Dimanche du Paralytique – 4° après Pâque

(Jn V, 1-15)

 

Christ est Ressuscité !

L’Évangile de ce jour nous conforte encore plus profondément dans notre foi en notre Seigneur Ressuscité Jésus-Christ, Fils de Dieu.

Ces deux derniers dimanches, les lectures de l’Évangile nous parlaient des apparitions, des manifestations du Christ Ressuscité. Ces apparitions merveilleuses aux disciples, à Thomas, aux Femmes Myrophores resplendissaient de la lumière du Christ Ressuscité. Mais l’Évangile d'aujourd'hui s'ouvre sur un tableau sinistre et même terrifiant : il n'y a en lui aucun éclat, aucune lumière. Près de la porte des Brebis, il y avait une piscine avec cinq portiques sous lesquels une multitude de malades, d'aveugles, de boiteux, de paralysés étaient couchés. De temps à autre, l'Ange du Seigneur descendait dans la piscine et agitait l'eau et le premier qui réussissait à y entrer était guéri, quelle que fût sa maladie. Il y avait là un homme malade depuis trente huit ans. Imaginez ce tableau : se trouver depuis trente huit ans dans un état aussi terrible de douleurs, de souffrances, sans médecin, sans aucun soin, sans médicaments et sans doute même de temps à autre sans nourriture. Et ce malheureux endurait tout cela, car il désirait guérir. Il essayait d'entrer dans l'eau dès qu'elle se mettait à bouillonner, mais il n'y avait jamais personne pour l'aider et il arrivait toujours trop tard. Et il en était ainsi depuis trente huit ans. Une vie humaine entière.

Et soudain, tout change ! Jésus s'approche de lui et dit : « Lève-toi, prends ton grabat et marche ! ». Et il marcha.

Que s'était-il donc passé ? Il s'était passé, que la cause de sa maladie avait été éliminée. Le Christ l'explique lorsqu'Il rencontre à nouveau cet homme dans le temple et lui dit : « Te voilà guéri, ne pèche plus, de peur qu'il ne t'arrive quelque chose de pire ». Voilà où est la cause : elle est dans le péché. Le péché est la cause de tous les maux, de toutes nos souffrances, de toutes nos maladies … Oui, le péché, et rien que le péché. Et Seul le Christ peut l'anéantir, peut l'effacer. Mais à une seule condition : ne pèche plus.

Nous avons vécu la semaine de la Passion, nous avons vécu la mort même du Christ, la mort de l'Agneau de Dieu, Qui a pris les péchés du monde. Cela signifie qu'Il a pris aussi nos péchés à nous, Lui, le Seul sans péchés, Il S'est offert en victime pour nous à notre Père Céleste. Et maintenant nous marchons dans la joie pascale du Christ Ressuscité. Et il en est ainsi de semaine en semaine. Et pourtant nous trébuchons, nous tombons, nous péchons … Ne nous décourageons pas, mais tournons-nous vers Lui. La piscine près de la porte des Brebis n'était que l'ombre de ce que le Christ a fait et continue de faire. Lui Seul est source de guérison et de pardon. Lui Seul, en tant que Dieu, peut pardonner nos péchés. Tournons-nous donc vers Lui et Il nous dira les mêmes paroles que celles qu'Il a dites au paralytique : « Lève-toi, prends ton grabat et marche ! ». Et nous nous lèverons et nous marcherons à nouveau dans la lumière de Sa Résurrection. Toutefois, n'oublions jamais ce qu'Il a dit au paralytique : « ne pèche plus ». Oui, ne péchons plus, car le Christ est Ressuscité !

+ Archevêque ANDRÉ /Rymarenko/ (1893-1978)