. SERMON de l’ASCENSION

Isaïe II, 2-3 ; LXII, 10-12 - LXIII, 1-3, 7-9 – Zach. XIV, 4, 8- 11

Matines : Marc, XVI, 9-20

Liturgie : Actes I, 1-12 ; Luc, XXIV, 36-43

 

ILe fait de l’Ascension de Jésus clôt l’histoire de Sa présence visible parmi Ses apôtres. Il leur était apparu plusieurs fois depuis Sa Résurrection, tantôt à quelques-uns, tantôt à plusieurs. Il se trouvait encore avec plusieurs d’entre eux non loin de Jérusalem – c’était le quarantième jour après Pâques – quand, tout à coup, Il s’éleva visiblement et, sous leurs yeux monta au Ciel. Ils regardaient, fascinés … alors deux hommes, vêtus de blanc – des anges, nous le savons désormais –, se trouvèrent devant eux et leur dirent que ce même Jésus reviendrait de la même manière à la fin des temps.

Voilà le fait brut qui advint au Mont des Oliviers, dont les apôtres revinrent à Jérusalem même qui s’en trouve seulement à « une distance de sabbat ». Quant à eux leur mission était définie et ils s’y adonnèrent. Ils devaient simplement attendre à Jérusalem la descente du Saint- Esprit.

Ne nous attardons pas aux bafouillis scientifiques – il n’y a pas de « ciel physique » - ou des catholiques : « Il parut s’élever » … Survolons avec amitié les exhortations morales de beaucoup de prédicateurs : « Elevons nos pensées vers le ciel et les bonnes méditations », conseils toujours sages dont nous faisons notre profit.

IIPoursuivons dans la ligne de méditations déjà commencées et qui nous acheminent vers la Grande Fête suivante, la Pentecôte.

Le prophète Zacharie, dans le passage lu hier, dit : « Ses pieds se poseront sur la montagne des Oliviersil savait donc bien où adviendrait l’Ascension –, et la montagne se fendra en deux », une large vallée s’ouvrira et, en ce jour-là des eaux vives sortiront de Jérusalem. Une moitié – précise-t-il – vers la mer d’Orient, et l’autre moitié vers la mer d’Occident. C’est le déferlement des paroles de vie portées par les apôtres et aboutissant  au baptême de toutes les nations, celles de l’Orient et celles de l’Occident.

Nous retrouvons les eaux vives que le Seigneur annonçait à la Samaritaine.

Le prophète Isaïe évoque, dans les derniers temps, la convergence de tous les peuples vers la Montagne et la Maison du Seigneur, ce qui est conforme à l’apocatastase du prophétisme juif. La fille de Sion ne sera plus appelée la délaissée mais au contraire la recherchée.

Mais singulière est, au début du chapitre 63, l’interrogation sur les vêtements rouges, éclatants, certes, mais surprenants. Pourquoi tes habits sont-ils rouges ? interroge (et préannonce) le prophète, comme ceux de celui qui sort du pressoir ? Or l’Eternel répond : « J’ai été seul à fouler au pressoir, et, parmi les peuples, personne n’était avec moi » C’est la solitude du Seigneur dans les derniers temps et l’aboutissement de Sa Passion.

Mais revenant sur ceux qui L’ont délaissés, le Seigneur ajoute : « Je les ai foulés dans ma colère et leur sang a rejailli sur mes habits »

Certes, le prophète poursuit en rappelant les bontés cet Eternel pour l’Israël de Dieu : « Ils seront mon peuple, des enfants qui ne tromperont pas. L’Eternel a été leur Sauveur »

Il faut toujours espérer dans la Miséricorde du Seigneur.

Les anges cependant qui apparurent aux apôtres stupéfaits qui regardaient le ciel où un nuage avait dérobé Jésus à leur vue, précisèrent : « Ce Jésus qui a été enlevé d’avec vous dans le ciel en reviendra de la même manière que vous l’avez vu y monter ».

L’ascension est glorification de Jésus-Christ Sauveur, mais elle prélude à son retour, c'est-à-dire au Jugement dernier où, si triste que cela soit pour eux, ceux qui ont déserté le Christ, seront châtiés.

Je terminerai, cependant par un autre feu … plus imminent pour nous, puisqu’il s’agit de celui de la Pentecôte. Dans la péricope des Actes lue aujourd’hui, le Seigneur, en priant les apôtres de rester encore quelques jours à Jérusalem, ajoute : « Jean a baptisé d’eau, mais vous vous serez baptisés du Saint-Esprit dans quelques jours ».

L’eau inépuisable dont le Christ est la source qui ne tarit jamais, c’est celle du baptême et de la Parole divine transmise par les apôtres. L’eau est l’un des deux déferlements qui viennent de la blessure faite, lors de la crucifixion, à Son flanc divin. L’autre, c’est ce Sang de Sa Passion rédemptrice dont Il a fait l’Eucharistie.

Quant au Feu du Saint-Esprit épandu sur les apôtres, que dès cette fête et en l'attente de la Pentecôte, il puisse éternellement brûler dans notre cœur en un brasier d’amour !

 

AMIN