4° Dimanche après Pentecôte

Mt VIII, 5-13

 

« Cherchez avant tout le royaume de Dieu et Sa justice ... ». C'est là que nous avions laissé les Évangiles dimanche dernier.

Le jour de la Pentecôte le Seigneur a envoyé Son Saint-Esprit à l’Église. Et à l'image de la nature entière qui après un rayon de soleil se met à faire croître des fleurs, des fruits et des plantes de toutes sortes, de même la sainte Église, après avoir reçu l'Esprit Saint-Donateur de Vie, s'est mise à faire croître des fleurs spirituelles – ses Saints merveilleux.

Et toutes les lectures de l’Évangile que l’Église nous propose après la Descente du Saint-Esprit, nous disent ce qu'il convient de faire pour acquérir le Royaume Céleste. Ce que tous les Saints ont réalisé. Comment ils cherchaient et ont gagné le Royaume de Dieu et Sa Justice. Les hommes avaient reçu les commandements de Dieu. Mais aujourd'hui ce ne sont plus les commandements qui nous sont donnés, non, mais la vie même, l'exemple vivant. Et en guise d'exemple l’Évangile nous propose le centurion romain, un païen. Et cet exemple est l'exemple même de l'humilité la plus profonde. Nous voyons un maître qui par amour pour son prochain devient esclave. Par sa situation sociale ce centurion n'était pas seulement le maître d'une centaine de soldats qu'il commandait, mais il était également le maître de chaque Juif, et donc il était le maître du Christ, car les Juifs avaient été asservis par les Romains.

Ce centurion avait un serviteur qui était tombé malade et souffrait cruellement. Et voilà que l'on apprend à ce centurion que parmi ces Juifs qui se trouvent sous son pouvoir, il est un Homme qui possède un don surnaturel de guérison. Ce centurion était un païen qui ne connaissait rien des Saintes Écritures, ni des attentes messianiques des Juifs. Le Christ était sans doute pour lui un Homme éminent, mais seulement un Homme qui, en outre, lui était soumis. Il pouvait lui dire de venir, ou le faire amener. Mais l'humilité efface toutes les frontières. Son serviteur est en danger et cet Homme peut lui venir en aide. Et le centurion se rend lui-même auprès du Christ. Il vient lui demander son aide, non pour sa femme, son fils, sa fille, sa mère ou son père, mais pour son serviteur. Il s'adresse à un Juif qui est asservi par Rome, et lui demande d'être miséricordieux, comme un esclave demanderait à son maître. Et il dit : « Seigneur, mon serviteur est couché à la maison, atteint de paralysie et il souffre cruellement ». Il ne dit rien d'autre.

Dans ces paroles se lisait tout son malheur. Et il est venu apporter ce malheur au Christ. Le voilà maintenant debout, dans une attitude de profonde humilité, la tête baissée à attendre la réponse. « J'irai et je le guérirai », lui répond le Christ. Comme tout est simple. Mais voyez à quelle hauteur incroyable s'élève la foi et l'humilité du centurion. Il arrête le Christ. « Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit » … Notez bien : je ne suis pas digne. Cette forme de pénitence est tout comme s'il avait dit : je suis pécheur, et Toi Tu es un Juste ! Et il ajoute : « Dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri ». Une seule parole … Même le Seigneur fut étonné de voir une telle foi. « Même en Israël, Je n'ai pas trouvé une aussi grande foi ». Et pourtant, la foi du centurion était si simple, tellement humble. « Je suis, dit-il, soumis à des supérieurs, mais j'ai des soldats sous mes ordres. Je dis à l'un : Va ! Et il va ; à l'autre : Viens ! Et il vient ». Que signifient donc toutes ces paroles ? Elles signifient la chose suivante : Tu es le Maître de la maladie, de la santé, de la vie et de la mort ...

Dis seulement une parole ! Une seule parole !

Et le Christ prononça cette parole : « Va, qu'il te soit fait selon ta foi ». Et le serviteur fut guéri sur le champ. Ce fut comme une récompense en réponse à son humilité ! Que le Seigneur nous donne à nous aussi une humilité semblable à celle du centurion !

Archevêque ANDRÉ /Rymarenko/