SERMON du 22e DIMANCHE après la Pentecôte
Tremblement de terre Constantinople et s. Dimitri de Thessalonique
Matines : Jean : XXI, 15-25
Liturgie : Hébr. XII, 6-13, 25-27 / Gal. VI, 11-18 / 2 Tim. II, 1-10
Matth. VIII, 23-27 / Luc XVI, 19-31 / Jean XV, 17-XVI, 2
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT
Bien-aimés Frères et Sœurs
I – Il y a une incompatibilité entre le rythme du Monde et le rythme de Dieu qui est la Vérité et donc le Christ.
« Le monde vous hait, parce que vous n’êtes pas du monde » et, dans la Grande Prière Sacerdotale, le Christ dit : « Je prie pour ceux que Tu m’as donnés, Je ne prie pas pour le monde ».
Le rythme du monde, c’est assez le genre de vie du riche dont parle l’évangile de Luc : il vivait dans les plaisirs et les jouissances de la richesse – dans l’oubli aussi de la Parole de Dieu, représentée par Moïse et les Prophètes. Le pauvre Lazare, lui, était dans les souffrances de la misère et de la maladie. Il vivait à la porte du riche, et, humblement, désirait se rassasier des reliefs de la table du riche. Les chiens aussi se rassasient des reliefs des maîtres … Mais ils léchaient les ulcères du pauvre Lazare.
Or le riche et Lazare meurent la même nuit. Lazare se retrouve « dans le sein d’Abraham », c’est-à-dire au Paradis, et le riche tombe dans les flammes de l’enfer. Il voit d’ailleurs Lazare, et il prie Abraham d’envoyer Lazare – qui était pour lui comme un serviteur – tremper son doigt dans l’eau pour lui humecter la langue et apaiser ses souffrances. Il n’y a point de protestation de sa part : il constate, il s’adresse à Abraham qui lui répond avec bienveillance : « Tu étais dans les biens du monde, dit Abraham, et lui dans les souffrances. Maintenant, il est bien consolé … ». Le rythme du monde, les jouissances, les plaisirs, n’est pas celui de la Vérité : Abraham, en effet, fait explicitement référence à Moïse et aux Prophètes. « Envoie au moins, Père Abraham, reprend le riche, Lazare avertir mes frères pour qu’ils ne finissent pas comme moi ! ». Mais Abraham répond : « Ils ont Moïse et les Prophètes : ils n’écouteraient pas davantage un mort ressuscité ».
Nous prolongeons directement – puisque c’est le Christ qui parle : le monde – toujours lui ! – n’écoute pas davantage le Christ ressuscité.
II – « Le monde vous hait, dit le Christ aux apôtres, parce que vous n’êtes pas du monde » et il poursuit en disant : « Si je n’étais pas venu et que je n’aie pas enseigné », ceux du monde n’auraient pas de péché. Si je n’avais pas fait des œuvres qu’aucun autre n’a faites, ceux du monde n’auraient pas de péché. Mais maintenant, ils les ont vues ; ET ILS M’ONT HAI, MOI ET MON PÈRE ». Lazare avait Moïse et les Prophètes, mais combien plus les jouisseurs d’aujourd’hui sont impardonnables ! puisqu’ils ont vu Sa Résurrection, comme nous la voyons nous-mêmes tous les samedis soirs. Or Lui, le Ressuscité, ils ne L’ont pas cru.
Certes, le Christ est Dieu et Il peut tout : nous le voyons encore dans la péricope de Matthieu en souvenir du Tremblement de terre de Constantinople. Les apôtres et Jésus étaient dans leur barque. Il y avait une tempête épouvantable, et Jésus dormait. Les apôtres l’ont réveillé : « Nous périssons ! ». Le Christ s’est levé, il ordonna aux vents et à la mer, et ce fut aussitôt la bonace, un grand calme des éléments. Dieu peut tout.
III – Mais Il est venu pour nous sauver ! On ne sauve pas un homme contre son gré. L’homme, c’est par l’adhésion de sa volonté qu’il peut être sauvé. Si ton âne tombe dans un puits, tu l’en sors, même le jour du Sabbat … Mais l’homme n’est pas un animal ! Il est l’homme. Par le Christ, il peut être sauvé, mais il faut qu’il le veuille. Car il est libre et doté de raison.
Alors, il y a ceux qui suivent le témoignage des apôtres, celui du Saint Esprit, en fait, et ceux qui prennent l’option contraire, et ceux-là sont les persécuteurs. « Le temps va venir, dit le Christ à ses apôtres, où quiconque vous tuera croira servir Dieu ». D’où les souffrances des apôtres et de leurs successeurs. En invitant Timothée à être un bon soldat du Christ et a abandonner les biens du monde, Paul lui-même, tandis qu’il écrit, est dans les liens.
Qu’importent les persécutions, qu’importent des récriminations des judaïsants concernant la circoncision ! Ce qui seul compte est de devenir une créature nouvelle ! « Je porte sur mon corps, nous confie l’apôtre, les plaies du Christ ».
Le cheminement du « bon soldat du Christ » passe donc par la souffrance, parce que, comme il était dit au début, le rythme du monde n’est pas celui de Dieu.
Cela depuis quand, Bien-aimés Frères et Sœurs ? Depuis la faute d’Adam, en vérité ! Les anciens Pères l’ont dit : le Monde a chuté avec la chute d’Adam, d’où cette incompatibilité entre le rythme du monde qui est celui de la Chute et le retour au Paradis que nous ouvre le Christ.
Surmontons les tracas, les persécutions – directes ou camouflées – et soyons avec le Christ !
AMIN
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