SERMON du 22-e DIMANCHE après PENTECÔTE



Matines : Jean XXI, 15-25

Liturgie : Gal. VI, 11-18 ; Luc VIII, 26-39



AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,


I – Trois textes d’aujourd’hui trouvent leur unité, patente et mystérieuse, dans le notion de vocation, cette volonté de Dieu qui s’insère en nous, dans notre chair même, et son implication martyrologique. Elle est la marque de Dieu qui s’imprime en nous, le cas échéant, mais cette élection gracieuse ne supplante pas notre liberté.

L’évangile de /Matines /est celui de l’élection singulière de Pierre : « Simon ; fils de Jonas, m’aimes-tu ? » Pierre affirme qu’il L’aime et le Christ répond : « Pais mes brebis ! » - l’autorité dans l’Eglise, découlant de l’amour pour le Christ. Une seconde fois, Christ pose la même question, Pierre répond affirmativement et le Christ lui dit pareillement : « Pais mes brebis ». Une troisième fois le Christ formule la même question, Pierre un peu attristé de cette troisième interrogation, répond : « Tu sais tout : tu sais bien que je t’aime ! ».

Or immédiatement après cette triple affirmation d’amour, Christ enchaîne par la prédiction du martyre de saint Pierre : « Quand tu étais jeune, tu te ceignais et tu allais où tu voulais. Quand tu seras vieux, on te ceindra et on te mènera où tu ne voudras pas ! ». L’élection de Pierre par son amour entraîne aussitôt la prédiction du martyre par lequel – voyez la spécificité de la logique chrétienne – il glorifiera Dieu.

L’élection – le choix divin – reste mystérieuse : en témoigne l’interrogation à propos de Jean qui marchait derrière eux : « Et de lui, Seigneur, qu’en sera-t-il ? » Mais le Christ répond par l’affirmation de la volonté divine : « Si Je veux qu’il demeure jusqu’à ce que Je revienne, que t’importe ? »

II – Ce mystère est inhérent à ce qui était dit à propos de la circoncision. Juifs et judaïsants auraient voulus que les chrétiens portent dans leur corps – comme c’était la tradition juive – le signe de leur appartenance à Dieu. L’apôtre écarte avec vigueur cette suggestion : je ne me glorifie qu’en la croix du Christ ! Ce qui importe, ce n’est ni d’être circoncis ou incirconcis, mais d’être une créature nouvelle. Au reste, ajoute-t-il, que personne ne me fasse de peine, car je porte sur mon corps les blessures de Jésus-Christ – c'est-à-dire les stigmates. Cette confession, précieuse en elle-même, confirme que, comme nous le disions plus haut, l’élection divine a une implication martyrologique.
Mystères redoutables, évidemment …

Mais devant cette élection impliquant, d’une manière ou de l’autre, le martyre, prélude le la Gloire, l’homme reste libre et c’est ce que démontre l’épisode des Gadaréniens. Un possédé vivait dans les tombes et terrorisait les populations. Il se prosterne devant le Christ ! « Ne nous renvoies pas dans l’abîme !» Christ demande le nom de ce démon : « Mon nom est Légion » car ils étaient très nombreux. Selon leur souhait, le Christ leur permet d’aller dans le troupeau de porcs qui paissaient
tout auprès. Le Seigneur le leur permet, ils passent dans les porcs – animal impur pour les Juifs – qui se jettent tous dans le lac et s’y noient !

Et les Gadaréniens prient le Christ de se retirer d’eux ce qu’Il fit …

On peut préférer ses porcs au Christ ! Le Christ ne nous force pas. Le salut, nous l’avons compris, par les exemples précédents n’est pas facile ! On peut préférer les jouissances au Salut.

Que le Christ nous donne, frères et sœurs bien-aimés, de ne pas faire comme les Gadaréniens et de le suivre toujours !


AMIN

 

 

 

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