20-e DIMANCHE après la PENTECÔTE

Pères du VII° Concile Œcuménique


Matines : Jean, XX, 19-31
Liturgie : Gal. I, 11-19 ; Luc VII, 11-16
Hébr. XIII, 7- ; Jean XVII, 1-13

 


AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,


Le Sauveur vient au devant de nous : Il est notre Rédempteur et Il nous aime !

I – La péricope de l’Epître aux Galates montre ce que peut avoir d’inouï Son approche. Saül en effet était un juif fanatique, zélateur de la foi de ses pères, et un des plus redoutables persécuteurs de la Foi du Christ. Or il y eut le « Chemin de Damas » que saint Paul ne décrit pas ici : le Christ, dit-il simplement, lui apparut. Le Christ, ajoute-t-il, qui m’avait choisi dès le ventre de ma mère. La conversion fut instantanée : le persécuteur devient aussitôt un évangélisateur, et sans même aller à Jérusalem voir les autres apôtres, il part évangéliser en Arabie, de là il revint à Damas, et ce n’est que trois ans plus tard, qu’il alla voir Pierre à Jérusalem. Il resta chez lui quinze jours. Il ne vit aucun autre apôtre, sauf Jacques, le frère du Seigneur. Mais, préalablement à leur témoignage, il savait tout par la révélation du Christ Lui-même.

Le Christ en effet connaît, individuellement et jusqu’au fond de leur âme, ceux qu’Il appelle. C’est ce que confirme la péricope de l’évangile de matines concernant Thomas. Christ était apparu aux autres apôtres, dans une pièce fermée par crainte des Juifs. Ils racontèrent à Thomas que le Seigneur leur était apparu, mais Thomas ne voulut rien croire : « Si je ne vois la trace des clous … ». Or huit jours après, le Christ leur apparaît toutes portes étant closes pareillement, et Thomas étant présent. « Approche, Thomas, et mets ton doigt … mets ta main dans mon côté … » Le Rédempteur aimant le connaît de l’intérieur et le secourt.

C’est ce même amour, cette tendresse qui apparaissent dans l’épisode du fils de la Veuve de Naïn. La pauvre femme suivait en pleurant l’enterrement de son fils unique : le Seigneur s’attendrit en son cœur. Il touche la civière, les porteurs s’arrêtent : « Jeune homme, je te dis : lève-toi ! » Le miracle s’accomplit et le Seigneur le rendit à sa mère. Nous avons la consolation, nous les hommes, de savoir que ce jeune garçon ressuscité et sa mère furent des évangélisateurs zélés, comme aussi la fille de Jaïr et son père. Ceux-là étaient reconnaissants ; à l’inverse d’Isaac Lakedem, le juif errant, qui, guéri par le Christ à la piscine des brebis, où, paralysé il se faisait porter en vain depuis trente-huit ans, démontra au contraire une monstrueuse ingratitude en refusant un peu d’eau au Christ montant au Calvaire.

II – Mais certains, hélas, s’endurcissent dans le mal, et c’est l’autre versant du souci de l’apostolat. Le passage lu de l’épître aux Hébreux, témoigne du souci de l’apôtre quant à la fidélité des convertis : « Souvenez-vous, dit-il, de vos maîtres dans la foi » ! Il y avait en effet, les nouveaux convertis, des fausses questions, des interrogations dont risquaient de découler des aberrations. Ne quittez pas l’enseignement reçu ! En effet, « Christ est le même, hier, aujourd’hui et dans les siècles des siècles » L’apôtre se contente d’allusions, mais il circulait aussi des prescriptions alimentaires suspectes – comme nous en voyons de nos jours chez certains sectaires – : mieux vaut vous affermir par la prière et par la grâce que par certaines nourritures-miracles. Il y avait, aussi, soupçonnons-nous certaines interdictions des judaïsants ... Le Christ est mort au-delà des murailles, conclut l’apôtre : sortons donc du camp pour aller à Lui : notre cité n’est pas de ce monde, mais du siècle à venir, et offrons sans cesse « le fruit de nos lèvres », c’est-à-dire un sacrifice de louange. Ces allusions voilées à des doctrines ou à des fantasmes qui avaient cours, sont pertinentes s’agissant de la fête des pères du 7e Concile. L’Eglise fait toujours mémoire des pères des divers conciles. Le 7e dont il s’agit ici, convoqué par l’Impératrice Irène, porta condamnation des iconoclastes. La question de l’iconoclasme se prolongea encore pendant de nombreuses années, jusqu’au «Triomphe de l’orthodoxie» – que nous fêtons toujours au début du Carême –, sous le règne des saints « Empereurs », Michel et Théodora.

L’évangile propre à ces saints défenseurs de la Foi est la grande « prière sacerdotale » du Christ. L’heure est venue, dit le Christ à son père. Glorifie ton Fils, afin qu’il Te glorifie « comme Tu lui as donné puissance sur toute chair, afin qu’il donne la vie éternelle à tous ceux que Tu lui as confiés ! ». J’ai manifesté Ton nom, ajoute-t-il, aux hommes que Tu m’as donnés …Arrêtons-nous un instant. Nous avons vu la sollicitude bouleversante du Christ, son affection terrestre … Mais l’apôtre Paul, qui est le témoin exemplaire de cette sollicitude à l’égard de lui-même, apparemment ennemi du Christ, ajoute qu’il avait été « choisi dès le ventre de sa mère ».

Il y a des méchants, nous l’avons vu, des pervers et des sectaires – que dénoncent les Conciles. Mais si, grande est la Providence, elle n’exclut pas LA PRÉDESTINATION. Au cœur en effet de cette grande et suprême prière sacerdotale, le Christ a ces mots terribles : « Je prie pour eux [Les fidèles que Tu m’as donnés], Je ne prie pas pour le monde »

Infinie est la sollicitude du Christ-Dieu POUR LES ÉLUS … Mais tous les hommes ne sont pas sauvés.

Avec les Pères du 7e Concile, prions, selon les paroles de la fin de la prière sacerdotale, pour être parmi ceux que la Vérité du Père, connue par le Fils, a SANCTIFIÉS !

 

AMIN

 

 

 

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