. SERMON du 3-e DIMANCHE après PÂQUES
Saintes Femmes Myrophores
Matines : Marc, XVI, 9-20
Actes : VI, 1-7 ; Marc, XV, 43 – XVI, 8
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT
Bien-aimés Frères et Sœurs !
I – Les textes évangéliques d’aujourd’hui sont, pour une part, dans la ligne de l’incrédulité de Thomas. La Résurrection, c’était tellement invraisemblable ! Le Christ, au matin du premier jour de la semaine, apparut à Marie-Madeleine : mais on ne la crut pas. Marc fait allusion également aux disciples qui « allaient à la campagne » [Emmaüs] : ils revinrent et racontèrent, mais on ne les crut pas ! L’ange parla aux porteuses d’aromates et il leur dit explicitement que Jésus était ressuscité, mais elles partirent effrayées et ne dirent rien à personne.
On se trouve là devant le traumatisme de ceux qui sont confrontés à l’impossible.
Mais nous avons aussi quelques faits qui remontent à ces toutes premières heures. Il y a la démarche courageuse de Joseph d’Arimathie, juif d’autorité, qui ne craint pas d’aller demander à Pilate le corps de Jésus. Pilate s’étonne que Jésus soit déjà mort (il s’agit donc de ce qui vient tout juste de se produire), et, après confirmation du centurion, il remet le précieux Corps à Joseph - qui le mit dans un linceul et le déposa dans le sépulcre. Il y a donc bien eu une phase du linceul avant celle des bandelettes.
Egalement, les porteuses d’aromates – dont parle ici saint Marc – se demandent qui leur ôtera la pierre, très lourde, posée contre le sépulcre : nous savons, par le douzième évangile de la résurrection (celui qu’on ne lit qu’une fois l’an, le grand samedi – qu’un ange est descendu dans un éblouissement de lumière, a écarté la pierre et s’est assis dessus …
Ces faits, ces incrédulités relèvent de l’événementiel des premières heures.
II – Mais il y a surtout les paroles de Jésus aux onze.
Jésus s’était manifesté à l’une, à deux autres. Mais là, il apparaît aux onze tous ensemble, pendant qu’ils prenaient leur repas. Il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leur cœur, mais il leur dicte leur mission d’évangélisation de toutes les nations avec ce corollaire décisif – qu’il est bon ce rappeler lors de tout baptême - : « Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, celui qui ne croira pas SERA CONDAMNÉ ».
Il leur énonce les miracles qui accompagneront leur action : ils chasseront les démons au nom du Christ, ils parleront de nouvelles langues, guériront les malades, triompheront des serpents, des breuvages empoisonnés …
Les apôtres, poursuit Marc, prêchèrent partout, le Seigneur opérant avec eux, et confirmant leurs paroles par les miracles qui les accompagnaient.
Nous sommes bien au-delà des perturbations des premières heures et nous débouchons sur l’expansion du Christianisme.
III – Il s’agit maintenant, avec la lecture d’aujourd’hui des Actes des Apôtres, non plus des premières heures, mais des débuts de la communauté chrétienne.
Il y avait eu des conversions, par milliers parfois, parmi les juifs y compris leur « clergé », mais aussi parmi les étrangers, les « grecs » comme on disait alors, le grec étant la langue véhiculaire de ceux qui ne parlaient pas l’araméen.
Le christianisme s’étendait.
Cette extension n’était pas sans problèmes, sans frictions inter communautaires, comme nous dirions aujourd’hui. Cela est « humain » constaterions-nous et n’est pas surprenant.
Mais la conclusion qu’en ont tirée les apôtres, est décisive pour le développement de la nouvelle communauté : c’est l’institution du diaconat. La fonction proprement apostolique est la prédication de la Parole. Mais le sacerdoce est, depuis ces tout premiers temps apostoliques, complété et assisté par le service des diacres.
Que le Seigneur nous donne de bien comprendre ces débuts du Christianisme et de nous en inspirer !
AMIN