Le prophète Élie

Le Vivant, qui n’a pas goûté à la mort

 

Bien-aimés frères et sœurs en Christ,

J’aimerai vous parler aujourd’hui de l’un des plus glorieux prophètes de l’histoire humaine - le prophète Élie. Comme sa fête tombe le 2 Août et pendant ce temps notre église est toujours fermée pour les vacances d’été, nous n’avons pas eu l’occasion de faire un sermon à sa mémoire dernièrement. Il était fort dans l’esprit, audacieux dans la parole, ardent dans son zèle pour le Seigneur, il s’est dressé contre des rois, de faux prophètes et tout un peuple qui s’était détourné de la vérité.

Mais le plus étonnant dans sa vie est qu’il n’a pas connu la mort. Dieu l’a enlevé vivant au ciel - dans un chariot de feu. Et n’oublions pas qu’un seul autre homme dans toute la Bible a reçu une telle grâce - le juste Enoch, dont il est dit : « Il marchait avec Dieu, et Dieu le prit ».

Élie et Enoch sont des signes - des témoins vivants que la mort n’a pas le dernier mot. Que Dieu est le Maître de la vie et que pour Lui rien n’est impossible.

Et pourtant, comment vit l’homme moderne ? Obsédé, par les idées de longévité, d’apparence juvénile, obsédé par les biotechnologies, les médicaments et les philosophies de « vie éternelle » - mais sans Dieu. L’homme veut prolonger son chemin terrestre, mais il ne se demande pas vers où il marche.

Ici me vient à l’esprit une pensée profonde, dont l’auteur est oublié, mais dont la sagesse demeure toujours : « Nous vivons comme si nous n’allions jamais mourir, et nous mourons comme si nous n’avions jamais vécu ».

Comme cela sonne vrai ! Nous vivons dans la vanité, à la poursuite d’objectifs éphémères, sans repentir, sans recherche de la Vérité. Et lorsque la mort survient, nous réalisons soudain que nous n’avons pas vraiment vécu - que nous n’avons pas aimé assez, que nous n’avons pas pardonné notre prochain, que nous n’avons pas cherché Dieu.

Le prophète Élie ne craignait pas la mort. Il vivait d’une telle foi que Dieu Lui-même l’a pris auprès de Lui, sans qu’il passe par la tombe. Car il appartenait à Dieu - entièrement, profondément, sans compromis.

Mais aujourd’hui, frères et sœurs, nous vivons à une époque où l’homme veut être sauvé non par Dieu, mais par lui-même. Les gens investissent des milliards pour prolonger la vie de quelques années, mais ils négligent l’éternité.

Nous vivons dans un monde où la mort est considérée comme l’ennemie de l’homme, et non pas le péché, qui en est la véritable cause de la mort. On oublie que seul Dieu est la Vie, et qu’une vie sans Lui est une lente agonie.

Et voici l’exemple lumineux d’Élie et d’Enoch — non pas comme des figures mythiques, mais comme des témoins véritables du fait que l’homme qui vit avec Dieu peut ne pas mourir, car la mort est vaincue par la grâce divine.

Chers frères et sœurs, posons-nous la question : voulons-nous simplement vivre longtemps, ou voulons-nous vivre éternellement avec Dieu ? Que craignons-nous davantage : la mort, ou perdre notre âme ?

Le prophète Élie ne cherchait pas l’immortalité, il ne fuyait pas la mort, il ne recherchait pas la jeunesse éternelle. Il cherchait le Seigneur, Le servait avec zèle, souffrait pour la Vérité, était prêt à mourir pour Lui. Et c’est pourquoi Dieu l’a fait vivre à jamais.

Que nous aussi, nous ne cherchions pas à fuir la mort, mais à vivre en Dieu. Comprenons que l’éternité commence dès maintenant, quand nous nous tournons vers le Christ. Car Il a dit : « Celui qui croit en Moi, même s’il meurt, vivra » (Jean 11:25).

Le prophète Élie est un miroir dans lequel nous pouvons nous regarder aujourd’hui encore. La vraie question n’est pas : « Est-ce que nous allons mourir ? » - car cela est certain. Mais bien : « Est-ce que nous allons vivre avec Dieu - maintenant et pour toujours ? »

Ne vivons pas comme si la mort était lointaine, et ne mourons pas comme ceux qui n’ont pas connu la vie. Vivons avec le Christ, afin que nous puissions dire avec assurance à l’heure de la mort : « J’ai vraiment vécu, car j’ai vécu avec le Christ ».

Que le Prophète Élie soit pour nous un exemple et un intercesseur - qu’il élève nos cœurs vers Dieu, là où la vie ne finit pas, mais commence véritablement. Amen.

Prêtre Zhivko Zhelev

Que faire pour obtenir le salut ?

 

Qu'est-ce que le bonheur et comment l'atteindre ? Un jeune homme a posé cette question au Christ. « Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? » a-t-il demandé. « Observe les commandements », lui a-t-Il répondu. Que signifie « observe les commandements » ? Les commandements tracent le chemin de notre ascension vers Dieu, le chemin qui mène à la maturité spirituelle, à l'obtention de la force du Saint-Esprit par la fusion libre et volontaire du cœur et de la volonté de l'homme avec la volonté de Dieu. Et ce chemin s'achève par l'affirmation de l'amour de l'homme : « aime ton prochain comme toi-même ». C'est là le chemin vers le bonheur.

Le jeune homme suivait un chemin bon et juste dans sa vie : « Depuis ma jeunesse », je respecte tous les commandements, répondit-il au Christ, sans remarquer qu'il s'était arrêté à mi-chemin, qu'il n'était pas allé jusqu'au bout de son développement spirituel. C’était un jeune homme bon et pur, mais il ne remarqua pas ce qui manquait dans sa vie, il ne remarqua pas qu'il n'avait pas atteint l'essentiel, qu'il n'avait pas atteint le don de l'amour : « Si tu veux être parfait, va, vends tes biens et distribue-les aux pauvres », lui dit le Christ, « et tu auras un trésor dans les cieux : puis viens et suis-moi ».

Suivre les commandements ce n'est pas encore suivre le Christ. Le respect des commandements est une exigence élémentaire de la vie de toute personne normale. Telle fut donc la réponse faite au jeune homme qui, ayant entendu la parole du Sauveur, « s'en alla tout triste ». Ainsi, dans la lecture évangélique d'aujourd'hui, le Seigneur souligne que l'accomplissement des commandements de Dieu, donnés par Moïse, n'est qu'une première étape menant à la maturité spirituelle de l'homme, et que l'étape suivante dans la justification de la vie, pour atteindre le bonheur, est d’ancrer l'homme dans l'amour. Et le jeune homme s'est éloigné du Christ avec tristesse car la parole du Sauveur n'avait pas trouvé place dans son cœur.

La richesse est une bénédiction, mais lorsqu'elle sert une cause supérieure, lorsqu'elle est un moyen d'atteindre un objectif noble, de servir son prochain, de renforcer l'œuvre commune qui est la nôtre à tous : l'œuvre de Dieu sur terre. Mais si un homme est indifférent à ces objectifs élevés et se montre en même temps attaché aux biens matériels, on peut dire de lui que c’est un païen idolâtre, spirituellement corrompu et mentalement sénile en dépit de son jeune âge.

Nous sommes tous des disciples du Christ. Mais, en tant que tels – suivons-nous le Christ ? Ou, à l'instar du jeune homme de l'Évangile, notre cœur n'accepte-t-il pas la parole du Seigneur ? Car une vie sans amour pour Dieu et pour son prochain est une vie hors de Dieu, une vie sans Dieu, mais seulement une vie embellie par la tradition religieuse, une vie dans l'auto-illusion.

En parlant des difficultés que causent dans la vie spirituelle les excès matériels qui affectent nos cœurs et notre volonté, le Seigneur nous met en garde contre l'auto-illusion. L'homme est composé de deux éléments : la chair et « l'homme intérieur », le « moi ». En d'autres termes, l'homme est le « moi » revêtu d'une chemise qu’un jour je rejetterai, selon les paroles de saint Jean Chrysostome. Ainsi, comment vivons-nous : selon les exigences de « l'homme intérieur » ou selon celles de la chair ? L'homme contemporain est guidé, la plupart du temps, par les exigences de la chair, il vit selon une pensée charnelle ; l'« homme intérieur », revêtu de chair, est étouffé en lui. C'est pourquoi il tombe inévitablement sous l'emprise de l'orgueil, de l'arbitraire et de la vanité, il ne se souvient de Dieu que par moments et sa vie se déroule en dehors de Dieu, sans le Christ. Et là où le cœur et l'esprit sont sous l'emprise de l'orgueil et de la vanité, il n'y a pas de place pour l'action du Saint-Esprit, c'est le règne de « l'esprit du temps » et, hélas, l'homme chrétien tombe dans un état de mélancolie, d'insatisfaction, il est envahi par le vide et la confusion, et il peut facilement se retrouver parmi ceux qui crucifient le Christ et son Église. Il ne peut accéder au bonheur. Celui-ci ne réside pas dans la richesse, ni dans une position sociale élevée. Le bonheur réside dans la joie de l'esprit, dans la paix de l'âme. Il est accessible à tous. Il s’acquiert dans l'effort de la vie spirituelle personnelle, dans la fusion de sa volonté avec celle de Dieu, dans la vie en Christ. Amen.

 

Évêque MITROPHANE /Znosko-Borovsky/

  

 

 

 

Как достигнуть жизнь вечную ?

 

 

Счастье, – в чем оно и как его достигнуть? С вопросом о счастье обратился ко Христу юноша. «Что мне делать, чтобы иметь жизнь вечную?» – вопросил юноша Христа. «Соблюди заповеди», – сказал ему Христосъ. Что означает : «соблюди заповеди»? В заповедях начертан путь нашего восхождения к Богу, путь, ведущий к духовной зрелости, к получению силы Духа Святого чрез свободное, добровольное слияние сердца и воли человека с волей Божией. И завершается этот путь в утверждении человека в любви: «возлюби ближнего твоего, как самого себя». Это – путь к счастью.

Добрым, правильным путем шел в жизни своей юноша: «от юности моей» соблюдаю я все заповеди, – ответил юноша Христу, не заметив, что остановился-то он на полпути, не дошел до конца в своем духовном развитии. Добрый и чистый юноша он не заметил недостающего в его жизни, не заметил, что не достиг главного, не достиг дара любви: «Если хочешь быть совершенным, пойди, продай имение твое и раздай нищим», – сказал ему Христос, – «и будешь иметь сокровище на небесах: и приходи, и следуй за Мной».

Исполнение заповедей не есть еще следование за Христом. Исполнение заповедей – это элементарное требование жизни нормального человека. Таков был ответ юноше. И юноша, услыхав слово Спасителя, «отошел с печалью». Итак, в Евангельском чтении сегодняшнего дня указывает Господь на то, что исполнение заповедей Божиих, данных чрез Моисея, является лишь начальной ступенью, ведущей к духовной зрелости человека, и что следующей ступенью в оправдании жизни, в достижении счастья, является утверждение человека в любви. С печалью отошел юноша от Христа, слово Спасителя не вместилось в его сердце.

Благословенно, дорогие, богатство; однако, благословенно оно там, где совершается служение высшей ценности, где служит оно средством для достижения какой-либо высокой цели, служению ближним, укреплению для всех нас общего Дела – Дела Божия на земле. Но если человек, будучи равнодушен к высшим целям, к общему для всех Делу, в то же время проявляет неравнодушие к материальным благам, о нем можно сказать, что он – язычник, идолопоклонник, что это духовно разложившийся и умственно дряхлый, несмотря даже на свои молодые годы.

Мы с вами ученики Христовы. Как таковые, следуем ли мы за Христом? Или, подобно евангельскому юноше, и наше сердце не приемлет слова Господня? Ведь, жизнь, дорогие, без любви к Богу и к ближнему – это жизнь вне Бога, жизнь без Бога, а лишь пребывание в украшающей жизнь религиозной традиции, это – жизнь в самообмане.

Говоря о трудностях, которые вызываются в духовной жизни материальными излишками, поражающими наши сердца и волю, Господь предупреждает нас, чтобы мы с вами не впали в самообман. Двусоставен человек: это – плоть и «внутренний человек», «я». Или иначе: человек это «я», облеченный в рубашку, которую когда-то сброшу с себя, по словам св. Иоанна Златоуста. Так вот, чем мы живем, – запросами «внутреннего человека» или запросами плоти? Нынешний человек руководствуется, в большинстве, требованиями плоти, живет плотским мышлением, подавлен в нем в плоть облеченный «внутренний человек». Посему-то он неизбежно впадает во власть самомнения, своеволия и самолюбия, он лишь моментами вспоминает о Боге и жизнь его протекает вне Бога, без Христа. А там, где сердце и ум находятся во власти самомнения и самолюбия, там нет места действию Духа Святого, там действует «дух времени» и, увы, человек-христианин впадает в состояние тоски, неудовлетворенности, им овладевают пустота и растерянность, и он легко может очутиться в рядах распинателей Христа и Церкви Его. Счастье им не достигнуто. Оно не в богатстве, не в высоком положении в обществе. Счастье в веселии духа, в мире душевном. Оно всем открыто. И обретается оно подвигом личной духовной жизни, слиянием своей воли с волей Божией, жизнью во Христе. Аминь.

 

Епископъ МИТРОФАНЪ /Зноско-Боровский/

 

 

Les Coryphées des Apôtres Pierre et Paul

 

 

Bien-aimés frères et sœurs en Christ,

Aujourd’hui, l’Église célèbre avec une grande joie la mémoire des deux saints apôtres Pierre et Paul. Deux hommes très différents, aux chemins très contrastés, mais unis dans un seul amour, une seule foi pour notre Seigneur Jésus-Christ. Saint Jean Chrysostome disait : 

« Pierre et Paul sont les chefs de l’armée du Christ, les yeux du corps de l’Église, les oreilles spirituelles, la langue de la prédication, les piliers de la vérité. »

Célébrer leur mémoire, ce n’est pas seulement se souvenir de leurs exploits ou de leurs écrits, mais c’est entrer dans leur exemple, réfléchir sur leurs différences, et surtout imiter leur unité dans le Christ.

Saint Pierre, pêcheur de Galilée, fut le premier à confesser que Jésus est « le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Matthieu 16:16). Il fut témoin de la Transfiguration, marcha sur les eaux, mais aussi renia le Christ par peur, avant d’être rétabli par l’amour et la miséricorde de son Maître. Il prêcha aux Juifs, à Jérusalem, à Antioche, jusqu’à Rome. Il accomplit de nombreux miracles, et sa prédication convertit des foules entières.

Saint Paul, lui, persécutait l’Église avec zèle. Mais sur le chemin de Damas, il fut renversé par la lumière du Christ et transformé en « Instrument choisi » (Actes 9,15). Il devint l’Apôtre des nations, voyageant sans relâche, fondant des Églises, écrivant des lettres inspirées qui sont devenues la charpente théologique de l’Église. Il souffrit naufrages, prisons, flagellations, mais garda la foi jusqu’à la mort.

Il est impressionnant de voir à quel point ces deux piliers de l’Église sont différents à presque tous les niveaux. Le Seigneur ne les a pas choisis parce qu’ils étaient semblables, mais pour montrer que la grâce peut unir les cœurs au-delà des contrastes humains. Ces différences, loin d’être un frein, ont été utilisées par Dieu comme des instruments précieux dans l’accomplissement de son salut.

Pierre a connu Jésus dans la chair. Il a vécu à Ses côtés, marché avec Lui, mangé avec Lui, entendu Ses paroles et vu Ses miracles. Il L’a suivi dès les premiers jours de Son ministère. Paul, au contraire, n’a jamais vu le Christ pendant Sa vie terrestre. Il Le rencontre dans la lumière fulgurante du chemin de Damas, et connaît Jésus dans la gloire après Sa Résurrection. Cela montre que le Christ peut appeler à travers la proximité visible ou par une rencontre mystique. Les deux chemins sont saints, car c’est le même Seigneur qui appelle.

Pierre était plus âgé que Paul. Il était déjà un homme mûr au moment de sa vocation. Paul était plus jeune, dynamique, dans la vigueur intellectuelle et physique de l’âge adulte. Ce contraste nous enseigne que le Christ ne regarde pas l’âge, mais la disposition du cœur.

Pierre était un homme simple, un pêcheur. Les Actes des Apôtres soulignent qu’il était « sans instruction » (Actes 4:13). Paul, lui, avait reçu une éducation rigoureuse auprès du rabbin Gamaliel, l’un des plus éminents docteurs de la Loi juive. Il maîtrisait la Torah, la rhétorique grecque, et la logique. L’Évangile s’adresse ainsi aussi bien à l’intellectuel qu’à l’humble ouvrier.

Pierre était un Juif galiléen sans statut particulier. Paul, lui, était citoyen romain de naissance (Actes 22:28), un privilège rare pour un Juif. Cela lui donna accès à de nombreuses opportunités de mission et de protection légale. Mais tous deux, indépendamment de leur passeport terrestre, devinrent citoyens du Royaume des cieux.

Pierre était marié, comme le montrent les Évangiles en parlant de sa belle-mère (Matthieu 8:14). Paul, quant à lui, était célibataire, et il considérait son état comme un moyen de se consacrer totalement au Seigneur (1 Corinthiens 7:7). Ces deux vocations – le mariage sanctifié et la vie monastique – sont toutes les deux des chemins vers la sainteté quand elles sont vécues dans le Christ.

Pierre et Paul ont tous les deux subi le martyre, mais dans des circonstances différentes. Pierre fut crucifié, mais demanda à l’être tête en bas, ne se jugeant pas digne de mourir comme son Maître. Paul, en tant que citoyen romain, fut décapité. Leur mort fut différente, mais leur témoignage commun est scellé par le sang versé par amour pour le Christ.

Et pourtant, malgré ces différences si nombreuses, ces deux apôtres sont fêtés ensemble, honorés ensemble, vénérés ensemble. Pourquoi ? Parce qu’ils sont unis dans l’essentiel : leur foi, leur amour, leur totale consécration à Jésus-Christ. Et comme l’enseigne la tradition, ils ont tous les deux trouvé leur couronne à Rome, cette ville païenne qui devint par leur sang une des cinq capitales spirituelles du christianisme du moyen âge.

Saint Jean Chrysostome dit : « Ils ont brillé plus que le soleil, non par leur naissance mais par leur zèle, non par leur parole mais par leur vie, non par leur autorité mais par leur charité. »

Leurs existences ont été profondément transformées. Pierre, l’impulsif, le peureux, est devenu ferme comme un roc. Paul, le persécuteur zélé, est devenu l’évangéliste infatigable. Ils sont la preuve vivante que nul n’est trop faible pour servir le Christ, et que la grâce transforme même le péché en tremplin vers la sainteté.

Dans la Sainte Écriture, le changement de prénom est toujours un acte chargé de sens spirituel. Il marque un tournant décisif, un appel, une transformation intérieure, mais surtout l’entrée dans une mission donnée par Dieu. Par exemple, Abram devient Abraham : de « père élevé » il passe à « père d’une multitude de nations » (Genèse 17:5). Jacob devient Israël : de « qui suit » à « Dieu s’est montré fort » (Genèse 32:29). De même, les deux grands apôtres ont reçu un prénom nouveau.

Simon est un prénom hébraïque courant qui signifie « Dieu a entendu ma souffrance ». Ce prénom reflète bien l’homme charnel et spontané qu’il était au début : impulsif, parfois faible, mais aussi attentif et prompt à répondre. Le Christ lui donne le nom de Pierre – en grec Petros, et en araméen Képhas, ce qui signifie « rocher » ou « pierre » (Jean 1:42). « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église » (Matthieu 16:18)

Ce changement indique : sa solidité future dans la foi, malgré ses chutes passées (notamment son triple reniement), sa mission de fondement visible de l’Église et son rôle pastoral : confirmer ses frères dans la foi. Ce n’est donc pas Simon, l’homme fragile, que le Christ établit comme fondement, mais Pierre, l’homme transformé par la grâce. Comme dit Saint Jean Chrysostome : « Ce n’est pas la chair et le sang qui ont révélé à Simon sa vocation, mais le Père céleste. Il est donc digne d’être appelé pierre, car sa foi est ferme. »

Saül, comme le premier roi d’Israël, est un prénom royal hébraïque qui signifie « demandé, désiré ». Il porte ce prénom alors qu’il persécute l’Église avec zèle. Il est puissant selon la chair, reconnu, instruit. Mais après sa conversion, il prend le prénom de Paul, Paulus en latin, qui signifie « petit, humble ». Ce n’est pas un changement donné explicitement par le Christ, mais que Paul lui-même adopte dès sa mission vers les païens (Actes 13:9). Ce nouveau prénom exprime : son abaissement volontaire devant la grandeur du Christ, sa disponibilité à être un simple serviteur : « car, quand je suis faible, c’est alors que je suis fort » (2 Corinthiens 12:10) et aussi son universalité : « Paul » est un nom latin, accessible aux païens, reflet de sa vocation d’apôtre des nations. Saint Augustin commente : « Il a changé son nom pour ne pas porter celui d’un roi orgueilleux, mais d’un apôtre humble. »

Leur amour pour le Christ est redoutable. Après la troisième fois que Jésus lui demande « M’aimes-tu ? » Pierre confesse : «Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t'aime.» (Jean 21:17).
Paul s’écrie : « L’amour du Christ nous presse » (2 Corinthiens 5:14) et « rien ne pourra nous séparer de l’amour du Christ » (Romains 8:35).
Ils aiment le Christ plus que leur propre vie, et leur amour est plus fort que la mort.

Frères bien-aimés, nous aussi sommes différents : par notre culture, notre langue, notre tempérament, notre parcours. Il y a parmi nous des Simon, des Paul, des jeunes, des anciens, des mariés, des célibataires, des savants, des humbles. Mais ce qui nous unit, ce n’est ni notre passé, ni notre rang, ni notre opinion : c’est notre amour pour le Christ.

Saint Basile le Grand disait : « Là où est l’amour du Christ, là est l’unité. » L’unité dans l’Église ne vient pas de l’uniformité, mais de l’amour.

Frères et sœurs, en ce jour lumineux, regardons les Saints apôtres Pierre et Paul.
Imitons leur foi, leur courage, leur humilité, leur amour. Acceptons nos différences, mais trouvons notre unité dans la Croix et la Résurrection de notre Seigneur. Puissions-nous, comme eux, vivre pour le Christ, mourir en Lui, et trouver son royaume céleste dans les siècles des siècles.

Par les prières des saints apôtres Pierre et Paul, Seigneur Jésus-Christ, notre Dieu, aie pitié de nous. Amen.

 

 Père Zhivko Zhelev

Viens à nous et ne t'éloigne jamais de nous !

 

 

La lecture de l'Évangile de dimanche dernier nous a proposé une leçon d'humilité profonde d’un centurion romain venu demander à Jésus de guérir son serviteur. L'Évangile de ce dimanche ne nous enseigne pas ce que nous devons faire, mais nous montre plutôt ce que nous devons éviter, ce que nous ne devons pas faire. Il nous montre de la manière la plus évidente la réalité de l'existence des forces du mal. À notre époque, cette réalité ne nécessite d’ailleurs aucune preuve. En effet, chaque jour, les journaux nous rapportent tout une série de crimes qui ne peuvent tout simplement pas s'expliquer si l’on ne voit pas qu’il s’agit d’êtres humains possédés par une force étrangère, et qui plus est, maléfique.

L'Évangile d'aujourd'hui nous dépeint des images effrayantes : deux possédés sortent de leurs tombeaux «si furieux que personne n'osait passer par là» . Le Christ autorise les démons à entrer dans un immense troupeau de porcs ... Les possédés sont guéris ... mais tout le troupeau se jette du haut d'une falaise dans la mer. Quelle force terrifiante ! La puissance réelle et manifeste du mal !

Mais voici le dernier verset de l'Évangile : «Et voici que toute la ville sortit à la rencontre de Jésus». Et là, on pourrait penser trouver enfin quelque chose de réconfortant : toute la ville s'est unie et est allée à la rencontre du Seigneur ... On aimerait penser que c'est la foi qui les a unis, et que, comme autrefois les Samaritains, ils vont demander au Seigneur de rester chez eux, ils vont Le remercier d’avoir guéri et sauvé deux de leurs concitoyens, et même de les avoir délivrés, eux-mêmes, du danger qui les guettait lorsqu’ils passaient devant les sépulcres de ces possédés... Et qu’en est-il donc ? Ils ont, certes, supplié le Seigneur... mais non pas de rester chez eux, ils Lui ont demandé «de quitter leur territoire».

C'est là le passage le plus effrayant de cet évangile. Au début, les démons étaient entrés dans deux possédés. Ensuite, nous les voyons dans tout un troupeau de porcs. Et voilà que maintenant nous avons une ville entière qui est possédée, mais possédée par quoi ? Par la passion du profit, du gain. En effet, l'élevage des porcs était illégal et considéré comme péché selon la loi juive ... Mais cela rapportait de l'argent, beaucoup d'argent. Mais voilà que disparaît tout un troupeau ! Et ils disent en quelque sorte au Seigneur : «Tu viens à peine de mettre les pieds sur notre terre et tu nous as déjà causé une perte aussi terrible. Qu’en sera-t-il si tu restes ici ? Tu vas nous ruiner complètement ! Nous voyons bien Ta grandeur et nous la comprenons : même les démons T'obéissent ! Mais qu'est-ce que cela nous apporte ? Qu’avons nous à faire de ces deux malheureux que tu as guéris ? Nous n'avons pas besoin de Tes miracles. Nous avons besoin d’argent, de milliers, de millions... Tu n'a rien à faire ici. Va-t'en, va-t'en au plus vite !».

Chers frères et sœurs ! Examinons notre âme et soyons francs : des choses semblables, ne nous arrivent-elles pas? Une passion quelconque s’empare de nous, mais le Christ est là et Il nous gêne. Et dans notre âme nous murmurons ces mêmes paroles terribles : «Éloigne-toi de nous !»

Que le Seigneur nous préserve de cela ! Que notre parole adressée à Lui soittoujours: «Viens à nous et ne t'éloigne jamais de nous». Amen.

 

Archevêque ANDRÉ /Romarenko/

 

 

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Приди к нам и никогда не удаляйся от нас !

 

 

Евангельское чтение прошлого воскресенья преподало нам урок глубокого смирения Римского сотника, который пришел просить Христа об исцелении своего слуги. Евангелие же сегодняшнего воскресенья не дает нам уроков того, что мы должны делать, а показывает нам скорее то, чего мы должны избегать, чего нам не надо делать. Это показывает нам так ярко реальность существования злой силы. В наше время эта реальность не требует и доказательств. Ведь каждая газета ежедневно говорит нам о целом ряде преступлений, которые просто нельзя объяснить, не признавая в них одержимости человека посторонней, и притом, злой силы.

Жуткие картины рисует перед нами сегодняшнее Евангелие: два бесноватых выходят из гробов «весьма свирепые, так что никто не смел проходить тем путем». Христосъ разрешает бесам войти в огромное стадо свиней. Бесноватые исцеляются, а всё стадо свиное бросается с крутизны в море. Какая страшная сила ! Реальная, открытая сила зла !

Но вот последний стих Евангелия : «И вот весь город вышел навстречу Иисусу». И вот думаешь хоть тут найти что-то отрадное: весь город объединился и пошел навстречу Господу … Хочется думать, что это вера объединила их, что они, как некогда Самаряне попросят Господа остаться у них, возблагодарят Его за исцеление, за спасение двух их же сограждан, да и за освобождение их от опасности при прохождении этого пути. И что же? Да, они попросили Господа… но только не остаться у них, а стали просить Его «чтобы Он отошел от пределов их» .

Вот самое страшное место из этого Евангелия. Вначале бесы были в двух одержимых. Потом мы их видим в целом стаде свиней. А здесьужецелый город, одержимый,ночем одержимый ? Да страстью к наживе. Ведь производство свиное было по еврейскому закону незаконным, греховным… Но в нем были деньги, и деньги огромные. А тут… целое стадо пропало. И они как бы говорят Господу: «Ты только вступил на нашу землю и причинил нам такой страшный убыток. Что же будет, если Ты здесь останешься дальше. Да Ты нас совсем разоришь! Мы видим, мы понимаем Твое величие: даже бесы повинуются Тебе! Но нам что от этого? Какое нам дело до этих двух исцеленных? Нам не нужны Твои чудеса. Нам нужны тысячи, миллионы… Ты не для нас. Уходи, уходи сейчас же!»

Братья и сестры! Проверим свою душу. Не бывает ли и с нами так? Какая-нибудь страсть охватывает нас, а Христосъ мешает. И мы в душе шепчем те же ужасные слова: уйди от нас!

Да сохранит же нас Господь от этого! Да будет же наше слово обращенное к Нему: «приди к нам и никогда не удаляйся от нас.» Аминь

 

Архiепископъ АНДРЕЙ /Ромаренко/

 

 

Les saints Cyrille et Méthode et l’aveugle-né

 

 

Bien-aimés frères et sœurs en Christ, hier, l’Eglise Orthodoxe a célébré avec gratitude et révérence la mémoire des Saints Cyrille et Méthode, appelés à juste titre égaux aux apôtres et illuminateurs des peuples Slaves. Dans sa sagesse, l’Église nous donne pour méditation l’Évangile de la guérison de l’aveugle-né, en Jean chapitre 9 — une rencontre bouleversante entre la Lumière du monde et un homme plongé dans les ténèbres dès sa naissance.

Il ne s’agit pas seulement d’un miracle physique. L’évangéliste Jean le Théologien nous invite à voir plus loin, plus en profondeur. Ce récit est une parabole vivante de la condition humaine : nous sommes tous, d’une certaine manière, aveugles de naissance. Non pas que Dieu nous punisse, comme les disciples le croient au début – « Qui a péché, lui ou ses parents ? » –, mais parce que nous sommes nés dans un monde blessé, obscurci par le péché, l’ignorance, l’orgueil.

Mais dans cet aveuglement, le Christ passe, Il voit, Il s’arrête. Il ne détourne pas les yeux. Il fait de la boue avec Sa salive et la poussière du sol – image puissante de l’Incarnation : Dieu qui se mêle à la matière, qui entre dans notre condition. Puis Il dit : Va te laver à la piscine de Siloé, ce qui signifie Envoyé. L’aveugle y va, se lave… et revient voyant la lumière du jour.

Saint Clément d’Ohrid nous parle d’une autre lumière. Dans le Synaxaire voici comment il commence l’introduction de la vie de St Cyrille : « Avec sa piété et sa beauté, il s'est élevé sur terre comme le soleil, éclairant le monde entier à travers l'aube du Dieu tri-hypostatique. La sagesse de Dieu a construit un temple dans son cœur, et sur sa langue, comme un chérubin, reposait le Saint-Esprit, qui distribue toujours les dons selon la puissance de la foi, comme le dit l'apôtre Paul : « À chacun de nous la grâce a été donnée selon la mesure du don de Christ. »(Éphésiens 4:7). Après tout, le Seigneur a dit : « Celui qui m'aime, je l'aimerai, et je me ferai connaître à lui (Jean 14:21) ; j'habiterai chez lui, et il sera pour moi un fils, et je serai pour lui un père » (Jean 14:23). »

Cette lumière, frères et sœurs, est celle que les saints Cyrille et Méthode ont portée jusqu’aux extrémités du monde connu de leur temps. Ils sont devenus, à l’image du Christ, les instruments de cette illumination. Et leur mission incarne plusieurs aspects de la guérison évangélique du jour.

Les peuples slaves, au IXe siècle, n’étaient pas encore chrétiens. Ils étaient comme l’aveugle-né : exclus du Temple, sans accès aux Écritures, sans langage sacré pour s’adresser à Dieu. Et pourtant, Dieu les a vus. Il les a regardés avec amour, et leur a envoyé ces deux frères comme porteurs de la lumière.

Saint Cyrille, homme de grande sagesse, et saint Méthode, moine et évêque de Moravie, ont compris que la lumière de l’Évangile n’est pas réservée à une élite linguistique ou ethnique. Comme le Christ touche les yeux de l’aveugle avec boue et salive, ils ont pris les éléments de la culture slave – leur langue, leur pensée – pour les unir à l’onction divine de l’Évangile.

Ils ont créé l’alphabet glagolitique. Ils ont traduit les Écritures. Ils ont célébré la liturgie en slavon dans les terres de Moravie. Comme l’aveugle-né lavé à Siloé, les Slaves sont revenus voyant. Ils ont vu le Christ, ils ont cru, ils l’ont glorifié.

Mais le miracle de l’Évangile ne s’arrête pas à la guérison : il continue dans la confrontation. Les pharisiens refusent de croire. Ils interrogent l’homme, ses parents, ils l’accusent, le méprisent : « Tu es né tout entier dans le péché, et tu nous enseignes ? » Et ils le chassent.

Cyrille et Méthode, eux aussi, ont été confrontés à l’incompréhension, aux accusations, aux obstacles politiques et ecclésiaux. Certains les accusaient de déformer la foi, de briser l’unité, d’inventer une langue liturgique non sacrée. Mais ils ont tenu bon, l’aveugle guéri a tenu bon également: « Une chose je sais : j’étais aveugle, et maintenant je vois ! »

Ils ont gardé la foi. Et Dieu a justifié leur œuvre. Le Pape les a reçus dans un environnement assez hostile au départ. Puis Saint Cyrille a pris la parole : « La pluie ne vient-elle pas de Dieu, et le soleil ne brille-t-il pas de la même manière pour tous ? L’air n’est-il pas aussi le même pour chacun ? »Et comment ne rougissez-vous pas de honte en pensant que seules trois langues sont valables, tandis que vous ordonnez à tous les autres peuples et nations d’être aveugles et sourds ? Considérez-vous Dieu comme impuissant, qu’Il ne pourrait pas accorder cela à tous ? Ou bien comme jaloux, qu’Il ne voudrait pas ? Mais nous connaissons de nombreux peuples qui ont leurs propres livres et qui glorifient Dieu chacun dans sa propre langue : les Arméniens, les Perses, les Abkhazes, les Ibères (Géorgiens), les Sogdiens, les Goths, les Avars, les Thraces, les Khazars, les Arabes, les Égyptiens, les Syriens, et bien d’autres encore. Et si vous ne voulez pas comprendre la vérité par cela, regardez au moins votre condamnation dans la Bible. David s’écrie et dit : « Chantez au Seigneur un cantique nouveau, chantez au Seigneur, toute la terre ! » (Ps 95:1) Et encore : « Acclamez le Seigneur, toute la terre ; jubilez, réjouissez-vous, et chantez ! » (Ps 97:4) Et ailleurs : « Que toute la terre se prosterne devant Toi et chante pour Toi, qu’elle chante à Ton nom, Très-Haut ! » (Ps 65:4) Et encore : « Louez le Seigneur, vous toutes les nations ! Glorifiez-le, vous tous les peuples ! » (Ps 116:1) et « Que tout ce qui respire loue le Seigneur ! » (Ps 150:6)…

Je vous invite à lire les vies de ces deux Saints frères dans le Synaxaire. Ce n’est pas le seul débat que Saint Cyrille a mené et remporté dans sa vie. Il a débattu avec le Pape Jean VII au sujet de l’hérésie iconoclaste et le Pape a été déposé. Contre les Sarazins (musulmans) il a gagné le débat au sujet de la Trinité à seulement 24 ans. Après avoir perdu ils l’ont empoisonné, mais le seigneur l’a gardé en vie. Lui et son frère Saint Méthode ont également aidé les samaritains à abandonner des coutumes inspirés par le judaïsme dans leur vies de chrétiens. Saint Cyrille est décédé à Rome, où se trouve son corps dans l’église Saint Clément.

Saint Méthode était moine à la montagne Olympe, puis il a accompagné son frère en Moravie et après le décès de son frère est devenu  Archevêque de Moravie et a terminé l’exploit de traduire en glagolitique tous les livres liturgiques et la Bible. Il avait un don de prophète et il aurait même prédit le jour de sa mort. Il a laissé beaucoup de disciples pour continuer sa mission, dont Saint Clément d’Ohrid qui a écrit les vies des deux Saints frères. Il a également créé l’alphabet cyrillique (en hommage de Saint Cyrille). Le nouveau alphabet était plus simplifié que le Glagolitique et a été répandu sous le règne du tzar Boris-Michail en Bulgarie et parmi tous les peuples slaves.

Revenons, chers frères et sœurs, à l’évangile du jour et notons bien que l’aveugle ne reçoit pas seulement la vue. Il reçoit la foi. Au début, il dit que Jésus est un prophète. Puis, quand Jésus revient vers lui, Il lui demande : « Crois-tu au Fils de l’homme ? » Et l’homme répond : « Qui est-il, Seigneur, pour que je croie en Lui ? » Jésus dit : « Tu le vois, c’est Lui qui te parle. » Alors il s’écrie : « Je crois, Seigneur ! » Et il se prosterne.

Cyrille et Méthode n’ont pas seulement donné une culture, un alphabet, une tradition. Ils ont conduit les peuples à cette confession de foi : « Je crois, Seigneur ! » Ils ont été de véritables pères spirituels, initiateurs d’une relation personnelle entre les peuples et le Christ.

Ce récit et cette mémoire nous interpellent. Avons-nous nous-mêmes reconnu notre propre cécité ? Avons-nous laissé le Christ nous toucher ? Avons-nous accepté d’aller nous laver dans l’eau vivifiante de notre baptême – non comme un simple rite du passé, mais comme un passage quotidien des ténèbres à la lumière ?

Et surtout : sommes-nous devenus à notre tour porteurs de cette lumière ? Le monde qui nous entoure est rempli d’aveuglements nouveaux : relativisme, matérialisme, isolement. Comme Cyrille et Méthode, nous sommes appelés à faire descendre la Parole de Dieu dans la langue du cœur de nos contemporains. Non pas en imposant, mais en traduisant. En incarnant. En illuminant par notre vie.

Frères et sœurs bien-aimés, aujourd’hui l’Église nous montre un chemin : celui de la lumière partagée, de la foi vécue, du courage dans l’adversité. Prions les Saints Cyrille et Méthode, non seulement comme des héros du passé, mais comme des intercesseurs vivants. Qu’ils nous apprennent à voir, à croire, à témoigner. Et que, comme l’aveugle guéri, nous puissions dire à notre tour : « Je crois, Seigneur ! ». Amen !

 

Père Zhivko Zhelev