31-e DIMANCHE après PENTECÔTE
Dimanche après la Théophanie
Matines : Jean XX, 19-31
Liturgie : Eph. IV, 7-13 ; Matt. IV, 12-17
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs
I – L’Evangile de Matines est celui des doutes obstinés et de la conversion de Thomas. Les apôtres se trouvaient réunis, au lendemain de la Résurrection dans un lieu fermé – par crainte des Juifs. Or Jésus leur apparut, leur donna la paix et les envoya à travers le monde pour la prédication. Or Thomas, ce jour-là, était absent et quand les autres apôtres lui racontèrent que Jésus leur était apparu, il refusa de croire « si je ne vois pas la marque des clous, si je n’y mets pas mon doigt, si je ne vois pas son côté ;je ne croirai pas »! Huit jours après, tous les apôtres étant réunis dans le même lieu fermé, Christ leur apparut et s’adressant à Thomas, Il lui dit de mettre son doigt dans Ses plaies, sa main dans Son coté et lui dit : « Ne sois plus incrédule, mais crois » ! Et Thomas répondit : « Mon Seigneur et mon Dieu ».
II – Après la mort de Jean, dit explicitement l’évangéliste Matthieu, Jésus se retira au pays de Caphernaüm, proche de Zabulon et Nephtali, c’est-à-dire dans la Galilée des Gentils. Ce transfert dans une autre population a une signification historique et mystique : « Ceux, dit l’apôtre, qui étaient assis dans les ténèbres ont vu une grande Lumière ». La Lumière s’est levée, explicite-t-il encore, « pour ceux qui étaient assis dans l’ombre de la mort ».
Il y a une concomitance singulièrement signifiante dans la vie du Seigneur : dès lors, Jésus commença à prêcher. « Amendez-vous, annonça-t-Il, car le Royaume de Dieu est proche ». On était, effectivement dans les ténèbres, mais voici que le Seigneur Lui-même commença à annoncer le Royaume de Dieu.
Toute espérance humaine semble éliminée et voilà que tout autre chose commence.
III – Ce qui s’élabore, en effet, c’est la péricope de l’Epître aux Ephésiens qui en donne le dimensionnement mystique. Le texte est difficile. Il est monté, dit du Seigneur l’Apôtre, « avec une grande multitude de captifs » - c’est-à-dire de convertis, « et Il a distribué des dons aux hommes … Quel est donc, poursuit l’apôtre en une sorte d’incise, celui qui est monté »? C’est le même qui était descendu … afin qu’Il remplît de Lui-même toutes choses. Les dons, c’est les vocations différentes des disciples, l’apostolat, la prédication, la prophétie, l’enseignement … dons variés par lesquels s’édifie le corps de Jésus-Christ, c’est-à-dire l’Eglise. Ceci, afin qu’étant parvenus à l’unité de la foi et à la connaissance du Fils de Dieu, à l’état donc d’homme fait, nous soyons à la mesure de la stature parfaite du Christ.
Ce n’est pas facile à comprendre, Bien-aimés Frères et Sœurs, mais c’est l’aboutissement de cette perte apparente du royaume des hommes, du royaume d’évidence et de platitude des Juifs, et de la Marche – à travers Caphernaüm, Zabulon et Nephtali, la Galilée des Gentils – vers le véritable Royaume de Dieu.
Après l’Illumination de la Théophanie, c’est le cheminement rude de l’imprévisible mystique.
QUE LE SEIGNEUR NOUS DONNE DE LE SUIVRE DANS SES SENTIERS – PUISQU’IL NOUS A TOUT DONNÉ !
AMIN