4e DIMANCHE après la PENTECÔTE
Matines : Luc XXIV, 1-12
Liturgie : Rom. VI, 12-23 ; Matt. VIII, 5-13
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !
Bien-aimés Frères et Sœurs,
En ce Dimanche béni, qui est celui du Centurion, nous percevons face à face les entraves qui pèsent encore sur les plus anciennement convertis, et, en regard, la spontanéité merveilleuse de la Foi chez ceux qui, comme ce Centurion romain, ne connaissaient encore le Christ que par ouï-dire.
I – Croyants fondamentaux pourraient-on dire étaient les onze apôtres restants (puisque Judas avait trahi), mais lorsque Marie-Madeleine, Jeanne, Marie mère de Jacques leur rapportèrent ce que les anges leur avaient dit, au Tombeau, sur la Résurrection advenue, sur les raisons de la Passion et de la Résurrection …, ils ne les crurent pas ! De qui, mieux que d’eux aurait-on pu dire qu’ils savaient tout ? Et cependant … Tel est le poids, Frères et Sœurs, des habitudes mentales antérieures !
Quant aux « Romains » – Juifs ou Grecs convertis – auxquels s’adresse Paul, eux aussi ils avaient adhéré consciemment au Christianisme : mais à quelle lente PÉDAGOGIE est contraint de recourir l’apôtre ! Nous sommes morts au péché, vivant pour Dieu en Jésus-Christ. Que le péché, ajoute-t-il, ne domine pas vos corps, ne donnez pas vos membres à l’injustice … Et encore : soyez à Dieu comme des morts devenus vivants, que vos membres soient les instruments de la justice de Dieu et ainsi de suite …
Comme le savent tous les maîtres d’école la répétition est la mère de l’enseignement : povtorenie mat' outchenia …
Nécessaire pesanteur de l’apostolat …
II – Lumineuse et rafraîchissante spontanéité, au contraire, de la foi du Centurion ! Celui-ci n’était pas Juif, il était un militaire de l’armée d’occupation du conquérant romain … Mais comme souvent les « coloniaux », il savait la langue des indigènes – l’araméen – et, son serviteur étant gravement malade, paralysé, et souffrant beaucoup il vient spontanément demander le secours de Jésus. Jésus lui répond aussitôt : « Je viens le guérir ! ». Le centurion réplique cette parole d’humilité qui est passée dans l’Eglise chrétienne : « Seigneur, je ne suis pas digne que tu viennes dans ma maison : mais dis seulement une parole et mon serviteur – mon âme, disons-nous – sera guéri ! »
Tout naturellement, le Centurion explicite les raisons de sa confiance absolue. J’ai des chefs et j’ai des subordonnés. Quand je dis à l’un deux : « Va ! » il va ; quand je dis à autre : « viens ! » Il vient. Je dis à mon serviteur : « fais ceci ! » et il le fait. C’est la discipline, militaire en l’occurrence.
Le Seigneur entendit, Il fut étonné et Il dit à ceux qui L’accompagnaient : « Jamais Je n’ai trouvé une telle foi en Israël ! »
Il poursuit en annonçant : « Beaucoup viendront de l’Orient ou de l’Occident – c’est l’expansion universelle du Christianisme – et ils entreront avec Abraham, Isaac et Jacob dans le royaume des cieux ! »
Et les fils non convertis du Royaume « seront jetés dans les ténèbres extérieures où il y aura des pleurs et des grincements de dents »…
Il répond alors au centurion : « Va, et qu’il soit fait selon ta foi »!
Et, dans l’instant, son serviteur fut guéri.
N’hésitons pas, dans nos malheurs et nos tribulations, à recourir, avec une confiance totale, au Christ notre Dieu !
Que l’humilité et la foi du Centurion soient dans nos cœurs !
AMIN