DIMANCHE des RAMEAUX
Vêpres : Gen. XLIX, 1-2, 8-12 – Soph. III, 14-19 – Zach. IX, 9-15
Liturgie : Philip. IV, 4-9 ; Jn XII, 1-18
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT
Bien-aimés Frères et Sœurs !
Le Dimanche des Palmes est un grand jour de fête ! C’est la fin du Carême, de ce long cheminement de jeûne et de pénitence – et c’est le lendemain de la Résurrection de Lazare ! Réjouissons-nous avec le Peuple fidèle !
Nous avons commencé avec le Triomphe de l’Orthodoxie, mais aujourd’hui, c’est le Triomphe de Jésus-Christ !
I – Les lectures sont les prophéties bibliques de cet Avènement. Celle de la Genèse est une prophétie de Jacob lui-même sur Juda – l’un de ses fils, celui dont descend le Seigneur. Juda est un « jeune lion », il met son pied sur le cou des ennemis : qui le fera lever ? … jusqu’à ce que vienne le pacificateur attendu dont il est dit : « il attachera à la vigne son ânon, le petit de l’ânesse » : c’est l’annonce de l’entrée de Jésus à Jérusalem « assis sur le petit de l’ânesse ». De ce descendant de Juda, il est dit : « il lavera son vêtement dans le vin et son manteau dans le sang du raisin » – ce qui est l’annonce du Sang rédempteur et aussi de la chlamyde rouge dont les soldats revêtirent le Christ par dérision au cours de Sa Passion.
« Réjouis-toi, Sion, dit le prophète Sophonie, l’Eternel a retiré les sentences contre toi – vous pensez au « pacificateur » de la lecture précédente – l’Eternel est au milieu de toi [po sredi nas, commenterions-nous volontiers]. L’Eternel te libèrera de tous les oppresseurs ».
« Réjouis-toi, fille de Sion, poursuit le prophète Zacharie : ton roi entre sur le petit d’une ânesse ! »
II – C’est à cette joie que fait écho l’apôtre Paul dans l’épître aux Philippiens. Réjouissez-vous dans toutes vos prières et dans toutes les actions de grâce et dans toutes vos vertus : car le Seigneur est proche !
Singulièrement proche en effet, en ce jour de Son Triomphe !
III – La péricope de l’évangile de Jean est singulière, réaliste et bouleversante. « Six jours avant la Pâque » précise l’apôtre - et ceci résonne, pour nous, dans la prévision de la semaine de la Passion qui va commencer – six jours avant la Pâque, donc, Jésus vint à Béthanie où était Lazare qu’Il avait ressuscité des morts. On Lui fit un souper, Lazare était de ceux qui étaient à table avec Lui … Marthe servait. C’est alors que sa sœur Marie prit une huile de nard pur, « de grand prix » et en oignit les pieds de Jésus qu’elle essuyait avec ses cheveux.
Elle avait toutes les raisons – plus encore que la femme de mauvaise vie de naguère – de faire cette profusion de dépense puisque son frère était ressuscité.
C’est alors que Judas Iscariote, le traître, remarqua que c’était bien de la dépense et que l’on aurait pu donner cet argent aux pauvres – dont il ne se souciait pas, mais c’était lui qui tenait la bourse des apôtres et il volait …« Laisse, dit Jésus, ces onguents, c’est pour ma sépulture ! » Vous le voyez, pour Jésus et pour nous, l’imminence de la Passion sous-tend l’épisode du triomphe de la résurrection de Lazare !
Beaucoup de Juifs étaient venus en cette soirée pour voir Jésus et pour voir Lazare le ressuscité.
Cela ne manque pas d’inquiéter les autorités juives qui décidèrent alors de faire mourir Jésus : vous le voyez la Passion est toujours l’imminence, cachée mais présente.
C’est le lendemain qu’une grande foule, sachant que Jésus venait de Béthanie à Jérusalem L’accueillit avec des branches de palmiers – les « rameaux » de la fête d’aujourd’hui, nous avons même des palmes ! – en criant : « Hosanna ! Béni soit Celui qui vient au nom du Seigneur ».
Jésus entrait « assis sur le petit d’une ânesse », selon ce qu’avaient annoncé les prophètes.
Nous aussi accueillons-Le dans la joie et crions : « Hosanna à Celui qui vient au Nom du Seigneur ! »
AMIN
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