L’icône du Signe de la Mère de Dieu de Koursk
L’histoire russe nous apprend que le peuple russe orthodoxe aimait à appeler son pays « Maison de la Très-Sainte Mère de Dieu ». Et en effet, toute notre histoire, non seulement religieuse, mais aussi civile, témoigne du souci de la Très-Sainte Mère de Dieu pour le peuple russe et du secours qu’elle lui apportait durant les temps difficiles des troubles.
Une des manifestations les plus claires de son amour et de son souci maternel pour le pays, bien connu de tous les Russes, était la quantité sans pareil de ses icônes miraculeuses. Aucun autre pays, excepté le Mont Athos, ne peut se prévaloir d’une telle abondance d’icônes miraculeuses de la Mère de Dieu, glorifiées par des signes indubitables de grâce et de faveurs découlant des représentations de son saint visage.
Une de ses très anciennes et glorieuses icônes est celle de Koursk qui se trouve être la protectrice et la patronne de notre cathédrale synodale. Aujourd’hui, ce n’est pas seulement la fête de notre cathédrale, mais c’est également la fête de toute l’Église Hors-Frontières.
Il est évident pour chacun que ce n’est pas par hasard, mais que cela s’inscrit dans le dessein de Dieu, que depuis de nombreuses décennies des fidèles russes orthodoxes se trouvent en dehors de leur patrie, hors-frontières, en un sens en exil, et que durant tout ce temps se trouve avec eux cette icône miraculeuse de la Mère de Dieu Hodigitria, c’est-à-dire « Qui montre le chemin ».
Elle chemine devant nous sur cette route de notre exil. Elle nous guide et nous devons la suivre avec foi et espoir. Elle, à qui le Seigneur a confié tout le genre humain par l’apôtre Jean le Théologien, telle une Mère aimante partage avec nous, dans son image miraculeuse, tous les fardeaux de notre vie, étant toujours avec nous que ce soit ici, dans cette cathédrale où elle séjourne habituellement, comme dans tous les lieux de la diaspora russe orthodoxe.
On sait de la vie de saint Séraphim de Sarov que lorsqu’il était encore enfant, il avait vu la Mère de Dieu qui lui avait promis de revenir le voir et de le guérir de sa maladie. Et en effet, peu de temps plus tard cette icône même, qui est là sur le lutrin, était à Koursk et la Mère de Dieu dans son icône miraculeuse était venue visiter la maison où se trouvait, malade, le jeune Prokhor, futur saint Séraphim ; la sainte icône fut posée sur lui et l’enfant fut guéri. Et quelle joie pour nous que cette icône glorifiée par tant de miracles, soit avec nous.
Combien de tsars, d’évêques, de prêtres, de personnes nobles et humbles, riches et pauvres, d’adultes et d’enfants, de personnes de tout âge, de toute condition ont vénéré cette sainte icône durant tous ces siècles, ont supplié notre Mère Céleste de leur accorder sa grâce et toute sorte de bienfaits !
Et nous devons lui rendre grâce d’être avec nous et si nous nous adressons à elle avec foi et espérance, nos prières ne resteront jamais sans effet. Si nous appelons sa grâce, prenons garde à ne pas l’offenser par nos péchés non confessés, mais que, lui demandant son aide, nous faisions tous nos efforts pour ne pas contrister notre Toute-Bénie Mère, mais au contraire la réjouir par notre bonne vie chrétienne. Amen.
Saint Métropolite PHILARÈTE