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SERMON du 17-e DIMANCHE après la PENTECÔTE
et trépas de St Jean le Théologien
Matines : Luc XXIV, 36-53
Liturgie : 2 Cor. VI, 16 – VII, 1 ; Luc V, 1-11
1 Jean IV, 12-19 ; Jean XIX, 25-27, 21, 24-25
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
Dans le sixième évangile de la Résurrection lu aux matines, Christ apparaît à nouveau à tous Ses apôtres. Ceux-ci croient d’abord voir un fantôme. Il leur dit qu’il n’en est rien, leur montre Ses mains et Ses pieds, et comme ils doutaient encore dans leur joie, Il leur demande s’ils avaient quelque chose à manger. Les apôtres Lui donnent des poissons et un rayon de miel qu’Il mange devant eux, et c’est après leur avoir rappelé tous les passages des Écritures Le concernant qu’Il les conduit sur la route de Béthanie … Il les bénit alors, et, sous leurs yeux, Il s’élève vers le ciel. Un nuage Le dérobe à leur vue, et ils rentrent à Jérusalem dans une joie totale car ils ont vu Dieu !
I – Dans le texte de l’épître au Corinthien, prescrite en ce jour, Dieu en incitant les convertis à quitter totalement les idoles, dit en propres termes : « Vous êtes le Temple de Dieu », et à ce peuple réuni et purifié, Il ajoute : « Je serai votre Père et vous serez mes fils et mes filles ! » Quelle surhumaine tendresse ! Avec raison et dans son émotion, l’Apôtre ajoute et conclut : « Purifions-nous ! »
« Personne n’a jamais vu Dieu », commence à rappeler l’apôtre Jean, mais il ajoute aussitôt : « Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous ! » et il poursuit explicitement : « Nous, nous L’avons vu et nous rendons témoignage que le Père a envoyé Son Fils pour être le Sauveur du monde. Quiconque confesse que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui demeure en Dieu ».
Nous avons vu, poursuit-il, l’amour que Dieu a pour nous, d’où il affirme cette vérité suprême : « Dieu est charité ».
Soyons donc sans crainte ! Si quelqu’un dit qu’il aime Dieu et qu’il n’aime pas son frère, c’est un menteur !
Que celui qui aime Dieu, aime aussi son frère !
II – La péricope de l’évangile de Luc prend en apparence les choses de très loin. Christ monte dans la barque de Simon et lui demande de s’éloigner un peu du rivage de manière à ce qu’Il puisse prêcher au peuple. Après Son enseignement, Il dit à Simon de jeter son filet à droite de la barque. Simon témoigne qu’ils avaient travaillé toute la nuit sans rien prendre, mais que, sur la foi du Maître, il jettera ses filets. Ce qu’il fait et les filets se remplirent tellement de poissons qu’il est obligé d’appeler ses collègues pour l’aider à tirer ce filet. Les autres viennent, l’aident, tirent les filets jusqu’au rivage. Simon dans une sage humilité dit au Seigneur : « Retire-Toi, Maître, car je suis pécheur ». Mais le Seigneur dans sa bienveillance lui dit : « Ne crains pas ! Je te ferai pécheur d’hommes ! ».
C’est ainsi le récit de la vocation de Simon et d’André et également de leurs compagnons, Jean et Jacques.
Ils ont rencontré Dieu et à sa suite, ils participent à la pêche miraculeuse de leurs frères, les hommes que le Christ est venu sauver.
III – L’évangile de Jean, en ce jour de sa fête, est d’une singulière brièveté. En ce soir de Sa Passion, Christ a été abandonné de tous. Pierre L’a renié trois fois, les autres ont disparu. Au pied de la Croix, il y a seulement l’apôtre Jean, Marie, la Toute Sainte et deux ou trois saintes femmes … Christ dit à l’apôtre : « Voici ta mère ! » et à la Toute Sainte : « Voici ton fils ! ».
A partir de ce moment-là, l’apôtre la prit chez lui.
DÉRÉLICTION SUPRÊME DU CHRIST NOTRE DIEU QUI A DONNÉ SA VIE POUR NOUS LES HOMMES.
ADORONS-LE !
AMIN
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SERMON du 16-e DIMANCHE après la PENTECÔTE
Matines : Luc XXIV, 12-35
Liturgie : 2 Cor. VI, 1-10 ; Matt. XXV, 14-30
Gal. II, 16-20 ; Marc VIII, 34 – IX, 1
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT
Bien aimés Frères et Sœurs
Nous sommes en ce Dimanche, comme l’attestent tous les ornements de l’Église, dans ce temps béni d’après l’Exaltation de la Croix. L’Épître aux Galates, dans la péricope concernée montre catégoriquement que c’est par la foi en Jésus-Christ que l’homme est justifié. Mais, par les œuvres de la loi – l’apôtre, Juif lui-même, s’adressait à des Juifs – personne ne sera justifié. On peut faire, par la loi ou par d’autres prescriptions, des œuvres convenables, mais elles ne nous rendent pas justes devant Dieu. C’est par la foi en Jésus-Christ seulement que nous parvenons à cette exaltation suprême et à la vie éternelle. Je suis mort à la Loi, poursuit-il, afin que je vive en Dieu.
Mais le passage de Marc propre à ce jour est singulièrement précis et explicite ce qu’implique l’adhésion à la foi en Jésus-Christ : «Quiconque veut venir à moi, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive». Vous comprenez ce que cela veut dire : se charger de sa croix ? C’est tourner le dos aux facilités et aux jouissances du monde, et assumer la rigueur et la douleur, ce n’est pas facile, la tranquillité et une vie sans problèmes seraient notre vœu, mais le Christ notre Dieu précise : «Quiconque voudra sauver sa vie, la perdra, mais quiconque perdra sa vie pour l’amour de moi et de l’évangile, la sauvera» !
La vie chrétienne n’est pas un chemin semé de pétales de roses. Nous le savons même si c’est dur. Mais la fin de cette péricope est bouleversante : «Il en est qui sont ici présents, qui ne mourront pas sans avoir vu le règne de Dieu venir avec puissance». L’ascétisme est nécessaire, mais la consolation mystique est sans prix !
I – Dans le passage de ce jour de la Deuxième Épître aux Corinthiens, l’apôtre Paul évoque les fruits de la Grâce : puisque donc nous avons reçu la Grâce de Dieu, que ce ne soit pas en vain que nous travaillons ! Le Seigneur a dit : «Je t’ai exaucé au temps favorable et je t’ai secouru au jour du salut». Ce temps favorable est arrivé ! Ne donnons donc aucun scandale, soyons recommandables en toute chose comme d’authentiques serviteurs de Dieu. Soyons patients dans les épreuves et les afflictions, faisons-nous connaître en tout par notre douceur et notre charité. Ayons les paroles de la vérité et les armes de la justice. Glissant insensiblement à l’évocation de son expérience et de ses tourments, il dit : nous sommes tenus pour des séducteurs - les chrétiens n’ébranlaient-ils pas les fondements mêmes de la société païenne ? -, alors que, au contraire, nous sommes véridiques. On nous tient pour dépassés, comme voués à la disparition alors que nous vivons, comme «liquidés» par les persécutions – alors que nous subsistons, comme justement affligés alors que nous sommes dans la joie, comme misérables et sans importance alors que nous possédons tout !
Les chrétiens ne font pas de bruit, point d’esclandres, ils se bornent à pratiquer leurs vertus et cependant la plénitude de leur joie fructifie …
II – Cette fructification d’un comportement sage est au cœur de la péricope évangélique de ce jour. Il s’agit de la parabole – puisque le Christ enseignait fondamentalement par ces récits imagés – du maître qui, partant en voyage, confie une certaine somme d’argent à ses serviteurs. Ces attributions sont inégales selon les forces de chacun se borne à dire l’évangile. L’un reçoit donc cinq talents, un autre deux, un troisième un seul.
Le maître ne donne aucune explication et part. Dieu, de la même manière, ne donne pas d’explication à chaque homme qu’il dote inégalement de «talents» - et ici, il ne s’agit pas d’argent, mais d’aptitudes. L’un est porté vers la réflexion, un autre est un manuel plus versé dans les techniques, un autre encore a des aptitudes esthétiques ou artistiques : bref, vous avez eu des enfants, vous connaissez les hommes et les femmes, et dans ces diverses capacités, vous les reconnaissez.
Au bout d’un assez long temps – la vie, en effet, qui s’écoule –, le maître revient et demande des comptes à chacun de ces serviteurs inégalement dotés. L’existence s’est déroulée, pour chacun, travailleur ou insouciant, mais tous auront des comptes à rendre à Dieu à qui nous devons tout.
Les serviteurs comparaissent devant le maître.
Celui qui avait reçu cinq talents en rapporte cinq autres en plus : l’argent que tu m’avais laissé, explique-t-il, je l’ai placé, et il a fructifié. Le maître loue ce serviteur diligent. Tu as été fidèle en peu de choses et je t’établirai au-dessus de beaucoup : entre dans la joie de ton seigneur ! Il félicite pareillement celui qui avait reçu deux talents, qui les avait fait fructifier et qui en rapporte deux autres. Ils avaient inégalement reçu et ils sont également loués et récompensés. Dante, suivant des Pères de l’Église, explique en effet que les élus ont eu des grâces diverses, mais que tous sont également remplis à pleins bords – comme des vases de diverses dimension.
Paraît enfin le serviteur qui n’avait reçu qu’un talent, mais qui, au lieu de le faire travailler chez le changeur, l’avait enterré. Il rapporte ce talent unique et infructueux. «Je sais, explique-t-il, que tu es un homme dur et que tu récoltes où tu n’as pas semé et que tu recueilles où tu n’as pas répandu : voilà donc ton bien … ». Le maître lui répond : «Tu sais que je récolte où je n’ai point semé, que je recueille où je n’ai point répandu : tu aurais donc dû, comme tes compagnons, placer cet argent chez le banquier !»
Il fait ôter cet unique talent au serviteur paresseux et le donne à celui qui en a dix autres en disant : «On donnera davantage à celui qui possède et on enlèvera à celui qui a peu même ce qu’il a», et il fait jeter ce serviteur infécond dans les ténèbres extérieures où il y aura des pleurs et des grincements de dents.
Notre vie, vous le comprenez bien-aimés frères et sœurs, n’est pas un déroulement tranquille et sans but. Nous ne sommes pas en ce monde pour nous laisser vivre dans l’infécondité. Nous sommes sur la terre pour produire vertus et bonnes œuvres et pour gagner ainsi, dans la joie de notre Seigneur, LA VIE ETERNELLE.
AMIN
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SERMON du 15-e DIMANCHE après la PENTECÔTE
Matines : Luc XXIV, 1-12
Liturgie : Gal. VI, 11-18 ; Jean III, 13-17
2 Cor. IV, 6-15 . Matt. XXII, 35-46
Philip. II, 5-11 ; Luc X, 38-42 et XI, 27-28
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
Deux des évangiles de ce jour ont en leur centre le Christ Sauveur et la Divinité du Christ qui définit la spécificité de notre Foi.
Il y a eu, dans l’histoire, beaucoup de grands Réformateurs religieux, Zarathoustra, Bouddha, Manès et Mahomet. …Le Christ, d’une certaine manière, s’insèrerait dans cette filière de prophètes inspirés. Comme Manès, Zarathoustra … il a été tué. Mais LUI SEUL est ressuscité des morts ! Comme le dit puissamment le saint Apôtre Paul « Si le Christ n’est pas ressuscité, toute notre foi est vaine ! »
Or ici, dans l’Evangile de Jean que vous avez entendu, Il dit : « Nul ne monte aux cieux, sinon Celui qui en est descendu, Lui-même qui est – notez le temps ! – dans le ciel ». Mais Il poursuit en évoquant l’épisode de Moïse et du serpent d’airain. C’est un passage des Nombres (XXI, 6-9) : une (nouvelle !) infidélité des Israélites avait été châtiée par des serpents brûlants dont la morsure était mortelle. Les Juifs se tournèrent vers Moïse qui s’adressa au Seigneur. Celui-ci lui commanda de faire un serpent d’airain et de le mettre sur une perche : quiconque le regardait était guéri. Ce serpent d’airain est, pour la transmission chrétienne unanime, l’image du Christ Sauveur, élevé sur la Croix et dont nous vient le Salut. Quiconque croira en Christ sera sauvé : en effet, Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné Son Fils unique pour que quiconque ait la foi en Lui, obtienne la vie éternelle. Dieu n’a pas envoyé son Fils pour juger le monde, mais pour que le monde, par Lui, soit sauvé.
I – L’épître aux Corinthiens est rude à comprendre, mais lumineuse dans ses apparentes contradictions. Dieu qui a fait sortir la lumière des ténèbres, dit l’apôtre Paul, a répandu la lumière dans nos cœurs afin que nous éclairions les hommes par la connaissance de Dieu en Jésus-Christ notre Seigneur. Certes, ajoute-t-il, nous sommes de bien petits contenants pour la lumière ! Nous sommes petits, perplexes médiocres, mais afin que cette grande puissance en nous de la Lumière soit attribuée à Dieu seul et non à nous. Nous portons dans notre corps la mort du Christ, puisque nous sommes baptisés, afin que la vie de Jésus-Christ paraisse aussi. Dans toute notre vie, nous sommes sans cesse livrés à la mort, persécutés, afin que la vie de Jésus-Christ paraisse aussi dans notre mortalité, si bien que la mort agit en nous afin que la vie soit en vous : nous avons en effet un même esprit de foi, et c’est pour cela que nous parlons, persuadés que Celui qui a ressuscité Jésus des morts nous fera paraître en sa présence avec vous tous.
II – La péricope de Matthieu commence par une question des pharisiens qui, satisfaits d’avoir entendu Jésus « fermer la bouche » des sadducéens – lesquels, voulant contester la résurrection des morts, avaient évoqué la femme ayant été l’épouse successivement de sept frères … – l’interrogent à leur tour en Lui demandant quel est le « plus grand commandement » de la Loi. Christ répond aussitôt que c’est celui qui prescrit d’aimer Dieu « de tout son cœur de toute son âme et de tout son esprit » et Il ajoute que le second lui est semblable : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».
Les libres-penseurs de naguère, les spiritualistes vagues, les droits-de-l’hommistes sont satisfaits de cet enseignement qui, croient-ils, va dans leur sens. Mais l’amour du prochain qui est ici prescrit n’est pas un altruisme vague. Il ne peut être disjoint, en effet, de l’amour de Dieu. C’est en aimant Dieu, que, du même mouvement nous aimons le prochain. Et, de la même manière que Dieu n’est pas un quelconque « premier Principe », « Grand Architecte de l’Univers », mais le Christ, qui est en nous par Ses Sacrements et par Sa Grâce, comme Il est en même temps au Ciel, de la même façon l’homme que nous devons aimer n’est pas un homme abstrait, il n’est pas les « enfants qui ont faim », en Afrique ou en Indochine, il n’est pas les cancéreux, les malades d’Alzheimer pour lesquels on requiert notre générosité financière qui permet de ne plus y penser ! Le prochain – le mot est un superlatif –, il est le plus proche, mon fils qui fait les quatre cents coups, ma vieille mère qui perd la tête et qui me fait lever (pour rien !) dix fois par nuit, la voisine de palier dont personne ne s’occupe plus. Comme le Christ le dit dans la parabole du bon samaritain, le prochain, c’est celui qui souffre sous nos yeux et dont il faut s’occuper, ce qui, bien souvent entraîne des désagréments. Le prochain, c’est celui qui est à côté … et qui pèse !
Aimer le prochain effectif, cela dérange : comme le Christ « s’est dérangé » pour venir du Ciel sur la terre et sur la Croix. Soyons-lui fidèles, et aimons le plus proche !
Mais, ayant ainsi répondu aux pharisiens, le Christ les interroge à son tour. Le Christ, demande-t-Il, de qui est-Il le fils ? De David ! lui est-il répondu. Mais pourquoi, poursuit-Il, David inspiré par l’esprit écrit-il : « Le Seigneur dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis pour te servit de marchepied ! » Comment, si le Christ est Son fils, l’appelle-t-Il son Seigneur ? » Nul ne sut Lui répondre, aussi cessèrent-ils de L’interroger.
Ils ne surent Lui répondre en effet car ils ne savaient pas et ne pouvaient pas comprendre que le Christ est une homme ET qu’Il est aussi le Fils de Dieu.
III – En ce jour de la Clôture de la Dormition, comment ne pas évoquer la péricope de Luc propre à ce jour et à toutes les fêtes mariales.
Le paradoxe patent – et cela remonte à l’Eglise universelle antérieure au schisme catholique –, c’est que dans cet évangile en l’honneur de la Mère de Dieu, la « Marie » dont il est question, ce n’est pas elle, mais la sœur de Marthe et de Lazare !
Marthe vaque aux soins du ménage et de la préparation du repas et elle dit au Seigneur : « Cela ne te gêne-t-il pas que ma sœur – c’est-à-dire Marie qui écoute assise les enseignements de Jésus – me laisse tout faire ? Dis-lui de m’aider un peu ! » Jésus lui répond calmement : « Marie a choisi la meilleure part et elle ne lui sera pas enlevée ».
C’est un peu perturbant pour l’active et dévouée Marthe … Mais de toute façon dans cet évangile marial il n’est pas question de la Mère de Dieu …
L’Eglise cependant ne nous laisse pas dans cette problématique surprenante. En effet, elle fait suivre ce récit d’une fin – résolutive – qui n’est pas la suite de ce récit, mais d’un autre épisode situé un peu plus loin. L’évangile de ce jour se termine ainsi : « Comme Jésus disait cela, une voix de femme s’éleva de la foule – il n’y avait pas de foule puisque Jésus parlait aux deux sœurs chez elles – disant : « Bienheureux les flancs qui t’ont porté et les seins qui t’ont allaité ! » Jésus répond : « Bienheureux ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la gardent ! »
Qui, mieux que la Mère de Dieu a gardé la Parole de Dieu que celle « qui sans tache enfanta le Verbe de Dieu ? ». Cet évangile de Marthe et Marie est donc véritablement celui de la Mère de Dieu.
Que, par les prières de la Mère de Dieu, nous soyons fidèles à l’amour de Dieu et à l’amour du prochain !
AMIN
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Sermon sur LA NATIVITÉ de la T. S. MÈRE DE DIEU
Vêpres : Genèse XXVIII, 10-17 ; Ezéch. XLIII, 27 et XLIV, 1-4 ; Prov. IX, 1-11
Matines : Luc I, 39-49, 56.
Liturgie : Philip. II, 5-11 ; Luc X, 38-42 et XI, 27-28
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien aimés Frères et Sœurs,
La Nativité est une des très grandes fêtes de la Mère de Dieu, nous y retrouvons les textes cardinaux que nous venons d’entendre, mais en outre cette solennité est très proche de celle de la Déposition de la précieuse Ceinture à Chalcoprateia, ce qui nous invite à méditer ce qu’a de fondamental la suréminente pureté de la Vierge et Mère de Dieu - ce que notre époque a oublié.
I - La Lecture de la Genèse relate le Songe de Jacob. Le saint Patriarche s’était étendu dans un lieu aride, il fait d’une pierre son oreiller, il s’endort et il voit en songe une immense échelle s’élevant jusqu’au ciel et sur laquelle montaient et descendaient les anges et sur laquelle s’appuyait Dieu, c’est-à-dire le Christ. Cette échelle est l’image de l’ascension spirituelle à laquelle nous sommes tous appelés. Ce sont les degrés de la vie contemplative et ascétique. Elle repose sur la terre, cette terre promise dont Dieu fait explicitement don à Jacob Israël auquel il dit que sa descendance sera innombrable. Cette terre promise, c’est l’Israël de Dieu, c’est-à-dire l’Église, car nous somme tous la descendance d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, comme le dit l’apôtre Paul aux Galates, mais c’est aussi – car c’est une lecture mariale – la vie contemplative de la Marie évangélique, sœur de Marthe et de Lazare, et comme nous le comprendrons par les textes qui suivent, de la Mère de Dieu et toujours Vierge Marie.
La Prophétie d’Ézéchiel, les sept jours du sacrifice étant accomplis, se situe au huitième jour – c’est-à-dire, selon la transmission, à l’accomplissement : et là vient ce qui a trait au Christ et au Dimanche, temporel, mystique et éternel. C’est donc ici que se situe la révélation ayant trait à Marie et à la maternité divine : cette porte, est-il dit au Prophète, restera fermée et c’est par là que passera le Seigneur, il y prendra son repas (Il S’incarnera) et Il ressortira par le même chemin, la porte restant fermée. C’est la virginité perpétuelle de Marie, avant et après l’enfantement. Et le prophète voit le temple plein de la Gloire de Dieu et tombe la face contre terre. Les Proverbes évoquent la maison de la Sagesse – c’est-à-dire du Verbe notre Dieu – Sa maison a sept piliers – les Dons du Saint Esprit –, elle aussi, la Sagesse, a accompli un sacrifice – le sacrifice rédempteur – et elle convie à son repas – la sainte Cène –, par l’envoi de ses servantes, les humbles et les ignorants, autant et plus que les sages qui cependant deviendront plus sages encore.
II - Des jours, néanmoins, seront ajoutés à leur vie, ce qui est l’annonce de l’éternité, mais prioritaire est l’humilité. L’épître aux Philippiens, en liaison avec cette option de la Sagesse, propose l’exemple éternel de l’humilité du Christ, qui, étant égal à Dieu, ne craignit pas de S’humilier, de Se faire homme, d’endurer les souffrances des hommes, la mort et quelle mort : la mort sur la croix ! Mais Dieu donna à Jésus un nom qui est plus grand que tout nom et devant lequel fléchit tout genou, sur la terre et au ciel !
III - L’évangile de la veille va dans le même sens. Marie n’est-elle pas, elle la plus glorieuse de toutes les créatures, l’exemple même de l’humilité ? Cet évangile est celui de la Visitation. L’ange Gabriel vient de se retirer, et Marie court vers la montagne chez sa parente Élisabeth, naguère stérile, et dont l’archange venait de lui dire qu’elle attendait un enfant – le baptiste Jean. Marie sans désemparer se rend donc chez Élisabeth – où elle resta trois mois pour la servir et l’assister …
Mais, à la salutation de Marie, l’enfant tressaille dans le sein de sa mère qui, animée par l’Esprit, dit : « Tu es bénie entre les femmes et béni est le fruit de ton sein ! Mais comment se fait-il que la Mère de mon Seigneur vienne vers moi ? » Or Marie répond par ces mots éternels : « Mon âme magnifie le Seigneur et mon esprit se réjouit en Dieu mon Sauveur, parce qu’il a regardé l’humilité de sa servante. Voici que désormais toutes les générations m’appelleront bienheureuse, car le Tout Puissant a fait en moi de grandes choses ». Dieu a regardé l’humilité de sa servante …
IV - Tellement humble en effet que – en apparence – l’évangile de la fête (comme des autres grandes fêtes mariales) ne parle pas d’elle ! Il parle, en effet, d’une autre Marie, la sœur de Marthe et de Lazare ! Vous venez de l’entendre. Ce n’est pas une inadvertance de notre Tradition orthodoxe : c’est en effet la tradition de toute l’Église chrétienne, bien antérieure au schisme du XIe siècle. Les Catholiques aussi avaient cet évangile apparemment paradoxal jusqu’en 1950 où Pie XII choisit un autre évangile de l’« Assomption ». Cela nous montre que, comme nous l’avons compris par la Lecture des Proverbes, la Sagesse transcende les intelligences humaines. « Je Te loue, dit le Christ à son Père, d’avoir caché ces choses aux sages », les intelligenty, dont on connaît les prétentions. Mais le mystère est clair pour celui qui lit humblement. L’évangile de ce jour s’achève par ces paroles que vous avez entendues : « Une voix de femme s’éleva de la foule et dit : Bienheureuses les entrailles qui t’ont porté et bienheureuse la poitrine qui t’a allaité … » Mais, bien aimés Frères et Sœurs, il n’y avait pas de foule ! puisque le Christ se trouvait dans la maison de Marthe et de Marie. Cette exclamation de la femme au milieu de la foule, elle marque la fin d’un autre épisode ! La Sagesse de l’Église une sainte catholique et apostolique a accolé deux parties qui ne faisaient pas un tout et elle en a fait cet évangile marial.
Et la réponse du Christ notre Dieu montre bien que cet évangile ainsi rassemblé s’applique parfaitement, non pas à la sœur de Marthe, mais à Sa Mère : « Dites plutôt : Heureux ceux qui reçoivent la Parole de Dieu et qui la gardent » Qui a mieux gardé la Parole de Dieu que celle en qui le Verbe S’est incarné ?
Tels sont les trésors que la liturgie nous donne. Mais je ne veux pas terminer sans revenir sur cet autre enseignement inhérent à la proximité des deux fêtes que j’ai évoquée en commençant. La précieuse Ceinture, c’est l’emblème visible de la Pureté de celle que nous appelons justement « la toute pure ». Marie la Vierge avait grandi dans le Temple comme dans un couvent. C’est là que le juste Joseph, veuf, père de Jacques, était venu la chercher. Marie devait avoir tout juste treize ou quatorze ans et elle est restée toujours vierge et toujours pure.
Combien notre triste époque a perdu la notion même de cette valeur ! Or de la virginité de Marie est né notre Salut.
En ce jour de sa Nativité, vénérons la virginité de la « toute pure »
AMIN
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SERMON pour la DÉCOLLATION de JEAN-BAPTISTE
C’est aujourd’hui une très grande célébration : tous les ornements sont rouges, c’est un jour de jeûne strict : l’Eglise fait mémoire de la décollation du Prophète, Précurseur et Baptiste Jean.
Jean-Baptiste est non seulement un prophète, il est le plus grand de tous.
La vocation des Prophètes est de rappeler les Droits de Dieu et les Devoirs qui en résultent pour nous. L’évangile du 13-e Dimanche a. P. est très explicite. C’est la Parabole de la vigne et des mauvais employés. Un Maître – Dieu – avait planté une belle vigne, l’avait dotée de barrières, de pressoirs, de bâtiments … Il la donne en location – métairie – à des employés, et, au moment opportun, il envoie un serviteur, puis un autre, puis un autre encore pour recevoir la part de production qui lui était due – puisqu’il s’agissait de métairie. Les vignerons reçoivent très mal ces serviteurs, battent l’un, maltraitent l’autre, lapident ou même tuent.
Ces serviteurs de la parabole sont les Prophètes. Tout au long de l’histoire du peuple juif apparaissent en effet des prophètes qui rappellent ce qui est dû à Dieu, qu’il s’agisse des sacrifices – inhérents à une civilisation agricole –, ou également des comportements individuels. Ils stigmatisent les vices, rappellent les devoirs de bonne conduite …
Ces devoirs étaient inhérents à la situation du peuple juif, qui était le Peuple élu, qui avait reçu la première Révélation, et en concession cette vigne féconde qu’était la terre promise. Jean s’insère glorieusement dans cette tradition prophétique : il prêche vigoureusement, a du succès. Il donnait d’ailleurs l’exemple en étant personnellement d’un grand ascétisme, il était vêtu de vêtements de poils de chameau attachés par une ceinture, il vivait dans le désert généralement, se nourrissait de sauterelles et sa prédication était à l’exemple de ces exigences.
Mais ce très grand prophète est aussi – et c’est la marque éminente de la Grâce qui est sur lui – le Précurseur. La prophétie de Malachie le caractérise comme l’ange qui vient devant le Seigneur.
Au demeurant, les populations impressionnées le prenaient pour le Messie. Il s’en défendait énergiquement : celui qui vient après moi sera plus grand que moi. Je ne suis pas digne, disait-il, de dénouer les lacets de ses chaussures.
Mais, ange qui vient devant le Seigneur, Jean-Baptiste était aussi Précurseur en ce sens que, seul parmi les autres Prophètes, il prêche un baptême de pénitence ! Il baptise donc, mais là encore il marque nettement la différence. Je vous baptise avec l’eau, Celui qui viendra après moi, vous baptisera par l’Esprit et par le feu.
Plus grand de tous les prophètes, ange précurseur, il est aussi et fondamentalement le Baptiste. Il n’en est pas moins tué, comme l’ont été beaucoup des serviteurs (prophètes) évoqués dans la Parabole de la vigne et des mauvais métayers.
Dans cette même Parabole, le Maître aussi envoyait son fils unique. Les vendangeurs le tuèrent et jetèrent son corps hors de la vigne. La Parabole est claire : Christ aussi a été crucifié hors de la ville.
On pourrait poursuivre par une réflexion métahistorique dans le goût d’une certaine intellectualité. En somme, tous ces divers prophètes hébreux ont prêché et ils ont été chassés, tués ou éliminés : Christ aussi a prêché longuement et Il a été rejeté et tué. C’est en somme une même constance historique …
Sauf que Christ est ressuscité des morts ! La Résurrection est l’élément DÉCISIF, inclassable, RÉSOLUTIF.
Jean le Baptiste est exceptionnel et mémorable parmi tous les prophètes.
MAIS CHRIST EST DIEU.
AMIN