2-ème dimanche du Grand-Carême – Saint Grégoire Palamas

 

 

Nous avons vécu toute cette semaine à la lumière de la fête de dimanche dernier où nous célébrions le Triomphe de l’Orthodoxie. Revenons sur un trait fondamental de l’Évangile que nous avions lu ce jour-là. « Philippe rencontra Nathanaël et lui dit : Nous avons trouvé celui dont Moïse a écrit dans la Loi et dont les prophètes ont parlé. C’est Jésus, le fils de Joseph, de Nazareth. Mais Nathanaël lui répondit : de Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? ». Le désir de Philippe, tout comme celui de Nathanaël, était de glorifier Dieu correctement, de façon orthodoxe. Ce qui signifie qu’il s’agissait pour eux de définir avant tout avec exactitude qui est le Messie véritable. Poussés par ce désir ils s’approchent du Christ et Celui-ci, voyant Nathanaël, dit : « Voici vraiment un Israélite, en qui il n’y a nul artifice ». Nathanaël lui répondit : « D’où me connais-tu ? Jésus lui répondit : Avant que Philippe t’appelât, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu ». Nous ignorons ce qu’il y avait sous ce figuier, mais manifestement le Christ avait vu juste, Il avait touché directement le cœur de cet homme. Et s’en suivit la réponse de Nathanaël : « Rabbi, tu es le Fils de Dieu, le Roi d’Israël ». Nathanaël glorifia le Christ de façon parfaitement juste et de ce fait devint le tout premier orthodoxe. Et tout cela, du simple fait que le Christ avait touché son cœur, avait touché quelque chose d’intime, de secret, qui était niché dans le plus profond de son cœur.

Le Triomphe de l’Orthodoxie commence toujours dans le cœur de l’homme, puis il se révèle dans l’extérieur, le visible. Il est vrai, qu’il se peut que des choses extérieures puissent entraîner notre cœur, l’éveiller en quelque sorte, mais de toutes façons il faut que le cœur soit capable d’être éveillé. Dieu a besoin de notre cœur. Servir Dieu sans cœur, une Orthodoxie sans cœur, ce serait pareil à un homme dépourvu de cœur.

L’évangile d’aujourd’hui nous dit encore la même chose. Quatre hommes amènent un homme paralysé et veulent le présenter au Seigneur, mais ils ne peuvent L’approcher à cause de la foule nombreuse. Ils décident alors de découvrir la toiture, et par l’ouverture ainsi créée ils descendent le grabat où gisait le paralytique. Vous voyez combien cette opération était difficile, complexe; en fait c’est une illustration du commandement d’amour dans sa manifestation extérieure. C’est une scène de la vie portée par le Triomphe de l’Orthodoxie.

Mais où se situe la source de cette vie ? Écoutons l’évangile de ce jour : « Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique : Mon fils, tes péchés te sont remis ». Ces quatre personnes qui l’avaient amené ici avait la foi dans leur cœur, et cette foi leur a permis de réaliser tous ces efforts pour apporter de l’aide à ce malheureux, et le Seigneur voyant leur foi répond à leur demande. L’extérieur, c’est-à-dire le visible, n’a pu se réaliser que parce qu’il était le fruit de l’intérieur, de l’invisible, du cœur. Le Seigneur n’a pas commencé par dire au paralytique : « Lève-toi, prends ton grabat et marche », mais Il lui a dit : « Tes péchés te sont remis ». Comme vous pouvez le constater, ce qui vient d’abord ce n’est pas l’extérieur, mais ce qui est intérieur. Le cœur était prisonnier du péché. Ce cœur, paralysé par le péché, ne pouvait sentir et comprendre Dieu en la personne du Christ et ne pouvait donc pas Le glorifier convenablement. Et donc le Christ guérit ce cœur et le rend orthodoxe.

Puis arrive ce que j’ai appelé l’extérieur : « Je te l’ordonne : prends ton grabat et va dans ta maison ». Et que serait-il arrivé si la Seigneur avait commencé par la fin, c’est-à-dire par la guérison visible? Le paralytique se serait pareillement levé, aurait pris son grabat et serait rentré chez lui, mais avec un cœur mort, prisonnier de ses péchés. Ce paralytique aurait été un mort vivant. Et c’est bien là ce que les pharisiens ne pouvaient comprendre. « Lequel est le plus facile de dire au paralytique : tes péchés te sont pardonnés, ou de lui dire : Lève-toi, prends ton grabat et marche. Mais, afin que vous sachiez que le Fils de l’Homme a sur la terre le pouvoir de remettre les péchés », Il dit au paralytique : « Lève-toi, prends ton grabat et va dans ta maison ». Le Seigneur a donné à ce paralytique tout à la fois l’intérieur et l’extérieur, ce qui est invisible et ce qui est visible. Et le paralytique s’en est allé chez lui, emportant avec soi le sentiment calme du Triomphe de l’Orthodoxie.

Et saint Grégoire Palamas, à qui est consacré ce deuxième dimanche du Grand-Carême, montre de façon lumineuse par toute sa vie, que la vie chrétienne, la vie orthodoxe naît toujours en notre cœur, et seulement alors se manifeste dans les exploits de notre vie extérieure. Amen

 

Archevêque ANDRÉ /Rymarenko/

 

 

 

 

2-ая Неделя Великого Поста - Святой Григорий Палама

 

 

Прожили мы, братья и сестры эту неделю во свете прошлого Воскресенья – Торжества Православия. Замечательную черту показало нам и Евангелие, тогда прочитанное :

« Филипп находит Нафанаила и говорит ему: Мы нашли Того, о Ком писали Моисей в законе и пророки: Иисуса, сына Иосифова из Назарета. Но Нафанаил сказал Ему: из Назарета может ли быть что доброе ? » Оба они, и Филипп, и Нафанаил хотят правильно веровать, правильно прославлять Бога, т.е. быть православными. Но для них это значит, прежде всего, определить кто же истинный Мессия. С таким намерением они подходят ко Христу. Христосъ, увидев Нафанаила, говорит : « Вот подлинно Израильтянин, в котором нет лукавства ». Нафанаил говорит Ему : « Почему Ты знаешь меня ? » Иисусъ сказал ему в ответ : « Прежде нежели позвал тебя Филипп, когда ты был под смоковницею, Я видел тебя ». Что было под смоковницею, мы не знаем, но знаем, что Христосъ попал прямо в точку, прямо в сердце этого человека. Вот ответ Нафанаила : « Равви, Ты Сын Божий… » Нафанаил, право, правильно прославил Христа, и, таким образом, сделался первым православным человеком. А все потому, что Христосъ коснулся его сердца, чего-то сокровенного, что лежало глубоко, глубоко в сердце Нафанаила.

Торжество Православия всегда и начинается в сердце человека, а потом уже выявляется во внешнем. Правда иногда бывают случаи, когда и внешнее влечет за собой сердце, как бы пробуждает его, но для этого необходимо, чтобы в сердце было бы нечто такое, что можно пробудить его. Богъ требует нашего сердца. Служить Богу без сердца, Православие без сердца, – это то же что и человек без сердца.

Вот и сегодняшнее Евангелие нам говорит о том же. Принесли ко Господу расслабленного, которого несли четверо. И не имея возможности приблизиться ко Христу за многолюдством, раскрыли кровлю дома и опустили постель, на которой лежал расслабленный. Видите, как нелегко все это было. Вот исполнение заповеди о любви во внешней жизни. Да, вот и жизнь в Торжестве Православия.

Но где же ее источник ? А вот послушаем дальше : « Иисусъ, видя веру их, говорит расслабленному: чадо, прощаются тебе грехи твои ». Эти четверо имели веру в сердце, и эта вера побудила их на все их усилия помочь, и видя эту их веру, Господь помог. Внешнее получилось, как результат внутреннего. И расслабленному Господь не сказал сразу : « Встань, возьми постель твою… » а сказал : « Чадо, прощаются тебе грехи твои ». Видите, не внешнее сначала, а внутреннее. Ведь грех был в сердце. Сердце, парализованное грехом, не могло почувствовать Бога во Христе и не могло правильно прославить Его. И вот Христосъ исцеляет это сердце, делает его православным.

А затем идет и внешнее : « Тебе говорю : встань, возьми постель твою и иди в дом твой ». А что получилось, если бы Господь начал со второго, со внешнего исцеления ? Расслабленный так же встал бы, взял бы постель свою и пошел бы… но только с сердцем мертвым от грехов. Это был бы живой мертвец. Вот чего не могли понять фарисеи. « Что легче? – сказал им Христосъ: сказать ли расслабленному – прощаются тебе грехи твои, или сказать – встань, возьми постель твою и ходи. Но чтобы вы знали, что Сын Человеческий имеет на земле власть прощать грехи », говорит расслабленному : « Тебе говорю: встань, возьми постель твою и иди в дом твой ». Этому расслабленному Господь даровал и внутреннее, и внешнее. И он пошел в дом свой и понес туда с собой чувство тихости Торжества Православия.

Вот и Святой, которому посвящается эта неделя Великого Поста, Григорий Палама так ярко показывает нам всей своей жизнью, что христианская жизнь, православная жизнь всегда начинается в нашем сердце, и только тогда проявляется в подвигах нашей внешней жизни.

 

Архiепископъ АНДРЕЙ /Рымаренко/

 

 

 

 

4° Dimanche – Saint Jean Climaque

 

En ce quatrième dimanche du Grand-Carême, l’Église célèbre la mémoire de saint Jean Climaque qui, à l’âge de 16 ans, a gravi la montagne du Sinaï pour y mener son combat spirituel. Ses contemporains témoignent de lui qu’à 16 ans il avait déjà atteint la sagesse parfaite d’un homme de mille ans. Le jour de sa mémoire, ce sont les Béatitudes qui, en Église, sont lues pour l’Evangile. En me servant des paroles des saints Pères, je me propose de vous parler de cette Loi Evangélique que le Seigneur nous a donnée sur la montagne de Galilée.

« Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les prophètes, Je ne suis pas venu les abolir, mais les accomplir », dit le Seigneur. Si nous comparons la Loi de Moïse et la Loi de l’Evangile, nous constatons qu’une différence essentielle les sépare. Lorsque nous lisons la Bible, nous voyons combien la Loi de Moïse, austère et rigoureuse, avait été proclamée parmi les tonnerres et les éclairs d’un son de cor terrifiant. Alors que la Loi Evangélique, baignée de grâce, a été annoncée au monde un jour de printemps, sous une brise légère venue du lac de Galilée, venant balayer le flanc d’une colline parsemée de verdure et de fleurs. Là-bas, dans l’Ancien Testament, des nuages épais et menaçants dissimulaient le sommet du Mont Sinaï et la voix d’un Dieu invisible terrifiait les fils d’Israël, tandis qu’ici des Paroles de Vie éternelle sortaient de la bouche très-pure de notre Seigneur Jésus, au cœur humble, et caressaient le cœur de ceux qui étaient venus l’écouter. Là-bas, dans l’Ancien Testament, sous peine de mourir, nul n’osait s’approcher de la montagne plus près que la limite prévue, tandis que là, une foule compacte se pressait autour du Seigneur, s’efforçant d’approcher le plus près possible de Lui et d’effleurer ne serait-ce que les vêtements de ce Législateur débordant d’amour qui respirait la paix et le pouvoir de guérison. Dans le Nouveau Testament, le Maître céleste ne restreint pas la liberté de ceux qui L’approchent par des directives sévères, Il ne les effraie pas par des menaces. Il ne fait qu’indiquer ce que tout le monde recherche, ce à quoi aspire tout homme. Il parle du bonheur, de la béatitude, en indiquant le moyen d’y parvenir. Il n’ordonne rien, mais tel un père aimant, de Sa voix douce, incite les gens à les réaliser : bienheureux ceux dont la conscience est en paix, dit le Christ, ceux qui ont un cœur bon et joyeux, et ont une conscience ferme en une vie future bienheureuse.

La Loi qui avait été donnée sur le mont Sinaï était une loi d’une vérité légale dure et rigoureuse. La Loi évangélique est une Loi d’amour. En elle se sont fondues la Vérité de l’Ancien Testament et la Grâce du Nouveau Testament. Dans la Loi évangélique, ainsi que le dit le psalmiste David : « La justice et la paix s’embrassent ». De plus, lorsque l’Ancienne Loi nous dit : « Ne fais pas le mal », la Nouvelle Loi ajoute : « et ne pense même pas au mal ; que la simple pensée du mal ne vienne effleurer ton cœur ». La Nouvelle Loi extirpe de nos cœurs les racines mêmes du mal.

La Loi Nouvelle nous a été donnée dans le Sermon sur la Montagne, qui débute par ces mots : « Bienheureux les pauvres en esprit, car le Royaume des Cieux est à eux ». Non pas ceux qui sont matériellement pauvres, car ce genre de pauvreté peut avoir pour origine la paresse ou l’oisiveté . Non pas ceux qui hypocritement font mine de s’humilier, mais ceux qui se considèrent réellement plus mauvais que les autres, qui voient leurs propres défauts, qui sont conscients de leur impuissance, qui ne se considèrent pas être supérieurs aux autres par l’intelligence, qui recourent à Dieu pour obtenir Son aide « comme les pauvres demandent l’aumône aux riches ».

De tels "pauvres en esprit" peuvent être aussi bien des riches que des pauvres. Les pauvres sont réellement pauvres quand, avec gratitude envers Dieu, sans rechigner, ils portent la croix de leur pauvreté, travaillent du mieux qu'ils le peuvent et seulement en cas d'extrême nécessité recourent à l'aide de leurs proches ; et les riches sont pauvres lorsqu'ils ne se considèrent pas être des maîtres, mais seulement comme des intendants de bénédictions terrestres qui leur sont confiées par Dieu ; ils ne sont pas fiers de leur richesse, mais l'utilisent pour la gloire de Dieu au profit de leurs proches. Abraham était riche, mais il disait de lui-même : « Je suis poussière et cendre ». David était roi, mais il implorait Dieu humblement : « Je ne suis qu’un ver de terre, pauvre et misérable, pas un homme ». Les "pauvres en esprit" sont des pauvres et des riches, des ignorants commedes sages, des propriétairescomme des travailleurs, ce sont tous ceux qui ont acquis la vertu d'humilité et à qui appartient la béatitude. Les humbles de cœur, déjà ici sur terre, ressentent la joie et la paix bénie dont les gens fiers n'ont pas la moindre idée. Il n'est rien aux yeux de Dieu de plus cher que l'humilité. Sans humilité, il ne peut y avoir de salut, car sans humilité aucune vertu ne peut être agréable à Dieu, ne peut être spirituellement édifiante et salvatrice pour l'homme. Tant il est vrai que toutes les calamités qui affligent le monde proviennent de l’orgueil. N’oublions pas que l'ange de lumière, par orgueil, est devenu l'ennemi de Dieu, le diable, et Adam, espérant devenir égal à Dieu, est devenu mortel. L'orgueil est source de toute iniquité.

C'est la raison pour laquelle le Christ propose d'extirper l’orgueil du cœur de l'homme. C'est la raison pour laquelle le Christ nous offre l'humilité, telle un roc solide, sur lequel toutes les vertus peuvent être édifiées en toute sécurité. S'il n'y a pas de «pauvreté spirituelle», c'est-à-dire d'humilité, nous dit Saint Jean Chrysostome – «même si tu te distingues par le jeûne, la prière, l'aumône, la chasteté, même si tu possèdes toutes les autres vertus, tout cela s'effondrera et périra sil’humilité n’est pas présente», comme cela s'est produit avec le pharisien de l'évangile.

Saint Jean Climaque souligne trois signes principaux de la véritable humilité : 1-er signe - lorsque l'âme accepte avec joie toute humiliation, toute insulte, comme un remède qui guérit les maux découlant du péché ; 2-ème signe - lorsque vous n'êtes pas en colère contre quoi que ce soit ou qui que ce soit ; 3-ème signe - lorsque vous ne faites pas confiance à vos propres vertus, mais que vous voulez constamment apprendre la bonté, la vie au nom et à la gloire de Dieu.

Tous les ascètes, tous les saints possédaient cette humilité. Nous avons un modèle parfait d'humilité en la personne de notre Seigneur Jésus-Christ. « Recevez mes instructions dit-Il –car je suis doux et humble de cœur et vous trouverez du repos pour vos âmes ». Si Lui, Qui est sans péché, S'humilie ainsi, devons-nous, nous qui sommes pécheurs, être fiers, nous enorgueillir ? Et pourtant nous continuons à avanceravec orgueil.

Celui qui a acquis le don de «pauvreté spirituelle» voit toujours ses défauts, ses péchés, il les pleure et les regrette, et il n’ouvre plus sa bouche pour condamner les autres. Amen.

 

Évêque MITROPHANE /Znosko-Borovsky/

 

 

Неделя 4-я Великого поста

 

 

Дорогие, сегодня, в 4-ое воскресенье Великого Поста, св. Церковь вспоминает преп. Иоанна Лествичника, на 16-м году взошедшем для подвига на Синайскую гору. О нем говорят его современники, что на 16-м году жизни своей Иоанн был «тысячелетен совершенством разума». В день его памяти оглашаются в Евангельском чтении Заповеди Блаженства. Словами св. Отцов Церкви скажу вам об этом благодатном Евангельском Законе, который возвестил Господь на горе Галилейской.

«Не думайте, что Я пришел нарушить Закон или пророков: не нарушить пришел Я, но исполнить», – говорит Господь. Сравнивая Закон Моисея с Евангельским Законом, мы обнаруживаем между ними существенную разницу. Помните, Библия повествует о том, как суровый Закон Моисея был провозглашен среди громов и молний, грозно раздававшимся трубным гласом. – А вот благодатный Евангельский Закон возвещен мiру среди весеннего дня при тихом веянии прохлады с Галилейского озера, на склоне горы, покрытой зеленью и цветами. Там, в Ветхом Завете, – густые грозные тучи закрывали вершину Синая и глас Невидимого Бога поражал ужасом сынов Израилевых. – Здесь же сладостно для сердца возвещались глаголы Жизни вечной из пречистых уст кроткого и смиренного сердцем Господа Иисуса. Там – в Ветхом Завете – под страхом смерти никто не смел подойти к горе ближе намеченной черты, – а здесь народ тесною толпою окружал Христа, стараясь как можно ближе подойти и хотя бы прикоснуться к одежде любвеобильного Законодавца, источавшего мир и всеисцеляющую силу. В Новом Завете Небесный Учитель не стесняет свободы приходящих к Нему суровым повелением, не устрашает угрозами, Он только указывает то, чего все ищут, к чему стремится каждый человек ; Он говорит о счастье, о блаженстве, и указывает путь к этому блаженству. Он не приказывает, а лишь, как любящий Отец, побуждает к исполнению их Своим тихим любящим словом : блаженны – счастливы, – говорит Христосъ, – кто имеет мир в совести, доброту и радость в сердце и уверенность в будущей жизни блаженной.

На Синае данный Закон был законом суровой судебной правды. Евангельский Закон это – Закон Любви ; в нем соединились истина, правда Ветхого Завета, с Новозаветной милостью. В Евангельском Законе, как говорит Давид псалмопевец : «Правда и мир облобызались». Более того, если Ветхий Закон говорит : «Не делай зла», Новый Закон говорит: «и не думай о зле, о нем и мысли к сердцу не допускай». Новый Закон, таким образом, из сердца исторгает самые корни зла.

Евангельский Закон дан нам в Нагорной Проповеди и начинается он словами : «Блаженны нищие духом, ибо тех есть Царствие Небесное». Не те блаженны, которые бедны материально, – эта бедность может быть и от лени и от праздности, – не те блаженны, которые смиряют себя лицемерно или поневоле перед людьми, а те блаженны, кто считает себя хуже других, кто видит свои недостатки, сознает немощность своих сил, не превозносится своим умом, кто прибегает к Богу за благодатной помощью, как нищие просят милостыни у богатых.

Такими "нищими духом" могут быть и нищие и богатые. Нищие – бедные, когда они с благодарностью Богу, без ропота несут крест своей нищеты, трудясь в меру сил, только в случаях крайней необходимости прибегая за помощью к ближним ; а богатые – когда считают себя не хозяевами, а только приставниками у Богом им вверенных земных благ, не гордятся своим богатством, но употребляют его во славу Божию, на пользу ближним. Богат был Авраам, но он говорил о себе : «Я прах и пепел». Царем был Давид, но он смиренно взывал к Богу : «Я червь, а не человек, нищ и убог». "Нищие духом" это бедные и богатые, простецы и мудрецы, господа и рабочие, это все, кто стяжал добродетель смирения, и им принадлежит блаженство. Смиренные сердцем, еще здесь на земле, ощущают радость и благодатный мир, о которых гордые люди и понятия не имеют. Нет ничего, в очах Божиих, дороже смирения. Без смирения нет и спасения, потому что без смирения ни одна добродетель не может быть угодна Богу, не может быть духовно созидающей и спасительной для человека. Ведь, все бедствия, удручающие мiръ, произошли от гордости. И ангел света по гордости стал противником Богу, диаволом, и Адам, надеясь стать Богу равным, сделался смертным. Гордость это – источник всякого нечестия.

Вот почему Христосъ предлагает с корнем исторгнуть гордость из сердца человеческого, вот почему Христосъ предлагает нам смирение, как крепкий камень, на котором можно безопасно созидать все добродетели. Если не будет "нищеты духовной", т.е. смирения говорит св.Иоанн Златоуст– «хотя бы ты отличался постом, молитвой, милостыней, целомудрием, хотя бы ты имел все другие добродетели, все это без смирения разрушится и погибнет», как это случилось с евангельским фарисеем.

Преподобный Иоанн Лествичник указывает на три главных признака истинного смирения: 1-ый признак – когда душа с радостью принимает всякое уничижение, всякое оскорбление, как врачевство, исцеляющее недуги греховные; 2-ой признак – когда ни на что и ни на кого не гневаешься; 3-ий признак – когда не доверяешь своим добродетелям и постоянно желаешь научаться добру, жизни во имя и во славу Божию.

Таким смирением обладали все подвижники, все святые. Образец же смирения имеем мы в Господе нашем Иисусе Христе. «Научитесь от Меня, – говорит Он, – ибо Я кроток и смирен сердцем, и найдете покой душам вашим». Если Он, безгрешный, так смирял Себя, то нам ли, грешникам, гордиться, превозноситься? – а ведь мы в гордости-то и ходим.

Кто приобрел дар "нищеты духовной", тот всегда видит свои недостатки, свои грехи, о них скорбит и плачет, закрывая свои уста для осуждения ближних. Аминь.

 

 

Епископъ МИТРОФАНЪ /Зноско-Боровскiй/

 

 

Sainte Marie l’Egyptienne

 

 

« Cette sorte de démons ne sort que par la prière et par le jeûne ». C’est ce que nous lisions dimanche dernier dans le Saint Évangile. Mais de quelle espèce de démons parle-t-on ? Si vous vous souvenez, il était question d’un enfant qui était possédé et que son père avait amené auprès du Christ. Ouvrez seulement un journal et vous comprendrez immédiatement de quelle espèce il s’agit. Voyez combien de personnes, en état de désespoir, se jettent à l’eau pour en finir avec la vie, pensant qu’il n’y a pas de vie éternelle. Ou bien se jettent dans les flammes … Combien de personnes tombent dans ces terribles états d'excès sexuels.Combien de cambriolages, de meurtres dus à la passion de l’argent et du pouvoir. C’est précisément de cette espèce-là dont il est question. Apparemment, elle ne nous concerne pas. Ah … si seulement il pouvait en être ainsi !

Nous vivons actuellement une période de notre vie qui pourrait être appelée "printemps spirituel". Si le semeur est en retard pour semer, il n’y aura pas de germination et donc pas de pain, et si l’homme est en retard dansson travail sur sa vie intérieure, sur son propre cœur, il restera alors sans nourriture spirituelle, en état de famine spirituelle. Et si son cœur est habité par une passion quelconque et qu’il en prend conscience, il comprendra alors que Seul Celui qui a créé l’homme pourra l’en débarrasser. Mais pour y parvenir il faut un apprentissage, et cet apprentissage c’est précisément le jeûne et la prière. C’est ce que nous ont appris les lectures de la semaine écoulée. Cette semaine nous avons lu le Grand Canon de Saint André de Crètequi a bouleversé notre cœur, lui a montré toutes ces passions, afin qu’il puisse s’adresser à Dieu en disant : « Pardonne-moi, ô Dieu, guéris-moi, donne-moi Ta lumière éternelle, car il ne me reste peut-être plus qu’uneannée à vivre, et même moins, peut-être ... Peut-être même suis-je en train d’allervers Toi ». Tous nous allons vers cette éternité et l’Église nous donne ce temps pour nous préparer à voir en nous-mêmes et acquérir les forces nécessaires pour entrer dans la vie éternelle.

Nous pensons souvent que le jeûne, c’est lorsque il y a une bouteille d’huile sur notre table. Certes, se limiter dans sa nourriture, cela fait également partie du jeûne, mais ce n’en est qu’une partie. Le jeûne, c’est lorsque nous ouvrons notre cœur afin d’y voir tout ce qui est superflu pour le balayer et ne conservonsque ce qui lui est nécessaire ! Et la prière ? C’est lorsque notre âme sentant le monde divin adresse sans cessecette prière au Seigneur : « Aide-moi, ne me laisse pas entrer en tentation »… Fais en sorte que ne se réalise pas en moi l’anéantissement de cette sensation essentielle qu’est la conscience. Aujourd’hui je ressens une grande consolation, parce que nos yeux spirituels contemplent Marie l’Égyptienne, cette pécheresse qui est devenue l’image classique de la femme chrétienne.

C’était une courtisane réputée à Alexandrie, en Égypte. C’était une prostituée, une fille publique. Elle était très belle et ne connaissait pas de limites à la débauche. Et voila qu’elle vit une grande foule monter dans un navire en partance pour Jérusalem et décida de monter également à bord, non pour faire un pèlerinage, mais dans l’idée d’exercer son activité coupable avec les passagers. Arrivée à Jérusalem, elle suivit la foule et décida, pourquoi pas, de les suivre et d’aller vénérer la Croix de notre Seigneur. Mais lorsque tout le monde entra dans le temple, Marie, malgré tous ses efforts, ne parvenait pas à en franchir le seuil. Elle restait comme figée sur place. Comme si une bourrasque de vent, ou une vague immense, la repoussaient. Rien n’y faisait, elle ne parvenait pas à entrer et elle réalisa qu’une force terrible l’en empêchait. Et là, elle leva les yeux, et son regard se posa sur l’icône de la Mère de Dieu à l’Enfant.

Et sur le champ s’entrouvrit ce voile qui recouvrait sa conscience. Elle avait entendu parler du Christ, elle savait qu’Il appelait à la chasteté et, d’un coup, sa conscience lui montra toute l’étendue deson péché. Elle tomba alors à genoux devant la Reine Céleste avec ce cri : « Pardonne-moi ! Viens à mon aide ! ». Et là, sans comprendre ce qui lui arrivait, elle fut comme portée par le vent à l’intérieur du temple et tomba en se prosternant devant la Croix du Seigneur. Un miracle se produisit alors: elle ressentit une forte soifde pureté et de chasteté. Et lorsqu’elle comprit intérieurement que ses fautes étaient pardonnées, elle se releva d’un bond, courut vers le Jourdain, le traversa et alla se réfugier dans ce désert. Et elle vécut ainsi durant 47 années dans la sobriété et la vigilance de ses pensées. De son propre aveu, elle rongeait la terre dans le but d’extirper toute cette luxure, tous ces désirs charnels, tous ces démons hostiles qui agitaient son corps. Et elle vécut ainsi, telle un ange,à glorifier Dieu durant 47 ans.

Voilà pourquoi je dis que ce jour, que l’Église nous propose de vivre, est uneconsolation. Il n’est pas de pécheur qui ne puisse être pardonné par le Seigneur. Chacun de nous se retrouvera un jour dans un cercueil, et nous disparaîtrons tous dans la tombe. Mais notre âme, elle,s’en ira pour l’éternité. Est-ce que nous réfléchissons, ne serait-ce que de temps à autre,à ce qui l’attend là-bas ? L’Église nous appelle sans cesse à la pénitence et nous ne savons pas comment l’aborder. Prenons donc l’exemple de Marie qu’une force insurmontable empêchait d’entrer dans le temple. Regardez-vous, examinez votre conscience et vous constaterez la même chose : une force vous empêche de suivre pleinement le Christ. Brisez cette force ! Suivez l’exemple de Marie. Jetez-vous aux pieds de la Mère de Dieu et de notre Seigneur en les suppliant : « Aidez-moi à être un vrai chrétien, totalement dévoué au Christ, aidez-moi à réaliser Ses commandements ». Et alors s’ouvrira devant vous un printemps clair et lumineux. Et lorsque nous serons tout près de la fête de Pâque, nous entendrons le Christ nous dire : « Que la paix soit avec vous » ! Que cette paix soit notre partage. Amen.

 

 

Archevêque ANDRÉ /Rymarenko/

 

 

 

 

 

Святая Мария Египетская

 

 

« Сей род изгоняется постом и молитвою ». Так, если вспомните, в прошлое Воскресенье Евангелие благовествовало нам. Но какой же это род? Если вспомните, говорилось там о юноше, который был одержим бесами и отец привел его ко Христу. Если только вы раскроете газету, то там вам сразу сделается понятен —какой этород. Посмотрите, сколько людей, находящихся в состоянии отчаяния, бросаются в воду для того, чтобы кончить жизнь, думая, что вечной жизни нет.Илив огонь… А сколько людей попадают в эти страшные состояния половых эксцессов.Сколько убийств, грабежей.Что это такое? Это и есть этот род. Мы, как будто бы непричастны к нему. О… если бы только мы были непричастны!

Сейчас мы совершаем тот период жизни, который мы называем духовной весной. Если земледелец опоздает с посевом, – то не будет всхода и не будет хлеба, а если человек запоздает с приобретением трезвения, внимания к своему внутреннему человеку, к сердцу, – то он останется без питания духовного, в духовном голоде. И если в его сердце есть какая-нибудь страсть, и он осознает это, то он также поймет, что никто не сможет изгнать эту страсть, как только Тот, Кто создал человека. Но для этого нужна подготовка. А эта подготовка есть пост и молитва. Вот с какими чувствами мы должны были остаться в прошлую неделю. И если мы были бы в том состоянии, в котором должен был быть христианин, то в эту неделю, когда читался Покаянный канон Андрея Критского, который разворачивал сердце человека, и раскрывал ему вот эти состояния страсти, для того, чтобы он смог подойти ко Господу и сказать : « Прости меня, Боже, исцели меня, дай же мне Твой свет присносущный, дай жизнь, потому что мне может быть только год осталось жизни, а может быть и того нет… Может быть я уже иду вот теперь к Тебе ». Мы все идем туда, в вечность, и Церковь нам дает это время для подготовки, для того, чтобы увидеть себя, чтобы приобрести силы, для того, чтобы уйти в вечное бытие.

Мы думаем, что пост это, когда стоит на столе масло постное. Да, конечно, ограничение в пище это тоже есть пост. Но это только часть поста. А пост это то, когда человек раскрывает свое сердце так, что он видит все то ненужное и отметает его, и берет только нужное, чтобы сохранить свое сердце. А молитва? Молитва… это то состояние, когда душа, ощущая божественный мир, непрерывно взывает ко Господу : « Помоги, недопусти… Недопусти, чтобы совершилось во мне убийство самого главного чувства : совести ». И вот для меня сегодняшний день является большим утешением. В каком смысле? А вот перед нами, перед нашими духовными очами стоит Мария Египетская. Эта грешница, которая стала классическим ликом, классическим образом христианской женщины. Она была страшная куртизанка Александрии, Египта. Она была блудница. Она была публичная женщина. Она была красавица. И она не знала предела своего разврата. И вот она случайно увидела, как толпа садилась на корабль. И она, не для того, чтобы ехать в Палестину, а для того, чтобы устраивать свои дела куртизанки среди богомольцев, тоже села на этот корабль. Так и приплыла она в Иерусалим. Она пошла с тою толпой, которая шла поклониться Кресту Господню. От чего бы нет? Вся толпа шла, и она пошла. И вот, когда толпа вошла уже в притвор, то тут, что ни делала уже Мария – она никак не могла войти в храм. Уже почти все вошли, а ее как-будто к месту приковало. Как бы ветром или волною что-то отгоняло ее. Как она ни трепетала, как она ни хотела войти, но она не могла, ее не пускало. Наконец она поняла, что ее не допускала какая-то страшная сила. И тут она взглянула: перед нею стоял лик, икона Богоматери с Младенцем.

И сразу для нее вскрылась эта пелена, закрывавшая ее совесть. Слыхала она о Христе, и слыхала она, что Христосъ звал к целомудрию. И тут совесть раскрыла ей весь ее грех, и тут упала она перед Царицей Небесной с этим воплем: Прости! Помоги! И тут она сама не увидела и не поняла, что случилось. Она вдруг сразу, будто бы ветром поднята, была внесена в храм и упала перед Крестом Господним. И тут с ней совершилось чудо: у ней появилась жажда чистоты, целомудрия. И когда она почувствовала прощенье, она уже ни на кого не смотря бросилась к Иордану, прошла через Иордан и вот скрылась в этой пустыне. И так сорок семь лет она жила в состоянии трезвения и, как говорила, грызла землю, чтобы уничтожить вот эти похоти, эти плотские стремления, – эти вражьи “рода сего” движения тела. А потом 47 лет она была в славословии Божественной Благодати. Она была как ангел.

И вот, я говорю, что для нас сегодняшний день, который ставит перед нами Св. Церковь, есть утешение. Нет грешника, которого Господь бы не простил. Братья и сестры! Ведь каждый из нас, безусловно, покроется гробовой доскойискроется в могиле. А душа пойдет в вечность. Что же будет там? Думаем ли мы хоть иногда о том, что там будет? Церковь все зовет и зовет нас к покаянию. Но как начать это? Вот тут и обратите внимание : Мария не могла войти в храм, кто-то не пускал. Просмотрите себя, свою совесть. И у вас то же самое : кто-то не пускает к полной преданности Христу. Прервите это. Но как ? А вот так, как Мария. Бросьтесь к Богоматери. Вот об этом я вас и прошу. И ко Господу бросьтесь : Господи помоги, чтобы быть христианином.Приведи нас кпреданности Господу, ко исполнению Его заповедей. И тогда… тогда наступит ясная, яркая весна. И приблизившись к празднику Пасхи, мы услышим Христово слово : Мир вам ! И этот мир да почиет в нас

 

 

Архiепископъ АНДРЕЙ /Рымаренко/

 

Triomphe de l'Orthodoxie

 

 

L'Église orthodoxe célèbre solennellement ce jour consacré précisément à notre foi orthodoxe, jour que nous nommons « Triomphe de l'Orthodoxie ». L'Église célèbre sa victoire sur tous ses ennemis qui depuis deux millénaires s'étaient levés contre elle et son enseignement.

La voie suivie par l'Église a été difficile, pleine de tristesse et de douleur, ce fut un réel chemin de croix, qui se poursuit de nos jours. Mais véridique est la parole de Son Divin Fondateur, Qui a dit que sur la confession de l'apôtre Pierre – Tu es le Fils du Dieu Vivant – sur cette foi, sur la pierre de cette confession, Il fondera Son Église et les portes de l'enfer, c'est à dire tous les efforts des puissances obscures infernales, ne prévaudront pas contre elle.

Et ces forces obscures infernales se sont abattues sur elle dès les premiers temps. D'abord par les Juifs infidèles, les scribes et les pharisiens, les membres du Sanhédrin tous ennemis du Christ. Lorsqu'ils virent que le christianisme se répandait et se développait toujours plus, ils se sont mis à inciter le pouvoir romain païen à persécuter l'Église du Christ et ce pouvoir païen s'abattit sur l'Église de tout son puissant appareil d'État par toutes sortes de tourments, de tortures, mais, en fin de compte, s'avéra lui-même vaincu.

Mais peu de temps après monta sur le trône l'empereur égal-aux-apôtres Constantin, sous le règne duquel le christianisme resplendit conformément à la parole de l'apôtre : « La victoire qui a vaincu le monde, c'est notre foi! ». Certes, il y eut plus tard encore des tentatives insensées de reprendre les persécutions sous l'empereur Julien l'Apostat.

Mais lorsque l'époque des persécutions prit fin, les forces obscures infernales ne se calmèrent pas pour autant et se mirent à attaquer l'Église d'une autre manière, par les hérésies. Lorsque parut la première hérésie, celle d'Arius, elle jeta le trouble et fit trembler toute l'Eglise. Cette hérésie, avec la dernière grande hérésie de l'iconoclasme, furent les plus pernicieuses et les plus dangereuses et elles troublèrent longtemps l'Eglise.

Il est étonnant de voir combien cette hérésie d'Arius a été tenace : le Premier Concile Œcuménique l'a condamnée, les saints hiérarques Basile le Grand, Grégoire le Théologien, Jean Chrysostome et d'autres l'ont victorieusement combattue, et malgré cela elle a continué à exister, elle a persisté à lutter contre l'Église durant plus de cent ans. De façon tout aussi tenace et durable l'hérésie iconoclaste a troublé l'Église et lorsqu'enfin, lors du VII° Concile Œcuménique fut définitivement posé le dogme de la vénération des icônes, il fut alors décidé que le premier dimanche du Grand-Carême serait célébré le Triomphe de l'Orthodoxie.

Le concile a fondé sa décision portant sur les saintes icônes sur la définition exacte de saint Basile le Grand qui, parlant des prières élevées devant les icônes, disait que l'honneur qui leur était rendu ne se rapportait pas à l'image en tant qu'objet, mais s'élevait jusqu'au prototype, c'est-à-dire remontait de l'image vers Celui ou Ce qui est représenté sur la sainte icône. C'est ainsi que l'Église a établi ce Triomphe de l'Orthodoxie que nous célébrons aujourd'hui.

Nous ne savons pas ce que nous réserve l'avenir, mais nous savons qu'aujourd'hui nous sommes à une époque où est apparue une nouvelle hérésie appelée « œcuménisme ». Ainsi que l'a dit notre Concile des Évêques de l'Église Russe Hors-Frontières, comme l'ont dit et écrit nombre de nos hiérarques, cette hérésie est en réalité l'hérésie des hérésies, précisément du fait que les œcuménistes souhaitent unir ce qui ne peut pas l'être, concilier la vérité avec le mensonge pour former un tout harmonique. Tentative insensée ! Et pourtant elle nous est si joliment présentée, de façon si attractive qu'il n'est pas difficile de voir qu'un très grand nombre de personnes se laissent séduire par cette falsification spirituelle, par cette fausse idée de l'union. Prends garde à toi, chrétien ! Méfie-toi de ces séductions contemporaines ! Le Symbole de la foi est un exposé concis et précis de notre foi. Fais ton propre examen : crois-tu comme l'enseigne le Symbole ? Si tu as quelque doute, si sur tel point tu penses différemment, sache que lorsque tes idées divergent de l'enseignement de l'Église, il te faut alors agir comme l'Archange Michel sur l'icône avec le diable, ou le Mégalomartyr Georges avec le dragon : fouler aux pieds et transpercer d'une lance, anéantir sans pitié chacune de tes pensées qui s'oppose à l'enseignement de l'Église.

Prends garde à ne pas être en désaccord avec tel point de la doctrine de l'Église. Le Christ a dit que celui qui n'écoute pas l'Église n'est rien d'autre qu'un païen et un publicain. C'est pourquoi, si tu as quelque doute, souviens-toi que le jour du Triomphe de l'Orthodoxie, il te faut prier le Seigneur qu'Il t'aide à surmonter tous tes doutes et à croire indéfectiblement tout ce que notre Mère-Église enseigne, car c'est elle qui réalisera ton salut. Prie donc le Seigneur de te donner la force d'être fidèle à Son Église et c'est alors que le Triomphe de l'Orthodoxie sera pour toi également un triomphe, une grande et joyeuse fête pour ton âme. Amen.

 

Saint Métropolite PHILARÈTE

 

 

 

 

Торжество  Православия

 

Православная Церковь торжественно празднует сегодня день, посвященный самой православной вере нашей, ибо сей день так и именуется «Торжество Православия». Церковь празднует свою победу над всеми своими врагами, которые на протяжении тысячелетий восставали против нее и против ее ученья.

Трудным путем, крестным путем, многоскорбным и многострадальным путем шла Церковь. Этот путь остается и теперь, в особенности теперь. Но верно слово Божественного Основателя Церкви, Который сказал, когда апостол Петр, от лица всего апостольского сонма, исповедовал, что Он есть Сын Бога Живаго, что на этой вере, на камне этого исповедания, Он создаст Церковь Свою и врата ада, т.е. все адские усилия, все усилия темных адских сил, Церкви не одолеют.

А эти темные адские силы обрушились на Церковь сразу. Сначала чрез неверующих евреев, книжников, фарисеев, членов синедриона – врагов Христовых. Когда увидели они, что христианство распространяется и ширится, тогда они стали всячески возбуждать языческую римскую власть к гонениям против Церкви Христовой. И эта власть обрушилась на Церковь со всем своим могучим государственным аппаратом – мучениями, пытками, всякого рода насилиями, но оказалось само побежденным.

Вскоре после него воцарился равноапостольный Константин, при котором уже христианство воссияло, как та вера, про которую говорит св. Апостол : «Сия есть победа, победившая мiръ, вера наша»! Правда, была еще позднее безумная попытка императора Юлиана Отступника возобновить гонения.

Но когда прекратилась эпоха гонений, темные адские силы адовы, не успокоившись, стали на Церковь нападать другим образом: появились ереси. Когда появилась первая ересь Ария, та взбунтовала всю Церковь. Именно эта ересь, как и последняя ересь иконоборческая, были самые лютые и злобные и долго и упорно волновали Церковь.

Поразительно, как живуча была эта ересь Ария: осудил ее Вселенский Собор, победоносно боролись с ней Василий Великий, Григорий Богослов, Иоанн Златоуст и, несмотря на это, она существовала и воевала с Церковью более ста лет. Также упорно и долго волновала Церковь ересь иконоборческая. И вот, наконец, когда на VII-ом Вселенском Соборе был окончательно установлен догмат иконопочитания, то тогда и было постановлено совершать Торжество Православия в первый воскресный день Великого поста.

Собор в основу своего постановления о святых иконах положил точное определение Святителя Василия Великого, который, говоря о молитвах пред иконой указывал, что честь воздаваемая пред образом, не к образу самому, как вещи, относится, а эта честь и молитва от образа к первообразу восходит, т.е. восходит от образа к тому, Кто или Что изображены на святой иконе. И вот, Церковь установила это Торжество Православия, которое мы сегодня празднуем.

Мы не знаем путей церковных впереди, но знаем мы то, что наше время есть время, когда новая ересь появилась, которая именуется «экуменизмом». Как постановил наш Архиерейский Собор Русской Зарубежной Церкви, это – ересь из ересей, совмещающая все ереси, потому что экуменисты именно хотят соединить несоединимое, сочетав правду с ложью и тем самым создать гармоническое целое. Безумная попытка ! Но так она привлекательно предлагается в наши дни, что не трудно увидать, как многие и многие захвачены соблазном этой духовной подделки, этого ложного единения. Берегись, христианин ! Берегись этих соблазнов в наши дни ! Знай, что Символ Веры точно и кратко содержит изложение нашей веры. Проверяй себя, так ли ты веруешь, по всем ли пунктам, которые указывает Символ Веры. И если твои мысли расходятся с учением Церкви, ты должен поступить с ними так, как на иконе поступает Архангел Михаил с диаволом или великомученик Георгий с драконом : т.е. попрать ногами и пронзить копьем – беспощадно уничтожить всякую свою мысль, которая противится ученью церковному.

Берегись не соглашаться с каким-либо пунктом учения Церкви. Основатель Церкви сказал, что кто Церковь не слушает, тот все равно, что язычник и мытарь. Поэтому, если ты в чем-нибудь заколебался, то помни, что в день Торжества Православия, тебе нужно Господа молить, чтобы Господь помог тебе всяческие твои сомненья преодолеть и решительно во всем верить в то, чему учит тебя твоя Мать-Церковь, в недрах которой ты живешь, без которой ты не спасешься, которая есть совершительница верного твоего спасения. Поэтому, повторяю, если в чем-нибудь сомнение закралось, молись Господу, чтобы Господь дал сил тебе быть верным Его Церкви, верным Его Православию. А если ты верен, то тогда действительно Торжество Православия будет и твоим торжеством, будет великим и радостным праздником для души твоей. Аминь.

 

Святой Митрополитъ ФИЛАРЕТЪ

Saints Nouveaux-Martyrs et Confesseurs de Russie

 

 

Le 1 novembre 1981, dans la cathédrale synodale de la T.S. Mère de Dieu du Signe à New York, eut lieu un événement d’une importance exceptionnelle et pourrait-on dire universelle. L’Église Orthodoxe Russe Hors-Frontières a canonisé, a glorifié au nombre des saints les Nouveaux-Martyrs et Confesseurs de Russie, qui endurèrent le martyre dans notre patrie souffrante durant des persécutions contre l’Église et la foi telles que le monde n’avait jamais connues auparavant.

Nous, Église Hors-Frontières, ne les avons pas canonisés parce qu’ils avaient besoin de l’être. Nous les avons canonisés afin de témoigner aux yeux du monde entier de leur exploit spirituel et de leur foi, pour témoigner de notre amour envers eux et de notre proximité spirituelle avec eux, pour témoigner du fait que nous avons besoin de leur aide et de leurs prières pour nous.

Pendant tant d'années, la foi en Christ dans notre patrie a été soumise à de terribles persécutions. Devant leur ampleur et leur brutalité, la cruauté de Néron et de Dioclétien pâlit. En vérité, on compte par millions le nombre de martyrs et de confesseurs qui ont subi des exécutions terribles, des tortures et des tourments pour ne pas avoir renié le Christ par la parole ou par leur vie, et ne pas s’être soumis à l’idéologie satanique qui ose prendre la place de la religion dans l'âme de l'homme.

Il n’est pas un seul coin de la terre Russe qui n’ait été gorgé du sang des martyrs.

Pendant nos travaux en Concile, alors que nous lisions les listes de ces glorieux confesseurs dont nous prenions connaissance en lisant la description de leurs souffrances et de leurs morts, nous tremblions de tout notre cœur et de toute notre âme devant la méchanceté et la cruauté inhumaines des bourreaux. En vérité, il n'y a pas un tel tourment, une telle moquerie, une telle torture raffinée et une telle moquerie satanique, auxquels les victimes pour leur foi n'auraient pas été soumises.

Cette liste sanglante nous remplit d’effroi. Cette liste comprend des représentants de toutes les couches de la population, du saint Tsar et de Sa Famille jusqu’au dernier des roturiers, des représentants de la plus haute hiérarchie de l'Église, avec à leur têtelesaint Patriarche Tykhone, et se terminant par des moines et des ministres de l'Église les plus simples.

Les sans-dieux athées ne sont pas parvenus à tuer la foi en Russie. Ceux qui ont été torturés et tués pour le Christ sont remplacés par des milliers et des milliers de nouveaux confesseurs et ascètes qui témoignent sans crainte de leur espérance devant les persécuteurs touten dénonçant leur folie. Leurs voix parviennent jusqu’à nous en dépit du rideau de fer. Plus d’une fois ils nous ont demandé à nous, leurs frères du monde libre, de glorifier face au monde entier l’exploit des Confesseurs et Nouveaux-Martyrs de Russie. Nous avons entendu leurs voix et leurs appels et avons accompli la glorification, ignorant tous les obstacles par lesquels on essayait de nous empêcher de faire cette grande œuvre. Par la grâce de Dieu, c'est arrivé. Nous ne sommes pas encore en mesure de réaliser et d'imaginer quelles conséquences colossales cela aura !

Par cette canonisation, nous avons tracé une ligne claire, qui met certains du côté des Nouveaux- Martyrs et des Confesseurs, et d'autres – avec les persécuteurs et les assassins. Nous avons posé la question à la conscience du monde – de quel côté est-il ?

Quant à nous, chers frères et sœurs, n'oublions pas que glorifier les martyrs, c'est participer spirituellement à leur exploit et suivre leur exemple dans notre vie.

Suivons donc leur exemple! Ayant devant nous une telle nuée de témoins, de saints Nouveaux-Martyrs et de Confesseurs, débarrassons-nous du péché qui nous a souillés, comme le dit l'Apôtre Paul, afin que la glorification que nous avons accomplie soit aussi un renouvellement spirituel pour nous. Amen.

 

 

+ Archevêque PAUL (anciennement d’Australie)

 

 

 

 

Святые Новомученики и Исповедники Российские

 

 

1 ноября 1981 г. в Синодальном соборе Знамения Божией Матери в городе Нью-Йорке совершилось событие величайшего и, можно сказать, глобального значения: Русская Православная Церковь Заграницей прославила, то есть причислила к лику святых, Новомучеников и Исповедников Российских, пострадавших на нашей страждущей родине во время великого гонения на Церковь за веру, гонения какого еще не знал прежний мiръ.

Мы - Русская Зарубежная Церковь - прославили Новомучеников и Исповедников не потому, что они нуждались в этом. Но мы прославили их для того, чтобы перед всем мiром засвидетельствовать их подвиг и их веру, засвидетельствовать нашу к ним любовь и то, что мы духовно с ними, что мы нуждаемся в их помощи и молитвенном предстательстве за нас.

Вот уже столько лет вера Христова в нашем отечестве подвергается страшным гонениям и преследованиям. Перед их размахом и жестокостью бледнеет жестокость Нерона и Диоклитиана. Воистину миллионами исчисляется число мучеников и исповедников, подвергшихся страшным казням, пыткам и мучениям за то, что не отреклись от Христа ни словом, ни жизнью своею и не покорились сатанинской идеологии, дерзающей занять в душе человека место религии.

Нет ни одного уголка в России, который не был бы пропитан мученической кровью.

Когда на заседаниях Архиерейского Собора мы читали списки имен тех славных исповедников, которые стали нам известны и краткое описание их страданий и кончины, мы содрогались всем сердцем и всею душею от злобы нечеловеческой и жестокости мучителей. Воистину нет такого мучения, такого издевательства, таких утонченных пыток и такого сатанинского глумления, которым бы не подверглись страдальцы за веру.

Страшен этот кровавый список. Этот список включает в себя представителей всех слоев населения, начиная от Царя-Венценосца и Его Семьи, и кончая последним простолюдином; от представителей высшей церковной иерархии, во главе со Святейшим патриархом Тихоном, и кончая простым иноком и церковным служителем.

Не смогли богоборцы убить веру в нашем отечестве. На смену замученых и убиенных за Христа встают тысячи и тысячи новых исповедников и подвижников, которые безбоязненно свидетельствуют пред гонителями о своем уповании, обличая их безумие. Их голоса, несмотря на железный занавес, доходят до нас. Они не раз просили нас, своих находящихся в свободом мiре братьев, прославить подвиги Исповедников и Новомучеников Российских перед лицом всего мiра. Мы вняли их голосу и призыву и совершили прославление. Не взирая ни на какие препятствия, которыми хотели и старались нам помешать совершить это великое дело. Милостию Божиею оно совершилось. Мы еще не в состоянии осознать и представить себе, какие колоссальные последствия оно будет иметь!

Мы этим прославлением провели четкую грань, которая одних поставляет на сторону Новомучеников и Исповедников, а других, - с гонителями и убийцами. Мы положили на совесть мiра вопрос, на чьей он стороне?

Что же касается нас, дорогие братья и сестры, то не забудем того, что прославить мучеников, - это значит духовно приобщиться к их подвигу и следовать их примеру в своей жизни.

Последуем же их примеру! Имея перед собой такое облако свидетелей, новомучеников и исповедников, сбросим с себя запятнавший нас грех, как говорит Апостол Павел, чтобы прославление, которое мы совершили, было бы и для нас духовным обновлением. Аминь.

 

+ Архiепископъ ПАВЕЛЪ (бывшiй Австралiйскiй)