. SERMON du SAMEDI de LAZARE
Hébr. : XII, 28 – XIII, 8
Ev. : Jean. XI, 1-45
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT
Bien-aimés Frères et Sœurs
I — « Dieu est un feu brûlant » commence l'apôtre, dans cette péricope presque finale de l'Epître aux Hébreux, et il poursuit en évoquant toutes les vertus conseillées aux chrétiens, l'hospitalité - certains n'ont-ils pas reçu des anges, sans le savoir ... - la visite des prisonniers, le mariage honorable, l'absence de toute avarice ; toutes les vertus personnelles, en somme : Dieu n'a-t-Il pas dit : Je ne t'abandonnerai point.Il faut se souvenir aussi de nos maîtres, ceux qui nous ont apporté la Parole de Dieu, imiter leur foi et leur vie.
L'apôtre conclut ces avis par cette vérité de référence, absolue et qui est la base de tout : « Jésus-Christ est le même, hier, aujourd'hui et éternellement ! »
Mémorable Préambule qui nous conduit à la Résurrection de Lazare.
II — Celle-ci est racontée par saint Jean dans toutes ses circonstances.
Lazare était tombé - gravement - malade et ses sœurs, Marthe et Marie, firent prévenir son ami, le Seigneur. Mais Celu-cii ne se pressa pas de venir : cette maladie n'est pas la fin : elle est pour la gloire du Fils de Dieu ... Le Seigneur, en l'occurrence, ne se désigne pas, ici, comme « Fils de l'Homme », comme Il fait souvent. C'est en effet en tant que Dieu qu'Il ressuscitera Lazare.
Il prend son temps, deux jours passent, et II dit aux apôtres : « Lazare dort ! ». « S'il dort, c'est qu'il va mieux ! » disent ceux-ci avec bon sens. Mais le Seigneur explicite : Lazare est mort et je me réjouis à cause de vous afin que vous croyiez !
Jésus a ressuscité d'autres morts, le fils de la veuve de Naïm. la fille de Jayr ... mais jamais Il n'avait explicité cet objectif. Nous sommes vraiment dans une circonstance exceptionnelle - puisque nous arrivons à quelques jours de la Passion - et la résurrection de Lazare est elle-même singulièrement spectaculaire. L'apôtre modèle son récit sur la lenteur de son Divin Maître. Marthe, sachant que Jésus arrivait vient à sa rencontre et Lui dit : « Si Tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort !»
« Ton frère ressuscitera !» - « Au dernier Jour, je sais bien ! » répond la pieuse Marthe
« Je suis la Résurrection et la Vie ! » - autre révélation exceptionnelle dans cet épisode d'exception. « Quiconque croit en Moi - fût-il mort - vivra ! Crois-tu cela ? » Marthe acquiesce et elle poursuit : « Je crois que Tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir en ce monde ! » Plénitude de la foi, de la confession explicite de Marthe ...
L'épisode évangélique continue à se dérouler, lentement. Marthe fait avertir sa sœur, celle-ci quitte ses visiteurs - qui la suivent en pensant qu'elle va pleurer sur la tombe de son frère. Elle arrive. Le Seigneur n'a pas bougé du lieu où Il avait rencontré Marthe ... Marie arrive, tombe aux pieds de Jésus en pleurant et redit à peu près les mêmes paroles que Marthe. Les autres Juifs qui L'avaient suivi, pleuraient aussi ... Jésus frémit en Lui-même, Il demanda : « Où l'avez-vous mis ? » - Car homme, Il ne le savait pas -. et Lui aussi pleura si bien que les témoins disaient : « Voyez comme II l'aimait »...
On le conduit au tombeau ; iIl dit d'enlever la pierre qui fermait le sépulcre - « Seigneur, dit Marthe, il pue déjà ... ». Lazare était mort depuis quatre jours et la corruption de son corps avait commencé.
Alors le Fils de Dieu adresse à Son Père une brève prière : « Je sais bien que Tu m'écoutes toujours, mais je te remercie à cause de ceux-ci ». Alors, en tant que Dieu, Il crie d'une vois forte : « Lazare, sors de là ! » et Lazare, tout enveloppé de bandelettes - qui rendent tout mouvement impossible - sort du tombeau, le visage encore couvert du voile de face.
Quelques jours plus tard, il participait à un repas chez lui avec ses amis et ses proches, en présence de Jésus.
La résurrection de Lazare MORT DEPUIS QUATRE JOURS est, peut-on penser, le sommet incontestable de tous les miracles accomplis par le Seigneur lors de Sa vie terrestre !
Que les prières de saint Lazare nous accompagnent en cette fin du Carême.
AMIN