Mémoire des Pères du VII° Concile Œcuménique
Au début du VIII° siècle l'empereur Léon l'Isaurien instaura des persécutions cruelles contre les saintes icônes et ceux qui les vénéraient. Ces persécutions se prolongèrent sous son fils et son petit-fils. Mais en l'an 787, l'impératrice Irène convoqua dans la ville de Nicée le VII° Concile Œcuménique contre les iconoclastes.
Les Conciles Œcuméniques, qui sont au nombre de sept, étaient réunis pour élucider, comprendre des problèmes de foi dont une interprétation erronée pouvait provoquer des troubles et donner naissance à des hérésies au sein de l’Église. C'est ainsi qu'au VIII° siècle est apparue cette nouvelle hérésie de l'iconoclasme. Les orthodoxes étaient accusés de rendre un culte à un objet matériel – l'icône. Une lutte féroce se livra autour de la question de la vénération des icônes. De nombreux croyants se levèrent pour défendre les saintes icônes, mais ils furent victimes de cruelles persécutions. Les iconoclastes fondaient leur rejet de l'icône sur une interdiction de la Bible, de l'Ancien Testament, où il est dit qu'il est interdit de représenter Dieu, la Divinité, du fait que personne n'avait jamais vu Dieu. A cela, les chrétiens orthodoxes répondaient – mais nous, nous L'avons vu, nous L'avons vu dans la Personne de Jésus-Christ.
Tout cela demanda de formuler un enseignement complet de l’Église sur l'icône, de la définir de façon nette et précise et de restaurer la vénération de l'icône en la mettant au niveau de la vénération de la Vivifiante Croix et du Saint Évangile.
Les saints Pères ont énoncé que la représentation de l'icône est indissociable du récit évangélique et, ainsi que le dit saint Basile le Grand, « les faits que présente la parole en les faisant retentir à l’oreille, l'icône, en silence, les offre à l’œil ».
Le VII° Concile Œcuménique a posé que l'iconographie est une forme particulière de révélation de la réalité divine. A travers le visible – en l'ocurence l'icône – nous contemplons l'Invisible, c'est-à-dire les réalités supérieures. « Qui M'a vu, a vu le Père »/Jn 14,9/. A travers l'icône, tout comme à travers les Saintes Écritures, non seulement nous apprenons des choses sur Dieu, mais nous pouvons appréhender, concevoir Dieu. A travers les icônes des saints nous voyons l'homme transfiguré, qui participe à la vie divine. Chaque jour la sainte Église célèbre des icônes de la Mère de Dieu, fête la mémoire de nombreux saints. Leurs icônes sont placées sur des lutrins pour être vénérées car, comme le dit saint Jean Chrysostome, « l'honneur rendu à l'image, va à l'être imagé ». Saint Jean Damascène écrit pour sa part : « Si un païen vient à toi en disant : montre moi ta foi, tu le mèneras dans l'église et tu le mettras devant les icônes sacrées ». Cela nous montre combien est grande la signification de l'icône dans la vie du chrétien. L'Orthodoxie ne peut être imaginée sans icône, tout comme l'icône ne peut être imaginée en dehors de l'Orthodoxie. C'est pourquoi de toutes les victoires contre les hérésies innombrables et variées, seule la victoire sur l'iconoclasme et la restauration du culte des icônes a été proclamée « Triomphe de l'Orthodoxie ». La victoire de l'icône, le triomphe de l'icône est devenu Triomphe de l'Orthodoxie que nous célébrons chaque année le premier dimanche du Grand Carême.
Célébrant la mémoire des Pères du VII° Concile Œcuménique, nous devons savoir que c'est eux que nous devons remercier du fait que nos églises comme nos maisons sont sanctifiées par la présence des saintes icônes, que devant elles brillent des cierges et des veilleuses et que nous pouvons nous prosterner devant elles, ainsi que devant les saintes reliques que les iconoclastes interdisaient également de vénérer.
Ainsi, si le Christ n'était pas né, l'humanité n'aurait pas connu l'icône. L'Incarnation de Dieu est le fondement dogmatique de l'icône qui exprime le dogme de la Divino-Humanité de notre Seigneur Jésus-Christ.
Saints Pères Théophores du VII° Concile Œcuménique,
priez Dieu pour nous !