. CHRIST EST NÉ ! Rendons-Lui gloire !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
La naissance du Christ est notre fête, à nous les hommes car c’est la fête de notre Salut : « Tu lui donneras le nom de Jésus » – ce qui veut dire : « Dieu sauve ! ». Au cours des Heures Royales, nous avons revécu l’annonce de ce grand Jour. Le récit des trois premiers jours de la Genèse montre la Création du ciel et de la terre. « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. » Mais aussitôt après il est écrit : « Dieu dit … » . Vous avez en esprit le commencement de l’évangile de saint Jean « Au commencement était la Parole, la Parole était en Dieu et la Parole était Dieu ». L’épître de la première Heure enseigne que le Christ, après avoir fait – par sa crucifixion – la purification de nos péchés, « s’est assis à la droite de Dieu » et souligne qu’Il est bien différent des anges : auquel de ceux-ci, Dieu a-t-Il dit : Tu es mon Fils ? Que les anges l’adorent ! « Ô Dieu, poursuit-il, Ton trône demeure à jamais … ô Dieu, Ton Dieu t’a oint … Le ciel et la terre sont Ton œuvre, les cieux vieilliront et Tu les plieras comme un vêtement, mais Tes années ne finiront point ».
I - Le Christ – ce qui veut dire : Oint était annoncé -, mais, aujourd’hui, Il est né !
A Bethléem de Judée. C’est d’ailleurs par Bethléem que commence la prophétie de la Première Heure : « Et toi, Bethléem tu n’es pas la plus petite des villes de Judée, car c’est en toi qu’enfantera celle qui doit enfanter ». Les Heures Royales évoquent toutes les grandes prophéties. Dès les Nombres, Moïse rapporte la prophétie de Balaam « Une étoile est sortie de Jacob et un sceptre s’est élevé dans Israël » Le Christ – Roi descend en effet de Juda fils de Jacob. Michée, dont je viens de rappeler la prophétie, annonce aussi dans une prophétie toute proche : « Je rassemblerai les boiteux, les infirmes … » ce qui nous rappelle l’ordre du roi dont les hôtes au grand repas étaient défaillants : « Rassemblez, dit-il à ses serviteurs, les boiteux, les infirmes … ». Isaïe annonce le « rejeton de Jessé », c’est-à-dire le Seigneur, dont il décrit le règne comme un âge d’or et d’abondance – ce que nous devons comprendre au sens spirituel, de même que quand Daniel décrit le « Royaume qui viendra » après l’effondrement du Colosse au pied d’argile. Le Colosse s’effondre par l’effet d’une pierre, image du Christ et de l’église. Isaïe annonce la ruine d’un autre royaume païen, après avoir donné à Achaz – qui ne le demandait pas – le signe « une vierge enfantera » et il termine cette prophétie par la gloire d’Emmanuel : « On lui donnera le nom d’Emmanuel », Dieu avec nous, comme nous le savons et qui est en quelque sorte le nom mystique et prophétique de Jésus, comme le rappelle la péricope de Matthieu que nous évoquions il y a quelques jours. Les prophètes (et j’évoquerai encore Jérémie, Daniel) ont ainsi rythmé, par leurs annonces inspirées, l’attente du peuple juif qui aboutit en ce jour de la Nativité.
II – Les circonstances de la naissance de Jésus sont bien connues. Mais tout est important !
C’est par obéissance au décret de César Auguste prescrivant le (premier) recensement universel que Joseph, qui habitait Nazareth, monta à Bethléem ville de David pour s’y faire enregistrer.
Là, il se trouva que Marie fut prise des douleurs de l’enfantement, et, comme il n’y avait plus de place à l’hôtel –où serait allé normalement Joseph qui était un artisan aisé – Marie enfanta dans une étable et, emmaillotant son Fils, le posa dans une crèche. Pauvreté et humilité singulières de Celui qui a fait le ciel et la terre !
Aimons et respectons la pauvreté.
De manière également mémorable, les premiers adorateurs de Jésus ont été les bergers – avertis par les anges.
L’épître du jour, très brève, souligne que Jésus, né d’une femme juive, est né sous la Loi, mais pour racheter ceux de la Loi et les faire fils. De même, continue l’apôtre, vous êtes fils, et l’Esprit dit dans votre cœur : Abba – Père. « C’est pourquoi vous n’êtes plus serviteurs mais fils et donc héritiers de Dieu par Jésus-Christ »
III – Les bergers furent sans doute les premiers, mais ils ne furent pas les seuls : il y eut en effet les Mages venus de l’Orient. Mages désignait proprement le sacerdoce antique des Perses. Ils arrivèrent et se rendirent chez Hérode lui demandant où était né le « roi des juifs », car ils avaient vu son « étoile » en orient et étaient venus pour l’adorer.
Hérode – qui se prétendait roi de Judée –, ému, convoqua les sages qui lui répondirent : « A Bethléem de Judée ». Hérode informa les Mages et leur demanda de revenir ensuite pour le lui dire « afin qu’il aille L’adorer lui aussi »
Les Mages retrouvèrent l’étoile et furent conduits par elle à l’étable où était né Jésus. Ils se prosternèrent et offrirent de l’or de l’encens et ce la myrrhe – dons qui conviennent à la Divinité – et, avertis en songe, ils ne revinrent pas chez Hérode, et rentrèrent chez eux par un autre chemin.
En ce jour de la Nativité, comme les bergers et les mages, adorons Celui, qui, né avant les siècles, vient de naître de Marie la Vierge.
AMIN