DIMANCHE après EXALTATION

19 e DIMANCHE après PENTECÔTE

Saint Martyr Eustathe-Placide

Matines : Jean, XX, 11-18

Liturgie : Gal. II, 16-20 ; Marc VIII, 34–IX, 1

2 Cor . XI, 31–XII, 9 ; Luc, VI, 31-36

Ephés. VI, 10-17 ; Luc, XXI, 12-19

 

AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT

Bien-aimés Frères et Sœurs

 

I Nous avons en ce jour de nombreux textes, ceux du dimanche après la croix, ceux du jour et enfin ceux des Martyrs que nous célébrons aujourd’hui.

Dans l’épître aux Galates, l’apôtre Paul réaffirme catégoriquement que nul n’est sauvé par la Loi, mais uniquement par la foi en Jésus-Christ. Les anciens Juifs, comme il le dit ailleurs, ont parfois fait des prodiges d’héroïsme ou d’ascétisme, mais ils n’ont pas reçu leur récompense, car Dieu a voulu qu’ils ne la reçoivent pas sans nous ! C’est seulement par Jésus-Christ que les hommes sont sauvés : telle est la certitude des chrétiens. Par la loi, je suis mort à la Loi. Ce n’est pas moi qui vis, ajoute-t-il, mais le Christ qui vit en moi. Je vis par la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et s’est livré pour moi.

L’épître aux Corinthiens évoque des vicissitudes matérielles, éventuellement dramatiques, du travail missionnaire de saint Paul qui a commencé en disant qu’il ne se vantera que de ses afflictions, mais il passe de là aux faveurs divines dont il pourrait d’aventure tirer gloire. Or là, il nous révèle – mais nous avons déjà compris par d’autres passages, que saint Paul est un mystique –, qu’il a été ravi « en esprit ou avec son corps, il ne sait » jusqu’au troisième ciel où il a entendu des paroles ineffables qu’il n’est pas possible à l’homme de communiquer. Mais, afin qu’il n’en tire pas vanité, « un ange de Satan » le tourmente dans sa chair. Plusieurs fois, il a demandé au Seigneur de l’en délivrer, mais le Seigneur lui a répondu : « Ma Grâce te suffit ! ».

C’est un éclairage saisissant sur la vie mystique de saint Paul, et du même coup sur les réalités de la vie mystique.

Sur celles-ci, l’évangile de matines nous instruit aussi. Marie-Madeleine est devant le Tombeau, elle a vu les deux anges – un à la tête et un au pied – qui lui ont demandé la raison de ses larmes : « Parce que, répond-elle, on a enlevé mon Seigneur et je ne sais où on l’a mis ». Or Jésus Lui-même se trouve derrière elle, elle se retourne et Lui pose la même question : mais elle ne Le reconnaît pas ! De la même manière, les disciples d’Emmaüs ont été abordés par un « étranger », avec lequel ils conversent, qui leur explique, en citant les Ecritures, pourquoi le Christ devait souffrir … Comme ils arrivaient à une auberge et que l’étranger faisait mine de continuer son chemin, ces deux apôtres le prient de manger avec eux, ce qu’il fait. Ils ne l’avaient toujours pas reconnu ! … et ils Le reconnurent à la Fraction du pain.

Les apparitions mystérieuses – c’est le sens de mystique – sont déconcertantes parce que Celui qui apparaît ne relève plus de notre monde. Nos apparences, dirais-je, n’ont plus cours. Au demeurant, le Christ Lui-même dit à Marie-Madeleine : « Ne me touche pas : je ne suis pas encore monté auprès de mon Père » : c’est le Christ homme, mais ce n’est pas le même aspect que les apôtres avaient connu avant Sa mort et Sa Résurrection.

II Celui qui veut me suivre, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne SA CROIX et Me suive. Christ développe alors en disant : celui qui veut sauver sa vie, la perdra, et celui qui perd sa vie à cause de Moi et de l’évangile la sauvera. A quoi servirait de gagner le monde et de perdre son âme ? Celui qui aura eu honte de Moi, le Fils de l’Homme aura honte de lui quand Il viendra dans Sa Gloire. Il faut assumer la souffrance : cependant certains d’entre vous ne mourront pas avant d’avoir vu le royaume de Dieu  paraître dans sa puissance. C’est, quant aux apôtres, allusion à la Transfiguration, et pour les fidèles ayant pris leur croix, l’annonce des consolations mystiques.

L’évangile du 19e dimanche commence par cette instruction générale : « Faites aux hommes ce que vous voudriez qu’ils fassent avec vous », mais aussitôt le Christ transcende cette recommandation de bonne compagnie : « Si vous n’aimez que ceux qui vous aiment … si vous ne donnez qu’à ceux dont vous espérez des bienfaits en retour …, quel gré vous en saura-t-on ? Même les pécheurs font ainsi ». Mais le commandement absolu et révolutionnaire suit aussitôt : « aimez vos ennemis ».

Personne ne l’avait jamais dit !

Ainsi serez-vous les enfants du Très Haut, qui est bon même envers les ingrats et les méchants.

IIIL’autre épître que vous avez entendue et l’évangile de Matthieu sont propres à la fête des martyrs Eustathe-Placide et de leurs compagnons honorés en ce jour.

Respectez vos maîtres et soyez-leur soumis, dit l’épître plus haut. Que Dieu, qui a ressuscité le Christ, vous rende « accomplis » en toute chose, comme le Christ qui est notre modèle éternel. « Fortifiez-vous dans le Seigneur … Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu afin que vous puissiez résister aux embûches du démon ». C’est en effet contre les esprits malins que nous devons lutter. Soyez donc fermes, « ayant la vérité pour ceinture, la cuirasse de justice, pour sandales le zèle à prêcher l’évangile, et, par-dessus tout le bouclier de la foi, le casque du salut et l’épée de l’Esprit qui est la parole de Dieu ».

L’évangile est singulièrement pertinent pour des martyrs. Vous serez persécutés partout, on vous mettra en prison, on vous persécutera à cause de Mon nom et cela vous servira de témoignage. La signification de « martyr » est en effet celle de témoin. Ne vous préoccupez pas de ce que vous répondrez : Je mettrai dans vos bouches une sagesse à laquelle on ne peut résister. Vous serez trahis par vos parents et vos proches, par vos amis  Ils vous feront mourir … Mais il ne se perdra pas un cheveu de votre tête - ce qui est une allusion à Samson et à sa force. D’où la conclusion : « Possédez vos âmes par votre patience ! »

Les embûches, les souffrances, les tentations même ne nous manqueront pas : mais, avec les armes de la foi, prenons notre Croix et sachons que le Christ est toujours avec nous !

 

 

AMIN

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Определение Архиерейского Сvнода

 

На очередном заседании Архиерейского Сvнода РПЦЗ, проходившем 3/16 и 4/17 сентября с.г. в Богоявленском монастыре, было определено утвердить Преосвященного Епископа ИРИНЕЯ Правящим Архиереем в Западно-Европейской Епархии, с новым титулом «Лионский и Западно-Европейский».

Сердечно поздравляем дорогого Владыку Иринея с назначением на кафедру святого мученика и Учителя Церкви ИРИНЕЯ Лионского и, с Божией помощью, надеемся, что это послужит умиротворению и восстановлению Епархии со столь богатым прошлым.

Ис полла эти Деспота !

Редакция


Décision du Synode des Évêques

 

Lors de la session récente du Synode Épiscopal de l'EORHF, qui s'est tenu les 3/16 et 4/17 septembre au monastère de la Theophanie, il a été décidé de confirmer S.E. l'Évêque IRÉNÉE en qualité d'Évêque dirigeant du Diocèse d'Europe Occidentale et de lui attribuer le titre « Évêque de Lyon et d'Europe Occidentale ».

Nous félicitons chaleureusement notre cher Monseigneur Irénée pour sa nomination sur le siège du saint martyr et docteur de l'Église IRÉNÉE de Lyon et émettons le vœux que cela permette de pacifier et de rétablir ce Diocèse au passé si riche.

Eis polla eti, Despota !

La Rédaction .

SERMON du 17-e DIMANCHE après la PENTECÔTE

Et miracle de l’Archange Michel

Matines : Luc, XXIV, 36-53

Liturgie : 2 Cor. VI, 16 – 7, 1 ; Matt. XV, 21-28

Hébr. II, 2-10 ; Luc X, 16-21

 

I Dans le texte de l’épître aux Corinthiens, prescrite en ce jour, Dieu, en incitant le peuple à quitter totalement les idoles, dit en propres termes : « Vous êtes le Temple de Dieu », et, à l’intention de ce peuple réuni par la juste croyance et purifié, Il ajoute : « Je serai votre Père et vous serez mes fils et mes filles ! »

Quelle douceur dans cette proximité de l’affection divine !

C’est ce que nous ressentons aussi dans le sixième évangile de la Résurrection lu aux matines : Christ apparaît à nouveau à tous ses apôtres. Ceux-ci croient d’abord voir un fantôme. Il leur dit qu’il n’en est rien, leur montre ses mains et ses pieds, et comme ils doutaient encore dans leur joie, Il leur demande s’ils avaient quelque chose à manger. Les apôtres lui donnent des poissons et un rayon de miel qu’Il mange devant eux, et c’est ensuite qu’Il les conduit sur la route de Béthanie, Il les bénit, et, sous leurs yeux Il s’élève vers le ciel. Un nuage Le dérobe à leur vue, et ils rentrent à Jérusalem dans une joie totale.

L’Epître aux Hébreux, dans la péricope lue en l’honneur de l’archistratège Michel évoque le témoignage des anges, présents en divers épisodes de l’Ancien Testament (Israël, « fort contre Dieu » n’a-t-il pas lutté toute une nuit avec l’archange ? Souvenez-vous aussi de Tobie – pour ne pas parler du rôle des anges dans l’Annonce faite à Marie et dans les avertissements donnés plusieurs fois à son époux concernant Jésus enfant). Les anges ont ainsi eu un rôle mémorable dans l’histoire du Salut. Toutefois, ce n’est pas aux anges qu’est soumis le monde à venir : « Qu’est-ce que l’homme, est-il dit dans l’Ecriture, rappelle l’apôtre, que Tu te souviennes de lui, ô Dieu ? Et du fils de l’homme que Tu en prennes grand soin ? » L’homme, en effet, est de peu inférieur aux anges, pourtant c’est un homme, Jésus-Christ, que Tu as couronné de gloire et que Tu as établi souverain de tous les ouvrages de Tes mains.

Les anges ont continué à se manifester dans le monde chrétien et c’est une intervention miraculeuse de l’Archange Michel à Colosse dont nous faisons mémoire en ce jour. Un homme, Archippe, priait à Colosse dans une église que les païens voulaient détruire par une rivière détournée : l’homme a invoqué l’archange Michel qui a vaincu le déferlement des eaux.

IIL’Evangile du 17 e Dimanche, est l’évocation, bouleversante, d’abord de la rigueur du Christ, puis de sa prodigieuse mansuétude dans l’épisode de la Cananéenne. C’était une humble femme de Cana et vous savez qu’il y avait un contentieux entre les juifs proprement dit et ces autres sémites qu’ils ne fréquentaient pas. Or cette cananéenne demande humblement au Christ de délivrer sa fille tourmentée par les démons. Le Christ ne répond pas. Les apôtres Lui demandent de lui parler car elle les suit et les importune. Or le Christ dit – ce qui est dans la ligne des réactions juives d’alors – : « Je ne suis venu que pour sauver les brebis perdues d’Israël : il n’est pas bien de donner aux chiens la mentalité des juifs était dure - le pain des enfants ». « Oui, répond la Cananéenne, mais les chiens mangent les morceaux qui tombent de la table des enfants ». Le Christ fut ému par cette foi : « Femme, lui dit-il, ta foi est grande ! Qu’il soit fait comme tu le souhaites ». Et dans l’instant, sa fille fut guérie.

Notre Dieu est mort pour nous sur la Croix et Il nous invite à renoncer au monde et à Le suivre. Prendre notre croix, c’est cela l’imitation de Jésus-Christ. Mais Il est, nous le savons, d’une mansuétude infinie ! et nous en avons ici une preuve inoubliable.

C’en est une autre preuve que la mission confiée aux apôtres, d’aller deux par deux dans tous les villages, guérissant les malades, chassant les démons - ces anges déchus par suite de leur orgueilleux mépris de l’homme -, ressuscitant les morts. Ces apôtres reviennent et font part au Christ de leur merveilleuse surprise en voyant que même les démons leur obéissent.

Le Christ témoigne alors de Sa propre nature divine, en disant : « J’ai vu Satan tomber du ciel comme l’éclair » car Il est Lui-même coéternel et antérieur au monde. Il évoque pareillement tous les autres miracles qui accompagneront la prédication évangélique : ils marcheront sur les serpents et les scorpions et les boissons mortelles ne leur feront pas de mal. Il ajoute alors : « Ne vous réjouissez pas de ces grandes œuvres et de ce que les démons vous soient soumis mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont inscrits dans les cieux ».

Ces apôtres étaient des hommes simples, sans culture en particulier. Mais le Christ laisse éclater Sa gratitude et Sa joie : « Oui, je te loue, Père, de ce que Tu as caché ces choses aux intelligents et que Tu les as révélées aux simples ! »

Ayons cette simplicité, bien-aimés frères et sœurs, qui était celle de ces hommes frustes, apôtres et également de la cananéenne qui, dans son humilité totale, a reçu du Christ la guérison de sa fille !

 

AMIN

 

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SERMON – improvisé – de la 15e SEMAINE après la PENTECÔTE

Clôture de la Dormition


Evangiles : Jean III, 13-17

Matt. XXII, 35-46



Les deux évangiles de ce jour ont en leur centre le Christ Sauveur et la Divinité du Christ qui définit la spécificité de notre Foi.

Il y a eu, dans l’histoire, beaucoup de grands Réformateurs religieux, à partir desquels commence une nouvelle et seconde phase d’une religion antérieure, Zarathoustra le rénovateur de la plus ancienne religion connue, Bouddha également, plus près de nous, Manès et Mahomet. Certains d’entre eux, ont explicitement enseigné qu’ils étaient une émanation de Dieu. Manès a enseigné qu’il était l’incarnation de l’Esprit Saint.

Le Christ, d’une certaine manière, s’insèrerait dans cette filière de prophètes inspirés. Comme Manès, Zarathoustra, d’autres encore, il a été tué. Mais LUI SEUL est ressuscité des morts ! Comme le dit puissamment le saint Apôtre Paul « Si le Christ n’est pas ressuscité, toute notre foi est vaine ! »

Lui seul.

Or ici, dans l’Evangile de Jean que vous avez entendu, Il dit : « Nul ne monte aux cieux, sinon Celui qui en est descendu, Lui-même qui est – notez le temps ! – dans le ciel ». Mais Il poursuit en évoquant l’épisode de Moïse et du serpent d’airain. C’est un passage des Nombres (XXI, 6-9) : une (nouvelle !) infidélité des Israélites avait été châtiée par des serpents brûlants dont la morsure était mortelle. Les Juifs se tournèrent vers Moïse qui s’adressa au Seigneur. Celui-ci lui commanda de faire un serpent d’airain et de le mettre sur une perche : quiconque le regardait était guéri de conséquences de la morsure des serpents. Ce serpent d’airain est, pour la transmission chrétienne unanime, l’image du Christ Sauveur, élevé sur la Croix et dont nous vient le Salut. Quiconque croira en Christ sera sauvé : en effet, Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique pour que quiconque ait la foi en Lui, obtienne la vie éternelle. Dieu n’a pas envoyé son Fils pour juger le monde, mais pour que le monde, par Lui, soit sauvé.





AU NOM DU PERE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT

Bien-aimés Frères et Sœurs


Epître : 2 Cor. IV, 6-15 ; Philippiens II, 5-11

Evangile : Matt. XXII, 35-46 ; Luc, X, 38-42 et XI, 27-28


I – L’épître est rude à comprendre, mais lumineuse dans ses apparentes contradictions.

Dieu qui a fait sortir la lumière des ténèbres, dit l’apôtre Paul, a répandu la lumière dans nos cœurs afin que nous éclairions les hommes par la connaissance de Dieu en Jésus-Christ notre Seigneur. Certes, ajoute-t-il, nous sommes de bien petits contenants pour la lumière ! Nous sommes petits, perplexes, médiocres, mais afin que cette grande puissance en nous de la Lumière soit attribuée à Dieu seul et non à nous. Nous portons dans notre corps la mort du Christ, puisque nous sommes baptisés, afin que la vie de Jésus-Christ paraisse aussi. Dans toute notre vie, nous sommes sans cesse livrés à la mort, persécutés, afin que la vie de Jésus-Christ paraisse aussi dans notre mortalité, si bien que la mort agit en nous afin que la vie soit en vous : nous avons en effet un même esprit de foi, et c’est pour cela que nous parlons, persuadés que Celui qui a ressuscité Jésus des morts nous fera paraître en Sa présence avec vous tous.

Pensez profondément en vous-même, bien-aimés frères et sœurs, à cette Lumière du Christ qui est en vous et qui vous fait surmonter toutes les embûches et les médiocrités du monde.


II - La péricope de Matthieu commence par une question des pharisiens qui, satisfaits d’avoir entendu Jésus « fermer la bouche » des sadducéens - lesquels, voulant contester la résurrection des morts, avaient évoqué la femme ayant été l’épouse successivement de sept frères … - l’interrogent à leur tour en Lui demandant quel est le « plus grand commandement » de la Loi. Christ répond aussitôt que c’est celui qui prescrit d’aimer Dieu « de tout son cœur de toute son âme et de tout son esprit » et Il ajoute que le second lui est semblable : « tu aimeras ton prochain comme toi-même ».

Les libres-penseurs de naguère, les spiritualistes vagues, les droits-de-l’hommistes sont satisfaits de cet enseignement qui, croient-ils, va dans leur sens. Mais l’amour du prochain qui est ici prescrit n’est pas un altruisme vague. Il ne peut être disjoint, en effet, de l’amour de Dieu. C’est en aimant Dieu, que, du même mouvement nous aimons le prochain. Et, de la même manière que Dieu n’est pas un quelconque « premier Principe », « Grand Architecte de l’Univers », mais le Christ, qui est en nous par Ses Sacrements et par Sa Grâce, comme Il est en même temps au Ciel, de la même façon l’homme que nous devons aimer n’est pas un homme abstrait, il n’est pas les « enfants qui ont faim », en Afrique ou en Indochine, il n’est pas les cancéreux, les malades d’Alzheimer pour lesquels on requiert notre générosité financière qui permet de ne plus y penser ! Le prochain – le mot est un superlatif -, il est le plus proche, mon fils qui fait les quatre cents coups, ma vieille mère qui perd la tête et qui me fait lever (pour rien !) dix fois par nuit, la voisine de palier dont personne ne s’occupe plus. Comme le Christ le dit dans la parabole du bon samaritain, le prochain, c’est celui qui souffre sous nos yeux et dont il faut s’occuper, ce qui, bien souvent entraîne des désagréments. Le prochain, c’est celui qui est à côté … et qui pèse !


Aimer le prochain effectif, cela dérange : comme le Christ « s’est dérangé » pour venir du Ciel sur la terre et sur la Croix.

Soyons-lui fidèles, bien-aimés Frères et Sœurs et aimons le plus proche !


III – Mais, en ce jour de la Clôture de la Dormition, comment n’évoquerai-je pas, dans la ligne de ces paradoxes féconds précédemment évoqués, la péricope de Luc propre à ce jour et à toutes les fêtes mariales.

Le paradoxe patent – et cela remonte à l’Eglise universelle antérieure au schisme catholique -, c’est que dans cet évangile en l’honneur de la Mère de Dieu, la « Marie » dont il est question, ce n’est pas elle, mais la sœur de Marthe et de Lazare !

Marthe vaque aux soins du ménage et de la préparation du repas et elle dit au Seigneur : « Cela ne te gêne-t-il pas que ma sœur – c’est-à-dire Marie qui écoute assise les enseignements de Jésus – me laisse tout faire ? Dis-lui de m’aider un peu ! » Jésus lui répond calmement : « Marie a choisi la meilleure part et elle ne lui sera pas enlevée ».

C’est un peu perturbant pour l’active et dévouée Marthe … Mais de toute façon dans cet évangile marial il n’est pas question de la Mère de Dieu …


L’Eglise cependant ne nous laisse pas dans cette problématique surprenante. En effet, elle fait suivre ce récit d’une fin – résolutive – qui n’est pas la suite de ce récit, mais d’un autre épisode situé un peu plus loin. L’évangile de ce jour se termine ainsi « Comme Jésus disait cela, une voix de femme s’éleva de la foule – il n’y avait pas de foule puisque Jésus parlait aux deux sœurs chez elles – disant : « Bienheureux les flancs qui t’ont porté et les seins qui t’ont allaité ! »

Jésus répond : « Bienheureux ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la gardent ! »


Qui, mieux que la Mère de Dieu a gardé la Parole de Dieu que celle « qui sans tache enfanta le Verbe de Dieu ? »

Cet évangile de Marthe et Marie est donc véritablement celui de la Mère de Dieu.


Que, par les prières de la Mère de Dieu, nous soyons fidèles à l’amour de Dieu et à l’amour du prochain !


AMIN


 

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SERMON du 14 e DIMANCHE après PENTECÔTE

[et de l’icône du Christ non faite de main d’homme]

 

Liturgie : Matt. XXII, 1-14

Luc IX, 51-56 et X, 22-24

 

AU NOM DU PERE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT

Bien-aimés Frères et Sœurs

 

I - Des deux évangiles de ce jour, nous retiendrons d’abord le message du second, celui de saint Luc qui nous fait apparaître la singulière équanimité du Christ notre Dieu. Les apôtres lui rapportent avec indignation qu’un quidam qui n’était aucunement de leur groupe, faisait des miracles au nom de Jésus : ils prétendaient le lui interdire. Mais le Christ notre Dieu ne les approuve pas « Quiconque n’est pas contre vous, leur dit-il, est avec vous ! »

Enseignement surprenant et remarquable …

Peu après, le Christ, qui se rendait pour la fête à Jérusalem, arrive à un bourg de Samaritains dont les habitants lui en interdisent l’accès. Il y avait en effet, vous le savez, un fort contentieux entre les Samaritains et les Juifs ; ceux-ci prétendaient qu’on ne peut rendre un culte à Dieu qu’à Jérusalem. Les Samaritains estimaient au contraire que l’on peut adorer Dieu dans tout lieu élevé. Le Christ, se heurtant à l’intolérance et à l’hostilité des Samaritains, se détourne tranquillement de leur bourg, poursuivant son chemin. « Veux-tu, comme Elie, faire tomber le feu du ciel sur eux et sur leur ville ? » lui demandent les apôtres. Mais le Christ, dans l’esprit de ce qu’il a dit plus haut, leur enseigne que « le Fils de l’homme n’est pas venu pour faire périr, mais pour sauver ».

Or cette patience de Jésus n’est pas un mouvement simplement humain : en effet, l’évangile cité de saint Luc se poursuit par un passage qui se rapporte à un autre épisode – ce qui témoigne bien d’un enseignement concerté de « l’Eglise de la Foi transmise ». « Tout, enseigne-t-il, a été remis entre mes mains par mon Père » La patience – dont il vient de faire preuve – n’est pas celle d’un homme, mais du Tout-Puissant. Et il ajoute, s’adressant directement à ses apôtres : « Vous voyez ce que beaucoup de prophètes et de rois – pensons au saint Roi David – ont voulu voir et qu’ils n’ont pas vu ».

Ainsi sommes-nous amenés à considérer les Prophètes qui sont au cœur de l’évangile de ce 14 e dimanche que nous allons maintenant évoquer.

 

IIL’évangile de saint Matthieu pour ce quatorzième dimanche est celui des noces du Fils du Roi. Le Roi mariait son Fils, et, pour cette occasion, le festin préparé était plus que ce que l’on peut attendre en orient : il était d’une magnificence non seulement orientale, mais royale. Les bêtes avaient été égorgées à l’avance, les viandes et tous les autres mets avaient été préparés : au moment opportun, le Souverain envoie ses serviteurs convier les invités – car ceux-ci avaient été prévenus à l’avance. Mais, curieusement, l’un ou l’autre s’excusent : tel avait acheté un champ et voulait le visiter, tel autre avait une affaire en cours, un autre encore venait de se marier : bref, sous divers prétextes, tous refusent de se rendre à l’invitation.

Le Roi envoie à nouveau d’autres serviteurs – à la longueur de ces diverses circonstances, vous comprenez bien que ce récit ne se rapporte pas à des événements quotidiens, mais a une dimension symbolique – mais les serviteurs successivement envoyés sont aussi mal reçus que les premiers, voire plus mal : certains sont insultés, certains sont maltraités, certains sont tués … Vous pensez alors au prophète Zacharie, tué entre la nef et le sanctuaire : vous pensez bien, car c’est des prophètes qu’il s’agit effectivement ici. Tous ses prophètes que le Roi – c’est-à-dire Dieu – a envoyé au peuple juif, « les invités », pour une circonstance qui n’était autre que le mariage du Fils de Dieu et de la nature humaine, le Christ incarné.

Que fait le Roi ainsi bafoué par les invités qu’il avait choisis ? Il envoie son armée qui châtie les meurtriers et brûlent leur ville – c’est la fin de l’existence de la nation juive.

Ensuite, le Roi dit à ses serviteurs : « Le repas est prêt – vous voyez bien qu’il s’agit d’un symbole -, faites entrer tous ceux que vous rencontrerez par les chemins et par les places ». Ces nouveaux conviés qui n’étaient pas originellement invités, ce sont les Gentils, c’est-à-dire nous les non-juifs.

Ainsi font les serviteurs et ils sont bientôt en mesure d’annoncer au Roi que toutes les places au festin sont désormais occupées.

Le Roi vient à son tour, voit tous ces convives … Mais il remarque l’un d’entre eux qui est venu au banquet sans la robe nuptiale – c’est-à-dire sans s’être préparé pour ce festin royal, c’est-à-dire l’Eucharistie.

Le Roi lui demande les raisons de son comportement, l’autre bafouille, le Roi le fait prendre par ses gens, lier pieds et poings attachés et le fait jeter dans les ténèbres extérieures – où il y aura des pleurs et des grincements de dents.

Dieu est patient, nous l’avons vu, miséricordieux … Mais il est notre Roi. Il y a ses prescriptions, ses enseignements et ses lois. Il avait choisi les Juifs en leur donnant des règles qui devaient les conduire au Christ.

Celui qui refuse les comportements de salut, celui-là est rejeté dans les ténèbres du châtiment éternel.

Puissions-nous, frères et sœurs bien-aimés, ne pas confondre la PATIENCE de Dieu et le LAXISME DE L’INDIFFERENCE !

 

AMIN

 

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