! много добра лежит у тебя на многие годы: покойся, ешь, пей, веселись… » Так говорил человеческий практический разум. Но Богъ сказал ему: безумный! в сию ночь душу твою возьмут (по славянски лучше – «истяжут») у тебя; кому же достанется то, что ты заготовил? И тут открылось одно забытое обстоятельство: на земле последнее слово принадлежит смерти. «Наг я вышел из чрева матери моей, наг и возвращусь», по словам многострадального Иова. Как карточный домик рушится все, что создал для себя человек, в пепел и прах обращаются и богатство, и счастье, и земная радость, и благополучие …

«Так бывает с тем, кто собирает сокровища для себя, а не в Бога богатеет,» – заключает притчу Христосъ Спаситель.

Богатство в Боге … Вот для христианина путь, на котором сохранит он в вечности то, что теряется и гибнет во временной жизни.

Само по себе богатство – ничто. Но в каком-то смысле оно – талант… Талант, который, может быть или приумножен, или зарыт в землю.

Братие, надо спешить делать добро. Человеческая жизнь слишком коротка, дни ее текут и исчезают, как «дождевые капли»,как говорится вканоне на исход души.

Каждый день заботимся мы и об одежде, и о пище, и о прочих нуждах житейских. Но заботимся ли о том, чтобы «богатеть в Бога?»

Церковная история знает многих истинных человеколюбцев. Один из них – праведный Филарет Милостивый. Эти люди не останавливались пред теми затруднениями, которые ставил практический разум. Они шли туда, куда звало их христиански любящее сердце, и помогали, не оглядываясь назад, не боясь за будущее, не трепеща при мысли о возможности «черного дня.» Этот «черный день» не страшен для христианина. Тому, кто любит, легче самому страдать, чем равнодушно взирать на страдания ближнего. Наше церковное богослужение сохранило нам замечательное проникновение в тайну любящего сердца.

Эти слова находим мы в чине погребения священнического.

«Аще помиловал еси, человече, человека, той имать тамо помиловати тя, и аще которому сироте сострадал еси, той избавит тя тамо от нужды. Аще в житии нага покрыл еси, той имать тамо покрыти тя.…» Здесь не только закон возмездия, не только небесный расчет за совершенное на земле доброе дело. Здесь нечто большее – здесь тайна любви, являемой в деяниях любящего христианского сердца, в сострадании во имя Христово …

Взыщем же, братие, этой любви и этого сострадания. Взыщем богатства в Боге, обогащения во Христе. Будем помнить, что каждая копейка, каждый грош, растраченный нами во имя Христово, обогащают нас в Боге, умножают наш духовный капитал к моменту нашего переселения в вечные кровы. Об этом Сам Господь свидетельствует нам в Своих непреложных глаголах:

«Давайте и дастся вам … ибо какою мерою мерите, такою и отмерится вам». Аминь.

 

Iеромонахъ МЕѲОДIЙ /Савелов-Йогель/