. SERMON du DIMANCHE après NOËL
DIMANCHE de la PARENTÉ de DIEU – Joseph, David, et Jacques
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT
Bien-aimés Frères et Sœurs
Matines : Jean XX, 19-31
Liturgie : Gal. I, 11-19 ; Col. III, 12-16
Matt. II, 13-23 ; Luc XVIII, 18-27
En ce dimanche d’après Noël, nous faisons mémoire des Justes Joseph par lequel Christ est fils de David, David le Roi par lequel Il est « Roi des Juifs » et Jacques le « frère de Dieu », fils de Joseph - qui était veuf (si bien qu’on le représente comme un homme âgé) - avant de se fiancer avec Marie la toujours Vierge.
L’évangile de Matines est celui de la pièce fermée où se trouvaient les apôtres après la Résurrection et « par crainte des Juifs ». Le Christ leur apparaît, leur montre ses plaies, souffle sur eux leur communiquant le Saint Esprit et leur donne leur mission. Thomas était absent, les autres lui racontèrent : il refusa de croire … Mais, huit jours après, et dans le même lieu fermé, le Christ leur apparut, Thomas étant présent : « Viens, Thomas, et mets ton doigt … » Thomas bouleversé formule la première reconnaissance du Christ qui réponds : « Tu as cru, Thomas, parce ce que tu as vu heureux ceux qui n’ayant pas vu ont cru » : ceci s’appliqua au Roi David, à tous les patriarches et ancêtres dont nous faisions mémoire les dimanches précédents.
I – Dieu opère par lui-même : Il daigne souvent passer par les hommes, mais Il opère toujours miraculeusement. C’est singulièrement patent dans le cas du saint apôtre Paul qui évoque dans cette péricope ce qu’avait été sa conduite dans le judaïsme dont il était plus zélé encore que la plupart de ceux de sa génération. Il persécutait férocement l’église chrétienne naissante. Mais Dieu qui m’avait choisi dès le ventre de ma mère … C’est la toute puissante élection divine que nous ne pouvons qu’adorer en cet exemple mémorable. Son Fils, poursuit-il, « m’apparut m’ayant choisi pour évangéliser les Gentils … »
Saint Paul, ici, n’évoque pas d’autres circonstances ! Il se borne à dire que, sans aucune considération humaine, il partit aussitôt pour l’Arabie et il évangélisa. Il n’avait pas suivi Jésus, il haïssait sa subversion du judaïsme … et il devient aussitôt un évangélisateur. Où avait-il appris ce qu’il enseignait ? Nulle part ! mais miraculeusement il avait vu le Christ et il savait TOUT. Après l’Arabie, il revient en Syrie – il n’a pas même nommé le chemin de Damas où advint l’apparition. Ce n’est que trois ans après (!) qu’il alla à Jérusalem. Il fit alors connaissance de Pierre chez qui il resta quinze jours. Il ne dit rien d’autre et se borne à ajouter qu’il n’a pas connu d’autre apôtre si ce n’est Jacques le frère du Seigneur que nous commémorons en ce jour.
Dieu se sert des hommes mais c’est Lui qui leur communique Sa Sagesse.
J’évoquerai à ce propos l’épître aux Colossiens : comme choisis par Dieu, dit l’apôtre, revêtez-vous de largeur de cœur, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience c’est ce qui convient à tous les chrétiens qui, en tant que tels, portent la bonne nouvelle. Mais ces qualités évangéliques, c’est Dieu qui les donne !
II – Le Christ vient de naître : Dieu est venu habiter parmi nous. Mais ce n’est pas pour autant que l’humanité est devenue le royaume d’abondance et de perfection qu’évoquaient Daniel, Isaïe, d’autres saints prophètes. Ces biens sont spirituels, mais aussitôt commencent les persécutions. Hérode, qui avait compté en vain sur les Mages pour l’avertir du lieu précis où était Jésus, donne aussitôt l’ordre de massacrer tous les enfants de moins de deux ans qui se trouvaient à Bethléem ou dans les environs : ce sont les saints Innocents que l’Eglise vénère.
Ce sont les pleurs et les lamentations de Rachel qui, comme l’ont dit des prophètes pleure et se désespère et ne veut pas être consolée parce qu’on a tué ses enfants.
Un enfant – emmené en Egypte sur le conseil de l’ange – nous est né, mais la douleur accompagne même sa naissance, comme ensuite sa vie.
Ce qui est spirituel, en ce monde, reste spirituel.
C’est ce que nous fait comprendre également l’évangile du 31-e dimanche, celui de ce juif plein de bonne volonté, strict observant de la Loi, qui demandait au Christ ce qu’il fallait faire pour « hériter de la vie éternelle ». Le Christ lui rappelle les Commandement, mais cet homme lui répond qu’il les observait tous depuis sa jeunesse. « Une chose te manque encore : vends tous tes biens, donne-les aux pauvres et suis-moi ! » et, ajoute le Seigneur : « Tu auras ainsi un trésor dans le ciel »
Ce bon juif partit tout triste car il avait de grands biens …
« Il est difficile à un riche d’entrer dans cette voie du ciel … il est plus facile de faire passer une corde [un chameau : par homonymie] par le trou d’une aiguille ! »
Alors, qui peut être sauvé ? se lamentent les auditeurs ? Certes, c’est impossible à l’homme … mais à Dieu tout est possible !
En ce grand jour, que tout renforce notre espérance en Dieu et notre confiance !
AMIN