SERMON du 37-e DIMANCHE après PENTECÔTE

Saints NOUVEAUX MARTYRS et CONFESSEUURS de RUSSIE

Vêpres : Isaïe, 43, 9-12 – Sagesse de Salomon, 3, 1-9 – Sagesse de Salomon, 4, 7-15

Matines : Luc, XXIV, 1-12

Liturgie : I Tim., IV, 9-15 ; Luc XIX, 1-10

Nvx MM : Rom. VIII, 28-39; Luc XXI, 12-19

 

AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT !

Bien-aimés Frères et Sœurs,

 

Ce trente-septième dimanche après la Pentecôte est le dimanche de Zachée – tout petit parmi les descendants d’Abraham, mais dont la bonne volonté bénéficia de la miséricorde du Christ -, mais il est plus cher encore à notre cœur en tant que Dimanche des Nouveaux Martyrs et Confesseurs de la Russie et c’est évidemment ce qui, pour nous, a tendance à l’emporter, car le massacre de milliers et de milliers d’hommes, de clercs, de femmes et d’enfants opéré par les bolchéviques est particulièrement atroce et insupportable.

Les lectures des textes de l’Ancien Testament, propres à l’office des Nouveaux Martyrs, ont une résonance singulièrement adaptée au drame. Que toutes les nations se rassemblent, dit l’Eternel dans le texte d’Isaïe, avec leurs faux prophètes. « Vous êtes mes témoins, ainsi que mon serviteur que j’ai élu afin que vous compreniez qu’il n’y a pas d’autre Dieu que Moi qui suis l’Eternel et il n’y a pas d’autre Sauveur que Moi ». Le bolchévisme était la négation de Dieu auquel on substituait – ce sont les fausses prophéties ! – l’action de forces naturelles et inintelligentes. La persécution athée visait à extirper le christianisme : ces millions de fidèles sont véritablement des martyrs, c'est-à-dire des « témoins » de Dieu. « Vous êtes mes témoins, dit l’Eternel, et il n’y a point d’autre Sauveur que Moi ! »

Les textes de la Sagesse de Salomon évoquent les massacres et les souffrances de ces persécutés. Les justes sont dans la main de Dieu et les tourments, atrocement réels, ne les atteignent pas. Aux yeux des hommes, ils ont reçu des souffrances, mais leur espérance était « promesse d’immortalité ». Ils ont souffert « un peu », dit le texte – même si ces souffrances étaient épouvantables –, mais l’inégalité, qui anéantit ces souffrances dans l’absolu, est celle de l’aboutissement bienheureux. Dieu les a éprouvés et les a trouvés dignes de Lui. Comme l’or au creuset, ils paraîtront dans leur splendeur. Ils seront comme des étincelles dans le chaume et Dieu règnera en eux pendant les siècles des siècles.

Des destinées humaines ont été tranchées, mais le sage, même s’il meurt avant l’âge sera dans le repos : la vieillesse honorée ne se compte pas au nombre des années et tous ces martyrisés ont reçu leur récompense. Ils veillent sur nous qui prions pour eux.

L’évangile de Matines raconte l’arrivée au Tombeau des myrrhophores. Deux hommes « aux vêtements brillants » leur disent ce qui est arrivé conformément aux Ecritures : il fallait que le Fils de l’Homme fût livré, crucifié, et qu’Il ressuscitât le troisième jour. Elles se souvinrent, racontèrent : on ne les crut pas. Pierre monta au Sépulcre vide, il vit les bandelettes, et il s’en retourna dans l’étonnement de ce qui était arrivé. Que cette stupeur devant le miracle soit en nous !

Toutes choses, commence l’apôtre dans l’Epitre aux Romains, concourent au bien de ceux qui aiment Dieu. Ceux-là, qu’il avait auparavant connus – la prescience de Dieu est sans limite –, Il les a prédestinés à être conformes à l’image de Son Fils, afin qu’Il soit le premier né entre plusieurs frères, ceux qu’Il a prédestinés Il les a aussi appelés, et ceux qu’Il a appelés, Il les a aussi justifiés et ceux qu’Il a justifiés, Il les a aussi glorifiés.

Tous les mots portent et sont l’infaillible splendeur du plan divin.

D’où cette exclamation d’évidence  de l’apôtre : si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Lui, qui n’a pas épargné Son propre Fils, mais qui L’a livré pour nous, comment ne nous donnerait-Il pas toutes choses AVEC LUI !

« Qui, poursuit l’apôtre, nous séparera de l’amour du Christ ? Sera-ce l’affliction, l’angoisse, la nudité, la persécution ou le péril ou l’épée » ? – Ce texte s’applique en effet aux persécutés de la Russie. Certes, nous sommes livrés à la mort tous les jours à cause de Toi. On nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie. Au contraire, en tout nous sommes plus que vainqueurs PAR CELUI QUI NOUS A AIMÉS. Et l’apôtre termine en un mouvement d’éloquence irrésistible : « Car ni la mort ni la vie, ni les anges ou les principautés, ni les choses élevées ou bases, ni aucune créature … NE POURRA NOUS SÉPARER DE L’AMOUR QUE DIEU A MONTRÉ EN JÉSUS-CHRIST NOTRE SEIGNEUR » !

La péricope de l’évangile de Luc se rapporte directement aux persécutions où sont morts nos frères de Russie. Il vient d’évoquer les cataclysmes de la fin des temps et il poursuit : « Mais avant tout cela, ils mettront la main sur vous, ils vous persécuteront, vous traîneront devant les puissants à cause de mon nom et cela vous servira de témoignagemartyr, en effet, veut dire : témoin – ; ne vous demandez pas ce que vous répondrez : Je vous donnerai une Sagesse irrésistible

Néanmoins, vous serez livrés par vos proches eux-mêmes, ON FERA MOURIR BEAUCOUP D’ENTRE VOUS …

Mais – c’est la conclusion  paradoxale – il ne se perdra pas un cheveu de votre têtecar les nouveaux martyrs, en effet, ont la force SURNATURELLE de Samson (dont la force résidait dans sa chevelure.

D’où la conclusion, ascétique et mystique, en tout point digne des Nouveaux Martyrs : possédez vos âmes PAR LA PATIENCE ;

QU’A L’EXEMPLE DES INOUBLIABLES NOUVEAUX MARTYRS DE LA RUSSIE, LA PATIENCE DIVINE SOIT EN NOUS !

 

AMIN

 

 

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