FÊTE de l’EXALTATION de la CROIX



Vêpres : Exode XV, 22-27 et XVI, 1 ; Prov. III, 11-18 ; Isaïe, LX, 11-16
Matines : Jean XII, 28-36
Liturgie : 1 Cor. I : 18-24 ; Jean XIX : 6-11, 13-20, 25-28, 30-35



AU NOM DU PÈRE, DU FILS ET DU SAINT ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,


La Fête, pénitentielle (c’est même le dimanche, un jour de jeûne) et glorieuse de la Croix, du Sacrifice rédempteur et de notre Salut, se déroule, sous le signe de l’obéissance dans l’épreuve, et ensuite, de la plénitude qui en est l’aboutissement.

I – a) La péricope de l’Exode est l’épisode de Mara (ce qui veut dire : amertume) : les Hébreux, en fuite dans le désert, souffraient de la soif. Ils arrivent finalement à Mara où il y avait de l’eau. Mais ils ne purent la boire, car cette eau était amère. Ils récriminèrent contre Moïse, celui-ci s’adressa au Seigneur qui lui dit : jette dans l’eau le bois que je t’enseignerai. Moïse plante son bois dans la fontaine et l’eau devient DOUCE et les Hébreux purent la boire.

Le bois, le bâton de Moïse est l’image de la croix – qui change l’amertume en douceur.

La Croix du Christ, plantée par Moïse, a rendu douce l’eau de Mara. Mais le Seigneur Lui-même tire la leçon de l’épisode pour Moïse : «Si tu écoutes mes ordonnances, je ne t’infligerai pas les maladies que j’ai infligées aux Egyptiens car je suis l’Eternel QUI GUÉRIT».

b) «Ne méprise pas, disent les Proverbes, le châtiment que t’envoie l’Eternel. Il te châtie, comme un père châtie le fils QU’IL AIME». Et le livre inspiré poursuit : Heureux l’homme qui trouve la Sagesse, celui qui obtient l’intelligence, elle est plus précieuse que les pierres les plus précieuses, que l’or et que l’argent. Elle est l’arbre de Vie. Vous voyez revenir le bois, le bâton de Moïse drevo jivota ect’.

с) Le passage d’Isaïe décrit l’afflux de tous les biens de la terre à Jérusalem dont les portes restent ouvertes de jour et de nuit. «Tu ne seras plus la délaissée, mais ont t’appellera la ville de l’Eternel et ta magnificence durera d’âge en âge /;;;/ et tu sauras que Moi, l’Éternel Je suis ton Sauveur, que le Puissant de Jacob – c’est-à-dire le Christ – est ton Rédempteur».

II – En transition, je mentionnerai l’évangile de matines. Le Christ, à l’approche de la Passion, est troublé et le dit. Il dit au Père : «Glorifie-moi». Une voix du ciel vient et dit : «Je T’ai glorifié et je Te glorifierai encore». «C’est maintenant que se fait le Jugement du : monde, ajoute le Christ. Le Prince des ténèbres sera chassé et Moi, quand j’aurai été élevé, j’attirerai tous les hommes. Quand Il aura été élevé, c’est-à-dire, immédiatement, sur la croix, c’est-à-dire, médiatement et symboliquement, comme le serpent d’airain, élevé par Moïse (Nombres, XXI) sur une perche et qui guérit les Hébreux mordus par les serpents : Le serpent d’airain est une image biblique de la croix.

L’amertume devient douceur, l’affliction est marque d’amour : «Heureux celui qui rencontre la Sagesse». Mais la croix est l’arbre de vie, la sagesse est plus précieuse que l’or et l’argent, car au terme de ces renversements dialectiques, vient l’enseignement de l’apôtre Paul : la sagesse n’est pas celle des hommes, elle n’est pas celle des intelligents, elle est celle de la Croix, folie aux yeux des hommes et PUISSANCE DE DIEU ! Nous prêchons un Christ crucifié, ajoute-t-il, scandale pour les Juifs, folie pour les hommes. Christ est la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu. Voilà donc le renversement total opéré par la Croix : «car la folie de Dieu est plus sage que les hommes et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes

III – C’est forts de ces enseignements, que nous abordons l’évangile de ce jour de la Croix, qui n’est autre que le récit de la Passion, selon saint Jean. Ce récit comporte, dans la lecture de ce jour, quatre phases, dont la séparation est marquée par l’omission de certains versets.

La première phase suit les vociférations des Juifs («crucifie-Le !»), c’est l’interrogation de Pilate, d’où es-Tu ?, le silence de Jésus, la mise en garde : je peux Te faire mourir, la réponse de Jésus : «Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi, s’il ne te venait d’en haut».Vient ensuite la condamnation : «Crucifierai-je votre roi ?», la réponse des Juifs : «Nous n’avons pas d’autre roi que César», la marche au Golgotha, la crucifixion, et le texte de l’inscription.

La troisième phase est celle de Marie et de Jean : «Voilà ton fils», «Voilà ta mère», et la mention de son accomplissement : «Le disciple la prit chez lui».

La quatrième phase est celle du vinaigre : «tout est consommé» et Jésus rendit l’esprit. Les soldats envoyés, sur recommandation des Juifs, brisent les jambes des deux larrons, mais pas celles de Jésus qui était mort. Mais un soldat – Longin – transperce Son côté d’un coup de lance … «et il en sortit du sang et de l’eau».

Récit exact et sobre, mais qui culmine par l’effusion du Sang et de l’Eau, du Baptême et de l’Eucharistie par lesquels nous sommes sauvés.

Que le Sacrifice de la Croix soit toujours dans nos cœurs et dans nos esprits !


AMIN

 


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