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Antipâque et saint Thomas
Le Christ est ressuscité !
« Paix à vous ! » Ce sont les premiers mots avec lesquels le Christ salue Ses disciples après la Résurrection. La paix dont nous avons tant besoin. La paix que l’on peut recevoir uniquement lorsque nous sommes proches du Christ, quand nous sommes proches de Dieu. La paix que les saints ont cherchée dans le désert en purifiant leur âme du péché. Paix à ceux qui avaient été bien enfermés, car ils avaient peur des Juifs. Bien-aimés frères et sœurs, ce jour d’Antipâque marque la fin de la Semaine Lumineuse. Ce jour-là est aussi la fête du Saint Apôtre Thomas.
Les apôtres avaient vraiment peur des Juifs. Ils avaient vu tous ce qui s’était passé avec le Christ : la trahison, la torture et la mort sur la croix. Même la foi de Pierre sur laquelle le Christ voulait bâtir son Église a plié sous les événements de la semaine qui précédait la Résurrection et il a renié trois fois le Christ. Selon les Juifs, ces gens apeurés qui avaient du mal à croire à la Résurrection ont eu le courage de voler le corps de leur rabbi. Mais laisser les apôtres vivre dans la peur n’était pas la volonté du Christ. Il voulait les envoyer pour évangéliser les nations.
« Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie.Après ces paroles, il souffla sur eux, et leur dit: Recevez le Saint Esprit. » (Jean 20:21-22) La réception du Saint Esprit se fait pleinement par les apôtres pour la fête de la Pentecôte, mais cette première réception est pour enlever la peur et le doute de leurs cœurs. De la même manière, le prêtre souffle dans la bouche du futur baptisé, avant qu’il soit baptisé pleinement dans les eaux sanctifiées du baptistère.
Le Saint Esprit est appelé aussi Consolateur. C’est Lui qui amène la paix dans l’âme. C’est Lui qui était dans les prophètes avant l’incarnation du Christ et dans les Saints après Son incarnation. D’où la salutation du Christ : « Paix à vous ! ». Mais ce jour-là l’apôtre Thomas n’était pas présent dans la pièce. Est-ce par manque de paix dans l’âme qu’il ne croit pas aux autres apôtres et à ce qu’ils lui racontaient ? Il ne faut pas oublier que les apôtres, eux aussi, n’avaient pas cru aux femmes myrophores.
«Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets la
main dans son côté, non, je ne croirai pas !» (Jean 20:25). Combien de fois, nous aussi, nous voulons des preuves de l’existence de Dieu ? Le Christ nous aide dans notre peu de foi, dans notre manque de paix. Il aide également le Saint apôtre Thomas et huit jours après saluant de la même manière « Paix à vous » Jésus S’approche de Thomas et lui dit : « Avance ici ton doigt, et regarde mes mains; avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté; et ne sois pas incrédule, mais croyant. » (Jean 20:27)
La foi s’enflamme dans le Saint apôtre Thomas quand il s’approche des blessures de Jésus et il nous en rend témoignage en s’exclamant :« Mon Seigneur et Mon Dieu » (Jean 20 :28). Car Jésus est Dieu ! Le vrai Dieu, le Fils du Père ! Oui, Il a fait des prophéties, mais Il n’est pas seulement un prophète comme le disent les musulmans. Oui, IL a fait des miracles et des guérisons, et néanmoins Arius a nié la Divinité du Christ en L’appelant une créature. De nos jours, les Témoins de Jéhovah reprennent cette même fausse doctrine. Comment un Dieu peut être créé ? Mais le Christ est notre Sauveur, notre Seigneur et notre Dieu, comme l’apôtre Thomas l’a témoigné pour nous. Qui d’autre que Dieu Lui-même peut donner la paix dans notre âme ?
La suite de l’évangile est tournée plus vers nous. Les Chrétiens de nos jours, nous, qui n’avons pas été présents au moment où Jésus est entré dans la pièce, la porte et les fenêtres fermées. Nous, qui n’avons pas touché les blessures des clous et le côté de Jésus. Le Seigneur envoie la grâce aux générations suivantes: « Parce que tu m'as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n'ont pas vu, et qui ont cru! » (Jean 20:29). Nous, qui pouvons voir le Christ uniquement avec nos yeux spirituels. La preuve que le cœur pur et l’esprit humble ont tourné plus de gens vers Dieu que les miracles ont tourné les Juifs vers Jésus. Le Sauveur a fait devant leurs yeux plein de miracles mais, ils n’ont pas cru. En revanche, des gens simples comme la Samaritaine, l’aveugle né, la cananéenne et beaucoup d’autres ont cru en Christ et ils ont hérité le Royaume de Dieu. C’est bien de se poser toujours nous-même la question : A quel groupe appartenons-nous ?
Envoie-nous Ta paix à nos âmes, Seigneur, à nous pécheurs, et enlève toute crainte et doute de nos cœurs! Amen !
Prêtre Zhivko Zhelev
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Dimanche des Femmes Myrrophores
Aujourd'hui, nous célébrons la mémoire des saintes Femmes Myrrophores, des saints et justes Joseph d'Arimathie et Nicodème. C’est un jour lumineux et joyeux, le Christ est Ressuscité ! De quelle joie légère et céleste résonnent ces mots qui font écho dans chaque âme en quête de Lumière et de Vérité ! Cette joie a commencé lorsque le Seigneur, après Sa Résurrection, est apparu pour la première fois aux femmes porteuses de myrrhe en leur disant : « Réjouissez-vous ! » Elles coururent vers les Apôtres pour leur annoncer la bonne nouvelle : « Le Christ est ressuscité »! et Il apparut ensuite à l'apôtre Pierre.
Depuis ce jour, non seulement pour les apôtres, mais aussi pour tous ceux qui s'efforcent de vivre une vie pleine de sens, le message de la Résurrection du Christ est devenu une source de joie inépuisable, la lumière de la vie, le fondement de la prédication et le dogme essentiel de la foi chrétienne.
« Si le Christ n'était pas Ressuscité, notre foi serait vaine », dit l’apôtre Paul. Mais le Christ est Ressuscité ! En Vérité, Il est Ressuscité ! Et pour le Christ Ressuscité, les croyants ont donné, et offrent encore, leur vie terrestre en louant le Très-Haut. En quoi réside l'essence de la joie pascale ? L'essence de la joie de Pâque est exprimée dans les paroles de ce chant pascal : « Nous célébrons la mise à mort de la mort et le commencement d’une vie nouvelle et éternelle ».
« Ô Christ, notre grande Pâque sacrée /.../ donne-nous de communier avec Toi d’une façon plus réelle encore, au jour sans déclin de Ton Royaume », chantons-nous en ces jours de la Sainte Pâque. Par ce chant, nous exprimons notre désir d'être éternellement en union et en communion réelles et substantielles avec le Christ.
Chers frères et sœurs ! Pâque c’est un état d'esprit joyeux et lumineux que le Christ donne à tous ceux qui vivent l'expérience de Sa Croix et de Sa Résurrection. Mais avons-nous cet état d'esprit joyeux de Pâque seulement les jours de la fête elle-même ? Nous devrions toujours avoir cet état d'esprit et cette humeur légère et joyeuse, en particulier lorsque nous communions aux Saints Dons. Saint Séraphim vivait Pâque continuellement, il avait toujours l'âme en joie. Pourquoi ? Parce qu'il était profondément convaincu de la présence du Ressuscité dans sa propre vie. Et nous ? Ne reconnaissons-nous pas et ne sentons-nous pas la main du Seigneur au-dessus de nos têtes ? Ne remarquons-nous pas la présence de Dieu dans le monde ?
« Pâque, qui nous ouvre les portes du paradis ! » Les portes sont ouvertes, mais vais-je les franchir ? Les saints que nous célébrons aujourd'hui, les justes Joseph d'Arimathie et Nicodème, nous montrent comment les franchir. Il faut vaincre la peur et suivre le Christ, nous disent-ils. Ensuite, la sainte-égale-aux-apôtres Marie-Madeleine qui n'a pas seulement reçu la Parole de Dieu dans son esprit, mais elle l'a aussi servi avec ses biens, en donnant à tous un exemple de dévotion fervente au Christ et de compassion pour Lui, en se tenant devant la Croix auprès de la Très-Pure Vierge Marie.
Saluant et félicitant les sœurs de notre paroisse à l'occasion de leur fête, en ce jour lumineux des Femmes Myrrophores, je prie le Seigneur pour que toutes nos paroissiennes portent la croix de leur vie avec la même patience et la même humilité que celles qui ont marché sur les traces du Christ, afin que vous puissiez, très chères, servir Son Corps - la Sainte Eglise - qui de vos biens, qui de vos travaux et de vos talents. Amen.
Le Christ est en Vérité Ressuscité !
Évêque MITROPHANE /Znosko-Borovsky/
Неделя Жен-Мироносиц
Сегодня память св. Жен-Мироносиц, праведных Иосифа Аримафейского, Никодима. Светлый и радостный день! Христосъ Воскресе! – какой светлой небесной радостью звучат эти слова и отдаются в каждой душе, ищущей Света и Правды жизни! И началась эта радость с того момента, когда Воскресший Господь, по Своем Воскресении, в первый раз явился Женам-Мироносицам со словом: «Радуйтесь». Они побежали к Апостолам с радостной вестью: «Христосъ Воскресе!», и явился Он апостолу Петру.
С тех пор не только для апостолов, но и для всех стремящихся жить осмысленной жизнью, весть о Воскресении Христовом стала источником радости неиссякаемой, светом жизни, стала фундаментом ппоповеди и основным догматом веры христианской.
Если бы Христосъ не воскрес, напрасной была бы вера наша, – сказал ап. Павел. Христосъ Воскресе! Воистину Воскресе! И за Воскресшего Христа верующие отдавали, и ныне отдают, с хвалою Всевышнему на устах, земную жизнь свою.
В чем сущность радости пасхальной? Сущность пасхальной радости выражена в словах пасхальной песни: «Смерти празднуем умерщвление, иного жития вечного начало».
«О, Пасха велия и священнейшая, Христе... подавай нам истее Тебе причащатися в невечернем дни Царствия Твоего», – поем мы в дни св. Пасхи. В этих словах песни церковной мы выражаем наше желание непрестанно, без конца, быть в действительном, существенном соединении и общении со Христом.
Дорогие братья и сестры! Пасха – это светлое радостное состояние души, которое дает Христосъ нам, переживающим Его Крест и Воскресение. Но неужели это радостное пасхальное настроение бывает у нас только в дни самого Праздника? Это светлое, радостное состояние души и настроение должно быть у нас всегда и, особенно, когда мы причащаемся св. Таин. У преп. Серафима всегда была Пасха – всегда была радость на душе. Почему? Да потому, что он глубоко уверился в присутствии Воскресшего в своей жизни. А мы? Неужели мы не сознаем и не чувствуем каждый над собою десницу Господню? Неужели не замечаем присутствия Божия в мiре?
«Пасха, двери райские нам отверзающая!» Двери открыты, но войду ли я в них? Как войти в них – указывают нам святые сегодняшнего дня, праведные Иосиф Аримафейский и Никодим. Надо преодолеть страх и пойти за Христом, – говорят они. Затем св. равноап. Мария Магдалина: она не только восприняла Слово Божие в свой ум, но и служила Ему от имений своих, всем подавая пример пламенной преданности Христу и пример сострадания Ему и у Креста предстоявшей Пречистой Деве Марии.
Приветствуя сестер нашего храма с их праздником, со светлым днем Жен-Мироносиц, молю Господа, чтобы все наши прихожанки с таким же терпением и смирением несли каждая свой жизненный крест, с коими Жены-Мироносицы шли по стопам Христа, чтобы и вы, дорогие, служили Его Телу – св. Церкви – кто от имений своих, кто трудами и талантами своими. Аминь.
Христосъ Воистину Воскресъ !
Епископъ МИТРОФАНЪ /Зноско-Боровскiй/
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"Ne pèche plus,
de peur qu’il ne t’arrive quelque chose de pire"
Frères et sœurs en Christ,
« Ne pèche plus, de peur qu’il ne t’arrive quelque chose de pire » (Jean 5:14)! Le Christ nous met en garde du comportement que nous avons envers nos péchés. Ce n’est pas un hasard si l’Église nous propose ce passage après Pâques. Car la Résurrection du Christ n’est pas seulement un événement passé, mais une réalité qui agit dans nos blessures, dans nos paralysies spirituelles, ici et maintenant.
L’Évangile nous parle de la période après Pâques. St Irénée de Lyon nous confirme que si la grande fête n’est pas explicitement mentionnée dans le texte il s’agit bien de la fête de Pâques. Le lieu : la piscine Bethesda (lieu de la grâce). Elle était appelée de telle manière car :
"un ange descendait de temps en temps dans la piscine, et agitait l'eau; et celui qui y descendait le premier après que l'eau avait été agitée était guéri, quelle que fût sa maladie» (Jean 5:4). Un homme paralysé depuis 38 ans gisait près de la piscine. Ce pauvre homme représente l’humanité dans l’attente, incapable de se sauver elle-même.
Les cinq portiques de la piscine, disent les Saints Pères, symbolisent la Loi mosaïque : bien présente, mais impuissante à guérir. Le prophète ne suffit pas, la Loi seule ne suffit pas. Il faut le Verbe incarné pour que l’homme se relève. Saint Jean Damascène dit : « Le Christ est venu non seulement pour enseigner, mais pour guérir la nature humaine déchue, en assumant notre faiblesse. »
Jésus demande à cet homme : « Veux-tu être guéri ? » (Jean 5:6). Il ne lui impose pas la guérison. Car Dieu respecte notre liberté, même dans notre douleur, et en même temps il nous révèle l’état de son âme après 38 ans de maladie. C’est la moitié d’une vie. Malgré toutes ses souffrances il subit tout avec patience et sans rancune.
Sa guérison n’est pas progressive comme la guérison des médecins. Elle est instantanée, parfaite et elle s’applique non seulement au corps, mais aussi à l’âme du paralytique. Le malade n’a pas de foi explicite. Et pourtant, le Christ le guérit par pure compassion, par amour, pour éveiller en lui un changement.
Quand Jésus retrouve plus tard l’homme dans le Temple, il ne lui parle pas de sa guérison, mais de sa responsabilité spirituelle : « Voici, tu as été guéri ; ne pèche plus, de peur qu’il ne t’arrive quelque chose de pire. » (Jean 5:14) Ce verset est une parole de vérité et d’amour. Car le péché est pire que la souffrance corporelle. Il détruit la communion avec Dieu, la paix intérieure, et nous fait revenir à la mort.
Saint Jean Chrysostome commente : « Le Christ ne condamne pas, mais il avertit. Il montre que la guérison physique est le commencement d’une guérison plus haute. ». Et Saint Basile le Grand ajoute car : « Celui qui retourne au péché après avoir été purifié est comme un chien retournant à son vomi. »
Dans la tradition orthodoxe, la guérison offerte par le Christ appelle à une transfiguration de la vie. Le paralytique est désormais libre : libre de se lever, de marcher, de vivre selon l’Esprit Saint. Mais cette liberté demande un effort spirituel constant, une vigilance intérieure, une ascèse joyeuse. Car la grâce n’annule pas la synergie entre Dieu et l’homme. Saint Maxime le Confesseur écrit : « La guérison commence par la grâce, mais elle s’achève dans le combat libre et volontaire du cœur. »
Cette scène de Bethesda n’est pas seulement un événement passé. Elle est le miroir de notre vie aujourd’hui. Nous aussi, souvent, nous sommes allongés, immobiles dans notre foi, dans la lassitude, dans le bruit du monde. Notre piscine de Bethesda aujourd’hui, c’est peut-être la prière qu’on repousse, faute de temps ou par indifférence ; la confession que l’on retarde, par honte ou orgueil ; le pardon que l’on ne donne pas, même si l’âme en souffre. Et comme l’homme de l’Évangile, nous disons parfois : « Je n’ai personne pour me plonger dans la piscine. » (Jean 5:7), autrement dit : je suis seul, abandonné, personne ne me comprend, personne ne m’aide... Mais le Christ vient à nous, personnellement, dans ce monde bruyant, fragmenté, digitalisé — Il vient alors, doucement, sans bruit, et Il pose la même question : « Veux-tu être guéri ? »
Frères et sœurs, nous ne sommes pas seuls comme le paralytique. Chaque dimanche, chaque liturgie est une descente de l’Ange véritable dans les eaux de notre cœur. Le Christ est présent, et Il nous propose sa guérison. Le Christ nous a laissé l’Église, non comme une institution humaine, mais comme la piscine spirituelle où les eaux du baptême, de la confession, de l’Eucharistie, guérissent l’homme tout entier.
Mais aujourd’hui encore, Il nous avertit : « Ne pèche plus… » non par menace, mais pour nous inviter à demeurer dans la lumière. Car le pire, ce n’est pas la souffrance terrestre, mais de se couper volontairement de Dieu.
Que ce temps pascal soit un temps de relèvement, de réveil spirituel, de fidélité joyeuse. Et que la Mère de Dieu, Médecin compatissante de nos blessures, nous accompagne toujours vers son Fils, notre Vie et notre Résurrection. Amen.
Le Christ est ressuscité !
+ Père Zhivko
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Le Dimanche du Pardon
Aujourd’hui, c’est le Dimanche du Pardon, le dernier jour avant le Grand Carême. En ce jour, les chrétiens orthodoxes écoutent des chants liturgiques émouvants, se replient sur eux-mêmes et examinent leurs relations avec leurs parents, enfants, proches, amis et collègues. De la chorale, ils entendent l’appel divin à pardonner à tous et pour tout – pour tout ce qui les a blessés, calomniés ou offensés, consciemment ou inconsciemment. Ils s’embrassent avec un sentiment fraternel et se demandent mutuellement pardon.
Dès demain commence le Grand Carême, qui dure quarante jours jusqu’à l’entrée du Christ à Jérusalem. De cette manière, nous suivons les traces du Sauveur, qui a jeûné pendant quarante jours avant de proclamer l’Évangile au monde. Avant Lui, Noé est resté quarante jours dans l’arche. Moïse a passé quarante jours avec Dieu sur le mont Sinaï. Les Israélites ont erré dans le désert pendant quarante ans. Quelle est la signification sacrée du nombre quarante ? Ces jours, ces semaines et ces années représentent toujours une préparation à quelque chose de nouveau. Ce nombre évoque sans doute aussi les quarante semaines de grossesse avant la naissance d’une nouvelle vie. Pour Noé, il annonçait un monde purifié du péché par le Déluge. Pour Moïse, il marquait l’émergence d’un peuple d’alliance. Pour les Israélites, cela signifiait une nouvelle vie en Terre promise. Pour le Christ, il symbolise la naissance du nouvel Israël, libéré du péché, réconcilié avec Dieu et soumis à la loi de l’Esprit, et non à celle de la chair.
Beaucoup d’entre nous savent déjà que le mot slave "post" (carême) a une connotation militaire et signifie "garde" ou "sentinelle". Nous sommes appelés à être des soldats du Christ. Tout comme les soldats font leurs adieux à leurs proches avant de partir au combat, nous devons d’abord nous pardonner mutuellement avant d’entamer la lutte invisible contre les esprits mauvais extérieurs et contre nos ennemis intérieurs – nos mauvaises habitudes, nos passions et nos tentations. Lors de la liturgie d’aujourd’hui, dans l’Évangile de Matthieu, nous lisons : "Si vous ne pardonnez pas aux hommes leurs offenses, votre Père céleste ne vous pardonnera pas non plus vos péchés." (Matthieu 6:14-15). La même logique du pardon est inscrite dans la prière du Seigneur, le "Notre Père" : "Remets-nous nos dettes, comme nous les remettons à nos débiteurs…"
Le diable durcit les cœurs et les remplit de rancune, au point que certains refusent de pardonner et d’oublier. D’autres pardonnent, mais ne peuvent pas oublier. Un troisième groupe parvient à pardonner et à oublier, ce qui est un exploit remarquable. Saint Jean Chrysostome dit que "il est plus facile de pardonner que de se venger." Mais en raison de notre égoïsme naturel, nous préférons souvent nous abandonner à nos passions et rendre le mal pour le mal. "Le principe œil pour œil finira par rendre le monde entier aveugle". Le monde est ainsi fait que le bien exige souvent un grand effort, tandis que le mal se fait avec une facilité tragique. "Le royaume des cieux est forcé, et ce sont les violents qui s’en emparent" (Matthieu 11:12).
Les anciens Grecs avaient déjà compris que la chose la plus difficile pour l’homme est de se connaître soi-même – son âme, ses qualités et ses défauts. Nous sommes constamment occupés par toutes sortes de tâches, discutons avidement de la vie privée des autres, mais lorsque nous restons seuls, ne serait-ce qu’un court instant, nous nous ennuyons et cherchons des distractions. Prenons-nous le temps, avant la confession, d’examiner notre conscience et de nous souvenir de nos fautes envers Dieu et envers les autres ? Après la confession, nous recouvrons souvent notre âme du linceul de l’oubli et préférons scruter celles des autres. Sans voir la poutre dans notre propre œil, nous remarquons la paille dans celui de notre voisin (Matthieu 7:3). Nous ne considérons même pas le commérage, la moquerie et l’accusation des autres comme un péché, mais plutôt comme un agréable passe-temps et un moyen de socialisation.
Saint Paul écrit : "Ô homme, tu es inexcusable, toi qui juges les autres ; car en jugeant autrui, tu te condamnes toi-même, puisque toi qui juges, tu fais les mêmes choses." (Romains 2:1).
L’ancienne tradition des Pères du désert raconte qu’un moine juste du désert égyptien vit un jour un de ses frères commettre un péché. Il soupira et dit : "Malheur à moi ! Comme il pèche aujourd’hui, ainsi je pourrais pêcher demain !"
Souvenons-nous de l’épisode de la femme adultère que les pharisiens voulaient lapider. Lorsque le Christ leur dit que seul celui qui est sans péché peut jeter la première pierre, leur conscience commence à les troubler et leur rappelle leurs propres fautes. Honteux, ils baissent la tête, lâchent leurs pierres et s’en vont (Jean 8:9).
Le pardon n’est pas facile. Parfois, l’effort de pardonner réveille notre orgueil, ravive une ancienne douleur, une indignation endormie ou une haine atténuée. Pourtant, le pardon est indispensable pour pouvoir s’unir au Christ pendant la Sainte Communion. Avant de nous approcher du Calice, nous devons rechercher la paix et demander pardon à ceux que nous avons offensés, mais aussi veiller à ne pas nourrir de haine ou de mépris envers ceux qui ont péché contre nous. Car les dons sacrés peuvent aussi être pour notre condamnation si notre cœur est encore chargé de rancune.
Ce soir, lors du Dimanche du Pardon, regardons les autres dans les yeux et tendons la main pour un pardon sincère, afin de commencer le Carême avec un cœur pur. Je vous prie de me pardonner à mon tour mes faiblesses, mes offenses, ou si je n’ai pas été à la hauteur dans certaines situations, si je n’ai pas su répondre à vos attentes. Pardonnez-moi et que Dieu vous pardonne !
Bon Carême à tous !
Prêtre Zhivko ZHELEV
Triomphe de l’Orthodoxie - St Métropolite PHILARÈTE – Торжество Православия Cв. Митрополитъ ФИЛАРЕТЪ
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Le Triomphe de l’Orthodoxie
Nous connaissons les difficultés que l’Église Orthodoxe a subies dans son histoire, dans les temps anciens, où elle eut à subir d’abord les persécutions, puis vinrent les hérésies. Mais c’était il y a longtemps, nous dira-t-on. Toutefois, regardons autour de nous : dans quelle situation se trouvent aujourd’hui l’Église et l’Orthodoxie véritable ? En effet, les hérésies ont toujours existé, mais jamais l’Église n’a connu ce que nous voyons en permanence aujourd’hui : des falsifications spirituelles, des contrefaçons spirituelles, des tentatives pour remplacer l’Église et l’Orthodoxie Véritables par une fausse église et une fausse orthodoxie.
Vous savez combien se développe aujourd’hui cette contagion que l’on appelle l’œcuménisme et qu’adoptent volontiers tous ceux dont l’échine est souple et la conscience flexible. Pour eux chaque Église, chaque confession religieuse, comporte une part de vérité et il convient d’unir entre elles ces parts de vérité pour obtenir un tout qui serait la nouvelle Église véritable. Cela signifie que notre Église Orthodoxe Russe devrait admettre qu’elle ne possède pas la plénitude de la Vérité, mais seulement une partie et que le reste serait mensonge et erreur. Que penseraient saint Séraphim de Sarov ou saint Jean de Cronstadt s’ils entendaient pareille chose ?
Notre Église possède la Vérité, elle s’y tient fermement et ne s’en écartera jamais. Que nous soyons prêtres ou simples fidèles, nous sommes des gens faibles, chacun de nous commet des péchés, trébuche, mais, nous qui sommes dans l’Église, par l’immense grâce de Dieu, nous possédons cette Vérité et jamais nous n’accepterons de dire que nous n’en possédons qu’une partie.
Cette erreur en induit une autre. Une erreur au niveau des principes entraîne immanquablement des erreurs pratiques. Prenez le modernisme qui, de nos jours, s'insinue partout dans la vie ecclésiale. Ne voyons-nous pas à quel point les célébrations et les rites, ainsi que le contenu même de notre vie religieuse, se vident de sens et se dénaturent au point de devenir méconnaissables ? Regardez les traditions sacrées, qu’elles soient antiques, patristiques, ou nos traditions orthodoxes russes que l’on qualifie de dépassées et d'inutiles. Nous savons évidemment que là où est la Vérité, il y a Dieu, et que si nous restons fidèles à la Vérité et à la justice, le Seigneur ne nous abandonnera pas.
J’aimerais répondre à une question qui nous est souvent posée : comment se fait-il que dans les cathédrales où célèbrent des évêques, le jour du Triomphe de l’Orthodoxie l’Église orthodoxe maudisse ceux qui sont dans l’erreur, ceux qui se sont écartés de l’Orthodoxie et ont quitté l’Église. Pourquoi les maudit-on ? C’est cruel ! - nous dit-on .
Que chacun sache que l’Église n’a jamais maudit qui que ce soit. Ce terme de malédiction est en effet effrayant. Dans les Évangiles nous ne le rencontrons qu’à une seule occasion quand il sera prononcé par Celui qui Seul a le pouvoir de le faire, lorsque lors du Jugement dernier Il dira à ceux qui Lui auront été infidèles : « Retirez-vous de Moi, maudits, allez au feu éternel, qui a été préparé pour le diable et ses anges » /Mat. 25, 41/. Lui Seul peut le dire, quant à nous, nous ne maudissons personne. L’anathème proclamée par l’Église n’est en rien une malédiction ou une invocation à faire descendre le courroux de Dieu sur la tête d’unepersonne. Ce n’est qu’une excommunication de l’Église d’une personne qui a cessé de lui appartenir.
Nous avons plus d’une fois rappelé ces paroles du Sauveur : « S’il n’écoute pas non plus l’Église, qu’il soit pour toi comme un païen et un publicain » /Mat. 18, 17/, c’est-à-dire qu’il cesse d’être un chrétien. Parlant de telles personnes, l’Église dit qu’elles se sont elles-mêmes coupées de l’Église, ont cessé d’obéir à sa voix maternelle. Elle le fait non seulement pour en informer les autres, mais pour venir en aide aux excommuniés eux-mêmes, espérant que cet avertissement terrible agira sur eux lorsqu’ils entendront à quel sort le jugement de l’Église les condamne pour leurs errements et qu’ils reviendront à la raison.
Dans une Lettre aux Galates, l’apôtre Paul écrivait que des faux-docteurs étaient venus après lui et leur annonçaient un autre enseignement que le sien dans le but de les égarer. Et il leur disait : « Mais quand nous-mêmes, quand un ange du ciel vous annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons annoncé, qu’il soit anathème » /Gal. 1, 7-8/. Voilà pourquoi l’Église proclame les anathèmes le jour du Triomphe de l’Orthodoxie.
Mais souvenez-vous que la proclamation de l'anathème s’accompagne de prières émouvantes adressées au Seigneur afin qu’Il fasse entendre raison aux égarés. L’Église est forcée de dire d’eux qu’ils sont anathèmes, c’est-à-dire des apostats, et qu’ils sont excommuniés, c’est-à-dire mis en dehors de la communion de l’Église, mais en même temps elle éprouve de la douleur et prie pour eux, afin que le Seigneur les aide à revenir au sein de l’Église. Amen.
Saint Métropolite PHILARÈTE
Торжество Православия
Мы знаем через какие трудности проходила Православная Церковь на своем пути в древние времена, когда была сначала эпоха гонений, а после нее – эпоха ересей. Но это было, и ушло; и от нас это уже далеко, нам скажут. Но осмотримся вокруг, в каких условиях сейчас находится Церковь и истинное Православие? Ереси в древности всегда были, но не было того, чего так много теперь: духовных подделок, духовной фальши, соблазнов подменить истинную Церковь и истинное Православие лже-церковью или, во всяком случае, лже-православием.
Вы знаете, как теперь разливается повсюду зараза так называемого экуменизма, на платформу которого охотно становятся все, у кого гибкая спина и гибкая совесть. Говорят: «Мы признаем, что каждая церковь, каждое исповедание имеет долю истины, и вот эти доли истины мы хотим соединить вместе, чтобы получилось одно целое – новая истинная церковь». Это значит, что и наша Русская Православная Церковь должна согласиться с тем, что она полнотой истины Христовой не обладает, а только частицей ее, а все остальное – ложь и заблуждение. Что сказали бы преп. Серафим Саровский или св. прав. Иоанн Кронштадтский, если бы им сказали такую вещь?
Наша Православная Церковь истину имеет и в истине твердо стоит, и никогда от истины не отступит. Мы – люди слабые, и служители Церкви и рядовые чада Ее, каждый из нас погрешает, спотыкается, но истиной мы, находясь в Церкви, обладаем – по великой милости Божией – и никогда не согласимся с тем, что это не вся истина, а только часть ее.
Из этого соблазна вырастает другой ; принципиальная неверность всегда влечет за собой и практическую неверность. Возьмите теперь так называемый модернизм, который в наши дни тоже вклинивается всюду в церковную жизнь. Разве мы не видим, как искажается и опустошается до неузнаваемости само наше богослужение и, вообще, всё содержание нашей церковной жизни ? Когда священные традиции, как древние, святоотеческие, так и наши православные российские, называются чем-то отжившими, не нужными. Конечно, знаем мы с вами хорошо, что где правда, там и Богъ, и если мы стараемся хранить верность правде и истине, то Господь нас не забудет и не оставит.
Хотелось бы ответить на вопрос, который часто задают : каким это образом в кафедральных соборах, где служат Архиереи, Православная Церковь в неделю Православия проклинает тех, кто заблудился, кто отошел от Православия и от Церкви и почему она их проклинает? Это слишком сурово, слишком жестоко, нам говорят !
Да будет известно каждому, что Церковь никогда и никого не проклинает. Слово «проклятие» – страшное слово. И в Евангелии мы знаем одно только указание, когда это страшное слово будет произнесено Тем, Кто Один только может его произнести, – когда на Страшном Суде грозный Судия тем, кто был неверен Ему, скажет: «идите от Меня, проклятые, в огонь вечный, уготованный дьяволу и ангелам его» (Мф 25, 41). Он только Один может это сказать, а мы никого не проклинаем. Анафема, возглашаемая Церковью, есть никак не проклятие, не призывание на голову человека кары и гнева Божия, а только отлучение от Церкви, отлучение от нее того, кто фактически перестал в ней уже состоять.
Мы уже приводили слова Спасителя: «Кто Церковь не слушает, тот все равно, что язычник и мытарь» (Мф. 18, 17), т.е. перестал уже быть христианином. О таких Церковь и объявляет, что они себя отсекли от общения с Церковью, перестали слушаться ее материнского голоса. И это – не только для сведения других, чтобы они знали это, но и для пользы самих отлучаемых. Церковь уповает, что хоть это грозное предупреждение подействует на них, слыша, какому суду Церковь их подвергла за их заблуждения, и одумаются.
Когда-то апостол Павел писал к Галатийским христианам о том, что после него закрались лжеучители, которые старались их сбить столку, проповедуя им не то, что он проповедовал. Указывая Галатам на это, апостол Павел говорит: «Если не только мы, но и Ангел с неба будет вам благовествовать не то, что вы приняли от нас раньше, анафема да будет» (Гал. 1, 8-9). Вот потому-то Церковь и возглашает анафему.
Но помните, что провозглашение анафемы соединяется в Торжестве Православия с умилительными молитвами ко Господу о том, чтобы Господь Сам вразумил заблудившихся. Церковь вынуждена о них сказать, что они – анафема, т.е. отступники – и отлучаются от Церкви, но она скорбит о них и молится за них, чтобы Господь помог им образумиться и вернуться в лоно Матери Церкви. Аминь.
Св. Митрополитъ ФИЛАРЕТЪ