On ne peut, en effet, qu’être indigné face au spectacle de la bêtise humaine qui se complaît à bafouer les sentiments des croyants, et tout spécialement des chrétiens, car c’est là que l’on encourt le moins de risque. Qu’un tel sacrilège ait eu lieu dans une dictature marxiste n’aurait étonné personne, mais nous avons là une illustration de ce que la démocratie – tellement louée – est capable, même dans la personne de ses élus ... Soyons reconnaissants à Madame Catherine Raevsky, par ailleurs Représentante de « l’Association de S.B. le Métropolite Antoine Khrapovitsky » pour la Suisse, de n’avoir pas laissé sans réponse cette affligeante plaisanterie qui insulte la mémoire d’un saint martyr et bafoue les sentiments religieux des chrétiens orthodoxes.
La Rédaction
COMMUNIQUÉ
C’est avec consternation et indignation que nous avons pu voir aux émissions télévisées de ce jour un spectacle non seulement grotesque, mais également injurieux à l’égard de la communauté orthodoxe d’origine russe, auquel s’est adonné Monsieur le Maire de la ville de Delémont (Jura suisse) à l’occasion du carnaval du mardi-gras. Le premier magistrat n’a, en effet, rien trouvé de plus intelligent que de se déguiser en « Tsar Nicolas II ». Est-ce par ignorance, ou sciemment, que le Maire a décidé de choisir cette personnalité, certes historique, mais également canonisée par la sainte Eglise et donc considérée comme saint tant par les Russes de l’Emigration, que par ceux de la Fédération de Russie ? Signalons à l’attention du Maire de Delémont cette circonstance, pour lui, aggravante : si le saint Tsar Nicolas a été canonisé c’est pour être mort en martyr. Dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918, le Tsar, l’Impératrice, leurs quatre filles et leur jeune fils-héritier malade, ont été sauvagement assassinés par les bolcheviks. Leurs corps percés de balles et de baïonnettes furent par la suite dépecés, brûlés par le feu et l’acide dans l’espoir d’effacer ce crime odieux.
Chaque personne dotée d’intelligence et de cœur comprendra dans ces circonstances combien cette « résurrection carnavalesque» du saint Tsar-Martyr Nicolas a été justement ressentie comme un sacrilège d’autant plus ignoble que nous venons juste d’entrer dans le Grand-Carême.
A une période ou l’opinion publique, et avec elle les Autorités judiciaires, sont attentives à ne pas froisser les sentiments des croyants, devons-nous en conclure que seuls les sentiments des Musulmans et des Juifs, contrairement à ceux des Chrétiens, seraient préservés ?
Si le Maire de Delémont avait voulu faire revivre pour ses concitoyens la mémoire du dernier Empereur de Russie, il aurait été inspiré d’évoquer son élévation morale et ses qualités humaines dont tant d’élus gagneraient aujourd’hui à s’inspirer.
Nous nous réservons le droit de donner à ce scandale, et à cette insulte faite à notre foi, des suites judiciaires éventuelles.
Genève, le 23 février 2007
Catherine Raevsky