DEUXIÈME DIMANCHE DE CARÊME
Saint Grégoire Palamas
Liturgie : Hébr. I, 10-II, 3 ; Marc II, 1-12
Hébr. VII, 26-VIII, 2 ; Jn X, 9-16
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
I – Le Péché et le Paralytique
A) A cet homme paralysé que l’on descend à Ses pieds par le toit, le Christ «voyant sa foi», dit – ce qui peut paraître inattendu, voire non pertinent : «Tes péchés te sont pardonnés» …
Arrêtons-nous d’abord :Nous sommes en ce moment dans le Carême, temps de la pénitence. Le plus urgent semble au Christ, quand il voit le Paralytique, de lui dire : «Tes péchés te sont pardonnés». Qu’est ce que le péché, sinon LA PARALYSIE DE L’ÂME, Frères et Sœurs bien-aimés ? Du fait du péché, en effet, on n’avance plus, on est cloué à la terre …
B) Ce Paralytique – historique, dirais-je – est antérieur à la Confession et à la Pénitence sacramentelles, mais c’est avec juste raison que les prédicateurs orthodoxes prêchent, ce jour-là, sur la Confession, l’absolue nécessité de laver notre âme de tous ses péchés.
С) C’est dans un second temps seulement, et, «afin que vous sachiez que le Fils de l’Homme a sur la terre l’autorité de pardonner les péchés», que le Christ dit au Paralytique : «Prends ton grabat et marche !». Miracle saisissant ! Telle est l’autorité du Christ Dieu : c’est la contemplation première qui s’impose à nous en ce jour.
II – « Ô Dieu, - dit Dieu au Fils, dans l’Epître aux Hébreux, - c’est Toi qui as fondé la terre dès le commencement, et les cieux sont l’œuvre de tes mains … Ils vieilliront comme un vêtement, tu les plieras et ils seront changés, mais Toi Tu seras toujours le même et tes années ne finiront point».
L’épître aux Hébreux poursuit par un parallèle – inégal – entre le Fils et les anges ; «… et auquel de ses anges, Dieu a-t-il jamais dit : Tu es mon Fils, je T’ai engendré aujourd’hui»[C'est-à-dire : hors du temps] ? Et l’Apôtre continue le parallèle - opposition entre le Fils et les anges, il développe la fonction de ceux-ci : ils sont envoyés pour exercer leur ministère «en faveur de ceux qui doivent avoir l’héritage du salut» et il s’étend sur la parole qui a été annoncée par les anges et qu’il faut respecter … car la Foi n’abolit pas la Loi, mais elle l’accomplit.
III – A) L’épître pour Grégoire Palamas vous est bien connue : «Car il nous était convenable d’avoir un tel souverain sanctificateur qui fut saint …». C’est l’épître que l’on lit souvent pour les grands saints. Mais ce texte file un parallèle – ambiguïté, dirais-je, entre le saint que l’on honore et le Christ, elle file aussi l’opposition entre l’ancien sacrificateur – qui offrait et renouvelait le sacrifice pour ses péchés et ceux du peuple – et le nouveau, le Christ, qui a accompli le sacrifice, c’est-à-dire Sa Passion, une fois pour toutes. Qui a enlevé le péché du monde – d’où, en particulier, le pardon souverain accordé au Paralytique de la péricope du deuxième Dimanche.
B) L’évangile poursuit : «Je suis la Porte … Je suis le Bon Pasteur».Tel est en effet la péricope de saint Grégoire Palamas dont nous célébrons la fête, lui, le hérault, le porte-parole de l’hésychasme, l’un des pères les plus prestigieux de l’Athos. Lié à chacun de nous par la prière de Jésus, Saint Grégoire – début du XIV-e siècle – nous a laissés divers écrits théologiques dont certains sont singulièrement complexes, sur la distinction, en Dieu, de l’Essence et des énergies en particulier, sur la déification et la Lumière du Thabor ... Il est l’auteur d’homélies remarquables, dont son homélie sur la « Transfiguration » … Il eut une controverse célèbre avec le théologien Barlaam qui exprimait les points de vue romains..
Véritable phare de l’Orthodoxie, saint Grégoire Palamas n’est pas indigne de se voir appliquées, comme au Christ les saintes paroles : «Je suis la Porte … Je suis le Bon Pasteur» .
Comme le Christ, et par Lui, il a été le Bon Pasteur. Souvenons-nous en en ce Dimanche du repentir et de la Pénitence.
AMIN