SERMON  du 36-e DIMANCHE après PENTECÔTE

Saint Antoine le Grand

Matines: Marc XVI, 9-20

Liturgie : I Tim. I, 15-17 ; Luc XVIII, 35-43

Hébr. XIII, 17-21 ; Luc VI, 17-23

 

AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT

Bien-aimés Frères et Sœurs

I - Nous prendrons pour guide en ce périple d’aujourd’hui parmi les Écritures, l’évangile de Matines qui est le troisième et qui évoque l’incrédulité opposée par les apôtres mêmes aux premiers témoins : Marie-Madeleine, à qui le Seigneur est apparu au matin de la résurrection, raconte aux apôtres, mais on ne la crut pas. Ensuite, ce sont les pèlerins d’Emmaüs qui rapportent ce qui leur est arrivé et qui reviennent tout exprès à Jérusalem : mais on ne les crut pas. Enfin le Seigneur Lui-même apparaît aux onze, Il leur reproche la dureté de leur cœur et leur donne mission de prêcher l’évangile, mais Il ajoute explicitement : Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, celui qui ne croira pas sera condamné.

La foi conditionne le salut.

Christ évoque ensuite les miracles qui accompagneront la prédication de l’évangile. Marc évoque tout à la file l’Ascension et les fruits miraculeux de la prédication apostolique … Mais dans cet enseignement fondamental de l’évangile de Matines, en quelque sorte, tout est dit.

IILa péricope évangélique du 36-e Dimanche en est l’illustration. Un aveugle de naissance entend un bruit de foule, il s’informe, on lui dit de Qui il s’agit et il se mit à crier : Jésus, fils de David, aie pitié de moi ! On veut le faire taire, il crie de plus belle … Jésus commande qu’on le lui amène. Le dialogue est d’une sobriété extrême : - « Que veux-tu ? » - « Que je recouvre la vue ! » - « Recouvre la vue ! Ta foi t’a sauvé ».

Jésus, dit l’apôtre Paul dans l’Épître à Timothée, est venu au monde pour sauver les pécheurs, mais, ajoute-t-il, j’ai obtenu miséricorde pour servir de modèle à ceux qui croiront en Lui pour obtenir la vie éternelle.

Les miracles – comme la guérison de l’aveugle-né – peuvent accompagner l’évangélisation apostolique, mais le but ultime n’est pas la guérison d’une maladie ou infirmité terrestre, mais l’obtention de la Vie Éternelle dont la condition est la foi.

IIILes chrétiens rassemblés en une communauté qui n’est autre que l’Église ont évidemment des guides et des supérieurs. Priez pour nous ! dit en leur nom à tous l’apôtre Paul et que, en retour, le Dieu de paix vous rende accomplis en toutes les bonnes œuvres, faisant tout ce qui Lui est agréable par Jésus-Christ, auquel soit la gloire dans les siècles des siècles.

Effectivement, la péricope évangélique de la fête de saint Antoine le Grand dont nous faisons mémoire en ce jour, nous montre une grande multitude de gens venus dans la plaine pour L’entendre et être guéris de leurs maladies. Tous s’approchaient le plus possible parce qu’une force venait de Jésus et les guérissait tous. C’est en somme le miracle de l’aveugle que nous avons vu précédemment multiplié par le coefficient d’une grande foule.

Mais ici le Seigneur transcende ces souffrances et ces guérisons humaines et donne, dans la perspective du Salut la véritable dimension de TOUTES les épreuves humaines. C’est les béatitudes dans la révélation propre à Luc : Bienheureux vous les pauvres, car le Royaume de Dieu est à vous, Bienheureux vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés, Bienheureux vous qui pleurez maintenant car vous serez consolés, Bienheureux serez-vous quand vous serez rejetés, insultés, retranchés, maudits à cause du Fils de l’Homme. Réjouissez vous en ce temps-là et tressaillez d’allégresse car votre récompense sera grande dans le ciel !

QU’A TRAVERS TOUTES NOS ÉPREUVES ET NOS MISÈRES NOUS AYONS TOUJOURS PRÉSENTES EN NOUS LES BÉATITUDES DE NOTRE-SEIGNEUR !

 

AMIN

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SERMON du DIMANCHE après la THEOPHANIE

Matines : Marc XVI, 1-8

Liturgie : Ephés. IV, 7-13 ; Matt. IV, 12-17

 

AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT

Bien-aimés Frères et Sœurs

 

I - Nous étions, lors du précédent sermon, dans la joie et l’Illumination de la Théophanie, nous étions littéralement pris et possédés par le MYSTÈRE de l’UNITÉ consubstantielle et indivisible de la TRINITÉ ; Nous entendions la Voix du Père témoignant de Son Amour pour le Fils tandis que l’Esprit, sous forme de colombe confirmait la vérité de cette Parole …

Or, aujourd’hui, en ce trente-cinquième Dimanche après la Pentecôte, voici que nous nous retrouvons dans une atmosphère complètement différente. La Prédication et le Baptême de Pénitence du Prophète et Baptiste Jean avaient, comme un mouvement de foule médiatique – pourrions-nous dire analogiquement –, profondément secoué la société juive : des masses se pressaient à son Baptême, lui-même n’avait pas craint d’assumer le dimensionnement d’une autorité morale redoutée ; il avait publiquement critiqué l’union d’Hérode et de sa belle-sœur Hérodiade. Hérode l’avait fait arrêter, mais n’osait pas aller plus loin …

Or c’est, vous le savez, le talent et le charme d’une danseuse, la fille d’Hérodiade, qui transforme la situation. Hérode avait eu l’imprudence, ravi par le spectacle qui lui avait été donné, de promettre à Salomé de lui donner tout ce qu’elle demanderait. Or la jeune fille, sur le conseil de sa mère, demande la tête du Baptiste. Hérode, prisonnier de son serment, la lui accorde : le leader qui avait fasciné les foules est ainsi supprimé.

Ce sont de ces transformations subites dont nous avons aussi l’expérience dans nos sociétés modernes : une personnalité d’exception est supprimée et tout est changé !

IICette vicissitude dramatique a aussitôt répercussion sur le Sauveur Lui-même. Après la mort de Jean, dit explicitement l’évangéliste Matthieu, Jésus se retira au pays de Caphernaüm, proche de Zabulon et Nephtali, c’est-à-dire dans la Galilée des Gentils. Ce transfert dans une autre population a une signification historique et mystique : « Ceux, dit l’apôtre, qui étaient assis dans les ténèbres ont vu une grande Lumière ». La Lumière s’est levée, explicite-t-il encore, « pour ceux qui étaient assis dans l’ombre de la mort ».

Il y a une concomitance singulièrement signifiante dans la vie du Seigneur : dès lors, Jésus commença à prêcher. « Amendez-vous, annonça-t-Il, car le Royaume de Dieu est proche ».

On était, effectivement dans les ténèbres, mais voici que le Seigneur Lui-même commença à annoncer le Royaume de Dieu.

Toute espérance humaine semble éliminée et voilà que tout autre chose commence !

III Ce qui s’élabore, en effet, c’est la péricope  de l’Epître aux Ephésiens qui en donne le dimensionnement mystique. Le texte est difficile. Il est monté, dit du Seigneur l’Apôtre, « avec une grande multitude de « captifs » - c’est-à-dire de convertis, « et Il a distribué des dons aux hommes »… Quel est donc, poursuit l’apôtre en une sorte d’incise, celui qui est monté ? C’est le même qui était descendu … afin qu’il remplît de Lui-même toutes choses. Les dons, c’est les vocations différentes des disciples, l’apostolat, la prédication, la prophétie, l’enseignement … dons variés par lesquels s’édifie le corps de Jésus-Christ, c’est-à-dire l’Eglise. Ceci, afin qu’étant parvenus à l’unité de la foi et à la connaissance du Fils de Dieu, à l’état donc d’homme fait,  nous soyons à la mesure de la stature parfaite du Christ.

Ce n’est pas facile à comprendre, bien-aimés Frères et Sœurs, mais c’est l’aboutissement de  cette perte apparente du royaume des hommes, du royaume d’évidence et de platitude des Juifs, et de la Marche – à travers Caphernaüm, Zabulon et Nephtali, la Galilée des Gentils – vers le véritable Royaume de Dieu.

Après l’Illumination de la Théophanie, c’est le cheminement rude  de l’imprévisible mystique !… On comprend l’ahurissement des femmes théophores de l’évangile de matines de ce jour, qui, après avoir vu l’Ange, s’enfuirent effrayées et ne dirent rien à personne.

QUE LE SEIGNEUR NOUS DONNE DE LE SUIVRE DANS SES SENTIERS -  PUISQU’IL NOUS A TOUT DONNÉ !

 

AMIN

 



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SERMON du 31-e DIMANCHE après PENTECÔTE

Les Ancêtres du Christ

 

Matines : Jean, XX, 19-31

Liturgie : Coloss. 3, 4-11 ; Luc, 14, 16-24

Ephés. 6, 10-17 ; Luc, 21, 12-19

 

AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !

Bien-aimés Frères et Sœurs

 

INous approchons de la Nativité, comme l’humanité s’en approchait génération après génération. Aujourd’hui, il est fait mémoire des ancêtres, ceux qui descendaient d’Abraham, premier « circoncis » et donc premier Juif, en passant par Juda dont descend le Christ notre Dieu et dans la lignée duquel il n’y avait jamais eu de prêtre – comme l’ont noté les Pères de l’Eglise.

L’évangile de Matines est celui de « l’incrédulité de Thomas ». Vous en connaissez le déroulement, c’était dans un lieu fermé où les disciples étaient réunis par crainte des Juifs. Christ leur apparaît toutes portes étant closes. Christ leur confirme leur mission, souffle sur eux le Saint-Esprit. Thomas était absent, refuse de croire, comme vous savez, ce que lui rapportent les autres apôtres … Christ apparaît toutes portes étant closes pareillement, huit jours après. Bouleversement et conversion totale de Thomas qui, soit dit pour mémoire, confesse le premier la Divinité du Christ : « Mon Seigneur et mon Dieu ». Mais, en ce jour des praotetz, il est singulièrement opportun de mentionner la fin de la péricope : « Tu as cru, Thomas, parce que tu as vu : Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru » : tels étaient les Ancêtres du Christ que nous célébrons.

IIL’évangile de ce jour, nous l’avons déjà entendu il y a peu, c’est celui de ce Maître de Maison qui fait un grand banquet où il y avait beaucoup d’invités. Mais, lorsque les serviteurs les convient en leur annonçant que tout est prêt, aucun ne vient ! Ils allèguent chacun telle ou telle occupation urgente. Le Maître qui avait tout préparé pour ses hôtes, est justement irrité. Il envoie chercher par ses serviteurs les pauvres, les impotents, les infirmes … Quand les serviteurs lui rapportent qu’il y a encore des places libres, le Maître les envoie par les chemins faire venir tous ceux qu’ils rencontrent – c’est l’image de la vocation des gentils, c’est-à-dire de nous mêmes. Et il dit catégoriquement : « aucun de ceux qui avaient été invités ne goûtera de mon repas ».

C’est la répudiation des Juifs dont nous avons vu comment, ils avaient été choisis lors de la vocation d’Abraham et des « ancêtres » fidèles.

La péricope des Colossiens est résolutive. Votre vie, dit l’apôtre, est cachée avec Christ en Dieu, mais quand Christ, qui est votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez vous aussi dans la Gloire. Faites donc mourir en vous tout ce qui compose l’homme terrestre, dépouillez le vieil  homme et revêtez l’homme nouveau. Il n’y a plus désormais ni Grec ni Juif, ni circoncis ni incirconcis – la Loi s’efface dans la Foi MAIS CHRIST EST EN TOUT ET EN TOUS !

IIITout, pour autant, n’est pas toujours facile pour les chrétiens et l’office des martyrs honorés en ce jour le rappelle. Abandonnez le vieil homme était-il dit plus haut : le soldat du Christ est différent de tout « militant », de tout activiste – ne parlons pas des paresseux qui ne se dévouent pour rien – de combats humains : ce n’est pas contre la chair et le sang que le chrétien doit combattre, mais contre les esprits malins. D’où cet équipement métaphorique avec toutes les armes de Dieu : ayez la Vérité pour ceinture, la cuirasse de la Justice, pour chaussures le zèle à propager l’évangile, et, par dessus tout, le bouclier de la Foi, le casque du Salut et l’épée de l’Esprit qui est la Parole de Dieu.

Ainsi armés, les chrétiens seront persécutés et cela leur servira de TÉMOIGNAGE. N’oublions pas que nous célébrons des martyrs et le mot martyre veut dire : témoignage. Ils seront trahis par leurs pères, leurs proches … Le Christ leur donnera une bouche et une sagesse. On en fera périr beaucoup : néanmoins, ajoute paradoxalement le Christ, il ne se perdra pas un cheveu de votre tête : cela veut dire qu’ils auront la force de Samson. Comment donc ? Possédez vos âmes PAR LA PATIENCE !

Avec les martyrs, avec les patriarches, sachons que notre vie est « cachée avec Christ en Dieu », et, en prémices de la Gloire, possédons nos âmes par notre patience.

 

 

AMIN

 

 

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SERMON du 29-e DIMANCHE après PENTECÔTE

Matines : Jean, XX, 1-10

Liturgie : 1 Tim. 1, 15-17 ; Ev : Luc, 13, 10-17

 

AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT

Bien-aimés Frères et Sœurs

 

Les textes de ce 29-e Dimanche sont d’une extrême brièveté, mais ils mettent en relief cette qualité éminente qui est en Jésus-Christ et en sa présence : l’évidence ! Souvent, il faut faire effort pour atteindre dans les Ecritures, au-delà des apparences, la signification profonde. Cela est l’un des caractères de la Révélation : il faut à la suite du Seigneur rechercher la vérité. Mais, ne l’oublions pas, la profondeur se dérobe parfois, comme nous l’avons dit la dernière fois, aux intelligenti et elle se révèle aux enfants. C’est ce que nous constatons dans les trois textes d’aujourd’hui.

I L’Evangile de matines, décrit cet émoi de Pierre et Jean, lorsque Marie-Madeleine, au matin du troisième jour, vient leur dire : on a enlevé le corps du Seigneur et on ne sait où on l’a mis. Les deux apôtres y courent. Jean, plus jeune, arrive le premier, il voit les bandelettes, mais il n’entre pas. Pierre arrivé ensuite, entre, voit les bandelettes et le voile du visage plié à part. Jean entre à son tour et là se produit le miracle rédempteur de l’Evidence : il vit et il crut …

Jusqu’alors, ajoute-t-il, il n’avait pas compris qu’il fallait que Jésus ressuscitât des morts.

Il n’est rien dit d’autre et les deux apôtres rentrent chez eux … Qu’a pensé Pierre ? L’important est la rencontre de l’évidence !

IIL’épître, péricope de I Timothée, est l’une des plus courtes qui soient. Cette parole est certaine, dit l’apôtre Paul, c’est que Jésus-Christ est venu au monde pour sauver les pécheurs dont je suis le premier. C’est ce qui est lu chaque dimanche dans la prière d’avant la Communion. C’est ce que je rapportais une autre fois comme le noyau de l’expérience mystique : Christ est venu pour ME sauver … C’est inouï, mais saint Paul continue par l’explication, singulière et révélatrice : « afin qu’Il fît voir en Moi une parfaite clémence pour servir de modèle pour ceux qui croiront en Lui pour avoir la vie éternelle. La mystique individuelle se répercute dans le Salut de beaucoup d’hommes.

IIIL’évangile, nous l’avons rencontré très récemment, c’est celui de cette femme, pliée en deux depuis dix-huit ans. Le Christ notre Dieu lui dit : « femme, tu es délivrée », ce qui suffit, nous le savons. Mais en outre Il lui impose les mains. Cela déclenche le réflexe du Chef de la synagogue : il y a six jours pour vous faire guérir – car il ne nie pas la guérison miraculeuse … – mais ne venez pas le jour du sabbat.

Hypocrites ! dit Jésus et Il allègue, par deux fois, l’évidence. Ne détachez-vous pas votre bœuf ou votre âne, le jour du sabbat pour le mener à boire ? Et ne fallait-il pas délier de son infirmité le jour du sabbat cette fille d’Abraham ?

Le Christ est venu pour nous sauver : n’oublions jamais cette EVIDENCE !

Amin

 



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SERMON du 28-e DIMANCHE après PENTECÔTE

Apôtre Philémon

 

 

Matines : Luc XXIV, 36-53

Liturgie : Coloss. I, 12-18 ; Luc XIV, 16-24

Philémon I, 1-25 ; Luc X, 1-15

 

 

AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT

Bien-aimés Frères et Sœurs

 

I Ce passage de l’Epître aux Colossiens que vous venez d’entendre est d’une densité singulière et, en quelques lignes, l’Apôtre Paul nous donne tout ce que la Révélation nous a enseigné et c’est, pourrait-on dire, la mine inépuisable dans laquelle travaillent tous les théologiens chrétiens.

Rendons grâces au Père, commence-t-il, qui nous a fait passer dans le Royaume de Son Fils bien-aimés. Voilà en effet le « royaume » qu’annonçaient le Christ, puis, à sa suite, les apôtres, royaume qui, par la Grâce, est en ce monde et qui n’est pas de ce monde. C’est l’Evénement fondamental de l’histoire humaine, lequel est l’Avènement du Fils en qui, explique l’apôtre, nous avons la Rédemption : tout est changé et tout devient clair à nos yeux parce que, par le Fils, nous sommes sauvés !

« Vrai Dieu de vrai Dieu » dit le Symbole de foi et l’apôtre formule la relation fondamentale du Fils au Père : Il est l’image du Dieu invisible. Il n’y a pas en effet d’autre icône du Père que le Fils. Arbitraire, voire blasphématoire est cette représentation du Père comme d’un vieillard barbu si fréquente dans l’art occidental !

L’apôtre poursuit son enseignement en disant du Fils : « c’est par Lui qu’ont été créées toutes les choses visibles et invisibles », tout ce qui existe, paraphraserons-nous, visiblement ou invisiblement. Mais il ajoute, indiquant la finalité du créé : Tout a été créé par Lui et pour Lui. Le Fils est avant toutes choses et toutes choses subsistent par Lui – c’est ce que les théologiens appellent « la Création continuée ».

C’est Lui qui est le Chef de l’Eglise, le Commencementnatchatok –, le premier-né d’entre les morts : afin qu’Il tienne le premier rang en toutes choses.

IICette merveilleuse synthèse du Christianisme est suivie par la parabole du festin de l’évangile de saint Luc.

Un « maître de maison » – et nous savons que par là est souvent désigné Dieu – faisait un grand festin. Ses serviteurs avertissent les invités – ils étaient donc prévenus ! – que le grand repas est prêt. Mais l’un dit qu’il vient d’acheter un champ et qu’il va le visiter, un autre qu’il a acheté des paires de bœufs et veut les voir au travail, un autre encore qu’il vient de se marier … Bref, tous les invités, sous un prétexte ou sous un autre, font défaut au maître de maison. Celui-ci est fort irrité et dit à ses serviteurs de faire entrer les pauvres, les impotents, les boiteux, les aveugles … Ainsi font-ils et ils viennent ensuite avertir le maître qu’il y a encore des places libres.

« Allez par les chemins et faites entrer tous ceux que vous trouverez … - mais voici la décision terrible – aucun de ceux qui avaient été invités ne mangera de mon souper »

Au premier niveau, cela désigne évidemment l’exclusion des Juifs qui n’ont pas répondu à l’appel du Christ et qui ont été remplacés par les « gentils », ceux des « nations » étrangères parmi lesquels nous nous retrouvons nous-mêmes.

Mais au second niveau cela ne risque-t-il pas de s’appliquer aussi à ceux d’entre nous, les chrétiens qui avons reçu l’enseignement du Christ, qui sommes toujours conviés à Son repas, mais qui sommes distraits par nos affaires et nos préoccupations et qui les faisons passer AVANT la préoccupation fondamentale, celle du Salut ?

Interrogeons-nous, Bien-aimés Frères et Sœurs, il y a le sens allégorique qui désigne souvent des faits historiques, mais il y a le sens anagogique qui désigne les vérités supérieures et spirituelles, mystiques si vous voulez…

Et je ferai ici une incursion dans la péricope de l’évangile – de Luc également – propre à la fête de saint Philémon. C’est la mission donnée aux soixante-dix qui sont envoyés par le Christ pour annoncer la bonne nouvelle et accomplir toutes les bonnes œuvres qui y sont liées, guérir les malades, purifier les lépreux, ressusciter les morts … Or le Christ leur dit, dans quelque maison où vous entriez, donnez-leur la paix : certains seront bien disposés, d’autres moins, « votre paix vous reviendra … » Mais si on ne vous reçoit pas, partez et secouez la poussière de vos pieds : SODOME, au Dernier Jour, sera traitée moins mal que ces bourgs qui ne vous auront pas reçus.

Suivent les malédictions de Khorazine, Bethsaïde et Capharnaüm.

Cette péricope de saint Philémon, complète celle du festin et des invités conviés qui refusent le repas.

Interrogeons-nous dans le secret de notre conscience et NE REFUSONS JAMAIS la Grâce du Christ qui est l’icône du Père, l’alpha et l’oméga !

 

 

AMIN

 

 

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