SERMON du 26-e DIMANCHE après PENTECÔTE
Fête de l’archange Michel et des Puissances célestes
Matines : Luc XXIV, 1-12
Liturgie : Ephés. V, 9-19; Luc XII, 16-21
AU NOM DU PÈRE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT !
Bien- aimés Frères et Sœurs,
I – Vous étiez autrefois dans les ténèbres. Vous êtes maintenant dans la Lumière Marchez donc comme des enfants de la Lumière, dit l’Epître. Le fruit de l’Esprit, c’est tout ce qui est bon, la vérité, la justice, toutes sortes de bonnes œuvres, recherchez ce qui plaît au Seigneur. N’ayez donc pas part aux œuvres de ténèbres ! Condamnez-les plutôt !
Ne vous enivrez pas, ne faites pas de festins … Le péché d’Adam, rappelons-le, était aussi Gourmandise. Pratiquons LE JEÛNE ! Fuyez les choses malhonnêtes, ce que d’autres font en secret finit toujours par apparaître et est condamné par la Lumière.
« Réveille-toi toi qui dors, ajoute l’apôtre en une citation biblique, relève-toi et Christ t’éclairera ! »
C’est de Lui que vient tout ce qui est bon. Vivez dans la prière, les cantiques, soyez judicieux en tout, mesurés …
Faites de saintes lectures. Lisez chaque jour l’épître et l’évangile du jour. Telle pieuse fidèle avait toujours sur sa table de chevet les Psaumes : avant de s’endormir, elle en lisait deux ou trois ... Dites sans vous lasser la prière de Jésus : le chapelet est notre recours et même en marchant, même en conduisant notre voiture, nous pouvons prier ! Le jeûne n’est pas uniquement l’abstention de certaines nourritures : il est l’effort de toute l’âme pour être toujours avec Dieu.
Rachetons le Temps, car les jours sont mauvais !
Les temps sont mauvais : vous n’avez qu’à ouvrir le journal et, dans le délire du mois des « fêtes » comme on dit, vous n’aurez qu’à regarder l’agitation, les débordements, les frénésies de jouissance et de divertissements.
Le déferlement des biens du monde n’est pas dans la ligne de l’évangile et de la vérité ! Il en est le contraire !
II – C’est ce que nous montre en ce jour la parabole du riche qui avait une récolte exceptionnelle, un afflux exceptionnel de tout ce qui était non seulement l’abondance, mais la surabondance et le superflu. Ce riche se réjouissait, il prenait des mesures en conséquence, il pensait faire abattre ses greniers, en faire de plus grands, et il disait en lui-même : « Réjouis-toi mon âme – c’est-à-dire : ma vie - ! Mange, bois, fais la fête … »
« Sot ! lui dit Dieu : ta vie – ton âme - te sera redemandée cette nuit même ! De tous les biens que tu as amassés, que t’en restera-t-il ? »
Le hiérodiacre Vissarion, commentant cette péricope, raconte l’anecdote suivante sur Alexandre le Grand. Alexandre avait conquis, après bien d’autres royaumes, la Perse. Il fit alors venir les plus grands sages de ce pays et il leur dit : « Demandez-moi ce que vous voudrez : je vous le donnerai ! » - «Împårate (ce qui veut dire : roi en vieux roumain), donne-nous de vivre sans mourir ! » Alexandre s’emporta : « On m’avait dit que vous étiez des sages : je vois que vous êtes idiots ! Tous les hommes meurent ! » - « Mourras-tu toi aussi, împårate ? » - « Ça, c’est absolument certain ! … » - « Alors, quand tu mourras, tous ces royaumes que tu as conquis, toutes ces richesses … que t’en restera-t-il ? » Alexandre fut troublé et y pensa longuement.
Ce sont les païens qui recherchent les biens terrestres. Vous, nous, enrichissons-nous en Dieu ! Notre âme éternelle est plus importante que tous les biens terrestres.
III – Le calendrier fait que, cette année, en même temps que le 26-e Dimanche, nous célébrons la fête du saint Archange Michel et des autres Puissances célestes.
Vêpres : Jésus fils de Navila V, 13-15 ; Juges, VI, 2- 7, 11-24 ; Isaïe, XIV, 7-20
Hébr. : II, 2-10 ; Luc X, 16-21
Les anges sont les premières créatures créées. Ils étaient lumière, mais la seule lumière parfaite est Dieu. Ils étaient donc accessibles aux tentations de ténèbres et ainsi chuta Satan – que mentionne le Christ dans la péricope évangélique d’aujourd’hui – ainsi que ses compagnons qui devinrent les démons. Les démons nous tentent, mais les anges nous gardent : les textes nous le rappellent parfois et nous ne devons jamais l’oublier. Invoquons dans le calme de la prière nos anges gardiens !
Les humains, créés ensuite, ne participent pas aux charismes des anges – nous le savons et nous l’expérimentons ! – mais ils sont, comme le rappelle l’Epître aux Hébreux lue en ce jour, « de peu inférieurs aux anges ».
Les anges – l’épître d’aujourd’hui le mentionne –, ils ont pris part à l’éducation des hommes. A plusieurs reprises, ils se sont manifestés aux hommes. Ainsi en a-t-il été pour Jésus fils de Navila dont le livre suit immédiatement le cinquième de Moïse dont ce Jésus était un disciple. L’ange lui apparut portant une épée. Es-tu des nôtres ou de nos compétiteurs ? demanda cet homme de Dieu. L’ange lui répondit : « Je suis archi stratège du Seigneur. Quitte tes chaussures, car le lieu que tu foules est sacré ».
C’est un ange qui apparut à l’humble Gédéon qui vaquait comme il le pouvait à ses modestes travaux ruraux sous l’oppression des Madianites. Un ange lui apparut et lui dit que lui-même vaincrait cet ennemi. Gédéon prépare un sacrifice, de son bâton, l’ange allume le feu sacrificiel. Gédéon comprend et il s’attend à mourir car il a vu ce qui est divin, mais le Seigneur lui révèle qu’il ne mourra pas et effectivement il vainc l’ennemi.
Car il y a des princes mauvais ce qui était le cas du Roi de Babylone séparé par ses crimes et au-delà de la mort des autres souverains défunts, comme le rappelle la troisième lecture, les anges étant mêlés aux affaires humaines.
Mais comment se fait-il que ce soit aux hommes – et non aux anges – que soit soumis « le monde à venir », selon l’Epître aux Hébreux ? Tu as mis, dit encore le même texte, toutes choses sous ses pieds … Vous le comprenez, bien-aimés Frères et Sœurs, Celui qui est en cause dans cette interrogation sous-jacente, c’est Jésus-Christ, lui qui a été, pour un temps dit l’Apôtre, de peu inférieur aux anges. La prescience du rôle du Christ fut la cause, disent les Pères, de la révolte de Satan. J’ai vu Satan tomber du ciel comme l’éclair ! dit en l’évangile de ce jour le Fils de Dieu lui-même.
L’explication dernière et suprême elle est dans le texte de l’Epître que vous avez entendue. C’est par la mort qu’Il a soufferte que le Christ, afin que par la Grâce de Dieu Il souffrît la mort pour tous, nous a sauvés. L’apôtre explicite : « Il était convenable que Celui par qui et pour qui sont toutes choses, consacrât l’Auteur de leur salut PAR LA SOUFFRANCE ».
Voilà pourquoi et comment, Frères et Sœurs bien-aimés, LA CROIX du Christ notre Dieu est l’explication dernière et suprême DE TOUT L’UNIVERS.
AMIN
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