SERMON du DIMANCHE après NOËL
DIMANCHE de la PARENTÉ de DIEU – Joseph, David et Jacques
Matines: Jean XX, 11-18.
Liturgie : Gal. I, 11-19 ; Matt. II, 13-23
Col. III, 12-16 ; Luc XVIII, 35-43
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
En ce dimanche d’après Noël, nous faisons mémoire des Justes Joseph par lequel Christ est fils de David, David le Roi par lequel Il est « Roi des Juifs » et Jacques le « frère de Dieu », fils de Joseph – qui était veuf (si bien qu’on le représente comme un homme âgé) – avant de se fiancer avec Marie la toujours Vierge.
Dans l’évangile de Matines, Marie se tenait près du sépulcre en pleurant. Elle risque un regard dans le sépulcre et voit deux anges vêtus de blanc, l’un à la tête, l’autre aux pieds. Ils lui disent : -
Femme, pourquoi pleures-tu ? Marie répond : - Parce qu’on a enlevé mon Seigneur et je ne sais où on l’a mis. Or s’étant retournée, elle vit Jésus et ne le reconnut pas.
C’est un enseignement mystique : certains s’imaginent qu’ils voient le Seigneur. Ce n’est pas impossible, mais c’est sujet à caution. Quant on rencontre le Seigneur – et il y a d’autres exemples dans les évangiles –, d’abord on ne le reconnaît pas. Mais, c’est Lui-même qui, comme ici Se fait reconnaître, d’un mot ou d’un geste – pensez aux pèlerins d’Emmaüs … Ici, le Seigneur lui dit : Marie, et à cette inflexion, elle le reconnaît : Rabbouni !
I – Dieu opère par Lui-même : Il daigne souvent passer par les hommes, mais Il opère toujours miraculeusement. C’est singulièrement patent dans le cas du saint apôtre Paul qui évoque dans cette péricope ce qu’avait été sa conduite dans le judaïsme, dont il était plus zélé défenseur encore que la plupart de ceux de sa génération. Il persécutait férocement l’Église chrétienne naissante. Mais Dieu, qui m’avait choisi dès le ventre de ma mère, dit-il … C’est la toute puissante élection divine que nous ne pouvons qu’adorer en cet exemple mémorable. Son Fils, poursuit-il, « m’apparut m’ayant choisi pour évangéliser les Gentils…»
Saint Paul, ici, n’évoque pas d’autres circonstances ! Il se borne à dire que, sans aucune considération humaine, il partit aussitôt pour l’Arabie et il évangélisa. Il n’avait pas suivi Jésus, il haïssait sa subversion du judaïsme … et il devient aussitôt un évangélisateur. Où avait-il appris ce qu’il enseignait ? Nulle part ! Mais miraculeusement il avait vu le Christ et il savait TOUT. Après l’Arabie, il revient en Syrie – il n’a pas même nommé le chemin de Damas, où advint l’apparition. Ce n’est que trois ans après (!) qu’il alla à Jérusalem. Il fit alors connaissance de Pierre chez qui il resta quinze jours. Il ne dit rien d’autre et se borne à ajouter qu’il n’a pas connu d’autre apôtre, si ce n’est Jacques le frère du Seigneur que nous commémorons en ce jour.
Dieu se sert des hommes, mais c’est Lui qui leur communique Sa Sagesse.
Ecoutez l’épître aux Colossiens : comme choisis par Dieu, dit l’apôtre, revêtez-vous de largeur de cœur, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience c’est ce qui convient à tous les chrétiens qui, en tant que tels, portent la bonne nouvelle. Mais ces qualités évangéliques, c’est Dieu qui les donne !
II – Le Christ vient de naître : Dieu est venu habiter parmi nous. Mais ce n’est pas pour autant que l’humanité est devenue le royaume d’abondance et de perfection qu’évoquaient Daniel, Isaïe, d’autres saints prophètes. Ces biens sont spirituels, mais aussitôt commencent les persécutions. Hérode, qui avait compté en vain sur les Mages pour l’avertir du lieu précis où était Jésus, donne aussitôt l’ordre de massacrer tous les enfants de moins de deux ans qui se trouvaient à Bethléem ou dans les environs : ce sont les saints Innocents que l’Eglise vénère.
Jésus, grâce à l’avertissement de l’ange, échappe à ce massacre. Joseph le conduit en Egypte et lorsqu’il revient, il s’établit non à Bethléem, mais à Narazeth – d’où le surnom du Christ : « on l’appellera Nazaréen ». Suivent trente années pendant lesquelles le Seigneur – sauf cas particulier : souvenez-vous de son enseignement aux Docteurs du Temple – ne se manifeste pas. Sa vie publique commence quand Il avait trente ans. Or voici un épisode qui révèle que certains - providentiellement, déjà - avaient reconnu le Seigneur. Comme Jésus approchait de Jéricho, un aveugle s’étonnant du bruit d’une grande foule, interroge et apprend que Jésus de Nazareth passait. Aussitôt, il se met à crier : Jésus, Fils de David, aie pitié de moi ! On cherche à le faire taire, il crie de plus belle, Jésus s’arrête et commande qu’on le Lui amène. Le dialogue et le miracle sont d’une concision singulière. – Que veux-tu que je fasse ? - Seigneur que je recouvre la vue ! – Recouvre la vue, répond le Seigneur, ta foi t’a sauvé !
Et à l’instant, l’aveugle recouvre la vue.
Certaines guérisons sont plus spectaculaires. Ici, un mot a suffi, car le Christ est Dieu.
EN CE GRAND JOUR, QUE TOUT RENFORCE NOTRE ESPÉRANCE EN DIEU ET NOTRE CONFIANCE !
Amin
.