SERMON du 18-e DIMANCHE après Pentecôte



Matines : Jean XX, 1-10
Liturgie : 2 Cor. IX, 6-11 ; Luc VI, 31-36



AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !

Bien-aimés Frères et Sœurs,


Le septième « évangile de la Résurrection » évoque Marie-Madeleine qui voit que la lourde pierre placée devant le Tombeau a été ôtée. Elle constate aussi que le Corps du Seigneur a disparu. Elle va avertir Pierre qui vient en compagnie de Jean. Jean, plus jeune, court plus vite, il arrive le premier, voit les bandelettes, mais n’entre pas. Pierre arrive, voit d’un côté les bandelettes, de l’autre le voile du visage, et il entre. Jean raconte qu’il entre aussi : il voit et il croit. Car, ajoute-t-il, il n’avait pas encore pénétré le sens des Écritures et compris que le Christ devait ressusciter des morts.

Nous assistons ainsi à la deuxième Conversion de Jean, à son Illumination, survenue – ne l’oublions pas, en particulier en ce jour ! – dans un Tombeau …

I – La Miséricorde de Dieu est inépuisable, paradoxale même : que notre charité s’en inspire !

Celui qui sème peu, dit l’Épître aux Corinthiens, récoltera peu et celui qui sème largement récoltera en abondance. On a toujours tendance à donner chichement, éventuellement parce qu’on redoute de manquer. Mais Dieu, enseigne cette péricope, vous donnera toujours suffisamment de biens pour que vous donniez en abondance. Pourquoi ? Parce qu’il est un Dieu bon et miséricordieux et que par suite il ne laisse pas manquer de biens celui qui donne.

Me revient à l’esprit l’exemple de ce saint Cottolengo qui recueillait tous les pauvres, les malades, les infirmes … Son Hospice prenait de l’extension, il y avait toujours plus de gens dans le besoin et qui n’avaient pas d’autres recours. Il y avait aussi des dons, généreux et imprévisible, car ce grand saint n’était pas un gestionnaire. Il vivait au jour le jour de la charité et il donnait, il donnait inépuisablement. La sœur trésorière s’affolait : un jour à bout de ressources, elle lui apporte un napoléon, un seul : c’est tout ce qui nous reste, Père ! « C’est le dernier ? » - « Oui, Père … » - « Donnez-le moi ! » Et il le jette par la fenêtre ! Dans l’après-midi même arrivent un don généreux qui suffisait à faire vivre l’Hospice pendant plusieurs mois !

Ne donnez pas en retenant, donnez abondamment et le Seigneur vous donnera toujours assez de biens pour que votre charité ne s’épuise pas. De l’ombre, comme nous le voyons par l’exemple de saint Jean, procède toujours la Lumière !

II – L’Évangile de ce jour, commence par une maxime, pourrait-on dire, « de bonne compagnie » : Ce que vous voulez que les hommes vous fassent, faites-le leur aussi ! Mais le Seigneur ne s’en tient pas à ces banalités de bonne compagnie, il les transcende aussitôt en passant au cas limite : « Si vous n’aimez que ceux qui vous aiment, quel gré vous en saura-t-on ? » Les pécheurs aussi font de même. « Si vous ne faites du bien, qu’à ceux qui vous en font, quel gré vous en saura-t-on ? Les pécheurs et les méchants font de même … Moi, je vous dis, poursuit le Seigneur, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans espoir de retour »!

Donnez, en somme, à fonds perdu !

Vous sombrerez selon le monde, mais votre récompense sera grande ET VOUS SEREZ LES ENFANTS DU TRÈS-HAUT !… parce qu’Il est bon envers les ingrats et les méchants …

L’ombre n’arrête pas la Lumière.

SOYEZ DONC MISÉRICORDIEUX COMME VOTRE PÈRE CÈLESTE EST MISÉRICORDIEUX !


AMIN

 

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