Печать
Категория: История церкви
Просмотров: 1297

Réponse à la lettre ouverte de Jean-François Colosimo

"aux orthodoxes de France qui n’ont pas tort de se sentir mal"

 

Chers frères et sœurs orthodoxes de France, la lettre ouverte du professeur Colosimo évoque la gêne dans laquelle nombre de nos frères dans la foi se trouvent plongés depuis l’appel à la croisade du patriarche Kirill de Moscou au sujet de la guerre d’Ukraine. Mais, passant en revue les branches de l’Église russe nées dans l’émigration (le synode Hors-Frontières, l’Archevêché d’Europe occidentale, l’Exarchat de Moscou), il en a oublié une, fort significativement. Comme on le sait, en Europe, l’Église russe (reconstituée à partir de l’EORHF en 1921/22 en Serbie) a toujours considéré que l’Église officielle en Russie (celle de 1927 qui deviendra grâce à Staline un Patriarcat soviétique en 1943) était fausse : une création des bolcheviks illégitime et non canonique, violant le 3-ème canon du 7-ème Concile œcuménique qui stipule que « si un évêque obtient une Église en se servant de l’appui de laïcs influents, qu’il soit déposé et qu’on excommunie tous ceux qui sont en communion avec lui ».

Si l’Exarchat patriarcal de 1946 (Berlin puis Paris) dépendait de Moscou, l’Archevêché de Paris et l’EORHF dépendaient du Métropolite Antoine Khrapovitsky. En opposition avec ce dernier, au point de le quitter en 1926, Mgr Euloge, qui était à la tête de l’Archevêché, demanda le jugement du Trône Œcuménique de Basile III, lequel traita l’EORHF en 1927 d’Assemblée illégale, alors que lui-même était un moderniste et allait être initié à la loge Wallwood de Londres en 1930 ... Euloge se rattacha alors à Moscou en 1927 pour suivre l’Église bolchevique de Mgr Serge, laquelle le démit en 1930 car il avait prié avec l’Archevêque de Canterbury pour les croyants persécutés en Russie soviétique, ce qui n’existait pas d’après Moscou. L’Archevêché de Mgr Euloge se rattacha alors à Constantinople en 1931 grâce à Photios II qui était bienveillant à l’égard de l’Église Vivante crée par les bolcheviks. L’EORHF continuait seule à dénoncer le caractère frauduleux de la soi-disant Église-mère de Moscou.

À la suite d’un long travail de sape aboutissant au "Concile de brigandage" (selon l’expression du métropolite Vitaly) de 2001, elle a, en partie seulement, été avalée par le Patriarcat de Moscou en 2007. Lorsque cela se passait, le professeur Colosimo et tous les autres orthodoxes officiels dépendant de Moscou ou de Constantinople étaient en paix entre eux et s’accordaient pour diffamer l’EORHF, considérée presque comme une secte dans laquelle se trouvait pourtant saint Jean de Changhaï et de San Francisco. Vu de l’intérieur, la situation était pénible à vivre mais les orthodoxes appartenant à l’Église Orthodoxe Russe Hors Frontières savaient qu’ils payaient de la sorte leur fidélité au Christ ; jusqu’à présent ils se sentent heureux de continuer à porter son message de vérité, malgré la trahison éhontée de Mgr Lavr et consorts pour rejoindre Moscou en mai 2007.

Nous ne sommes donc absolument pas surpris de l’attitude du Patriarcat sergianiste de Moscou, qui ne s’est jamais repenti de ses crimes, ni devant Dieu, ni devant le peuple russe, et continue imperturbablement à servir l’État. Rien n’a changé pour l’Église russe officielle depuis 1991. Simplement nous sommes heureux de voir que certains commencent à ouvrir les yeux sur la réalité de l’Église russe officielle (laquelle ne se résume pas bien entendu à son épiscopat et compte en son sein une multitude de prêtres et de croyants sincères).

Allant plus loin encore, avec sa faconde méditerranéenne, J.F Colosimo voudrait traduire le patriarche Kirill devant le tribunal du Trône Œcuménique dont il rappelle la condamnation du phylétisme en 1872 (confusion entre les sphères religieuse et politique). Mais Constantinople était alors un gardien ferme de la foi orthodoxe, s’appuyant sur les saints Conciles et la Tradition des Pères. Hélas la vague déferlante de la franc-maçonnerie allait toucher l’Empire ottoman à la fin du 19-ème siècle pénétrant même au sein du Trône Œcuménique dont les instituts de formation théologique avaient été longtemps fermés par le Turc. Monsieur Colosimo, qui a enseigné l’œcuménisme à l’Institut Saint-Serge, n’est pas conscient de la chute de Constantinople, mais approuve au contraire son penchant moderniste des années 1920. En effet l’institut théologique Saint-Serge se situe depuis sa création en 1925 dans la mouvance du "renouveau de l’Église russe" qui, avec Soloviev, Florensky, Boulgakov et autres Kartachev, a entraîné une partie de l’Église russe émigrée vers l’utopie de "l’universalisme chrétien". L’EORHF, elle, a anathématisé l’œcuménisme par deux fois (en 1983 et 1998), comme la reine des hérésies qui les subsume toutes, puisqu’il n’y a alors plus de vérité, ni même de vraie Église, laquelle serait à construire sur le chemin de l’idéologie franc-maçonne installée au pouvoir à Constantinople depuis les années 1920, le choix du patriarche étant d’ailleurs contrôlé de manière non canonique par l’État turc depuis 1923. Si le cas Athénagoras, imposé au Phanar par Washington en 1948, est bien connu, rappelons aussi ceux des sinistres Metaxakis et Grégoire VII (autres francs-maçons avérés), ce dernier interdisant en 1924 de commémorer sur son territoire canonique le patriarche Tikhon auquel il préférait l’Église rénovationiste des bolcheviks (sic). Ainsi la proposition de J.F. Colosimo de s’adresser au patriarche de Constantinople relève-t-elle de la même naïveté sans bornes de Mgr Euloge, lequel finira par croire et adhérer au retour dans l’URSS de Staline juste avant de mourir en 1946 ! Aujourd’hui le patriarche Bartholomée protégé lui aussi par les Américains, représente la même filiation moderniste. Bref il faudrait traduire le patriarche Kirill (coupable en réalité de sergianisme) devant le patriarche Bartholomée, parangon de l’œcuménisme et à ce titre déjà ouvertement dénoncé comme hérétique au sein de l’Église de Grèce et contre lequel le Mont Athos est vent debout !

Les chrétiens pieux et orthodoxes de l’EORHF traditionnelle dont J.F Colosimo veut ignorer l’existence se sentent toujours fermes et assurés dans leur choix pour le Christ, priant pour que des égarés puissent être enfin éclairés. Ils sont consternés par les circonstances dramatiques de l’horrible guerre d’Ukraine, mais se réjouissent que du coup les ténèbres de l’illusion longtemps entretenue par les Trônes de Constantinople et Moscou commencent à se dissiper. Oui, le monde orthodoxe se fissure au sens où le mensonge des Églises officielles s’étale au grand jour. Gloire à toi Seigneur, gloire à toi !

 

Lecteur Serge KOLESSNIKOW

 

L’article évoqué de J.F. Colosimo peut être consulté sur le site Orthodoxie.com de Jivko Panev, en date du 9 avril 2022

https://orthodoxie.com/jean-francois-colosimo-lettre-ouverte-aux-orthodoxes-de-france-qui-nont-pas-tort-de-se-sentir-mal/

---------

 

Nous vous conseillons la lecture des ouvrages suivants du même auteur - La Rédaсtion

 

- "Petite Géopolitique du Christianisme ou Histoire des Trois Rome", Éditions RIC, 2018. L’emprise du christianisme et des grandes hérésies sur l’épopée du monde, via les idéologies, depuis la naissance du Christ. 374 pages. 29,50€ franco de port

- "Les racines orthodoxes de l’Occident ". Une histoire synthétique et illustrée de l’Église indivise du premier millénaire. 2012. 50 pages. Envoyé gratuitement sur une adresse mail

- "La vérité de l’Église Orthodoxe Russe Hors Frontières". Chachka Publications 2021. L’épopée tragique et glorieuse de l’Église russe émigrée. 36 pages. 6,50€ franco de port

- "Foi et Hérésies". Éditions RIC, 2022. L’enchaînement historique des dix principales hérésies et le bateau insubmersible de la foi. Très nombreuses annexes. 116 pages.19€ franco de port

Commandes : passer directement par l’auteur Sergueï Kolessnikow (Этот адрес электронной почты защищён от спам-ботов. У вас должен быть включен JavaScript для просмотра.)